iv. Histoire
You're evry line, you're evry word, you're everything.
« Bon Papa j’en ai plus que marre. » Dis-je en lançant mes katanas par terre.
« D’abord je peux savoir à quoi ça va me servir de savoir décapiter des pastèques ? Je t’ai déjà dit un bon millier de fois que je ne serais pas un putain d’assassin. Tu fais le métier que tu veux mais je ne serais pas ton successeur, un point c’est tout. Trouve quelqu’un d’autre pour assurer ta foutu relève. » J’avais bon espoir qu’à force de dire et répéter la même chose ça allait finir par rentrer. Mon truc c’était pas vraiment d’assassiner les gens, bizarrement même en ayant grandit auprès de l’un des meilleurs assassins de la planète j’avais réussi à acquérir la certitude que la vie était quelque chose de sacré… Non je comptais plutôt faire carrière en plumant des pigeons. Ouais ba vous espériez quand même pas un métier honnête ? Après tout, les chiens ne font pas des chats…
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Je venais de déposer la dixième montre de luxe dans ma planque pour la soirée – déplumer des gros riches quand vous aviez un maxi décolleté était quelque chose de foutrement facile, ces vieux pervers étaient bien trop occupés à reluquer ma poitrine qu’ils en oubliaient de faire gaffe à mes mains – lorsque je vis un regard bleu me foudroyer du regard.
« T’es sur mon territoire, décampe de là et vite. » Et bien j’étais tombée sur un sacré con.
« Ouais bonsoir à toi aussi. Alors écoute mon grand, j’étais là bien avant toi alors la personne qui va foutre le camp d’ici je crois que ça ne va pas être moi… » Je crois bien que nous nous étions fusillé du regard pendant une bonne minute, minute que je mis à profit pour subtiliser son portefeuille, avant que je décide de m’éloigner en le bousculant et de continuer ma tourner comme si monsieur connard n’était pas là.
« Vous devriez partir ma jolie, je l’ai testée une fois – dis-je en plissant du nez –
et je vous assure que le packaging est trompeur. Franchement je suis sûre que vous pourriez trouver mieux. » Je lui adressais un regard victorieux en réponse à son regard noir, j’étais assez fière de moi. Empêcher ce connard de subtiliser le magnifique bracelet de diamant de cette pauvre femme avait été très satisfaisant, même si j’aurais bien voulu pouvoir le récupérer pour moi. Tant pis, le plaisir de voir la frustration poindre dans le regard de ce type compensait cette petite perte…
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Quelqu’un pouvait m’expliquer pourquoi j’étais comme une pauvre cruche à faire les deux cents pas devant la maison du pauvre connard qui m’avait agressée sur mon territoire hier ? Ok, je l’avais trouvé séduisant et le fait qu’il ait le même passe-temps que moi n’avait pas été franchement pour me déplaire – même si plumer des pauvres idiots lors des galas de charité n’était qu’un hobby pour moi, je préférais dévaliser les musées où je signais toujours de la même façon, avec une carte possédant le symbole d’une rose noire. J’étais rechercher par les flics, le FBI et interpole et moi comme une sombre crétine je fonçais pour revoir le premier crétin croisé à une soirée…
J’allais faire demi-tour après avoir déposer le portefeuille sur le pas de la porte avec presque tout ce qu’il contenait – il avait bien fallut que je me paye le taxi pour me rendre ici – lorsque je tombais sur celui que j’avais finalement décidé de ne pas voir. Bon, il fallait lui accorder une chose, il était diablement sexy tout plein de sueur en tenue de course…
J’attrapais le porte feuille qui gisait par terre et l’agitait d’un air victorieux – oui je savais vite me trouver une nouvelle contenance, peu importe qu’il m’ai vu depuis longtemps en train de faire les sans pas devant chez lui.
