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(Sawyer) ◈ Sin is Sincere
Alan R. Wzyciski
Alan R. Wzyciski
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(Sawyer) ◈ Sin is Sincere EmptyLun 2 Fév - 21:42

Sin is Sincere.
sawyer & alan

running to the edge of the world — marilyn manson

Le poids de la solitude et la terrible impression de n’être rien d’autre que le plus lamentable de tous les échecs ; depuis plusieurs jours, ça n’était plus qu’à cela que se résumaient les incessantes réflexions laborieuses d’Alan, qui aurait bien voulu tout arrêter une nouvelle fois. Mais il ne pouvait pas, il ne pouvait plus. Il avait promis. À lui-même et à Sawyer autant qu’à n’importe qui d’autre, dans des gestes silencieux et des mots qu’il ne disait pas. Il avait fait la promesse muette d’essayer. Et même s’il n’y croyait pas, il s’efforçait de continuer, il ne voulait décevoir personne, et c’était peut-être bien la seule chose qui le poussait à tout faire pour rester en place, mais un peu plus chaque jour les choses devenaient insupportables, les mots se répétaient dans son esprit et les plus confus de tous les sentiments l’envahissaient un peu plus toutes les heures. Certains jours étaient plus blancs que d’autres tandis que certains étaient tout bonnement insupportable. Il se sentait pris au piège et ne comprenait plus rien. Quand il était parti de chez ses parents, il avait trouvé un semblant de liberté, mais depuis sa tentative honteuse de mettre un terme à absolument tout, il avait retrouvé le foyer familial, sans vraiment en avoir le choix puisqu’il avait été forcé à rentrer auprès d’eux, pour aller mieux. Pour que tout aille mieux, pour essayer de faire passer les nuages noirs qui flottaient autour de lui, et ça avait l’air de fonctionner, puisqu’il était un peu plus souriant qu’avant, un peu plus joyeux qu’à l’ordinaire. Il avait retrouvé son véritable lui et tout commençait à se reconstruire et à retrouver un peu de couleurs dans cette pellicule devenue noire et grise. Il se passait des heures durant lesquelles il n’avait plus aucune motivation, rien d’autre que l’éternelle impression de tout gâcher et d’avoir tout raté dans sa vie. Et de là, naissait l’horrible sensation d’ennui qui le tiraillait depuis quelques jours, il n’avait rien à faire, rien à dire, rien à partager. Tout était mou, vide et plat autour de lui, malgré les apparences qui planaient encore d’une vie parfaite et d’un caractère à toutes épreuves, il n’allait pas bien et ne pouvait rien y faire. Il était condamné dans une bulle ennuyeuse et fatigante de néant.

Et pour s’échapper d’elle et de son horrible emprise, il n’avait rien trouvé d’autre que les excès les plus terribles accompagnés des plus idiotes décisions. L’une d’entre elle fut de disparaître, sur des coups de têtes à plusieurs reprises, dès que l’envie manquait et que plus rien ne semblait avoir la moindre once d’intérêt. Alors, c’était bien simple, il quittait les cours, ou bien sortait de chez ses parents et erraient plusieurs heures à l’écart, souvent pour se retrouver à ne rien faire dans un coin où l’on ne risquait pas de venir l’ennuyer. C’était d’une telle ironie que c’était incroyablement malsain. Il fuyait la solitude pour se retrouver seul, ailleurs. Mais la solitude ne suffisait finalement pas, il avait besoin d’autre chose. De quelqu’un en particulier, il le savait, il l’avait avoué plusieurs fois maintenant. Mais ça ne pouvait pas fonctionner ainsi ; il entendait encore ses mots se répéter dans la plus horrible des furies dans sa tête. Comme un hurlement qui lui arrachait le crâne un peu plus à chaque fois, comme la plus horrible de toutes les douleurs, comme l’inconfortable sensation de ne pas en valoir la peine, ou de ne pas être suffisant. De ne pas le mériter, de ne pas mériter quoique ce soit. De ne pas mériter l’attention et la compassion que Sawyer lui avait apportées. Ni même de mériter d’être en paix avec ce passé qui planait au-dessus de lui depuis si longtemps. Au final, même s’il pensait avoir réussi à tourner la page et à se convaincre que le deuil était fait, que le mal était passé, il n’y arrivait pas vraiment. Il était toujours convaincu et animé par les plus noirs de tous les souvenirs, n’oubliant pas celui qui l’avait abandonné avec tant de violence, tant de rapidité. Il n’allait plus bien. Il y avait eu un court instant dans sa vie de réconfort et de joie, un court moment où tout allait mieux, quelques mots l’avait éclairé et lui avait permis de retrouver le droit chemin vers une vie sans peurs et sans peine, mais ce n’était déjà plus le cas. Tout avait disparu si rapidement qu’il ne s’y retrouvait plus.

Tout se bousculait trop vite dans ses pensées, il allait bien, puis n’allait plus bien. Il était heureux, puis s’étonnait à se détester. Et sa fierté tout aussi bien que son égo l’empêchait d’avouer à qui que ce soit dans quelle horrible situation il était, et même s’il avait voulu il savait que personne n’aurait été en mesure de faire quelque chose d’autre que de simplement dire qu’ils étaient là pour lui. Sawyer l’avait fait, et pendant un court moment, il avait été rassuré, mais dès lors qu’ils s’étaient quittés ce soir-là et avaient retrouvés leurs propres foyers tout avait basculé, Alan avait oublié le réconfort apporté par le garçon et s’était simplement concentré sur ces mots qu’il n’acceptait pas d’admettre avoir été réels. Ce rejet était trop intense, trop soudain. Certes tout aussi soudain que sa déclaration, mais Alan refusait d’admettre qu’il était en partie fautif. Il était trop fier pour ça, trop orgueilleux, et finalement bien trop stupide pour s’en rendre compte. Il n’allait pas bien, et son bon sens tout autant que sa raison ne répondait plus, tout était devenu sombre, noir et malsain. Et il voulait se prouver du contraire, parce qu’il savait que Sawyer n’était pas habité de mauvaises intentions, il savait qu’il était quelqu’un de bien. Il le lui avait dit, plusieurs fois, il avait foi en ses propres mots plus qu’en ceux des autres. Et il savait que son jugement devait être faussé par son égo froissé d’avoir été aussi simplement, et justement, rejeté. Il s’était tant habitué à jouer la prétention, qu’il s’en était convaincu, et son esprit avait décidé que c’était impossible pour lui d’être rejeté, il était supérieur aux autres ! Il était plus important que le reste du monde, il n’avait pas le droit d’être rejeté comme tout le monde ! Troublé par sa propre confusion, par ces émotions barbares et pures qui ne cessaient de s’accumuler en lui il s’était convaincu que Sawyer n’avait parlé que dans la gêne, dans l’embarras. Parce qu’il voulait bien faire et attendre un instant plus propice. Un instant peut-être un peu plus adéquat. Alan avait bu, et l’endroit n’était pas vraiment si respectable en matière de déclaration d’amour.

