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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina
Isla L. Hamilton
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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMar 10 Fév - 0:11
VICTORIA & ISLA


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Elle faisait exprès. Je la détaillais depuis  10 minutes environ, mes prunelles dégoutées passant sur ses courbes fines, délicates, parfaites. Son sourire d’hypocrite, ses yeux perçants, ses manies de jouer avec ses bracelets féminins, fins, ou de triturer ses bagues de pierres précieuses. Elle laissa échapper un petit rire, tout sauf communicatif à mes yeux. Succube, vipère d’égo qui se délectait d’être arrivée quelques fractions de secondes avant moi, d’avoir pu jouer du coude, un peu trop violement à voir la copine blogueuse plus loin qui se tenait encore les côtes, et qui maintenant se tenait bien droite, alignée comme un i, immobile et fixant le génie derrière le défilé qui allait commencer dans quelques minutes. Elle m’avait entendu, je le jure, murmurer à Portia que j’allais tenter d’attraper le créateur avant le brouhaha des dernières annonces, avant les premières notes du DJ qui lançaient le spectacle, avant le claquement des escarpins vernis des mannequins qui défileraient toutes les unes après les autres. Elle m’avait vu me trémousser sur ma chaise pour saluer avec intérêt la personne que je m’apprêtais à aller voir, à interviewer, à mettre à l’aise surtout, à grands coups de blagues et de commentaires tous plus vrais et gentils, et fondés et doux et honnêtes et sincères et… pourquoi est-ce que je la détestais autant, déjà? Presqu’autant qu’elle-même m’haïssait et parfois même la raison m’échappait complètement.

« Quelle excellente question, Victoria! »

Comme une gamine en classe, je trépigne, je serre les lèvres, je serre même le poings. Comme si un simple commentaire dans ce genre pouvait me faire sortir du domaine du revers de la main. Comme si une vulgaire tape dans son dos pouvait lui donner le couronne de celle qui gagne, à tous coups, qui est la meilleure, la plus accomplie, la plus parfaite. Je ravale, je souris de plus belle, envoyant une coup d’œil intéressé – suppliant – au designer pour lui signifier que moi aussi, originellement, je voulais m’entretenir avec lui. J’espère attirer son attention, que la féminine robe bleu que j’ai passée et qui m’a attiré tant de compliments, et même un regard un peu trop insistant du barman à l’entrée, risque de peut-être jouer comme un dernier renfort mais non, rien, niet, nada. Il me sourit par contre, m’envoie ses salutations du menton, avant de se pencher un peu plus près d’elle, pour poursuivre une conversation que je suis trop loin, toujours trop loin pour entendre. Depuis quand est venue leur complicité? Depuis quand est-ce qu’elle connaît tout le monde? Depuis quand est-ce qu’elle est ici, de toute façon? Je la croyais bien, enracinée à New York, prête à ne jamais en sortir, à y établir son royaume, à dominer la côte est et surtout à me laisser respirer un peu plus librement de mon bord du pays. Mais non. Il avait fallu qu’elle joue de son corps, comme la rumeur voulait dans le milieu, qu’elle batte des cils, qu’elle enfile ses couilles en fer et qu’elle décroche le poste dont rêvait toutes les jeunes filles, ici, dans ma ville, natale qui plus est. Qu’elle revienne, et pas seulement pour quelques évènements et deux ou trois flûtes de champagne. Pour toujours. Ou jusqu’à ce qu’un de ses ennemis mortels – dont moi inclus, apparemment – l’empoisonne aussi bien qu’elle le faisait pour nous.

Oh oui. Je la détestais, mais j’ignorais pourquoi. Si ce n’était sa plastique parfaite et sa position des plus enviées, elle n’avait rien de plus que moi. Ou inversement. Tout avait commencé avec ses quelques remarques acerbes sur le fait qu’on nous mélangeait, et maintenant, chaque fois qu’on se retrouvait toutes les deux sur un même lancement, invitées aux mêmes activités, des murmures se déclenchaient dès qu’on se retrouvait face à face. J’aurais pu faire l’autruche, je l’avais même fait un temps, un long temps. Lorsqu’on me demandait ce que j’avais bien pu faire, lorsqu’on soulignait que j’avais tous les droits de riposter, lorsqu’on m’annonçait à demi-mot qu’elle m’avait sali à l’autre bout des États-Unis. Mais je ne disais rien. Pas parce que je m’en fichais, bien au contraire, j’étais complètement démolie chaque fois que son nom apparaissait à quelque part, supportant très, très mal qu’on puisse ne pas m’aimer. Mais plutôt parce que je ne comprenais pas. Pas une seule seconde. Ce que j’avais dû faire, à un moment ou un autre. Ce qui avait sonné faux, ce qui avait été aussi horrible, ce qui motivait les ragôts, ce qui la motivait elle surtout. Je n’en avais pas la moindre idée et face à ça, je ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre. Que ça passe. Qu’elle se trouve une autre victime. Que je change le sort. Que mon karma me rattrape. Que le sien fasse pareil. Mais non. Rien. Des années plus tard, des kilomètres en moins, et la voilà qui venait s’approprier mon domaine, mon coin du monde, ma ville, mon défilé, mon designer, ma vie. Et je n’avais plus envie d’encaisser. De jouer les bonnes poires naïves, de sourire bêtement, de lui laisser le bénéfice du doute, en faisant des cauchemars la nuit de la gaffe qui aurait bien pu m’envoyer directement au top de sa liste noire. Je me découvrais des envie de marquages de territoire – et non, pas de celles qui me feraient lui faire pipi dessus, franchement guys – et ce n’était pas dit que la tête de Bambi que je tirais maintenant face au designer qui me signifiait qu’il s’excusait, mais que l’entrevue qu’il m’avait promise irait à plus tard allait être là pour bien longtemps. Surtout pas à la voir s’approcher de moi, l’air triomphante, comme toujours, le déhanché victorieux, assassin.

« Ton timing est impeccable, vraiment. Un peu plus et il n’aurait pas eu de temps du tout pour cette entrevue-là. » Un peu plus, comme dans si tu n’avais pas décidé de saboter ma vie, j’aurais bien pu le cocher de ma liste énorme d’artistes à passer sous questionnaire ce soir, comme prévu. Mais il a fallu qu'encore une fois tu vois ça comme un jeu, si? Je me retins de nouveau, prenant mon air le plus gentil, le plus innocent, mais surtout le plus faux. Oups. Ça se jouait à deux, l’hypocrisie, il paraît.


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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMar 24 Fév - 20:06
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Le défilé commencerait dans quelques minutes. Le podium était illuminé, décoré avec soin, simple mais majestueux. En coulisse, les mannequins recevaient les derniers conseils, remontrances aussi parce qu'on connaît les créateurs avec leurs poulains à seulement quelques minutes de grimper sur scène. Elles recevaient toutes la dernière touche maquillage, coiffage et épingles plantées dans le dos. Elles sont sublimes, brillantes et aussi maigres que des pic à glace. Mais elles ont le mérite de défiler sur des talons de plus de 20 cm, d'osciller avec des trucs énormes et laids sur la tête parce que leurs créateurs sont aussi géniaux que tarés. En bref, toute la ruche s'activait derrière la scène et Vitoria n'était pas loin. Elle n'était jamais bien loin. Chaussée sur ses louboutin vernis, vêtue dans une robe satinée de chez Gucci, Victoria était dans son élément. Elle se sentait à l'aise, mise en avant avec cette tenue qui attirait tous les regards, son calepin en cuir tout contre elle prêt à noter les derniers éléments important à apporter au boulot dés demain. A travailler, re-travailler et à s'acharner pour que tout soit parfait, parce que Victoria déteste l'imperfection. Elle déteste ce qui n'entre pas dans l'ordre, ce qui est n'est pas dans le bon filon, le bon timing. Du haut de ses 31 ans, elle régissait comme un chef sa petite entreprise avec assurance et détermination, sans commettre d'erreur ni d'impairs parce qu'elle n'avait pas le droit d'échouer. Victoria Doland n'échoue pas, n'échoue plus. Tout ce qui constituait ses erreurs d'autrefois étaient restées au placard, à New-York ou ailleurs, mais pas ici, pas à Los Angeles où elle avait tout reprit depuis le début, décuplant son envie de décrocher le sommet.