« Alors Timothy, dis-je d’un air malicieux, tu peux m’expliquer pourquoi un futur médecin se rend dans des galas de charité pour dépouiller des pauvres malheureux ? Je savais que les médecins étaient des voleurs et ne s’intéressaient à vous que si vous aviez une assurance maladie. Mais je ne pensais pas qu’on parlait au sens littéral en disant ça. » C’est fou ce qu’un portefeuille pouvait vous dire sur les gens, carte d’identité avec adresses, carte d’étudiant, cartes de fidélités, … Enfin les portefeuilles de gens normaux, le mien contenait une force carte d’identité, un faux permis de conduire, des cartes de fidélité d’endroits où je n’avais jamais mis les pieds, bref un vrai portefeuille de faussaire.
« Bon maintenant que tu sais que je connais ta véritable identité, tu vas arrêter de trainer dans mes spots. Crois moi, si je le veux je peux devenir une vraie plaie. » Je passais à côté de lui sans même un regard de plus. J’avais dit ce que j’avais à dire, il était temps pour moi de tirer ma révérence. C’était sans compter sur monsieur le futur docteur qui ne comptait vraiment pas se laisser intimider. Il m’attrapa par le bras avant de me plaquer contre le mur.
« Et tu crois vraiment que je vais me laisser menacer sans réagir. » Sa voix était furieuse et roque, un mélange assez sexy il fallait l’avouer… Seulement si il croyait que j’allais le laisser me bloquer contre un mur sans réagir il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Grandir avec un père assassin avait quelques avantages, notamment le fait de ne jamais réellement être sans défense. Quand toutes les petites filles normales vont à la danse classique, moi j’avais le droit aux cours d’arts martiaux. Judo, karaté, self défense, etc., je les avais tous pratiqués. Dans mes rêves d’enfant, je n’étais pas une princesse sans détresse qui attendait que son prince vienne la sauver. Non c’était la princesse qui sauvait le pauvre prince sans défense – oui j’étais quand même une fille, je voulais être une princesse ! Me sortir de cette situation fut assez simple, un simple clef de bras me permis de reprendre le contrôle. Timothy décida de me faire un croche pied qui m’envoya au sol où je l’attirais à mon tour. Et très vite tout cela dégénéra en bagarre pour être celui qui aurait le dessus. Sans qu’on sache vraiment qui en prit l’initiative la bagarre à même le sol dégénéra en un long baiser. Mais pas le genre de baiser langoureux que l’ont peut apercevoir dans les films, non un baiser plein de rancune tenace et de frustration. Le genre dont on ressort avec les lèvres en sang parce que l’autre vous a mordu un peu trop fort… Quant a la suite ? Disons simplement que finalement je ne repartis pas aussi vite que prévu.
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Lorsque j'arrivais dans ma planque je sentis tout de suite que quelque chose clochait. À vrai dire ce n'était pas franchement compliqué à remarquer, elle était complètement vide à l'exception d'agents du FBI qui pointèrent aussitôt leurs flingues sur moi.
« Clara Blake ? » Me demanda le plus mignon d'entre eux. J'haussais un sourcil sans répondre.
« Elle correspond à la description qu'on nous en a faite chef. » Lança un autre. L'agent mignon sortit alors une paire de menottes qu'il me passa aux poignets.
« Visiblement cette personne a oublié de vous dire que je préférais les bracelets en diamants au métal de pacotille ! » J'avais été balancée et ça ne pouvait être que Tim - mon cœur se brisa à cette pensée mais il était le seul à connaître ma planque, même à mon père je n'avais pas donnée l'adresse... Mais fidèle à moi-même quand la situation était tendue il fallait que je fasse des blagues de merde, c'était totalement incontrôlable.
« Très drôle ! – Visiblement monsieur l'agent sexy n'était pas fan de mon humour –
Clara Blake vous êtes en état d'arrestation pour vol d'œuvres d'art. Si vous n'avez pas les moyens de vous payer... » Mais je n'écoutais déjà plus, évaluant mes chances de pouvoir me casser de là. Me démettre le poignet pour me débarrasser de mes menottes n'était pas vraiment un problème, me débarrasser du chef et lui piquer son arme non plus – finalement ça pouvait servir d'être une fille de tueur à gage – mais ensuite, pour pouvoir m'en sortir je n'aurais d'autre choix que de tuer ces pauvres agents. C'était hors de question j'avais toujours refusé de tuer et les choses n'étaient pas prêtes de changer... Je décidais de rester sage pour l'instant.