Il aurait pu s’arrêter là, il aurait pu ne penser que cela. Mais le temps continuait sa course tandis que les choses continuaient d’avancer un peu plus et ses sombres pensées s’accumulèrent de plus en plus, des semaines s’enchainèrent pendant lesquelles il fut presque un fantôme, n’assistant plus à aucun cours, ne se montrant qu’à de très rares moments, pour ne rester qu’à peine quelques heures et disparaître à nouveau, errant dans des endroits qu’il savait qu’aucun de ses proches ne fréquentait. S’enfermant dans un isoloir de sentiments corrompus par l’ombre de son égo blessé. Par le souvenir incessant de la mort d’Alex qui continuait de le hanter un peu plus à chaque fois. Il avait besoin d’aide, mais l’aide ne lui plaisait pas. Il ne voulait personne de ceux qui étaient en mesure de faire quelque chose pour lui. Il se convainquit rapidement que personne ne pouvait lui venir en aide, quelques jours plus tard. Et s’en alla finalement jusqu’à noyer ses montagnes de sentiments coupables sous des montagnes de cendres, noyant ses poumons dans la fumée horrible de ces cigarettes qui lui occupaient déjà nerveusement la vie, rendant cette addiction beaucoup plus intense qu’avant. De quatre par jours à cinq, puis six, sept. Jusqu’à vider un paquet tout entier dans les moments les plus bas de son estime. Mais ça ne suffisait pas. Non, ce n’était pas assez, il avait besoin de beaucoup plus. De quelque chose de plus fort. Quelque chose qui ferait taire les voix dans son crâne, les cris horribles, les murmures d’Alex qui continuaient de le hanter chaque fois un peu plus. Il tourbillonnait dans l’ignorance, sans savoir quoi faire pour tout faire taire. S’enfermant encore plus à l’écart de ses proches, ignorant les appels et les autres demandes. Ne parlant presque plus à personne que pour les rassurer et leur faire comprendre qu’il était toujours en vie ; mais jamais suffisamment pour tenir une véritable conversation. C’était bien simple, s’il n’avait pas fait l’effort de répondre de temps à autres, on aurait tout aussi bien pu croire qu’il était mort. Alors, il se noyait dans des mensonges, des excuses pathétiques et peu crédibles que sa voix tremblante rendaient bien plus impossible à croire. Presque toujours en sanglots, ses yeux brûlaient, ses mains tremblaient et d’infinis cernes vinrent teinter son visage aux traits d’ordinaires si lisses.

Il ne dormait plus. Quasiment plus. Trois heures à peine par jours. Constamment fatigué et indéfiniment persuadé d’être un échec, il ne vivait plus vraiment et n’avait plus tant de vie sociale, autour de lui, il n’y avait plus que mégots et larmes. Une infinie fatigue et une interminable envie d’en finir, de tout oublier. Et pour tout oublier, finalement, il ne connaissait qu’un moyen. Son cerveau devait dormir, alors très rapidement s’ajoutèrent d’interminables quantités d’alcools, presque tous les jours, presque toutes les nuits. Chaque fois la même conclusion, il terminait écroulé par terre, souvent dans son vomi, souvent dans le lit de quelqu’un qu’il quittait rapidement. Il était misérable et pathétique. Tant détaché d’absolument tout qu’il en avait même perdu la notion du temps. La raison et le bon sens avaient quittés son esprit pour n’y laisser qu’un être vide de ses principes et d’estime pour lui-même. Il n’était plus rien que la vague silhouette désabusée de cet Alan que Sawyer avait aidé. Ces efforts, cette compassion, cette volonté d’aider le brun à mieux aller s’étaient étouffés pour ne laisser au final qu’un déchet qui ne voulait plus rien. Pas même qu’on l’aide ou qu’on s’occupe de lui. Une routine de vices et d’excès s’était installée ; et ce soir plus que d’habitude.

Son estime au plus bas, il avait bu, fumé et avait ingurgité une poignée de choses plus ou moins légales qui l’aideraient à se désinhiber. Titubant en tous sens, il quittait l’horrible trou à rats dans lequel son cocktail dangereux avait été infusé dans son sang trébuchant contre les corps défoncés d’autres personnes pour finalement réussir à sortir du bâtiment, la vision troublée, tournoyante de confusion. Marchant avec difficulté, il puait le tabac glacé, l’alcool et la saleté. Ses cheveux étaient sales, son visage plus blanc qu’un linge et les cernes qui trônaient sous ses yeux étaient plus larges qu’à l’ordinaire. Il devait être à peu près vingt-deux heures quand il arriva finalement devant la porte d’un appartement, contre laquelle il resta écrasé sans se souvenir d’être arrivé là. Ce n’était pas chez lui, ni même dans le quartier où vivaient ses parents. Son esprit embrumé n’avait pas la moindre idée d’où il pouvait bien être, mais ses impulsions sauvages agitées par ce dangereux cocktail lui soufflaient qu’il fût là où il fallait qu’il soit. Chez Sawyer. Il s’était mis à rire bêtement en se souvenant qu’il lui avait sauté dessus lorsqu’il avait ouvert sa propre porte et la situation semblait étrangement similaire à la dernière fois. Mais il oublia rapidement quand il entendit du bruit de l’autre côté de cette porte devenue si confortable ; il devait être bruyant, ou devait avoir sans doute sonné sans s’en souvenir. Quoique ce fût qu’il ait fait, la porte s’ouvrit et il tomba en avant. Se rattrapant maladroitement contre qui venait de l’ouvrir. Se retrouvant à moitié agenouillé par terre. Il se redressa bien vite et tenta de se remettre sur ses pieds, bien qu’il ne tienne pas bien droit. Plissant un instant les yeux pour mieux voir à travers ses sens troublés il parvint tout de même à distinguer Sawyer. Et sans prévenir de quoique ce soit il se jeta contre ses lèvres, malgré sa propre puanteur et son état déplorable.


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(Sawyer) ◈ Sin is Sincere EmptyMar 3 Fév - 0:40