Elle se glissa en coulisse juste après avoir jeté un regard au vigile. Il la connaissait, forcément. Même si son poste était encore frais dans les mémoires, son visage était bien ancré dans le monde de la mode californienne. La rédactrice en chef de Vogue n'avait pas à porter un vulgaire badge ou devoir se justifier, toutes les portes devaient s'ouvrir d'elles-même à sa venue. Quand elle arriva dans les loges, les mannequins étaient au bord de l'explosion tant la tension était forte. Les stylistes et maquilleurs s'épuisaient à la tâche sous les derniers requêtes des chefs de rang qui hurlaient des ordres un peu partout. A son entrée, elle reçue des mouvements de tête, des sourires appuyés auxquels elle répondit par de vague secousses de tête. Bien droite, la tête haute, elle jeta des regards aux dernières retouches avant le lancement. « Victorrrria, c'est un honneur. », lança une voix tout près d'elle, un horrible accent italien qui lui déchira le tympan. Évidement ça puait l'hypocrisie. Personne n'aimait avoir une rédactrice en chef dans son sillage avant la première. Personne ne voulait qu'elle soit là pour jeter quelques remarques désobligeantes qui foutrait en l'air l'assurance des modèles avant de se lancer. Mais il était de bon ton de saluer sa présence si on ne voulait pas qu'elle descente la collection dans son prochain numéro. Et personne ne voulait voir tout son travail ainsi traîner dans la boue juste après un seul mot ou regard d'une même personne. Vicky salua poliment le couturier italien et lui souhaita un bon défilé. Elle tenait à ce que celui-ci fonctionne à merveille, il était le premier depuis l'obtention de son poste et donc son impact serait décisif sur le reste de sa carrière.

Avec la même aisance, Victoria se glissa ensuite vers le DJ, beau mâle aux yeux vert. Elle lui souria, un sourire qu'elle réservait justement dans ce genre de cas où la séduction servait tous ses intérêts. Et dans son sillage, elle la remarqua. Isla Hamilton, ou son clone imparfait. Mais pas le temps de lui faire remarquer encore plus sa présence, Victoria frôla le bras du DJ qui lui apporta automatiquement son attention. Elle nota avec soin toutes les réponses qu'il lui donna, tout ça accompagné d'un large sourire et d'une posture professionnelle qui en disait long sur le nombre de fois où elle avait fait tout ça. Et déjà, le top départ se fit entendre, l'heure pour chacun de regagner sa place avant le lancement. Victoria remercia chaleureusement le type et s'approcha de la Hamilton ainsi que les autres journalistes qui avaient eu l'espoir de décrocher l'interview qui les rendraient victorieuse ce soir. « Ton timing est impeccable, vraiment. Un peu plus et il n’aurait pas eu de temps du tout pour cette entrevue-là. », lança-t-elle une fois à sa hauteur. Victoria lâcha son sourire le plus faux mais assez éclatant si une caméra passait par là. Il était hors de question qu'on le voit tirant la gueule lors de ce genre d'événement. « Sur ce, excusez-moi mesdames, mais je vais prendre place, j'ai un magasine à faire tourner. » Égocentrique à souhait, mais tellement délectable. Elle avait tellement ramé pour en être là aujourd'hui que le dire à haute voix avait un goût parfait. Isla la toisa une seconde supplémentaire tandis que la Doland se faufilait, gracieuse et élégante, vers sa place choisie avec choix. Elle savait bien que son statu était envié et c'était d'autant plus appréciable d'en être la propriétaire aujourd'hui. Bien assise, elle suivit des yeux Isla prendre place également un peu plus loin dans sa robe bleu. Certes, elle était séduisante et il fallait bien reconnaître que sa tenue était bien choisie mais elle soulignait un peu plus la ressemblance entre elle, ce que Victoria avait bien du mal à encaisser.


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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMar 10 Mar - 12:55
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Victoria Doland, la seule et l’unique. La veuve noire, la vipère, le scorpion. J’aurais pu dire la blatte aussi, en fait je l’avais pensé très fort, mais à la voir se faufiler entre tous, son déhanché parfaitement étudié, ses yeux brillants, son sourire parfaits, ses cheveux lustrés, elle n’avait rien d’un truc dégeu même si je lui fichais tous les traits horribles du monde sur la tronche. Non elle, elle démolissait avec classe. Rigueur et cruauté aussi. Rapace. Je me souviens encore de la première fois où j’avais atterri en face d’elle à New York, jeune blogueuse pleine d’illusions que j’étais, inspirée et inspirante, qui s’émerveillait d’un nouveau monde qui s’offrait à moi. Ça et le death stare qu’elle m’avait lancé quand j’étais entrée dans le salon où l’apéro pour invités VIP avait lieu. Comme si elle ne m’y avait pas autorisé, comme si je n’y avais pas ma place, comme si elle ne me connaissait pas ou alors qu’elle me connaissait trop et que c’était là justement que ça bloquait. Elle avait passé la soirée à m’observer, ne se gênant pas le moins du monde parce qu’apparemment dans cette ville elle avait – prenait – tous les droits, et avait fini par me glisser à l’oreille que je ne l’avais pas, ce petit truc, cet essentiel pour percer dans le milieu. Ça m’avait détruit, je dois vous dire. Qu’une fille de sa trempe ne m’apprécie pas, pour une raison aussi mystérieuse qu’étalée sur tous les murs lorsqu’on se croisait, qu’elle oscille entre m’ignorer ou me détailler avec incompréhension quand je lui faisais l’affront d’être présente en même temps qu’elle à quoique ce soit. Et cette remarque, encore et toujours. Celle qui m’avait fait rester muette pendant plus de deux semaines sur mon blogue, suicide massif sur le web, parce que je doutais maintenant de moi encore plus que jamais. Je ne l’avais pas, je n’étais pas comme elles, comme elle, ce domaine n’était pas pour moi. Je n’étais pas assez féroce, pas assez belle, pas assez douée, pas assez brillante, pas assez liée.

Puis il y avait eu YOLO. Depuis le premier jour où Victoria m’avait balancé ça à la figure, j’avais jonglé avec un degré plus ou moins haut de manque de confiance en mes capacités. Le vent avait complètement changé quelques semaines plus tôt, par contre. Alors que tout allait relativement mieux suite au début des procédures de divorce, alors que Parker et moi on s’envolait pour un  contrat photo & une retraite salvatrice de couple à Londres. Alors que je lui avais donné un coup de main côté stylisme pour sa campagne photo. Alors que malgré le fait où on avait tout pour se taper sur les nerfs en permanence, y’avait quelque chose qui avait cliqué. Des regards qui s’étaient accrochés, une idée qui nous avait fait tout remettre en perspective, une envie de trouver notre voie, notre calling, peu importe, mais un changement. Un bon, un énorme, un vrai, celui qui m’avait redonné plus confiance en moi que je n’avais eu depuis des années. Et surtout, la confiance d’être au bon endroit, dans le bon boulot, un boulot qui était fait pour moi. La mode et son côté si superficiel, si plastique, si faux n’était pas pour moi, et ça je le savais. Je l’avais vécu de toutes les façons possible, des crises de larmes dans les toilettes après avoir vu des mannequins complètement stoned, rachitiques et dépressives parler du moment où elles augmenteraient leur dose de narcoleptique pour prendre leur retraite du mannequinat en beauté. Des journalistes qui lançaient des guerres en s’amusant à démolir l’œuvre entière de designers prometteurs et passionnés seulement parce qu’on ne leur avaient pas envoyé de vêtements gratuits. De scandales, de jugements, de remarques tout haut mais surtout tout bas, de regards, de négativisme, de parure, d’apparences. D’hypocrisie. Ça me grugeait, ça avalait le meilleur de moi-même, mais j’allais y mettre un terme, à ma façon. À la nôtre, avec Parker et avec Chuck. Avec les meilleurs alliés que j’avais pu avoir la chance de trouver et de rassembler, avec les aspirations les plus pures et les plus honnêtes de démolir ce monde-là pour en créer un vrai, sans artifices, dénonciateur. C’était beau, et c’était à quelques jours d’être lancé. Le stress frôlait l’hystérie et le fait que Victoria était maintenant en ville touchait presque du karma doublé d’une coïncidence en béton. Mais voilà. Si, je l’avais.