« À part votre permis de conduire et votre carte bleue dans votre sac à main on a trouvé aucune trace d'une prétendue Clara Blake. Le compte auquel appartient votre CB à en tout 150$ dessus. Pouvez vous me dire où sont les tableaux que vous avez volés et l'argent que vous en avez tiré. Et tant que vous y êtes dites moi comment vous avez fait pour n'exister dans aucune base de données ? » Je retenais un bâillement avant de lever les yeux vers l'inspecteur du FBI qui attendait toujours que je lui réponde.
« ll me semble que j'ai le droit à un appel non ? » Furent les seuls mots que je prononçais. L'agent haussa un sourcil, visiblement curieux de voir que je pouvais parler. Deux heures qu'il me questionnait et je n'avais dit aucun mot. Sitôt ma phrase prononcée je retombais dans le mutisme attendant qu'on me laisse appeler.
« Allo Papa ? Je viens d'être arrêtée. Je suis au commissariat de la 10eme avenue. Tu peux m'envoyer un avocat, s'il te plait ? Merci ! » L'appel avait été passé au portable prépayé que mon père gardait dans sa poche pour le jour où j'aurais des ennuis - il semblait que ce jour sot arrivé. Je savais qu'à peine notre conversation terminée le téléphone avait été détruit. Je regardais ma montre, déjà trois heure que j’attendais dans ce trou à rat, ça faisait au moins deux de trop. Je prenais mon mal en patience en pestant intérieurement. J’entendis des bruits de bagarre et puis on ouvrit la porte de la salle d’interrogatoire dans laquelle je moisissais encore.
« J’espère que personne n’a été tué. » Dis-je en guise de salut.
« Mais non ma puce, ils sont juste K.O. je sais que tu es contre mes méthodes habituelles. » « Parfait, ils ont mes empruntes, mon ADN et ma photo, il va falloir effacer tout ça. » Sortir du système était d’abord utile pour éviter qu’ils ne puissent vraiment me traquer mais surtout parce que si jamais un jour on découvrait qui était mon père alors j’étais vraiment en danger.
« On s’occupera de ça dans la voiture. » Dans la voiture ? La façon de faire me paraissait franchement bizarre, mais j’avais confiance en mon père alors je le suivais sans rien dire.
« Clara je te présente Adam, un hacker de génie, rien ne peut lui résister. Toutes les données te concernant ont déjà été supprimées. » Je sifflais impressionnée.
« Et tout ça en te faisant un réseau avec ton téléphone portable, je suis impressionnée. » Il haussa modestement les épaules.
« On fait avec ce qu’on a. » Beau gosse, doué et modeste il me plaisait bien ce petit hacker. Enfin au vu de l’affreuse trahison de mon ex – franchement si il avait changé d’avis concernant sa proposition de vivre ensemble il aurait pu me le dire plutôt que me faire un coup pareil, je n’étais pas du genre à m’accrocher sans raison – je n’étais pas sûre de me remettre en couple un jour. Mais il ferait clairement un quatre heure acceptable. J’enfilais une perruque rousse, des lentilles marron et me maquillait de façon à ce que les ombrages donnent l’impression que mes traits soient différents.
« Il faudra que tu m’apprenne tout ça, la technologie et moi on est pas forcément pote. En plus quelque chose me dit qu’il va falloir que je change un peu de passe-temps… »*********
« Clara, je suis sur le compte en banque de ton ex. Il gave bien sa vie ce connard ! Tu veux lui faire une crasse du style on verse tout à une association humanitaire ? » Me demanda Adam à peine eu-je mis un pied dans l'appartement où nous vivions ensemble.