sin is sincere.
alan & sawyer

Un véritable bordel, ta vie toute entière était devenue un véritable bordel. Plus rien n’avait de sens, plus rien ne fonctionnait correctement. Plus rien ne tournait rond. Tu ne savais plus où donner de la tête et tu avais juste l’impression de devenir fou. Complètement fou. Fou à force de penser à Alan, fou à force de te poser trop de questions. Fou à force de ressentir toute cette vague de chaleur dans ta poitrine à chaque fois que tu prononces son nom. Tu aurais pu tout simplement fuir tout ça, tourner la page. Avancer tout en continuant de te voiler la face mais tu n’y arrives plus désormais. Tu n’es plus capable de faire comme si de rien n’était. C’est impossible. Tu n’as plus cette force-là, ce courage-là. Tu es fatigué. Fatigué de te dire que tu n’es qu’un ‘sale pédé’ comme tu les appelais si bien à l’époque, fatigué de te dire que ton éducation te colle un peu trop à la peau. Fatigué de te dire que ton père te hante encore malgré la distance que tu as imposée entre lui et toi. Malgré tout ça, restent ces pensées embrouillées – toujours les mêmes. Tu as cru que forcer Bonnie à prétendre une vulgaire histoire d’amour t’aiderait à te débarrasser de ce penchant honteux et désastreux mais il n’en était rien. Cette manigance avait échoué et tu continues pourtant ce petit manège. Cette pièce de théâtre qu’est ta vie. Les actes s’enchaînent les uns aux autres, sans véritable sens. Tu pourrais tout arrêter, tu pourrais tout changer mais tu es juste trop lâche pour t’y décider. Alors tu restes là, au milieu de ce champ de bataille à observer les affrontements, la douleur et les fuites en avant. Tu restes là à observer le massacre que tu as perpétré. Depuis cette soirée du nouvel an, tu as joué les évaporés. Tu t’es juste évanoui dans la nature, comme un fugitif en cavale. Comme un animal traqué. Tu ne veux voir personne, tu ne veux parler à personne. Tu t’es comme coupé du monde extérieur, par peur de devoir l’affronter. L’affronter, lui – Alan. Ton pire cauchemar, ton rêve éveillé. Tout est si contradictoire le concernant que tu ne sais plus quoi penser. En vérité, tu n’as plus envie de penser. C’est trop difficile, trop douloureux. Et avec son image ancrée sur ta rétine, viennent les souvenirs d’un passé pas encore oublié. Revient le sourire d’un ami très cher, les yeux brillants. Revient la chaleur d’une amitié sincère que tu as perdu voilà longtemps. La culpabilité, la honte, le dégoût. L’envie et les désirs. Tout une salve de sentiments qui s’accumulent au fond de ta poitrine, comme un château de cartes branlant. Tu sens tout ton univers qui vacille, qui s’ébranle. Tu te tiens en équilibre sur un fil, sans savoir si tu dois continuer d’avancer ou bien te laisser tomber – et si tu te laisses tomber, tu ne sais pas s’il y aura un filet en bas, pour te rattraper. Dans un grognement sourd, tu passes une main lasse sur ton visage fatigué. Effondré sur le canapé du salon, entouré d’un silence trop pesant mais pourtant bienvenu, tu fixes le plafond de l’appartement où tu as échoué peu de temps après ton arrivée à Los Angeles. Tu sais que ce n’est que provisoire et qu’il te faudra un jour trouver ton propre foyer mais c’est pour l’instant le seul endroit où tu te sens comme en sécurité. Le seul endroit où tu te sens en mesure de respirer. Tu ne sais pas depuis combien de temps tu es là, à ressasser toutes ces idées noires depuis que Bonnie est partie pour la soirée. Il y a seulement le grésillement du baby-phone qui caresse tes oreilles, comme un son apaisant. Comme quelque chose à laquelle tu pouvais enfin te raccrocher absolument.
Tu as presque été soulagé que ta colocataire d’infortune te demande de bien vouloir jouer les baby-sitters. C’est avec une joie non-dissimulée que tu as sauté sur l’occasion pour t’accorder un peu de solitude et de tranquillité. Tu as pensé pouvoir réfléchir à une solution, un plan à tout cet imbroglio incessant mais, jusque là, rien ne t’est venu à l’esprit. Tout reste indubitablement sans dessus-dessous. Et c’est à s’arracher les cheveux. Tu as l’envie de hurler à pleins poumons, tu as l’envie de tout briser. La vague de colère qui t’envahit la poitrine est de plus en plus difficile à contrôler. Parce que tu n’en peux tout simplement plus de tout ça, tu n’en peux tout simplement plus d’être ce que tu es – lâche, stupide, refoulé. Croiser ton reflet dans la glace est devenu insupportable et tu te retiens à chaque fois de ne pas frapper le miroir du poing jusqu’à en saigner. Te laver par les blessures et le sang, par la douleur comme tu l’avais fait ce jour-là, juste après votre première fois. Ça ne t’avait soulagé qu’un temps, un court instant et puis tout était revenu comme un véritable coup de poignard en pleine poitrine. Tu grognes à nouveau, insatisfait et pinces les lèvres. Pourquoi a-t-il fallu qu’il débarque dans ta vie, celui-là ? Pourquoi mettait-il le bordel dans cette toute nouvelle existence ? Ne pouvais-tu donc pas vivre en paix plus d’une seconde ? Il faut croire que non. Il faut croire que vous étiez destinés à vous retrouver, Alan et toi, comme pour finir ce qui avait été commencé. Comme pour terminer une histoire qui n’avait jamais réellement débuté. Mais le souci, pour toi, est que tu ne sais absolument pas comment te débattre dans tout ce merdier. Chaque geste, chaque mot, chaque décision semble empirer une situation déjà bien trop étriquée. Et si tu ne bouges plus, si tu ne fais plus un mouvement, alors tu as juste la sensation de couler. De t’enfoncer comme on s’enfonce dans des sables mouvants. Bientôt, tu ne pourras plus respirer, bientôt l’obscurité t’engloutira et tu n’auras plus d’autre choix que d’étouffer dans ta propre connerie. En cet instant, ça te semble une fin plus souhaitable que d’être torturé à longueur de journée par la couleur océan d’un regard trop envoûtant. Un bruit sourd contre la porte d’entrée te fait te redresser et tu fronces les sourcils. Il y a semble-t-il quelqu’un à la porte mais on ne frappe pas, on ne sonne pas. Il y a juste eu ce bruit sourd comme quelqu’un qui cogne après un mur. Après une seconde d’hésitation, tu te lèves pour aller ouvrir et tu n’as même pas le temps de dire ou faire quoique ce soit qu’une masse chaude se colle à toi. Une bouche humide au goût d’alcool absorbe la tienne et tu écarquilles les yeux en reconnaissant celui vers qui toutes tes pensées se sont dirigées ces derniers temps – Alan. Pendant un instant, tu es tenté de sourire à cet impression de déjà-vu et tu aurais bien ri de cette situation s’il n’y avait pas eu tant de détresse dans ce baiser improvisé. Comme impuissant et démuni, tu subis cette intrusion brûlante et amère avant de le repousser lentement, à bout de bras. Tu observes le visage sale et épuisé, les yeux vitreux qui semblent à peine se rendre compte que tu es là, en face de lui. La puissante odeur d’alcool et de tabac froid te fait froncer le nez de dégoût et d’inquiétude. « Alan, dans quel état tu es… tu souffles, interloqué. » Estomaqué. Tu as la sensation qu’une main vient de plonger dans ta poitrine pour t’en arracher ce cœur encore rouge de sang et palpitant. Un goût de bile se dépose sur tes lèvres, envahit ta bouche. Des questions en pagaille se bousculent à ton esprit et tu n’arrives pourtant à en formuler aucune. Ne reste que cette seule pensée qui se répète inlassablement à ton esprit : Alan est là, chez toi, dans un piteux état.
Tu ne sais même pas comment il a réussi à parvenir jusqu’à ta porte sans avoir un accident, sans s’être effondré dans un fossé, ivre mort. C’est presque un miracle qu’il soit ici, encore vivant. Cette idée te file un frisson glacé dans le dos et tu serres les mâchoires. Le soutenant d’un bras puissant autour de sa taille, tu fermes la porte et le fait avancer. Il est comme un poids mort contre toi et tu as presque peur qu’il fasse un comma éthylique dans tes bras. « Bordel de merde, mais qu’est-ce qu’il t’a pris bon sang ? tu siffles à voix basse, plus pour toi-même que pour lui – et, de toute façon, tu doutes qu’il puisse te répondre convenablement. » Il a l’air d’avoir passé des jours dans la rue, dans les quartiers les plus malfamés de la ville. Soupirant doucement, oscillant entre inquiétude et colère, tu poses une main sur sa nuque comme pour attirer son attention. « On va aller prendre une douche, d’accord ? Ça te fera du bien. Alan, tu m’as entendu ? On va aller prendre une douche. » Le portant presque à bout de bras, tu le traînes jusqu’à la salle de bains où tu l’installes sur un petit tabouret le temps de faire couler l’eau dans la baignoire. Lentement, tu prends le temps de le déshabiller, retenant avec peine cette vague de douleur qui te brûle l’estomac. Il semble tellement mal en point. Il est comme un déchet, une pauvre carcasse vide et abandonnée. Pourquoi s’est-il mis dans cet état ? Si seulement tu savais. Est-ce à cause de toi, de vous, de cette soirée ? Peut-être, sans doute. Ce serait presque évident si tu n’avais pas l’habitude de porter des œillères à longueur de temps. Serrant les mâchoires, tu le plonges entièrement nu dans le bain tiède, le calant contre le bord de la baignoire pour éviter qu’il ne glisse et ne s’enfonce dans l’eau. « Qu’est-ce qu’il t’est arrivé, hein ? soupires-tu tristement, le regard fixé sur le visage couvert de crasse, sur les beaux yeux cernés. Pourquoi t’as fait ça ? » Tu humidifies ses cheveux avec des gestes précautionneux, lents. Tu ne sais pas exactement ce que tu es censé faire de lui, ce que tu es censé faire avec lui. Bien évidemment, tu peux l’installer dans ton lit pour la nuit, le veiller si besoin est. Mais, et demain ? Demain, il se retrouver de nouveau seul, livré à lui-même. Il sera de nouveau capable de recommencer ses conneries et peut-être même faire pire encore. Mais qu’est-ce que tu y peux ? Tu ne peux pas le surveiller comme un enfant de trois ans, c’est impossible. Tu ne peux pas. Être trop près de lui, trop longtemps serait une torture pour toi. Il te rend dingue par sa simple présence. Alors qu’est-ce que tu es censé faire maintenant ? Tu ne peux pas non plus passer tes journées à t’inquiéter, à redouter que ton téléphone sonne et qu’on t’annonce que l’une de ses conneries a méchamment dérapé. Tu ne peux pas. Tu n’es pas prêt à revivre ça, pas avec lui. Pas encore une fois. Perdre Alex avait été une douleur inimaginable, tu ne te remettrais pas si l’histoire se répétait. Tu ne t’en relèverais pas.