Le brouhaha de l’arrière-scène fit bientôt place à la salle où les gens étaient presque tous déjà installés alors que je laissais Doland et toute la mauvaise foi du monde régner en impératrice de glace sur tous ces pauvres moutons qui l’écoutaient et lui obéissaient au doigt et à l’œil. J’étais maintenant à la recherche de ma place, seul moment de la journée où je pourrais enfin pouvoir m’installer le moindrement confortablement, après avoir vogué entre l’appart de Parker, quatre locaux que l’architecte de Chuck nous avait dénichés, Deklan qui avait cruellement besoin de cupcakes pour passer à travers un enregistrement avec son band et Ashleigh à qui j’étais allée prêter une robe pour un évènement de réseautage auquel elle allait de reculons ce soir-là. Bref, entre ma vie qui allait à cent à l’heure, le magazine qui prenait vie en me tirant toute l’énergie que j’avais et plus encore et l’autre vipère qui battait des cils en mettant son nez partout où elle pouvait dans un L.A. qui m’avait toujours été cher et auquel je tenais assez pour avoir envie d’y sortir les griffes question de bien y faire mon territoire, mon humeur était changeante. Très changeante. Dans le sens où la douce et sympathique blogueuse en moi n’existait plus. Dans le sens où la femme d’affaires, le requin, la langue bien assumée, prenait de plus en plus de place. Je ne me reconnaissais plus, mais c’était peut-être une excellente chose au final. L’ironie du moment m’arrêta de suite dans mes pensées qui voguaient à cent à l’heure et je réalisai bien malgré moi que quelqu’un au-dessus de nous devait être très hilare. « Isla Doland » écrit en délicieuse calligraphie ornait la feuille de réservation qui bloquait une seule chaise, première rangée, près du catwalk. Isla Doland, comme si Victoria et moi avions fusionné en une créature horrible où j’aurais joué le bambi tout en douceur alors qu’à tous moments aurait pu sortir une tête de méduse de mon dos pour glacer quiconque faisait l’erreur de s’approcher trop près de moi. L’horreur. Isla Do… je ne mis même pas de peine à réfléchir à la chose avant de m’assoir expressément sur la dite chaise, cachant l’inscription par le fait même, empêchant la fameuse Doland de repérer sa propre demi-place maintenant. C’était probablement le truc le plus vicieux que j’avais fait depuis longtemps – c’est pour vous dire à quel point je ne pouvais pas compétitionner avec elle… - et je ne pus m’empêcher de tenter de trouver le pourquoi derrière. Pourquoi donc, est-ce qu’on nous avait confondues? Est-ce que ce n’était pas assez clair qu’on était clairement différentes? Qu’elle était tout sauf une partie de mon identité, qu’elle n’avait rien à voir avec ma vie, avec moi tout court. Quelqu’un allait perdre son bureau, ça c’était sûr et je me stoppai de suite, interdite.

Ses yeux pétillants, ses longs cheveux encadrant son visage de porcelaine. Sa silhouette de poupée, non, non, non, c’était impossible. Mais tellement possible, aussi. Est-ce que c’était pour ça qu’elle me dévisageait toujours, autant? À cause de nos … ressemblances… physiques?

Victoria choisit ce moment approximatif pour se stopper devant moi, les bras  croisés sur la poitrine. La couleur de nos robes étaient identiques, pour ajouter à la révélation que je venais d’avoir. Eh merde. « Tu cherches quelque chose? »



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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMer 18 Mar - 20:19
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Pourtant, Victoria vivait dans un monde de comparaison. Tout était comparaison, envie, jalousie et tentation. Son monde entier reposait sur ça, cette pulsion, ce besoin de se dépasser, d'être au-dessus des autres. La mode avait cet aspect d'être mouvant, toujours à renouveler, jamais acquis et c'était sans doute ça qui avait le plus plus à Victoria à l'époque. Qui était-elle, pauvre fille de San Antonio pour rêver à ce monde de strass et paillette vêtue dans une vielle robe de sa soeur ? Sans doute personne, mais elle avait rêvé. Elle avait, dans un coin de sa tête, imaginé porter une robe de grand couturier ou poser avec un Johnny Depp qui l'emmènerait loin de sa vie merdique. La mode ne faisait pas fantasmer tout le monde, elle le savait, même si elle cherchait à se convaincre que tout le monde s'y intéressait à un moment où un autre. Sauf que derrière les podiums, derrière les interviews mode, il y avait un envers du décor qui n'était pas du goût de tous. Il y avait le luxe, l'argent, la corruption, la cruauté, tout un envers qui ne faisait clairement pas envie. Pourtant, Victoria gravitait autour de ça avec aisance, dans son élément, adorant cet univers qui était le sien maintenant. Même si rien ne la prédestinait à porter cette robe sublime ce soir, calepin de chez Vogue en main, à sourire aux photographes, aux différentes personnalités près d'elle. La gamine désabusée du Nouveau-Mexique avait remporté un sacré challenge et elle avait de quoi être fière. Alors la comparaison, Victoria la connaissait pour ne voir que ça du lever au coucher, pour détailler, observer, critiquer les tenues, les modèles, les reportages qui s'étalaient dans son magasine. Parce que c'était SON magasine, son bébé qu'elle portait à bout de bras, bien qu'elle n'était qu'une antenne, qu'elle n'était pas au sommet de Vogue. Peu importé, elle n'avait pas dit son dernier mot, un jour, elle ferait pencher la balance de son côté.

Victoria termina de serrer quelques mains et chercha sa chaise. Elle était devant, elle était toujours devant, évidemment. Une fois devant le podium, elle glissa un regard circulaire sur les rangées de chaises, jusqu'à la quatrième rangée, après c'était juste du suicide professionnel pour celui qui avait conçu le plan de placement. Elle ne laissa rien transparaître, mais elle était assez agacée de ne voir son nom apparaître nul part, alors qu'elle voyait bien ses collaborateurs installés. Et Isla qui déjà bien placée également, vêtue comme elle, n'arrangeait rien à la situation. « Tu cherches quelque chose? » Victoria glissa un regard dans sa direction, comme si elle n'était pas sûr qu'elle s'adresse à elle. Son ton n'était en rien chaleureux, mais il était neutre, dénué d'ironie comme Vicky aurait pu le faire aisément. Que ce que ça pouvait lui faire qu'elle cherche quelque chose ? Alors que c'était évident que oui, en plus, sinon pourquoi resté guindée de la sorte à chercher des yeux un truc ? Dans l'instant, elle ne lui trouva plus aucune ressemblance, si ce n'était leur physique. La confusion était compréhensible. Les mêmes long cheveux brun soyeux, les mêmes yeux vert, la même silhouette... C'était tellement trop que c'était agaçant. Victoria n'aimait pas ressembler à quelqu'un, elle était quelqu'un. Elle avait lutté pendant des années pour être elle-même, pour ne pas se figer dans un imaginaire, pour ne pas devenir ce que les autres voulaient qu'elle devienne. Elle n'était pas devenue la simple commerçante restant à San Antonio comme l'avait rêvé sa mère, ni l'épouse aux oeillères devant les infidélités de son époux, comme le voulait égoïstement Thomas. Victoria ne voulait pas être comme tout le monde et elle s'employait à le faire comprendre à tous. Tout le monde ne pouvait avoir son poste, tout le monde ne pouvait avoir son savoir ni son caractère, elle n'était pas n'importe qui, elle était Victoria Doland.

Et son nom, elle y tenait. Il était sa personnalité, son passe-droit, son identité propre. Alors qu'on puisse la confonde avec quelqu'un et surtout avec la jeune femme la toisant en ce moment-même, ça la foutait vraiment en rogne. Parce que Victoria est sans doute un peu égocentrique, mais surtout parce qu'elle ne supportait pas l'idée d'être remplacé. Isla avait pourtant le même âge à peu de chose prêt, mais elle semblait plus rayonnante, peut-être plus spontané. Cette idée avait rongé Victoria dés le départ, parce qu'elle connaissait le fonctionnement. Personne n'était irremplaçable et son poste était aussi prestigieux que placé sur un siège éjectable. « Ma place. », répondit-elle sur un ton sec. Elle détestait être hors de contrôle et c'était clairement le cas maintenant que tous étaient presque assis alors qu'elle restait figée devant une rangée de places prises. Au loin, elle aperçut une fille qui semblait s'occuper du roulement de la soirée, oreillette et porte-document l'affichant comme la personne à qui se plaindre. Victoria remonta donc l'allée, jurant que si elle manquait le début du défilé, le scandale qu'elle ferait serait gravé dans toutes les mémoires. « Excusez-moi, vous m'avez oublié ? ». Inutile de dire qu'elle était froide au possible et que la nana avait plutôt intérêt à avoir une excuse en béton. « Heu... Non, pourtant... Je... », balbutia-t-elle, ce qui ne fit qu'agacer Victoria d'un cran supplémentaire. Elle avait au moins eu l'intelligence de ne pas lui demander son nom. Apparemment, certaines personnes l'avaient clairement identifié comme Victoria et non comme le sosie de la Hamilton. « Alors ? », s'impatienta-t-elle. Pour montrer la colère qui commençait à gronder en elle, elle croisa ses bras sur sa poitrine, ne lâchant pas le regard avec l'organisatrice au bord de l'évanouissement. Sans doute qu'une Isla se serait montré plus aimable, souriante et patiente, mais Victoria n'avait pas le temps pour la politesse, surtout qu'elle était bien placée en plus. La nana, dont le badge indiquait qu'elle s'appelait Rose (parce que jusqu'à présent Victoria n'avait pas choisi de la nommer), fouilla dans ses feuilles, recommençant sous les soupirs appuyés de la Doland. « Vous êtes au deuxième rang, au milieu. Je vous accompagne. » Victoria sur ses talons, elle s'apprêtait déjà à lui arracher son oreillette parce qu'elle voyait d'ici que la dite place était occupée par... En quelques foulées, Victoria, furieuse, se planta devant Isla, mettant bien en mal la pauvre Rose qui allait demander poliment à l'occupante de lui donner son nom. « T'es prié de me rendre ma place », cracha-t-elle. « Heu... Il semblerait que ce soit celle d'Isla Doland, sans doute une erreur... ». Victoria se tourna vers Rose, lui arrachant ses feuilles des mains et découvrant avec horreur son nom travesti. « Rien à faire de votre erreur. Je n'ai pas besoin de vous dire que votre organisateur entendra parler de moi. Maintenant disparaissez. ».