« Laisse tomber, je préfère oublier que ce salaud existe... Qu'il vive tranquillement sa petite vie j'en ai rien à foutre. » Ok ce n'était pas tout à fait vrai et c'était aussi la raison pour laquelle Adam détestait autant mon ex. À cause de lui j'étais devenue une foutue flippée de l'engagement. Adam avait du me faire la cour pendant des mois avant que j'accepte que nous nous mettions ensemble. Je voulais bien m'amuser avec lui – pour ça aucun problème – mais avoir une vie de couple me faisait vraiment peur. Il avait été patient et j'avais finalement fini par céder. Grand bien m'en avait prit, Adam était vraiment un garçon génial. Depuis que je le fréquentais j'étais aussi bien meilleure informatiquement parlant. Je savais par exemple que rien ne servait de taper sur l'ordinateur en m'énervant. Non il suffisait de crier le nom de mon petit ami pour que tout fonctionne comme je le voulais, un vrai progrès ! Mais ce qui faisait qu'Adam en voulait autant à Tim c'est que quelque semaines plutôt lorsqu'il m'avait demandé en mariage j'avais fait une véritable crise d'angoisse. En me voyant hyper ventiler il s'était bien douté qu'il n'allait pas avoir le « Oui » que l'on reçoit en réponse normalement. J'avais eu beau lui expliquer que j'avais déjà fait beaucoup d'efforts – je vivais, par exemple, avec lui alors que la dernière fois que quelqu'un m'avait demander d'emménager dans son appart il m'avait dénoncé au FBI dans les heures qui avaient suivis – et que ce n'était pas un non ferme et définitif, les choses allaient simplement trop vite pour moi, nous n'étions ensemble que depuis 3 ans... J'avais bien sentie que ce refus l'avais profondément blessé. Je préférais changer aussitôt le sujet de la conversation - moins je pensais à mon ex, mieux je me portais !
« Tu sais, mon agent me dit que mes tableaux se vendraient mieux si on allait vivre à L.A. C'est surtout là bas qu'ils marchent et pour elle c'est mieux de me rapprocher de mon "public" ! » J'avais mimée les guillemets avec mes doigts. Je trouvais ridicule d'appeler mes acheteurs comme ça. Je n'étais pas une star, juste un peintre qui arrivait à vendre certains de ses tableaux à un prix plus que raisonnable. Je m'étais lancée dans ce passe-temps alors que j'étais activement recherchée par le FBI. J'avais toujours plutôt bien dessinée mais je n'avais jamais songé à en faire mon métier... Il arrivait que mes petits travers ressortent de temps en temps cependant, quand je peignais une copie d'un célèbre tableau et que je remplaçais l'original par ma copie dans le musée qui l'abritait. Mais mes vols n'ayant pas encore été découvert je ne craignais rien pour l'instant et puis je n'avais de toute façon plus aucun tableau à ma disposition, ils avaient tous été revendu...
« Ça te dirais qu'on aille vivre là bas ? » Adam pouvait faire son métier de développeur le jour et hacker là nuit à peu près n'importe où.
« Je te suivrais où tu veux. » Me répondit-il simplement en haussant les épaules !
« Super merci. » Je déposais un baiser sur ses lèvres.
« Je vais prendre un bain, tu veux me rejoindre ? » « Je termine quelque chose et j'arrive ! » Ce que je ne savais pas c'est que pendant que j'étais dans la salle de bain Adam décidait de faire ce qu'il m'avait proposé. À savoir ne laisser que le minimum vital sur le compte de Tim et donner le reste à de bonnes œuvres. Comme quoi lui aussi avait la rancune tenace...
Voilà maintenant un an que nous vivons à LA. Cinq ans depuis que j'ai été arrêté par le FBI et n'ai pas vu mon connard d'ex. Si je n'ai pas encore cédé à la demande en mariage d'Adam je songe sérieusement à reconsidérer la question. Après tout, il n'est pas loin d'être l'homme parfait. La seule chose qui me fait douter c'est que je ne ressens pas autant de choses pour lui que lorsque j'étais avec Tim à l'époque. Mais chaque histoire est différente non ?