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(Sawyer) ◈ Sin is Sincere EmptyMar 3 Fév - 3:34

Sin is Sincere.
sawyer & alan

snuff — slipknot

Ses souvenirs étaient enfermés, loin de tout et rejetés dans un coin devenu inaccessible de sa tête. Il ne savait plus comment il était arrivé là, ou comment il avait fait pour trouver cet endroit, plus rien n’avait de sens dans sa tête à part l’infini besoin qui continuait de hurler dans ses tripes. Sawyer, Sawyer ; toujours Sawyer et rien d’autre. Il ne savait presque plus comment il s’appelait, il était trop ailleurs pour avoir même conscience de ce à quoi il devait ressembler, tout était flou. Désordonné, ondulant et instable. Mais pas assez pour le rendre malade, suffisamment pour le désorienter et l’empêcher de tenir debout sans risquer de s’écrouler par terre plus de quelques secondes, sa gorge était sèche, il avait la langue en feu et les yeux rougis par le vice. On ne distinguait plus rien du bleu habituel de ses pupilles tant il avait l’air étouffé entre ces pupilles dilatées et ce rouge sanguin qui corrompait ses prunelles. Les cheveux en désordre et le corps fragile, il avait glissé contre Sawyer quand la porte s’était ouverte, puis s’était jeté sur lui, sans gêne et sans rien d’autre en tête qu’un désir malsain. Il voulait le refaire, avec lui et personne d’autre. Comme la dernière fois, comme quand c’était lui qui était venu frapper à sa porte. Mais Sawyer ne voulait pas, il l’avait repoussé pour ne pas prolonger ce baiser maladroit et sale. Il était si faible dans cet état second qu’il n’y avait pas eu besoin de la moindre force pour le faire reculer, si bien qu’il manqua d’ailleurs de s’écraser en arrière, basculant beaucoup trop tandis qu’il regardait Sawyer sans vraiment avoir les yeux fixés sur lui, le visage déformé par une grimace maladroite pleine d’ivresse au travers de ce visage devenu immonde. Ses paupières à moitié closes et la bouche entrouverte, comme s’il n’avait pas encore compris qu’il n’était plus collé contre le visage de Sawyer, Alan regardait dans le vide. Le bourdonnement de la voix du jeune homme résonnait dans un coin de ses oreilles mais il ne comprenait rien, fronçant juste les sourcils, mécontent de ne rien entendre.

Et bêtement, il se mit à sourire, quand Sawyer vint le faire entrer en lui tenant la taille. Ce qui n’était que du bon sens et de la peur fut interprété par le brun comme une invitation d’un tout autre caractère, si bien qu’il avait commencé à tirer sur sa veste, pour essayer de la retirer, sans succès, ses mains sales glissaient sur le vêtement taché, qu’il n’avait pas dû retirer depuis longtemps à en juger par son état, on avait même l’impression qu’il s’en était servi pour dormir dans une flaque dont la couleur n’avait rien de rassurante. Un caniveau terrible, ou quelque chose de pire encore. Ne parvenant pas à retirer sa veste, il avait laissé sa tête – quoiqu’il n’ait pas vraiment eu le choix, elle avait basculée toute seule – tomber contre l’épaule de Sawyer, tandis que de sa main droite il cherchait à venir lui caresser le visage sans succès. Il n’avait même plus la force de soulever son propre bras et s’était simplement retrouvé avec deux pathétiques doigts levés qui remuaient très lentement vers le garçon, tandis qu’il essayait de marmonner quelque chose sans le moindre sens, sans la moindre capacité à articuler ses phrases. Au final, ça n’avait plus l’air de rien d’autre que des grognements étouffés par les inquiétudes de Sawyer. Alan était écrasé contre lui, sans la moindre force, ses pieds trainaient presque sur le sol derrière lui tandis qu’il était trainé à l’intérieur de l’appartement. Tout était si flou, si désagréable, si sombre et si lumineux à la fois. Il avait l’impression que ses yeux étaient en feux, et ne pouvait même pas trouver la force de tourner la tête alors il se contenta de fermer les yeux un instant, en serrant des dents qu’il ne sentait plus, dans une bouche desséchée au goût brûlant et métallique de sang mêlé à de l’alcool. D’autres sifflements bourdonnés vinrent résonner dans ses oreilles, et contre sa tête bancale, quand Sawyer vint lui demander quelque chose qu’il n’entendit pas. Il avait réussi à redresser la tête pour essayer de se tenir droit et réussir à marcher — Dans son esprit confus, ça avait une logique — mais ça ne fonctionnait pas, il avait baissé les yeux, et le visage avec, vers ses jambes comme pour chercher à les faire fonctionner en les regardant, mais là non plus ça ne fonctionnait pas.