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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMar 21 Avr - 23:02
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Non, c’était impossible. Je ne ressemblais pas à Victoria Doland, mais pas du tout. Je n’avais pas ce petit rictus de victoire chaque fois que quelqu’un échouait, que quelque chose tombait en lambeaux. Je n’avais absolument pas de lien entre sa stature droite, froide, frigide, ses manières guidées, ses gestes agiles. J’étais celle qui blaguait avec les mannequins sur les dernières vidéos marrantes en ligne, j’étais la blogueuse sans prétention qui partageait la moitié des trucs gratuits qu’elle recevait avec ses voisines de pallier, j’étais la brunette perdue qui pouvait passer 15 fois devant une opportunité, une adresse, un panneau immense clignotant de mille feux avant de comprendre ce qui se tramait. Je n’avais rien de la femme d’affaire requin, impitoyable, qui réussissait tout ce qu’elle accomplissait simplement parce qu’elle écrasait tout sur son passage. Victoria et moi, c’était du contraire de chez contraire. Pas la même voix pincée, pas les mêmes soupirs désabusés, pas la même tenue affilé, affutée, provocante, et pourtant, et pourtant…

Je le voyais. Là. Victoria Doland, Isla Hamilton, les deux fana de mode aux traits physiques trop ressemblants, aux parcours qui s’entrechoquent, aux apparitions communes qui se multiplient. Damn, ça, ça c’était digne d’une soirée en pyjama à me gaver de crème glacée avec Jaime qui passe en revue le profil Facebook de ma quasi-jumelle-nemesis.

La suite se passa bien comme je l’aurais cru. Qui j’étais pour penser, pour oser, prendre la place de la nouvelle mère de la mode à Los Angeles, si? Cette place que j’avais vue avant, qui m’appartenait à 50% au moins, cette place qui maintenant lui faisait envie, je le voyais. Et ce petit jeu d’attention, ce petit jeu qui nous caractérisait maintenant qu’elle avait poussé mes limites un peu trop loin, et que le peu de côté carriériste que j’avais revenait au galop, me soufflant à l’oreille que je faisais bien, de garder tête, de ne pas plier comme j’étais si souvent habituée de le faire, parce que je voulais éviter la dispute, parce que les malentendus m’horripilaient, parce que je préférais perdre dignement plutôt que de gagner honteusement. Mais voilà, mes fesses ne bougeaient pas d’un centimètre. J’en profitai même pour hausser les épaules alors qu’elle se contenta de rester là, immobile, cherchant à qui se plaindre alors que la pochette de presse soulignant les dernières nouvelles intéressantes au sujet du designer me semblait encore plus géniale que tout ce qui pouvait se passer ailleurs dans le monde. Et j’y cru presque, à cette petite victoire, à ce que mon égo, mon orgueil ou simplement ma conscience avait réussi à accomplir lorsque Victoria s’éclipsa, probablement pour aller se poster directement à côté des toilettes là où il restait peut-être quelques centimètres d’espace mais ç’aurait été trop beau. Trop, trop beau, trop parfait, trop facile. Et quand on se met la Doland a dos, rien n’est aussi simple. Oui, elle fila. Mais pour mieux revenir, quelques minutes plus tard, encore plus furieuse, encore plus vicieuse. Et hop, une deuxième demande de me lever, beaucoup moins évasive, catégorique. Je lève lentement la tête, entendant une petite voix me confirmer que ouais, j’aurais dû jouer fair play et lui dire tout depuis le début, mais je n’ai pas envie, non. Et puis les lumières de la salle commencent déjà à se tamiser, avec un peu de chance elle ne verra pas le nom et, et, et…

« Heu... Il semblerait que ce soit celle d'Isla Doland, sans doute une erreur... »

Merde. Merde, merde, merde. La pauvre assistante de production vient direct de m’envoyer au carreau lorsqu’elle souffle ça, pleine de bonne volonté de réparer l’erreur, mais il est déjà trop tard. Victoria prend la suite d’assaut, hargneuse envers elle, mais surtout envers moi. Elle lui crache son mécontentement, l’obligeant à filer, alors que j’ignore si je dois rester là et faire comme si une scène grotesque se jouait devant mes yeux ou juste filer loin de l’explosion. Je décide de rester, simplement parce que mes jambes sont comme du coton maintenant. La matrone du Vouge L.A. a cet effet sur moi, celui de me scotcher sur place, surement un des poisons qu’elle prend plaisir à utiliser sans que personne s’en rende compte, ou une technique de voodoo qu’elle a peaufiné avec les années. « J’ai horreur de jouer à ce jeu-là mais j’étais là avant… » que je souffle, presque fairplay, haussant les épaules alors que la musique d’ambiance fait maintenant place à une trame sonore beaucoup plus entraînante, signe que nous sommes à quelques secondes du début. J’attends une, deux, trois, mille secondes, mais elle ne bouge pas, stoïque, emmerdante au possible, enfant gâté qui a tout eu et qui maintenant n’est pas prête de se refuser à quoi que ce soit d’autre. Je l’entends balbutier quelque chose mais je suis trop occupée à ne pas croire à quel point j’arrive maintenant à lui tenir tête pour entendre. Puis avec l’animateur qui lance en plein hautparleur le nom du designer qui est présenté ce soir, l’un des meilleurs de l’industrie, c’est difficile de la suivre.

« Schhhhhhhhh! » que j’entends derrière moi, et je me doute déjà que ce sera la goutte d’eau qui fera déborder la scène. Mais hop, comme si mon ange gardien avait décidé d’en rajouter une couche, l’assistante à la voix tremblante revient se poster près de nous, une chaise supplémentaire entre ses mains, la disposant un brin de travers, entre la mienne – du moins, maintenant – et celle de ma voisine excédée. Victoria devra donc s’y insérer, de ce que je comprends? « Voilà qui devrait régler la situation… » elle ose se montrer polie, la pauvre, avant de filer dans la noirceur et les projecteurs qui se braque sur la première mannequin à défiler.



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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMer 29 Avr - 14:52
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La méchanceté était une carte maîtresse dans la manche d'un leader tel que Victoria. Parce que les gentils patrons, ils se faisaient bouffés, humiliés piétinés et Victoria n'était clairement pas le genre à subir ce genre d'affront. Être gentil n'était jamais source de victoire et qui pensait le contraire n'avait jamais connu de défaite assez cuisante pour s'en souvenir. Elle était consciente d'être un cliché ambulant de Miranda Priesly dans Le Diable s'habille en Prada - très bon film en passant - mais elle s'en moquait. Elle avait marqué les esprits et peu importait si c'était en bien ou en mal, elle avait réussi à graver son nom dans les bonnes têtes. Et dans celle d'Isla, notamment. Non pas que c'était la bonne personne à marquer, parce qu'elle n'était pas en tête de son classement de personnalité, mais parce que d'une façon ou d'une autre, la Hamilton ne pouvait passer à côté d'elle. Victoria avait débuté comme elle, comme une assistante, comme une moins que rien. A l'époque, elle servait le café, faisait les photocopies, bref elle faisait tout sauf pour quoi elle avait été employé. Parce que tout bon salarié devait commencé en bas de l'échelle, Victoria avait essuyé les refus de ses supérieurs, ses moqueries, les blagues salaces qui faisait d'elle un cul avant d'être un cerveau. Mais quand bien même, elle s'était accroché, elle avait travaillé deux fois plus pour prouver que son jolie minois n'était pas une faille à sa vaillance. Elle avait glissé quelques articles, avait fini par épater son boss qui avait finalement comprit qu'elle pouvait être plus utile derrière un ordinateur qu'à servir des tasses de café. Mais à la différence d'Isla, elle était aujourd'hui à la tête californienne de l'un des journaux féminins les plus vendus au monde. Fini les petits contrats, fini les galères sans noms, les impayés, la lèche aux supérieurs, aujourd'hui elle était seule maître - ou presque - à bord.

