« Take me to church I'll worship like a dog at the shrine of your lies I'll tell you my sins so you can sharpen your knife Offer me that deathless death Good God, let me give you my life. »
Il y a des jours comme ça où même le meilleur ne peut rattraper le pire, des jours où le simple fait de mettre un pied hors de son lit est déjà une connerie en soi, de vouloir prendre la vie par les cornes n'est pas la meilleure solution. Et bien aujourd'hui était l'un de ses jours maudit, un de ceux qui s'ajoutaient doucement aux autres. Je savais au moment même où j'avais ouvert les yeux que je n'aurais pas dû me lever, que je n'aurais pas dû prendre le temps de me préparer et de sortir de chez moi pour aller jusqu'à notre repère, notre endroit à nous, celui qui abritait nos secrets, nos idées et surtout nos prochains coups. J'aurais pu m'y rendre les yeux fermés. J'étais arrivée plus distraite que jamais, me posant dans un coin de la pièce et écoutant vaguement ce qui se disait, je n'arrivais pas à m'enlever de la tête la connerie que j'avais fait, même si je l'avais en quelque sorte sauvée lui, je les avais tous trahis, chacun d'entre eux et ça me rongeait de l'intérieur, me bouffant un peu plus chaque jour. La réunion continuait et je n'étais même pas sûre d'avoir compris le quart de ce qui venait de se passer et toutes les personnes présentes en était plus que conscientes, dans un sens je les remerciais de ne pas en faire étalage et de ne pas m'en vouloir d'être "à l'ouest" depuis quelque temps, depuis ce fameux soir où tout a changé. Je me levais et regardait tout le monde. « Super, alors on se retrouve sur place demain à dix heures et nous verrons ce que nous ferons une fois là-bas. Vous avez été géniaux, à demain. » Et voilà qu'aussi rapidement que j'étais arrivée je repartais, cherchant la moindre distraction qui me ferait enfin revenir sur terre. « Une bière. » Pas de s'il vous plait, pas de merci, seulement ces deux mots et je me plongeais dans ce monde qui était le mien dans le monde où j'étais sûre d'être tranquille, du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je fasse la douce erreur de tourner la tête en direction de l'entrer et de voir la seule personne que je ne pensais pas recroiser un jour et surtout pas ici. Un souffle rauque s'échappa de mes lèvres sans que je puisse vraiment l'arrêter et je tournais la tête dans l'autre sens, juste une seconde, le temps de savoir quoi faire, comment réagir. Et je fis une chose que je ne pensais réellement pas faire un jour, je laissais mon égo de côté et me levais pour m'approcher de lui, juste de quelques centimètres, juste assez près pour qu'on puisse parler. « Miccah, qu'est-ce que tu fais ici ? » Ma question était un peu agressive, presque violente, sans doute ma réaction était même excessive. Je ne savais même pas pourquoi je lui avais posé cette question, après tout ça ne me regardait pas et puis ce bar n'était pas à moi. J'attrapais mon verre et le vidait d'une traite avant de déposer l'argent sur le comptoir et de me retourner vers celui qui un jour avait partagé ma vie, celui que j'avais tellement aimé, au point de trahir les personnes qui me faisaient le plus confiance. « Laisse tomber de toute façon je m'en tape. » Et voilà que mon égo refaisait surface, comme toujours au bon moment, comme s'il ne me quittait jamais, me rappelant à chaque fois que si je n'étais plus avec Miccah aujourd'hui c'était à cause de notre égo et de rien d'autre.
Andy & Miccah« Now the waves they drag you down carry you to broken ground. Though I find you in the sand. Wipe you clean with dirty hands » J’adore mes parents, ils sont adorables et ils sont toujours là pour m’aider. Seulement, parfois ils m’étouffent. Depuis que je suis retourné chez eux, ils ont un peu trop tendance à me couver. Je crois bien que ma mère a peur que je disparaisse. Après tout, je n’ai plus rien qui me retienne à L.A à part eux. Elle doit certainement se dire que si elle ne s’occupe pas bien de moi, je vais prendre le large. Elle n’a peut-être pas tord. J’y ai pensé. Je me dis que je pourrais partir et aller voir ailleurs. On m’a déjà proposer du travail à New-York. Ça serait peut-être plus simple. Je pourrais recommencer ma vie loin de tout ça, plus de risque de tomber sur Andy ou de tout ce qu’elle a pu faire. Seulement, je ne sais pas trop pourquoi, je ne me vois pas quitter Los Angeles, après tout c’est là qu’est toute ma vie et je ne peux pas baisser les bras dès les premières embuches, ça ne me ressemble pas. Alors pour l’instant je reste là et j’attends de voir comment ça se passe.