Puis la brûlante sensation contre sa nuque vint le faire frissonner un rapide moment, durant lequel il tourna la tête vers Sawyer pour essayer de comprendre ce qu’il lui disait au travers de ses infinis grincements et grondements dans ses oreilles. Il ne comprit d’abord rien, juste quelques mots brefs et plus prononcés que d’autres et hocha faiblement la tête de gauche à droite sans vraiment avoir l’air de le faire, on aurait plutôt dit un geste incontrôlé de sa part. Mais une fois que Sawyer vint répéter sa première phrase, les choses semblaient un peu plus audibles et il hocha une nouvelle fois la tête, avant de marmonner autre chose, sans réussir à formuler autre chose que le sujet de sa phrase « Je. Puis rien d’autre que des bégaiements et d’autres souffles étouffés avant de finalement réussir à siffler un Toi. » Sans conviction et sans intérêt. Et s’il avait voulu dire quelque chose, il en avait oublié le reste de toute façon et avait cherché à dire autre chose. Mais il était beaucoup trop ravagé par cette abondance d’horreurs dans son corps pour savoir ce qu’il faisait ou disait de toute façon. Il savait une chose, il était léger comme l’air, si fragile et si facile à porter, il se sentait glisser contre Sawyer tandis que celui-ci l’amenait vers sa salle de bain. Alan souriait bêtement, en regardant ses jambes qu’il n’arrivait plus à faire bouger, elles étaient immobiles, étalées par terre tandis qu’il était maladroitement assis sur ce tabouret plus confortable que le plus épais et moelleux de tous les matelas. Les effets de toutes les choses qu’il avait pris se confondaient et se contredisaient, d’un côté il était ramolli par l’alcool et le LSD le rendait euphorique. Mais il n’en avait plus pris depuis longtemps, ce qui expliquait bien cette absence de vie qui se dégageait de lui. Il était à plat, vide, tellement mou que certains muscles s’étaient engourdis et ne dégageaient plus rien d'autre que cette sensation de fourmis croupissant sur ses membres. Il n’avait que très peu de contrôle sur son corps, et quand Sawyer vint lui retirer ses vêtements qu’il n’aurait pas eu la force de retirer tout seul, Alan toujours perché ne put s’empêcher de sourire au garçon avant de lui marmonner quelque chose si bas et si grommelé qu’on ne comprenait rien, mais lui semblait parfaitement comprendre ce qu’il venait de dire. Il avait gardé un sourire idiot et presque narquois en fixant Sawyer lui retirer son pantalon et s’était mis rapidement à rire ensuite.

Au niveau de ses côtes s’étaient parsemés des bleus en tout genre, tout comme une sur une bonne partie de son dos, il avait dû se battre à plusieurs reprises depuis ces quelques jours, sûrement pour obtenir ses doses ou pour quoique ce soit d’autre, on distinguait des traces de griffures au niveau de son torse et quelques coupures maladroites sur ses avant-bras. Pas volontaires, elles n’en avaient pas l’air, mais sûrement causées par des débris de verre dans lesquels il s’était sans doute écrasé, ou quelques autres choses du même genre. Il était dans un piteux état, et tandis que Sawyer le soulevait maladroitement pour le glisser dans l’eau chaude de ce bain rassurant, Alan ne broncha pas une fois ; presque content qu’on s’occupe de lui. Mais il n’y avait aucune fierté à avoir, il était pathétique et rien d’autre ne pouvait être plus minable que tout cela. Il avait vingt-deux ans et se retrouvait déjà dépendant à trop de choses. Vingt-deux ans et l’on devait encore s’occuper de lui comme s’il n’en avait que deux ; vingt-deux ans et il était incapable de se prendre en charge. Presque recroquevillé sur le côté, à l’intérieur de la baignoire, une jambe allongée et l’autre pliée vers lui, le genou pointant sur le côté. Comme s’il cherchait à cacher son intimité du regard de Sawyer. - Ses jambes lui répondaient un tant soit peu mieux qu’avant, et il avait réussi à bouger la gauche pour qu’elle prenne cette position - Et comme elle, ses oreilles semblaient mieux entendre ce qu’il disait. Les bourdonnements étaient toujours là, mais les mots semblaient plus forts et plus faciles à entendre qu’avant. Il avait détourné le regard pour ne pas croiser celui de Sawyer et affronter ce qui aurait pu être un jugement et avait concentré son regard sur l’eau qui remuait autour de lui. « J’veux plus revoir Alex… » avait-il marmonné en baissant la tête légèrement, lorsqu’il sentit la main de Sawyer se glisser sur ses cheveux. « Il veut pas… Il veut pas me laisser tranquille... » Continuait-il en se serrant contre lui-même, les bras autour de son torse. « Il arrête pas. Il est tout le temps dans ma tête. Ça veut pas s’arrêter. » Disait-il finalement en redressant la tête pour poser ses yeux au bleu étouffé par la coloration rouge de ses yeux. « Pourquoi il me fait ça ? J’veux pas, j’veux qu’il arrête, j’veux plus le voir. » S’était-il mis à trembler dans ses mots, il avait retrouvé la parole, mais c’était bien dommage que ce soit en ces conditions-là.

« Pourquoi il s’acharne sur moi ? » Marmonnait-il en serrant ses bras contre lui avec encore plus de force, si bien que ses doigts rougissaient et blanchissaient. « Je veux plus le voir… » Répétait-il à voix basse en éloignant son regard de Sawyer pour regarder devant lui, sans vraiment fixer quoique ce soit en particulier. Il en avait assez, il en avait tant souffert de cette perte qu’au final il était devenu si fragile que les derniers instants d’Alex se répétaient éternellement dans sa tête ; il revoyait chaque seconde jusqu’à l’instant fatidique ou la vie quittait l’adolescent qu’il avait tant aimé, et c’était toujours aussi douloureux. Malgré tous ses efforts et tout le soutien que lui apportait Sawyer ou ses parents, il n’arrivait pas à l’oublier. Il n’avait jamais tourné la page. Il était perdu. Et la seule échappatoire qui s'était présentée à lui avait été la plus terrible.


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(Sawyer) ◈ Sin is Sincere EmptyMer 4 Fév - 20:58