Mais même avec un nom comme le sien, les obstacles pouvaient se dresser sur son chemin. Mais rien qui n'était trop ardu pour elle qui avait vu bien pire dans sa courte existence. La Hamilton était peut-être trop gentille à la base, mais à priori, elle avait décidé de sortir les crocs ce jour-là. Des crocs, Victoria en avait et des bien plus acérés. Elle était un requin, et pas seulement dans la mode, mais aussi avec ses rivaux et ses employés. Si elle s'était montré gentille, elle aurait fait preuve de faiblesse et la faiblesse n'avait pas sa place dans un monde aussi cruel que la mode. Un monde qui ne faisait de la place que pour les grands, les élus, les motivés, un domaine qui n'était pas fait pour tous les autres. Et Isla, pour une raison que Victoria n'avait pas encore compris, faisait partit de cette sphère très privée. Et jusque là, Victoria avait pensé qu'elle n'avait pas assez de niaque, pas assez de cran pour se faire une place dorée. Jusque là. Parce qu'il était évident maintenant que la Hamilton avait délibérément prit sa place, quitte à s'attirer ses foudres légendaires. « J'ai horreur de jouer à ce jeu-là mais j'étais là avant... » Victoria draine sur regard noir sur elle. Tant de niaiserie l'agace, lui donne envie de la gifler, mais elle se retient, tient à garder un minimum de bon sens même si elle crève d'envie de l'envoyer elle-même à des kilomètres de là. Autour d'elles, les regards fussent, les voix chuchotent et Victoria se contente de les toiser, tous. Mais elle se trompe, Isla aime ce petit jeu, sinon elle ne l'aurait jamais commencé. Elle a beau paraître plus gentille que Victoria, elle n'en reste pas moins une joueuse dans ce grand jeu de rôle qui fait leur métier. Et la Hamilton a entamé les offensives en lui prenant délibérément sa place, mettant une partie en route. Mais Victoria ne perd jamais et certainement pas devant Isla. Derrière elles, le podium est fin prêt à voir défiler les mannequins, mais Victoria n'est pas disposé à céder un bout de terrain, quitte à emmerder toutes les bonnes femmes de l'assemblée. Et elle compte sur sa réputation pour la secourir, parce que si quelqu'un apprend que la délégation californienne de Vogue est resté sur le carreau, pas de doute que cela fera des vagues au niveau de la réputation de leur défilé. Puis Rose revient, la tête rentrée dans ses épaules, le coeur au bord de l'évanouissement au vu de son teint blanc laiteux et place une chaise juste à côté de Isla, de sa place. « Voilà qui devrait régler la situation... » Voilà qui devrait régler rien du tout ! Victoria la toise de nouveau et la fait un peu plus blêmir, si cela était possible. Elle allait se contenter d'une chaise de travers, alors que manifestement, sa place était celle qu'occupait la Hamilton, visiblement gênée pour la pauvre - pauvre ? - Rose. Mais la fille fila avant de se prendre une nouvelle attaque de la part de la Doland. Pendant ce temps, Isla prenait grand soin de ne pas étudier le visage colérique de Victoria. Mais le show avait débuté et elle était partagée entre son envie d'exiger plus et celui de ne rien rater de ce qui se tramait dans son dos. Et ce n'est pas les regards agacés de l'assemblée qui la fit fléchir, mais plutôt le premier mannequin à fouler le tapis. Élégante malgré tout, Victoria se laisse glisser contre son dossier, suivant du regard le pas certain de la top. « C'était plutôt osé de me prendre ma place Hamilton. », commence-t-elle à murmurer à la seule attention de son interlocutrice tandis que le second mannequin apparaît au bout de la piste. « Profite bien du défilé, mais ne crois surtout pas que ton cul sur cette chaise prouve que tu as gagné ta place. », dit-elle toujours sur un même ton égale, mais aussi froid que la glace, malgré un sourire affiché sur son visage pour les photographes positionnés en face. Victoria n'avait pas cherché à dissimuler ces menaces, elle savait parfaitement ce qu'elle faisait en cet instant et se foutait bien d'être conventionnelle ou non. Et si Isla pensait en avoir fini, la Doland n'en resterait pas là. Personne ne pouvait l'humilier ainsi sans en ressentir les conséquences par la suite.


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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptySam 23 Mai - 16:10
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Et si je faisais pareil? Et si j’entrais dans son jeu? Lavender et Rosa avaient mis une attention particulièrement importante à me montrer comment assumer mes propres réactions, mes propres opinions, à ne pas me laisser influencer par le moral et les sautes d’humeur des autres, à toujours rester loyale et fidèle à mon caractère à moi. Mais maintenant, c’était différent. Je n’étais plus la gamine aux grands yeux qui partage son sandwich à la récré parce qu’elle a pitié du p’tit bum de l’école qui n’a pas de lunch. Je n’étais plus la blogueuse mode qui présentait des tas d’autres modeuses débutantes ou presque aux agences de publicité que je connaissais bien, simplement pour leur permettre de vivre des soirées VIP elles aussi. Je n’étais plus Isla, celle qui laisse passer les remarques, les soupirs, les coups de coude, les coups vaches de Victoria, simplement parce qu’elle avait plus de pouvoir dans notre monde, simplement parce que son nom résonnait plus fort que le mien. Qu’on nous confonde ou pas, la question n’était plus là. Peu importe ce qu’elle disait, j’avais ma place ici, encore plus qu’avant. YOLO était super bien reçu par les premières boîtes qui avaient eu à le consulter en primeur, Parker était l’un des – si ce n’est pas le – meilleurs photographes de mode que je connaissais pour en avoir vu des milliers, Chuck était exactement le pilier dont on avait besoin pour tenir les finances de la bonne façon et je croyais vraiment en ce magazine qui allait révolutionner, à mes yeux du moins, tout ce qui touchait le fashion system de près ou de loin. La femme d’affaires, la rédactrice en chef, l’associée, la co-fondatrice en moi se tenait donc bien droite, le dos appuyé, encré, collé à la chaise derrière moi, suivant des yeux l’infâme brunette qui finit par voir son royaume s’effondrer le temps qu’elle s’installe sur un banc de plastique en travers de la filée. Karma is a bitch only if you are.

Elle finit par protester, bien évidemment. La voix qui claque à travers la musique qui s’élève, pour finir par se tasser, d’une note acerbe, acide. On voyait déjà le premier morceau d’une collection tellement attendue retourner en coulisses, cédant la place à la deuxième pièce et à une mannequin que j’adorais particulièrement, Camille une française d’origine qui avait su séduire Lagerfeld au dernier Harper’s Bazaar party et qui maintenant était sur la pente ascendante de la mode en vitesse grand V. « Elle fait du runway maintenant, mais dans quelques mois on aura tous son nom sur les lèvres… » que ma voisine me susurre à l'oreille et je préfère de loin cette discussion qui débute en douceur à ma gauche que la remarque piquante que Victoria m’assène à ma droite. Gagner ma place? À quoi bon, si c’est pour devoir la mériter encore et encore, pour devoir me battre contre des filles comme elles, pour devoir chaque jour multiplier les coups bas pour réussir à me rendre là où d’autres auraient été si meilleures, si mieux qualifiées? Je me ressaisie. La requin, la femme d’affaires, Isla. « Pour l’instant, place ou pas, j’ai quand même le cul bien confortable. » Mention spéciale aux Monaghan qui ont su m’apporter un sens de la répartie en or et à Leo qui m’a permis de le pratiquer encore et encore au nombre de fois où il prenait plaisir à me tourner en bourrique. Je ne bronche pas, parce que là est tout le pouvoir de la chose, avant d’applaudir bruyamment comme la majorité des gens autour de moi en voyant 4 mannequins arriver en cavalerie, portant un ensemble se déclinant en dyptique, la signature du designer en question, des tenues complémentaires qui s’accordent et se décordent à merveille. J’adore.

