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You could have it all - DEKLAN & ISLA
Isla L. Hamilton
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You could have it all - DEKLAN & ISLA EmptyMar 28 Oct - 0:20


You could have it all
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Leo allait finir par me tuer. Je le prédisais depuis que j’avais 12 ans très exactement, quand Luke, lui et moi avions menti respectivement à nos familles le temps d’un week-end, prétextant qu’on allait coucher chez les uns et les autres, alors qu’en fait on s’improvisait Indiana Jones dans la forêt bordant Pacific palisades. Lui et ses idées de merde inspirées du dernier d’Harrison Ford m’avaient fait monter tout en haut d’un arbre, m’encourageant à faire le grand saut et à venir les rejoindre façon ange aquatique dans le lac qu’ils venaient de trouver au détour d’une colline. Et malgré le fait qu’habituellement je me fichais bien de ce qu’on pensait – une enfant bien mature, et une – j’avais sauté. J’avais probablement mis la faute sur la mort de mon père qui m’avait fait péter un semi-câble de gamine, ou alors sur mes tantes qui me gonflaient, petit un, à se croire comme des patrons parce que nouvellement mes tutrices légales, et petit deux, qui détestaient Luke alors que je ne lui trouvais rien de mal. Bref, ça m’avait semblé être une belle expression de mon mal-être, et sans penser plus qu’il ne fallait je m’étais élancée. Résultat? Ma chance légendaire m’avait fait tomber d’une bien drôle de façon, m’arrachant un cri et me fracturant le bras au passage. Luke, le vilain Luke comme l’auraient statué Lavender et Rosa, avait pris le blâme alors qu’on savait tous que Whitely était en faute, pour masquer le manque de jugement de celui que j’appelais encore aujourd’hui mon meilleur ami. Mon meilleur ami. Quel genre de meilleur ami vous pousse à faire des conneries pour le suivre dans ses folies, sachant que vous n’êtes pas aussi résistante que lui, mhm? Je me le demandais encore. Et pourtant, je sautais toujours à pied joint dans ses plans merdiques. Allez savoir.

Ce matin, c’était de la même trempe. Si j’avais eu le moindrement un peu de fric dans mon compte en banque, j’aurais pu comprendre sa fixation à me faire frôler la mort chaque fois qu’il proposait une nouvelle activité à faire ensemble, mais niet, j’étais paumée. Et même, s’il avait été une fille, j’aurais pu faire passer ça sur le fait qu’il reluquait ma fortune de cosmétiques et autres vêtements griffés reçus par la poste, mais encore là, ç’aurait à peine justifier le meurtre long et douloureux vers lequel il m’attirait. Mon visage était ruisselant de sueur lorsqu’il me fit l’affront de m’interrompre dans mes pensées en me filant un grand sourire par-dessus son épaule, lui qui escaladait la montagne en joggant, comme si la température frôlant la canicule et le soleil de 10 heures plombant sur nos têtes n’étaient même pas en cause. Malgré ma facilité à toujours voir le bon côté des choses, malgré mon excitation de l’avoir retrouvé après des années de séparation, malgré tout l’amour que je portais à sa tête toujours amochée… je le détestais. Profondément. « Quand t'as proposé une petite promenade en nature et d’un pique-nique au soleil, je savais que j’aurais dû me méfier… » que je soufflai, entre deux montées à la course pour le rattraper. « T’avais qu’à pas me dire que ton cardio était meilleur que le mien! » Je ravalai. Ce que son orgueil était susceptible. « Tu prends même pas le temps d’apprécier le paysage! » fut ma salvation, alors que je lui faisais faux bond, m’arrêtant au détour d’un escarpement pour prendre quelques clichés de la vue imprenable qu’on avait sur la ville. Mon cardio était peut-être nul, mais j’étais particulièrement rusée quand ma survie en dépendait.