sin is sincere.
alan & sawyer

L’état d’Alan était pitoyable. Préoccupant. Tu mentirais si tu disais que tu n’as pas ce nœud d’angoisse qui te tord l’estomac depuis que tu l’as trouvé à ta porte, à moitié conscient, à moitié effondré. Ce qu’il a bien pu faire de sa vie depuis le jour de l’an reste un mystère. Trop enfermé dans ton propre carnage, tu t’es coupé du reste du monde dans l’espoir que tes problèmes disparaissent avec. Bien sûr, toutes tentatives de mettre fin à ces pensées qui te rongent s’étaient avérée inutiles et infructueuses mais tu t’étais juste un peu plus enfoncé dans ton mal-être, te complaisant dans cette torpeur presque bienvenue. Et peut-être était-ce ta faute si le brun était ce soir aussi mal en point, peut-être étais-tu responsable de cette misérable apparition. Sans doute. Tu lui avais fait une promesse, une promesse pourtant simple. Et tu n’étais même pas parvenu à la tenir, à la remplir. Était-ce pour cette raison qu’Alan avait baissé les bras encore une fois, était-ce à cause de toi qu’il s’était plongé dans cette obscurité emplie d’alcool et de sûrement bien d’autres substances plus ou moins légales ? Peut-être bien. Sans doute que oui. La culpabilité devient comme un serpent qui s’enroule autour de ta gorge, elle t’étouffe peu à peu. Tu as l’impression de revivre ce cauchemar encore une fois – la mort d’Alex. Est-ce que tu vas le perdre, lui aussi ? Est-ce qu’Alan finira par t’abandonner comme ton meilleur ami l’a fait, voilà déjà quelques années ? Plus rien ne va, plus rien n’a de sens. C’est comme si l’univers tournait à l’envers et tu ne sais pas comment arranger tout ça. Un goût acide de vomis se dépose sur ta langue tandis que tu observes le corps nu et offert du brun dans la baignoire. Il semble si fragile, si perdu aussi. Il ressemble à un de ces enfants qui ont perdu leurs parents au centre commercial. Alan est perdu. Tu es perdu. Vous vous êtes égarés le jour où Alex vous a quittés. Un peu par hasard, vous vous êtes retrouvés mais ça n’a pas fonctionné. Des chemins différents vous ont de nouveau séparés. Est-ce que faire la route avec lui, à ses côtés est quelque chose d’envisageable ? Sa proximité te trouble, elle te change. Tu n’es plus le même lorsqu’il est dans ton univers, dans ton espace personnel. Il y a quelque chose de différent en toi lorsqu’il est là et tu ne sais pas encore si c’est bien ou pas. Quelque part, tu te sens toi, entièrement toi. Tu te libères de tout ce que tu as vécu, de tout ce que tu as vu, entendu. Le passé est oublié, l’avenir est comme une porte entrouverte que tu n’as plus qu’à pousser. Mais vous vous éloignez et le froid revient, tout change à nouveau. Tout redevient gris et terne et tu es bloqué. Coincé. Tu as peur d’avancer. Alors tu recules, inlassablement. Tu recules, encore et encore jusqu’à la prochaine fois où tu vas le retrouver. Pour tout recommencer à nouveau. Ton quotidien n’est qu’une vieille rengaine qui se répète à longueur de temps. Comme un cercle vicieux. Pendant un temps, tu as cru pouvoir te complaire dans cette éternelle chanson au goût rance de souvenirs douloureux et de marques sur ta peau – mais plus maintenant. À voir Alan aussi bas, complètement démuni et absent, tu n’arrives pas à te dire que tout ça est pour le mieux. Pas vraiment.
Tu fais mousser du shampoing à la pomme sur ses cheveux, massant son crâne avec des gestes lents et précautionneux. C’est comme si tu avais une poupée de porcelaine entre les mains, un faux mouvement et elle sera brisée à jamais. Ou peut-être le brun était-il déjà brisé ? Peut-être était-il si cassé qu’il ne cherchait seulement qu’une bonne âme pour le réparer ? Mais on ne peut pas toujours tout fixer rien qu’en le désirant. Parfois, c’est plus dur de réparer totalement. Alex a cassé quelque chose à l’intérieur de lui en le laissant et il y a des jours comme celui-ci où tu en veux à ton meilleur ami d’avoir brisé autant de vies autour de lui. Ne se rendait-il pas compte que beaucoup de gens l’aimaient ? Égoïste. Il a été égoïste. Et aujourd’hui il n’est plus là pour tout réparer, pour tout remettre en ordre – remettre vos vies en ordre. Non, il vous a laissés vous débrouiller tout seuls, comme des grands. Comme si vous étiez assez forts pour ça, comme si vous pouviez vous débarrasser de son souvenir en un claquement de doigts. Mais il avait tort. Il avait tout faux, vous n’êtes pas assez forts. Et tu espères qu’il regarde bien le massacre de vos existences de là où il est, tu espères qu’il se sent aussi coupable que toi en cet instant. Tu espères qu’il est bouffé par le regret. Serrant les mâchoires, tu rinces les cheveux d’Alan cependant qu’il déverse tout un tas de douleur à travers ses mots. Des mots qui font mal, des mots comme des hurlements dans le vide. C’est pareil à crier dans le vent, attendre une réponse qui jamais n’arrive. Lentement, tu passes un bras autour de ton torse, collant ton visage contre le sien. Tu trempes ton haut mais ce n’est pas vraiment de la première importance. « Shhh, calme-toi, tu souffles. Tout va bien. » Non, tout ne va pas bien. Tout est le contraire de ‘bien’ et tu ne sais pas comment tu es censé le remettre dans le droit chemin sans te perdre toi-même. Mais il faut garder espoir, il vous faut au moins cette petite étincelle si vous voulez continuer à avancer, pas vrai ? Tu avales ta salive avec difficulté, ta gorge est sèche. Tu détestes voir ce regard bleu si perdu, noyé et injecté de sang et de souffrance. « Il partira. Il partira, je te le promets, tu reprends, resserrant légèrement ta prise sur lui. Il te laissera tranquille. » Il vous laissera tranquille. Il vous laissera vivre votre vie sans déclencher en vous des vagues glacées de désespoir, sans amener avec son souvenir la douleur et la culpabilité. Il vous laissera avancer, continuer. Il abandonnera cette prise sur vos âmes le jour où vous déciderez de le laisser au passé. Le retenir dans votre quotidien est une façon de le garder en vie, de le garder avec vous. Égoïstement. Il est parti, depuis longtemps. Reste son souvenir qui vous hante car c’est plus commode de garder son image pour ne pas se sentir mal de l’oublier même un petit peu. C’est plus facile de s’enfoncer dans la douleur, de s’infliger cette peine pour ne pas se sentir mal de l’abandonner en arrière. Mais il n’est plus là, il est mort. Et malgré toute votre volonté, malgré tous vos espoirs, il ne reviendra jamais. « Je sais que c’est dur. Je sais que ça fait mal. Mais on doit le laisser partir, Alan. Il ne reviendra pas. Et nous imposer cette souffrance ne nous aidera pas, lâches-tu douloureusement. On doit le laisser s’en aller. Pour lui, pour nous. Pour ce que la vie peut encore nous offrir. » Parce que, contrairement à Alex, vous êtes encore en vie.
Comme pour refouler cette vague brûlante de larmes qui viennent envahir tes yeux, tu t’échappes de cette étreinte et récupères un gant de toilette dans le meuble sous le lavabo. Sans plus desserrer les lèvres, tu commences à laver ce corps presque émacié, trop maigre. Tu ne reconnais rien de cette peau qui brûlait la tienne voilà si peu temps pourtant. Et ce que tu prenais tout à l’heure pour de la saleté, pour un peu de terre séchée s’avère être des bleus parcourant sa chair trop pâle. Comme s’il s’était retrouvé au milieu d’une bagarre. Ton estomac se retourne et tu sens comme l’acidité de la bile sur tes lèvres. « Tu vas rester ici cette nuit, okay ? tu murmures d’une voix tremblotante. » C’est tout ce que tu peux lui offrir pour le moment. Tu ne sais pas quoi faire de plus. Si c’était aussi simple, tu l’accrocherais à toi et tu continuerais de veiller sur lui jusqu’à ce que ces idées noires lui sortent de l’esprit. Mais ce ne serait pas la solution, ce ne serait pas bon. Ni pour toi, ni pour lui. Tu ne peux pas avoir sa présence dans ta vie, pas aussi de manière aussi imposante. Pas quand ta poitrine semble éclater à chaque fois qu’il daigne poser son regard océan sur ta carcasse décharnée. Pas quand tu es en proie à bien trop de sentiments. Quand tu as fini de le laver, que tu l’as longuement rincé comme pour délasser son corps tendu et ses muscles noueux, tu le sèches rapidement avec une serviette de bains que tu lui enroules ensuite autour de la taille. « Maintenant, on t’habille et on te met au lit. Tu as besoin de te reposer. On dirait que tu n’as pas dormi depuis des jour, Alan. » Ce n’est pas un reproche même si ça y ressemble. Comme si tu lui reprochais de ne pas avoir fait assez attention à lui, de ne pas avoir su prendre soin de sa propre vie. Quelque part, tu lui faisais confiance. Tu espérais qu’il arrête ses conneries comme il te l’avait implicitement promis. Mais, rien. Il était juste retombé dans les bras de ses démons passés et tu l’avais retrouvé à ta porte, presque à moitié mort. Doucement, tu le sors de la baignoire et le conduis jusqu’à ta chambre où tu l’assois sur le lit. Tu sors de ton armoire un tee-shirt un peu large, un caleçon propre. En revenant près du brun, tu restes un instant à l’observer, pensif. Beaucoup de choses se bousculent à ton esprit et tu as un peu de mal à faire le tri. Lui faire un sermon n’aidera pas, il est même sûrement trop défoncé, fatigué pour se rendre compte de sa situation ; lui dire que tout ira bien serait mentir parce que tu n’as pas le pouvoir de lire l’avenir. Et, en même temps, ne rien dire du tout te semble trop violent, trop froid. « Tu ne peux pas continuer comme ça, tu fais après t’être agenouillé devant lui, mains sur ses cuisses. Tu ne peux continuer de te ruiner la santé et ta vie en espérant que la douleur parte. Ça ne fonctionnera pas, ça ne t’aidera pas. Elle ne partira pas si tu lui donnes une bonne raison de rester. Il faut que tu te ressaisisses, Alan. Ça ne peut pas continuer ainsi. Tu comprends ? » Mais les mots sont aussi fragiles que du cristal, aussi vains que le vent. Ils se retrouvent toujours emportés par le courant.