Le vrombissement autour de moi, les clics des photographes qui s’emportent, les journalistes qui bourdonnent arrivent même à presque masquer la sonnerie qui retentit, au fond de mon sac Balmain. J’hausse le sourcil, j’espère qu’on ne me remarque pas surtout, mais les fascinations ont redoublé lorsqu’un trio maintenant débarque sur les planches, proposant un autre style similaire, aux couleurs plus criardes. C’est un numéro que je reconnais sur l’afficheur, évidemment provenant des bureaux du magazine parce qu'on se téléphone probablement à toutes les heures depuis hier - lancement officiel et tout, lorsque je décroche rapidement. Ouais, j’ai une couverture pour un instant, mais dès que les gens se calmeront je ne veux absolument pas être celle qui dérangera parce que bon, ouais être un requin mais un requin poli et… « QUOI?! TU VEUX RIRE?! » Les bruits autour de moi se calment, mais je n’entends plus rien. Plus de musique, plus de talons qui claquent sur le parquet ciré, plus de chuchotements à mes côtés, plus rien, sauf la voix en stéréo de Parker et de Chuck qui s’alternent, qui en rajoutent, qui imitent ma propre voix aïgue à merveille, qui sont aussi euphoriques que moi. « Tu lui as promis quoi pour qu'elle accepte? » que je demande, tentant de jouer aux adultes, mais la vérité c’est que je m’en fichie royalement. Je lui filerais mon premier né dans la seconde si elle me confirmait ce que les gars n’arrêtaient pas de me répéter à l’autre bout du combiné. « Kate Moss en couverture de YOLO… je rêve! »

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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyMer 17 Juin - 17:21
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Peut-être aurait-elle dû être jalouse. Oui, jalouse de sa passion encore folle, de son côte enfantin, de sa mine de gamine ravie le jour de Noël. Oui, elle aurait pu envier ce côté-là, celui qu'elle savait ne pas avoir suffisamment, qu'elle n'avait sans doute jamais eu quand on y réfléchissait. Victoria avait toujours eu la niaque, l'envie, mais certainement pas cette pétillante exaspérante qui émanait de la Hamilton. Elle ne l'avait jamais eu, elle avait toujours contenu ses émotions, ses sentiments, tout ce qu'il était bon de contenir, de retenir afin de lutter contre l'explosion. Elle imaginait sans mal qu'Isla était le genre de femme à tout vivre par passion, à tout ressentir, même si cela devait faire mal, elle le sentait. Mais Victoria n'était pas comme ça, rien ne passait, c'était comme être une éponge mais jamais se vider, tout garder, tout contrôler. Elle n'exultait pas, jamais, se contentait de sourire, de faire un mouvement de tête appuyé pour montrer qu'elle était satisfaite, mais cela s'arrêtait là. La reine des glaces, un surnom qu'elle portait plutôt bien finalement, mais loin de l'admettre en public. Comment accepter l'idée que le monde entier pense que vous êtes une sans cœur, une horrible bonne femme ? Finalement, Victoria n'avait jamais été le genre de gamine à s'enthousiasmer pour un rien, à rêver le monde en grand, à éclater de rire devant n'importe quelle blague idiote. La vision de son enfance était brouillée, sûrement parce qu'elle en avait occulté volontairement – ou non- une grande partie. Et on ne pouvait demander à ce genre de petite fille triste et solitaire de devenir une femme rêveuse et pétillante, n'est ce pas? En tout cas Victoria ne l'était pas et cela ne lui posait pas de problème. Elle était devenue ce qu'elle souhaitait et tant pis si la fantaisie n'y avait pas sa place.

Pas de surprise, mais une organisation à toute épreuve, un sens de l'ordre avisé, tout ce qui faisait d'elle une bonne rédactrice en chef. Alors oui, Isla était plus jeune, plus rayonnante, moins exigeante dans la vie de tous les jours, mais elle n'était pas à sa place et c'était sans doute ça la différence. Finalement assise, Vicky observa le défilé avec un œil avisé. Les mannequins défilaient les uns après les autres dans une sorte de danse parfaitement orchestrée, une gestuelle presque magique dont elle connaissait les ficelles. Et bien que sa voisine de chaise était détestable, elle ne boudait pas son plaisir maintenant que les lumières vibraient au rythme de la musique et des modeles qui passaient devant ses yeux satisfaits. « Pour l'instant, place ou pas, j'ai quand même le cul bien confortable. ». Victoria lui jeta un regard noir mais sans détacher le sien de la scène où le designer venait de frapper un grand coup. Elle pouvait toujours en profiter pour l'instant, Victoria savait que cela n'était qu'un défilé parmi tant d'autre et qu'elle n'aurait pas toujours cette chance. Parce que la chance dans ce milieu c'était aussi éphémère qu'une collection automne-hiver chez Lagarfield : très prisée sur le moment mais aussitôt démodée lorsque surgissait un nouveau venu. La Doland applaudit en même temps que toute l'assemblée tandis que d'autres mannequins venaient remplacer les précédents. Une nouvelle collection venait de faire son entrée – trop tape à l'œil pour Victoria qui fronça légèrement les sourcils devant une veste en tweed vert pomme – quand elle vit sa voisine s'agiter, plutôt se tortiller comme une anguille sur sa chaise. Victoria ne retint pas son agacement en soufflant assez fort, mais Isla semblait à des années lumière de son ton agacé, voir même du défilé en lui-même.   « Tu lui as promis quoi pour qu'elle accepte? » Hamilton était carrément parti– son esprit tout du moins – à cet instant, gueulant par dessus le bruit de la musique pour se faire entendre à l'autre bout du fil. « Kate Moss en couverture de YOLO… je rêve! » Ce coup-ci, Victoria ne soupira plus, ni ne fit aucune remarque si ce n'était réfléchir rapidement. Kate Moss, c'était juste le modèle parfait, malgré des déboires avec la justice, une vie privée aussi chaotique que médiatisée, elle représentait encore et toujours la mode dans toute sa splendeur. Mais ce n'était pas tant la personne qui lui posait question, mais plutôt pour qui elle avait décidé de poser. YOLO ? Vraiment ?! Évidemment, Victoria n'était pas sans savoir que la Hamilton était à la tête d'un magasine de mode qui se voulait différent des autres, un principe qui agaçait au plus au point la Doland.   Après avoir rêvé d'un poste dans une des magasine les plus prestigieux du monde, Isla avait choisi de créer son propre torchon, se voulant ainsi un peu plus différente et assumée que ces « consœurs ». Jusque là, Victoria ne s'en n'était pas inquiété, parce qu'elle savait combien c'était dur de percer dans ce milieu et que chaque nouvel essai prenait son lot d'échec, mais visiblement YOLO était chanceux, trop chanceux. Cependant, Victoria n'était pas du genre à se laisser démonter pour autant. Vogue avait contacté Kate Moss, une adhérente fidèle du magasine, qui n'était pas innocent dans la carrière qu'elle avait. Un magasine qui avait noté ses premiers défilés, qui avait marqué ses débuts en tant que mannequin. Pour le moment, l'idole n'avait pas encore répondu à la demande du journal, mais Victoria espérait que ce ne serait qu'une question de temps avant qu'elle se décide à signer avec eux. « Kate Moss ? Félicitations », dit-elle d'une voix parfaitement équilibrée une fois qu'Isla eut raccroché, dissimulant à la perfection la note d'appréhension dans sa gorge. « Dur la concurrence face à Gisèle Bundchen », ajouta t-elle d'un même ton égal hormis une légère fierté. En effet, le mannequin brésilien avait signé pour Vogue pour faire la couverture de numéro d'Aout. Gisèle n'était pas Kate, mais elle était plus jeune, plus présente lors des défilés et sa notoriété ne faisait que monter ces derniers temps. Elle était sans doute l'un des mannequins à suivre pour cette année et ça, Isla le savait parfaitement. « Ah. Et pour septembre, Cara Delevingne pose pour Vogue. » Enfin presque, cela n'était qu'une question de temps avant qu'elle accepte, ça et le gros chèque que lui proposait le magasine pour l'avoir dans son numéro de la rentrée. Et puis YOLO était peut-être tout nouveau tout beau, mais il n'avait pas la notoriété de Vogue et Victoria savait que pour les jeunes vedettes, cela comptait énormément. Quant à Kate Moss, elle s'assurerait en rentrant que la rumeur de son contrat chez YOLO était du vent.