Quelques heures plus tard et j’étais toujours munie de mon appareil photo, tentant de camoufler mes quelques ecchymoses sous un jeans déchiré et un t-shirt délavé. Leo aurait pu me démolir de toutes les façons du monde durant notre pseudo randonnée pédestre en forêt que je serais tout de même sortit ce soir, stoïque. Je répondais d’ailleurs à l’instant d’un selfie accompagné d’un doigt d’honneur à un texto de mon surfeur favori, dévalant les escaliers avant de rejoindre Ashleigh qui était passée me prendre comme prévu. Le tremplin. C’était ce soir, dans 2 heures plus particulièrement, que Deklan et son groupe passaient en audition devant plusieurs juges rassemblés ça et là, des vieux de la vieille de l’industrie, sur une scène imposante installée en bordure de Venice Beach. Un truc de fou auquel il s’était inscrit sans nous en dire un mot, quelques mois plus tôt, et qui était tombé comme ça en plein milieu d’une conversation arrosée au Barking. « Hey en passant, je fais le tremplin le mois prochain avec les gars. ». Euh… quoi?! J’avais troqué mon léger énervement de ne pas avoir été mise au courant dès le départ par un grand, un énorme sourire, ma joie prenant toute la place possible autour de la table. J’avais même osé un contact physique sous les yeux de la galloise, le prenant dans mes bras et déposant un baiser enthousiaste sur sa joue, lequel avait entraîné un haussement de sourcils entendu de la part de sa soeur. Mais la nouvelle m’avait tellement retournée dans tous les sens que je n’avais pas pu faire autrement. Imaginez s’il gagnait ce soir… M’enfin, le point, c’était qu’il avait suivi nos encouragements à Ash et à moi, et qu’il avait fini par se botter les fesses, par reformer un band avec des musiciens vraiment doués et par oser s’inscrire à un truc qui leur donnerait d’abord une belle visibilité, et surtout une chance de remporter un prix intéressant. Il était resté vague sur les détails, comme d’hab…, mais dès que j’avais eu une minute de libre j’étais partie fouiller sur le web avec Jaime au sujet du concours, des prix, des juges, des autres groupes participants… On met ma curiosité sur le dos de mon background de journaliste et on oublie tout, ok?

« T'as eu des nouvelles du talent aujourd’hui? » que je demandai à la blonde, prenant place dans sa voiture. Leo était installé à l’arrière, m’accueillant dans la bagnole d’un sifflement bien entendu auquel je répondis d’un baiser soufflé, et on démarra en trombe. Apparemment, Deklan avait joué le jeu du silence avec tout le monde depuis la veille, probablement trop absorbé par les répèts pour penser à autre chose. Je comprenais tout à fait, étant passée maître dans l’art de m’isoler lorsqu’un truc me gobait toute mon énergie. Mais bon, en tant que petite copine, même secrète, j’avais tous les droits de m’inquiéter et de demander à tous le plus subtilement du monde on s’entend comment il se portait. Bon, personne ne mourrait ce soir si ça ne se passait pas super bien, mais je doutais vraiment qu’il ne se retrouve pas au moins dans le top 3 avec son groupe. Groupie? Totalement! J’y mettais une part du fait que j’étais plus que retombée en adolescence le jour où je l’avais revu avec une guitare entre les mains, mais sinon je savais voir le talent là où y’en avait. Deklan était vraiment doué, j’inventais rien. Et comme il était du genre plus que passionné par la musique et qu’il prenait un plaisir de fou sur scène à jouer ses compos, je sentais déjà que peu importe l’issue de la soirée, il prendrait son pied et redécouvrirait ce qui l’allumait à la base. C’était ça l’important, non?

« Tu t’souviens du plan Isla? S’il est trop stressé, tu lèves bien haut ton t-shirt pour lui montrer ta poitrine et le tour est joué! » que Leo rigola, passant son bras autour de mes épaules alors qu’on venait tout juste de garer la voiture et d’entamer les quelques pas qui nous séparaient de la plage. Je lui envoyai un regard noir, ayant été incapable de lui cacher qu’entre le gallois et moi il y avait eu quelques rapprochements depuis Noël, mais remarquai qu’Ash n’avait rien dénoté. « On cherche le bar? » que je tentai, rieuse, prétextant que ç’aurait été probablement la seule raison qui aurait fait qu’elle n’aurait rien dit suite à la remarque de Leo. Elle éclata de rire avant de me pointer son frère, plus loin, qui justement attendait au comptoir improvisé pour l’évènement. « Et toi, tu connais que trop bien les Monaghan! » qu’elle ajouta, un sourire en coin, haussant les épaules.

Je laissai bien vite Leo et Ash derrière, trouvant encore une fois l’idée que Deklan avait eue de me donner pour mandat de prendre des photos du groupe durant la soirée était particulièrement brillante puisqu’elle me permettrait de passer un peu plus de temps avec lui sans trop attirer l’attention. Mon appareil photo entre les doigts, je m’aventurai à travers la foule qui se formait de plus en plus près de la scène, et arrivai enfin à sa hauteur alors qu’il recevait les bières commandées, je l’espérais, pour toute sa bande et lui-même. Soit ça, soit il prévoyait noyer son stress avec de longues lampées d’houblon. « Je croyais que les artistes avaient toutes les bières qu’ils voulaient dans leurs loges… » que je blaguai, pointant du menton son plateau garni de verres bien remplis. « Ou alors, elles sont pour les groupies? ». Je souriais de plus belle, en profitant au passage pour prendre quelques clichés improvisés.