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Alan R. Wzyciski
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(Sawyer) ◈ Sin is Sincere EmptyJeu 5 Fév - 3:02

Sin is Sincere.
sawyer & alan

Loin d’être sorti de sa torpeur alcoolisée et psychotrope, il marmonnait des choses tandis que Sawyer s’efforçait de nettoyer les horreurs qui s’étaient installées sur cette loque qu’il était devenu, les choses étaient redevenues sombres tandis qu’il avait retrouvé la parole dans sa descente, c’était courant lors des prises de ce genre de substances, on partageait plusieurs étapes, parfois de manière saccadée. Alan en avait connu bien des différentes, et cette fois, il avait d’abord était vide et inerte avant de trouver l’activité dans la paranoïa et la terreur. Il entendait Alex autour de lui, malgré tout, il le voyait s’approcher, presque transparent, de lui et Sawyer ; et le regard terrifié du garçon ne s’en détacha pas quelques instants, jusqu’à ce qu’il ressente la chaleur du visage de Sawyer contre le sien, qui eut comme l’étrange effet d’apaiser son voyage malsain dans les méandres de son esprit. L’inconvénient de ces choses qu’il avait inhalé et pris était bien qu’il n’avait plus de contrôle sur son corps, et la moindre chaleur l’avait éveillé en un endroit endormi, mais il était trop défoncé pour s’en rendre compte. Trop ailleurs, trop dégagé dans ses pensées par l’intense mélange qui circulait dans son corps et par la chaleur brûlante de ce doux visage contre le sien. Il avait fermé les yeux sans s’en rendre compte, alors qu’il penchait contre Sawyer, presque comme s’il s’y écrasait pour s’y endormir. Avant d’ouvrir les paupières mécaniquement, sans pour autant avoir eu l’impression de le faire, tout était flou autour de lui, et tout était imperceptible, si identique au reste. Les yeux ouverts ou fermés, il avait comme le sentiment de voir la même chose, il ne faisait plus la différence entre son imaginaire devenu plus étendu que l’infini sous l’effets des drogues et la réalité aussi dure et abrupte qui l’entourait dans sa saleté et son état pitoyable. Il entend l’écho de ce « calme-toi » avec tant de bonheur qu’on pourrait l’apercevoir sourire en coin, malgré son état lamentable et son allure végétative, tant il est immobile depuis ce contact. Comme s’il était à l’intérieur d’une église, les mots de Sawyer résonnent autour de lui, ils l’encerclent et lui traversent la peau comme la plus douce de toutes les caresses, le premier écho a rapidement été suivi par ce « Tout va bien. » Qui lui glisse contre la nuque et fait dresser les poils de celle-ci. Un sourire est né sur le visage de ce pauvre garçon perdu.

Un sourire qui ne s’efface plus, maintenant qu’il est là, comme s’il était gravé dans son visage, comme s’il avait toujours été là. Mais Alan est ailleurs, presque absent bien qu’il entende avec précision et beaucoup d’intensité chacun des mots soufflés par le jeune homme. Puis s’ajoutent d’autres mots et la pression de cette étreinte s’accentue, mais Alan ne la ressent pas, ses membres sont comme recouverts de mousses, ils sont insensibles à tout ça, il est ailleurs, dans un autre plan de la réalité. Au-dessus des considérations physiques. De grands cercles tourbillonnent dans ses yeux, les choses ondulent autour de lui, et Sawyer reste la seule silhouette qu’il aperçoit lisse et immobile, le reste n’est que bruit et brouillon. Les couleurs sont trop fortes et les sons trop visibles. Mais Sawyer est là, et tout va bien. Il a promis, et il ne peut pas mentir s’il promet. Les promesses ce ne sont pas des mensonges, et ça rassure Alan. Qui garde ce sourire distrait et dégagé, sans bouger, sans remuer. Sans chercher à prolonger l’étreinte, ou à profiter du contact de celui qu’il apprécie tant. Il ne peut pas, ses membres sont ailleurs. Pourtant, il cherche à marmonner quelque chose, mais n’y parviens pas, sa bouche devenue pâteuse mâche ses mots contre sa volonté et on ne l’entendit alors que marmonner un « …Aime. » grossier et difficile à comprendre. Mais ce n’est pas grave, il n’en veut pas à ses lèvres et sa langue, elles se rebellent après toutes ces années, c’est bien normal. Et ça, il le comprend. Sawyer lui promet qu’Alex partira, et ça, c’est bien tout ce qui compte. Il ne peut pas mentir. Alan le verrait, il voit tout. Et les promesses de Sawyer ne sont pas du vent. Jamais. Puis Sawyer reprend la parole, et Alan vint finalement réussir à bouger ; tournant la tête vers lui, les pupilles toujours si dilatées et injectées de sang, son sourire toujours sur les lèvres. Bafouillant moins difficilement après avoir réussi à avaler sa salive, « Je veux plus le voir. C’est lui qui revient tous le temps. » il avait marmonné, une espèce de moue sur le visage, troublée par ce sourire qui ne voulait pas repartir, « Pourquoi il fait ça ? » Avait-il insisté dans un chuchotement, en levant le bras pour cette fois-ci chercher à prolonger l’étreinte, mais c’était trop tard. Sawyer venait de le lâcher, et il s’éloignait beaucoup trop. Si loin qu’Alan avait du mal à l’apercevoir, plissant les yeux, les mains pressés sur les rebords de la baignoire, essayant de le distinguer au loin à travers cet horizon flou et uniforme. Le sourire avait disparu.