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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyVen 26 Juin - 4:49
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« Ouais, Kate Moss. Tu sais, celle qui porte pas de soutien-gorge. » La voix de Parker crache, hilare, alors que Chuck demande en stéréo à Davis s’il porte le parfum de sa mère ou celui de Muffin. Et je me revoie gamine, les yeux scotchés sur la télé, Lavender qui l’a laissé allumée le temps qu’elle termine de préparer ses traditionnels brownies du dimanche. Je suis immobile, incapable de détacher mon regard de ce qui se trame devant moi, illumination divine ou n’importe quelle morale mignonne et bouffée par les paillettes que Walt Disney pouvait nous servir. Je ferais dans la mode, pure et dure. Les mannequins qui défilent devant moi, les projecteurs, les tissus qui se marient aux jeux de lumière, les sourires, les rires, les ovations, les couleurs, les textures. Je suis fascinée et je me rapproche, toujours et encore, obnubilée par ce quelque chose que je n’aurais jamais cru possible. Et je ne suis pas le cliché de la gamine gâtée, l’enfant-roi qui rêve de faire carrière comme princesse, non. À la place, je me laisse séduire par le travail, par les idées, par l’inspiration, par l’art. Le chocolat embaume la pièce et je souris de plus belle parce que peu importe ce que les autres diront, un jour, j’assisterai à un défilé dans ce genre-là. Un jour, je serai là. Un jour, ce sera moi.

Et hop, ma tête me propulse ailleurs. Quelques jours auparavant, les néons qui scintillent, qui piquent les yeux, qui brûlent les rétines. La table blanche qui reflète la lumière jusqu’à mes neurones, Bernstein qui soupire bruyamment, faisant rouler sa chaise encore un peu plus vers l’arrière, déposant lourdement ses pieds en appui sur le plastique immaculé qui reluit, ultime abandon. J’ai les index qui appuient fort, mais pas assez, sur mes tempes, les yeux qui se vrillent sur les dizaines de vingtaines de couvertures qui s’éparpillent sous nos yeux, la première, l’officielle, celle qui lancera ce projet que j’ai bercé, qu’on a couvé, dont on rêve, on parle, on bosse, on crève nuit et jour, assez pour sillonner le pays, le monde à la recherche de gens qui nous croiraient, qui nous pousseraient plus loin. Et on y est, là, de suite, à 3 heures du mat’, muets, pensifs, exhausted. On est là, on y est, on l’a fait, mais on bloque. On bloque et on stresse et on pense à tout et on ne trouve rien. « C’est pas ça. » que j’avais soufflé, défaitiste, les larmes qui montent mais l’orgueil qui les retient. Parker avait lâché l’intonation qui sonnait comme un No shit Sherlock, clairement, parce que ni l’un ni l’autre, on y arrivait. Tout ce boulot pour n’être pas satisfaits, pour douter, pour cesser d’y croire juste assez, le temps que tout balance. Maintenant. Puis y’avait eu Chuck, le soldat, le trooper, le militant, le médiateur. « Coffee & candies pour mes bébés? » qu’il avait sifflé comme un con, la gueule défoncée, balançant des sacs et des sacs de bonbons sur la table, et disposant deux immenses formats de café bien noir bien corsé en plein centre. Un bisou sur la joue de Parker et une main qui emmêle ma tignasse déjà hirsute plus tard et il était disparu. « On peut faire cette connerie. On est assez idiots pour y arriver. » Parker avait parlé, j’avais sourit. On était idiots, mais on l’était ensemble.

La musique revient à mes oreilles et je sens de nouveau mes fesses bien confortables sur cette chaise qui m’appartient à plus ou moins 50% maintenant. Le défilé, oui. Kate, certainement. Victoria, well. « Gisèle? Oh, j’ai tellement hâte de voir ce que vous allez faire avec les marques de son dernier accouchement! La retouche photo d’In Style en mai était horrible… » Je comprenais exactement ce qu’elle voulait faire. Je voyais clair dans son jeu pour y avoir assisté des dizaines de fois déjà, en spectatrice, avalant de travers mes martinis et canapés alors qu’elle s’amusait à démolir tout un chacun du moment où elle sentait que son statut, ses idées, ses plans passaient seconds. Même d’un léger centimètre. Elle ne pouvait pas se réjouir, rien qu’un peu? J’étais si naïve de penser qu’au moins pour le lancement de YOLO, j’aurais droit à un haussement de sourcil et un hochement de tête, genre, you go girl, sors ton magazine, lance-le, et on se retrouve dans quelques mois pour reprendre cette compétition malsaine qui nous nourrit. Ouais, surement. Assurément. Le défilé reprend de plus belle et le designer arrive maintenant sur scène, tout sourire, accompagnant les modèles qui l’encerclent en avançant au rythme de la musique. Victoria se tortille sur sa chaise et je sens, je le sens ouais, je le sais, qu’elle réfléchit à 100 à l’heure. Ridicule. Et moi qui croyais vraiment, vraiment, qu’on arriverait peut-être un jour à une relation où elle ne sentirait plus ce besoin constant de m’écraser parce que peut-être, je dis bien peut-être, on se serait retrouvées au même niveau. À la voir maintenant, les traits tirés, le cerveau qui file à toute allure, et les intentions surtout, maléfiques, je me félicite oh tellement d’être restée aussi naïve, aussi candide. Tout pour ne pas devenir une telle vipère. Et la voilà qui reprend avec Cara. Elle insiste, encore, pour qu’on joue à ce jeu, c’est ça? Après avoir apprivoisé le domaine, après avoir tout vu, après avoir tout entendu, je ne suis on ne peut plus prête.

« La seule chose qui est vraiment dommage avec Cara… » je commence doucement, me penchant toute en confidences dans sa direction, la mine innocente, fébrile… « C’est que depuis qu’elle est en guerre avec Alexa, tous les modèles brit refusent de bosser pour un magazine qui l’engage. » J’accompagne le tout d’un haussement d’épaule si naïf, si assumé, que je m’y croirais presque à mon propre jeu. Et le plus beau? C’est qu’il est trop tard pour qu’elle réponde, les lumières se rallumant graduellement, les applaudissements reprenant de plus belle pour souligner la fin du catwalk. Ou le début d'une nouvelle ère, celle où je prends exactement la place qui m'est dûe.


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VICTORIA & ISLA - S.O.S in Catalina EmptyVen 17 Juil - 16:20
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Un jour, et si, il était une fois... Des contes de fée pour les enfants, des histoires de princes et princesses, tant de choses que Victoria n'avait pas idéalisé comme la plupart des enfants. Bien que sa mère n'était pas une mauvaise femme, bien qu'elle ait cherché à garder sa fille près d'elle le plus longtemps possible, elle n'avait pas été la mère idéale aux yeux de Victoria. Marisol, pour sa défense, n'avait pas eu une enfance facile. Mexicaine, née du mauvais côté de la frontière, elle avait connue la misère, les conflits armés, les passeurs de drogue cherchant dans les gamins des saufs-conduits idéaux. Le sien avait été Edgar, ouvrier de l'autre côté, américain, pas trop vilain. Et c'est à partir de ça qu'avait vu le jour Victoria. Alors bien que Marisol lui ait apprit à cuisiner, à être polie, à ne pas parler aux inconnus, elle avait déserté le côté maternel. Ainsi, Victoria n'avait pas eu des histoires à écouter avant de dormir, mais bien quelques comptines latines qu'elle avaient presque oublié avec le temps. Et évidemment, ni sa mère ni son ivrogne de père, l'avait épaulé dans sa décision, dans son choix de partir faire ses études à des kilomètres de là, de devenir quelqu'un. Comme si on ne pouvait pas se faire un nom quand on venait de San Antonio, quand on été une gosse perdue, esseulée, meurtri. Une fois encore, Victoria avait tenu tête et avait donné tord à ce foutu préjugé. Alors elle n'avait peut-être pas rêvé comme les autres gosses, elle n'avait peut-être pas apprit toutes les références des dessins-animés, ni apprit à jouer au ballon avec son père, mais elle était devenue quelqu'un. Elle était Victoria Doland.  

Elle n'était pas devenue la femme d'aujourd'hui sans sacrifices, non. Elle avait tout donné pour ce job, tout. Elle avait donné sa vie en y perdant son couple, son mariage, son désir d'indépendance. Elle y avait perdu des nuits, du temps, des envies, des soupirs. Elle avait menacé, exploité, terrorisé, mais elle avait obtenu le saint Graal : un poste de rédactrice en chef. Et elle l'avait fait seule. Dans cette bataille, pas d'ami, pas d'allié, juste des rivaux, des concurrents. Peut-être qu'elle n'était pas Isla, sans doute d'ailleurs. Elle n'avait pas d'équipe, pas d'amis près d'elle pouvant aussi bien l'aider que la conseiller, pas de fidèles alliés dans cette quête du pouvoir. Vogue n'était pas YOLO et ne le serait jamais. « Gisèle? Oh, j'ai tellement hâte de voir ce que vous allez faire avec les marques de son dernier accouchement! La retouche photo d'In Style en mai était horrible… ». Victoria souri, elle ne s'était pas attendu à moins. Visiblement, l'annonce qu'elle venait de recevoir luiavait mit du mord aux dents. Elle aussi avait connue cette nostalgie, cette euphorie de pouvoir apercevoir des divas de l'autre côté du rideau, de pouvoir accéder à la rédaction d'un article dont la muse était le sujet après avoir obtenu une micro-interview, de pouvoir voir apparaître son reflet à travers l'écran du photographe ayant autorisé sa présence.  Oui, elle connaissait tout ça et même si aujourd'hui sa place avait évolué, elle ne serait jamais blasée de pouvoir obtenir tout ça, d'être passé de l'autre côté. Oui, à son tour, Isla frôlait la réussite, l'accès à une autre sphère de la profession et Victoria ne pouvait la féliciter sincèrement. Au fond, elle comprenait son excitation, mais la reconnaître serait s'attendrir et il en était hors de question. A chaque fois qu'elle s'était attendrie, elle avait morflé. Elle avait voulu connaître un flirt adolescent, elle l'avait gravement payé. Elle avait laissé sa sœur élever son fils et avait sévèrement souffert quand elle le lui avait reprit, des années plus tard, tout comme elle avait ouvert son cœur à Thomas avant de le voir piétiner leur mariage comme un vulgaire torchon. Non, il n'était plus question de donner le bénéfice du doute ou de baisser la garde, elle l'avait trop payée autrefois.  