Et dans cet horizon gris et terrifiant, la silhouette de Sawyer avait disparue, noyée dans le vide, Alan eut l’impression de voir des centaines d’années défiler avant de revoir Sawyer surgir de là, pleinement écrasé par les doses prises. Ce qui avait été des centaines d’années pour Alan fut une énième absence inquiétante pour Sawyer, durant laquelle il avait été immobile, à fixer le vide, la bouche entrouverte, comme s’il avait subi un arrêt sur image en plein début de phrase. Et cette absence continua tout du long de ce que Sawyer s’occupa de faire ; le laver. Il était sorti de son absence d’un simple mouvement de tête sur le côté, suivi de quelques clignements d’yeux incontrôlés, avant de fermer la bouche et de s’essuyer le coin des lèvres d’un revers lent et interminable de la main droite. Le contact de l’eau sur ses bleus fit sursauter Alan dans un frisson pendant lequel il manqua de glisser vers l’arrière et se cogner, mais malgré tous ses appuis restaient solides et il ne bougea plus de sa position. S’il n’avait pas été aussi ravagé par les substances, il aurait trouvé la situation parfaitement embarrassante — quoiqu’agréable, parce qu’il aimait qu’on s’occupe de lui — mais ce n’était pas le cas ; il ne savait même pas si ça avait réellement lieu où s’il avait tout imaginé depuis le début tant il était ailleurs. Le silence pesant et agréable fut rapidement troublé par l’écho répété de la voix de Sawyer qui vint lui demander de rester pour la nuit. Sa voix tremblait, il semblait inquiet, ou effrayé. Ce qu’Alan ne comprenait plus, il avait tourné la tête vers lui et l’avait regardé les sourcils pliés par l’incompréhension « Tu trembles. Il faut pas… » s’était échappé dans un souffle plein de compassion, tandis qu’il inclinait la tête très légèrement sur le côté, en le regardant. La descente grisâtre et paranoïaque semblait s’être apaisée, le laissant dans un étrange état engourdi. Il ne sentait plus que d’infinies fourmis dans ses mains, mais les avait pourtant tendues pour essayer d’attraper celle de Sawyer dans les siennes, « Je veux pas m’en aller, je veux rester. » Soufflait-il en souriant, l’air plus détendu, mais certainement pas sorti de sa transe psychédélique.

« Non. Non, non, non. Je peux pas dormir. Si je dors, Alex revient. Il faut pas que je dorme. Je veux pas. Il faut pas. » Avait-il commencé à paniquer tandis que Sawyer l’avait conduit jusque sa chambre pour le faire s’asseoir sur son lit. Remuant la tête à plusieurs reprises, il avait l’air beaucoup moins heureux tout d’un coup, plongé dans un autre délire dément, il répétait encore et encore qu’il ne faille pas qu’il dorme à voix plus basse, en grimaçant un sourire à l’envers, les yeux fermés et les mains immobiles contre ses cuisses. Comme s’il avait peur de les perdre en les y retirant. « Je peux pas, je peux pas. J’ai pas le droit. Si je dors Alex il va revenir, je veux pas qu’il revienne, s’il revient il va venir te torturer toi. Je veux pas que tu sois torturé Sawyer, je veux pas que tu ailles mal. Je veux pas. Je veux tout garder pour moi, c’est ma faute, c’est moi qui dois garder tout. Alex il va revenir si je dors… » Continuait-il de répéter à toute vitesse, en serrant les poings, fort, beaucoup trop fort. Il avait levé la tête vers le jeune homme et l’observait à travers de très chaudes larmes qui étaient nées dans ses paupières, son visage blanc et morbide n’avait pas revêtu de couleur, il était toujours aussi pâle, sans la moindre rougeur causées par ces pleurs-là. Il fut calmé par ce nouveau contact, encore une fois, et l’écouta sans broncher, malgré ses poings serrés et ses larmes qui commençaient à déborder. Un sanglot sonore vint s’échapper des lèvres du garçon, un grincement étouffé de mots et de cris. Un souffle rapide et très bref. « Je veux pas continuer… Mais je peux pas arrêter. Soufflait-il difficilement ensuite, Si j’arrête, il revient. Je veux plus le voir… Je veux plus. » Reprenait-il en bégayant sur certains mots, tant la force de ce chagrin l’emportait. Il s’était tut ensuite, desserrant les poings et baissant la tête sur la serviette qui lui servait pour l’instant de seul vêtement. Il ne se souvenait pas que Sawyer l’ait sorti de l’eau et séché. La transition s’était enchainée comme dans un rêve, sans qu’il ne la remarque. Les effets de la drogue commençaient lentement à s’estomper, il était dans une fin de descente, un dernier trip émotionnel. Qui cette-fois s’était manifesté par un large et interminable chagrin paranoïaque illogique, la peur de voir Alex apparaître, la peur de le faire venir et de condamner Sawyer à souffrir de la même façon. La lucidité était encore très loin d’arriver, mais Alan commençait à prendre conscience de son environnement, il fit disparaître les dernières larmes de ses paupières du bout des doigts et renifla brièvement, avant de se relever avec un peu de difficulté, les pieds engourdis et manquant de trébucher il s’était rattrapé contre le lit.

Quant aux restes d’alcool qui trainait ça-et-là dans son sens, Alan était un garçon chez qui ça n’avait pas vraiment un effet assommoir, alors c’était bien raté pour essayer de le faire s’endormir. Il tituba tout de même pour se redresser et vint finalement réussir à tenir debout en restant appuyé contre le lit. Il avait ramassé les vêtements propres que Sawyer était parti prendre pour lui et s’était éloigné, lui tournant le dos pour retirer la serviette et enfiler ce caleçon. « J’suis peut-être défoncé… Mais ça m’empêche pas d’être pudique. » Avait-il commenté, en se penchant vers l’avant pour faciliter le trajet de sa jambe, tout en gloussant bêtement. Maintenant que les derniers instants du LSD s’étaient étouffés dans son organisme, il n’y avait plus que l’alcool qui parlait. Peinant à prononcer quelques mots, il bégayait sur certaines lettres mais parvint tout de même finalement à dire « Mais t’as raison… Faut que je - faut que j’essaie. » Il s’était retourné en tirant le reste du caleçon vers le haut avant d’enfiler le tee-shirt et de faire quelques pas vers lui. « Faut que j’essaie. Faut que je profite. » Il s’était posé sur le lit une seconde fois, et semblait beaucoup plus à l’aise, beaucoup moins vide et absent. Même s’il était encore ivre, mais bien moins que lorsqu’il était arrivé. Baissant la tête pour observer ses mains tremblantes, il souffla un sourire avant de secouer faiblement la tête. « Regarde-moi, je suis déjà en manque… » Il ne riait pas, il était déçu. Ce faux sourire n’avait rien d’agréable ou de fier. Il avait pris une grande inspiration avant de relever la tête et de regarder Sawyer « Je veux pas… Non… J’ai peur d’être tout seul. » Un aveu qu'il avait finalement réussi à prononcer, aussi vif et sec. Il ne pleurait plus, il avait retrouvé un certain contrôle sur lui-même, mais son corps lui criait de prendre une nouvelle dose, déjà si rapidement, déjà si vite. Il avait succombé à la dépendance beaucoup trop vite. C’était un tableau hideux qu’il n’aurait jamais voulu vivre.


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