Un nouveau défilé vient briser l'échange et les deux jeunes femme applaudissent avec enthousiasme, oubliant un temps leur querelle. Bien que Victoria n'oublie jamais et Isla non plus, visiblement. « La seule chose qui est vraiment dommage avec Cara… C'est que depuis qu'elle est en guerre avec Alexa, tous les modèles brit refusent de bosser pour un magazine qui l'engage. » Son air pincé, se voulant détaché, fait enrager Victoria. Pourtant, elle en a usé, elle le fait toujours, mais le voir chez les autres l'enrage. Isla l'enrage. Elle se croit au-dessus, se sent poussé des ailes maintenant que l'annonce de Kate Moss dans YOLO l'habite. Cette euphorie l'énerve, l'ennui. Elle ne sait quelle réponse mettre la-dessus mais le défilé ne lui laisse pas le temps de le savoir et la salle est de nouveau recouverte par les cris et applaudissement de la foule. La fin est sonnée. Victoria reste debout, continue d'applaudir avec ce sourire parfait sur le visage, tandis que la foule commence à se dissiper, les regards se croisent, les échanges fussent. Victoria se décale, sentant les angoisses la prendre à la gorge. Agoraphobe, elle sent vite que l'air lui manque mais reprend sa respiration juste à temps avant que les premiers journalistes ne lui courent dessus pour noter ses premiers ressentis. « Victoria, j'espère que ça t'as plus ? On se rejoint devant, la voiture attend », lui glisse à l'oreille l'un des organisateurs événementiels les plus prisés de L.A chargé de faire poursuivre la soirée en VIP. Elle lui répond en hochant la tête puis le voit glisser un mot à l'oreille d'Isla, quelques mètres plus loin. Fuck. Même dans l'espace VIP, Isla Hamilton semblait avoir sa place.  


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Oh sweet baby Jesus que ça faisait du bien, et j’avais les yeux qui brillaient, le ventre qui grondait, les papillons qui s’envolaient, la totale. Parce que je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais avec elle, c’était le combat dans les deux sens – surtout du sien – et ce depuis toujours à mon sens. Bon, je venais depuis quelques minutes de capter le côté ressemblance, faut me pardonner, je ne fais pas que penser à elle à toute heure du jour ou de la nuit, j’ai une entreprise à co-diriger non mais, et surtout, surtout, elle m’effraie. Elle m’effraie par ses traits pincés, par sa voix grinçante, par ses ambitions, trop fortes pour tout le monde, surtout pour moi, tellement pour elle, et je ne m’y associe que peu, très peu, trop peu. Je ne veux pas lui ressembler, en somme, jamais, jamais. Nombriliste, égoïste, froide, glaciale même, elle me fait l’effet d’une reine au sommet de son iceberg avec un bouclier incapable à casser, à franchir, à voir, indicible, inébranlable, évidemment. Je voudrais la toucher que je ne pourrais pas, je voudrais la comprendre qu’elle ne laisserait rien passer et pour cause, ce doit être si noir, si mauvais, si négatif à l’intérieur de cette tête-là que mes pauvres prunelles n’y comprendraient rien, que ma faculté à voir le bon dans tout serait mise à rude, à horrible épreuve pour y passer à travers. Alors je garde mes distances, je me les oblige, et je l’éloigne de moi, je l’éloigne de ce qui compte à mes yeux, son avis y compris. Oui, j’ai gagné cette bataille-là, mais il y en aura d’autres, des tas d’autres, des tonnes d’autres, et si je ne suis pas d’emblée prête à les essuyer du bout des doigts, à laisser passer, à accepter, à avaler, ce sera bon pour mon moral comme pour mon cœur. Et je fais dans le sarcasme.

Alors je gagne, je suis soulagée, je respire un peu plus facilement surtout, et je la quitte. Là, derrière, seule. Je n’ai plus besoin de son attention, de son approbation de ses remarques, de son pessimisme, de son acide. J’ai besoin d’amis, d’alliés, de visages connus et rassurants, avec qui célébrer ma petite victoire, ma grande réussite. On me salue près de l’entrée, d’autres blogueuses, Anna-Maria, Charlotte et Isobel, des filles avec qui j’ai grandi sur le web depuis des lustres, avec qui j’ai tout vu, tout fait, qui m’ont suivi de fashion weeks en fashion weeks, qui ont vu mon blogue évoluer avec envie, avec amour, avec inspiration, pour finir par être là où je suis aujourd’hui, là où j’ai toujours voulu être. Leurs sourires valent tout l’or du monde et j’en oublie la mine renfrognée de Victoria Doland déjà trop lointaine pour me greffer à ce petit groupe, ces anciennes qui rigolent, qui sont nostalgiques, qui s’éparpillent, qui butinent de sujets en sujets. L’une fabule sur la robe de l’autre, la dernière en liste ventile sur un mannequin qui lui a brisé le cœur, je réponds à l’interrogation de la seconde à savoir si je couche avec mes associés ou s’ils sont friendzonés et je retrouve mon monde, le beau, le simple, l’authentique, à travers toute la superficialité de la mode, le temps de quelques pas hors de la salle. La limousine semble être prête pour déplacer ma petite bande et on m’avise que la soirée VIP débutera dans quelques minutes, le temps de rameuter la crème de la crème et de la déplacer à l’hôtel où on devait y croiser équipe technique, designers, mannequins, coiffeurs, stylistes, photographes et autres. Ce genre de fêtes se terminaient toujours pas mal aux petite heures du matin, et je prévois déjà avoir une difficulté monstre à me lever du lit demain, avec la semaine de fou que j’ai vécue. J’aurais quasi refusé, même, si les filles ne m’avaient pas tordu la main, littéralement, en m’entraînant de force vers la voiture bien rutilante qui leur fait pousser un cri d’émerveillement comme si c’était la première limo qu’elles voyaient de leur vie. Comme je les adore d’être aussi facilement émerveillées, comme je nous adore de toujours encore aimer notre boulot à ce point notre passion.

J’aurais presque vu le regard de mort, la haine que me lance des prunelles Victoria, si je n’avais pas eu la tête ailleurs, les yeux sur l’écran de mon potable, muet, vide, sans réponse. J’avais pris quelques secondes pour annoncer par textos la nouvelle à Deklan, pour l’inclure un peu plus dans ma vie, lui qui semblait en avoir de plus en plus besoin ces jours-ci, et pouf, aucun retour de sa part, malgré les longues minutes d’attente. Il était surement occupé, il avait surement des tas d’autres trucs qui roulaient, avec Leo, avec D., avec Callie même ou Ash ou… et merde, il me manquait. Il me manquait et la vague de culpabilité qui m’emporte alors que je cède sous la pression des autres blogueuses, mes amies, hilares, qui m’entraînant à l’intérieur de l’habitacle en me tendant une nouvelle coupe de bulles, suffit à ce que je calme mes pensées noires d’une gorgée, puis d’une autre. Tout irait bien, tout irait toujours bien. Je lui envoie un autre message, doux, gentil, amoureux, et je ferme le tout. Au fond du sac, les doutes, les remords, les regrets. Et malgré le bonheur, malgré la réussite, malgré ma carrière qui brille de mille feux alors que la voiture s’engage vers notre prochaine destination, malgré les éclats de joie qui fusent autour de mes oreilles, malgré les flûtes qui frétillent, il manque quelque chose. Il me manque quelque chose, atrocement, que mon sourire, mes yeux voilés, mes hochements nerveux de tête ne réussiront par à cacher éternellement.


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