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You could have it all - DEKLAN & ISLA EmptyMar 28 Oct - 0:56

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Jour J. Je n'avais pratiquement pas fermé l’œil de la nuit. De la semaine entière en fait. Je fonctionnais à la red-bull et au café, j'en arrivais parfois à trembler, mon cœur palpitait... Mais il faut ce qu'il faut. Je n'étais pas stressé de nature, au contraire, j'étais connu pour être le gars qui laisse traîner les choses et qui s'en occupe à la dernière minute avec nonchalance. Mais là, c'était autre chose. Là, c'était très important à mes yeux. Ce soir on allait se faire repérer par une maison de disque. Ou pas. Je prenais cette occas' comme une dernière chance de vivre mon rêve. Arrivé à mon âge, il faut commencer à voir ses espérances à la baisse, voir la réalité en face... Mais, non, je me donnais jusqu'à ce soir pour garder mon côté Peter Pan ! Et pour une fois, les gars semblaient sur la même longueur d'onde que moi. Pas un n'avait rechigné à venir aux répétitions, tous s'étaient libérés. Même Steve, le jeune papa – mais je le soupçonnais de profiter de nos répét' pour souffler justement, je ne vous dis pas les cernes qu'il a sous les yeux depuis que son braillard de marmot s'est pointé. Bref, aujourd'hui c'était le grand jour, ou plutôt le grand soir. Et c'était la merde. Parce que j'étais à bout de nerfs, que je faisais preuve d'une dextérité effrayante – pas moins de trois cafés renversés à mon poste de serveur intérimaire, la loose totale – parce que j'avais l'impression d'avoir oublié la moitié des accords et paroles, parce que je ne trouvais plus mon médiator fétiche... La merde je vous dis ! Et je n'osais pas embêter Isla. Elle aurait pourtant su trouver les mots pour me calmer, pour me remettre les idées en place, et surtout elle m'aurait aidé à trouver ce foutu médiator dans mon bordel – elle semblait mieux informée que moi de l'endroit où se planquait mes affaires dans mon appart – mais non. Déjà que j'avais fait de mon mieux pour garder cette histoire de tremplin pour moi, et donc le lui avait caché, le plus longtemps possible avant de finalement craquer après deux pintes... J'avais bien senti que ce n'était pas super bien passé, à leurs regards à la blonde et à Isla, mais elles n'avaient pas bronché et s'étaient réjouies pour moi – oui, bon, Ash avait fini par me foutre un coup dans l'épaule lorsque tout le monde avait le dos tourné, mais c'était affectueux. Enfin voilà, après avoir gardé ce secret aussi longtemps, je ne me voyais pas appeler Isla à l'aide maintenant. J'étais un grand garçon, merde... Non, que dis-je ? Un homme ! C'est au bout d'une bonne heure de recherche et d'injures lancées dans le vide que je trouvai enfin ce bout de plastique et l'embrassai avant de le glisser dans la poche de mon jeans. Je me dépêchai ensuite de fourrer mon matos dans ma voiture avant de prendre la direction de Venice Beach, l'estomac dans les chaussettes, prenant Callie au passage, Jacks étant accablé par le boulot et Callie subissant encore les conséquences du Big One.

J'étais horriblement silencieux sur la route, si ce n'était les quelques questions concernant Ella qui franchirent mes lèvres, ce qui ne me ressemblait pas à entendre ma chanteuse. Ouais, bah, si j'ouvrai ma gueule, je rendrai mon repas, so... A la limite je prendrai le risque dans les loges. 'Tain, est-ce qu'on avait seulement le droit à une loge ? Je n'avais pas la moindre idée du déroulement exacte de la soirée ! Nouvelle bouffée d'angoisse. Je garai la voiture, aidai Callie à en descendre – hé, gentleman – puis je sortis le matos du coffre, me chargeant comme une mule. On fut accueillis par un nerd hipster qui prit un air condescendant en entendant le nom du band. Bah quoi ?! C'est très bien Hooked Puss And The Dwarf ! Mais que personne ne s'amuse à me demander d'où ça vient. J'ai bu et dormi depuis hein. Surtout bu. D'ailleurs il doit provenir d'une soirée fortement arrosée et certainement intellectuelle aussi. Toujours est-il que grâce à ce nom nous avons une mascotte. A moins que ça ne soit l'inverse ? Il faudrait que je pose la question à Tyrion. Oui, Tyrion. Parce que, honnêtement, son prénom ça ne le faisait pas du tout. Michel... Michel la mascotte. No way. Tyrion, là, tout de suite, ça avait de la gueule, surtout qu'il avait la même, de gueule ! Le choix du surnom avait été vite fait. On récupéra nos pass – c'est ça quand on n'a pas de manager officiel, Jaime n'ayant pas trop le temps de nous chouchouter avec son boulot – puis je déposai mes affaires dans la loge. Car, oui, on en avait bien une. Minuscule, ridicule même, mais loge tout de même. Je manquai de sursauter quand notre guitariste entra en silence dans la loge. « BORDEL ! » Je portai une main à mon cœur. « Je pense sérieusement à t'acheter une clochette que je te foutrai autour du cou ! » Dave se contenta de m'adresser un sourire en haussant les épaules puis se posa dans un coin pour accorder son instrument. Ce mec me foutait la trouille ! Mais il jouait tellement bien que, bah, ce n'était pas comme si sa personnalité ne passait pas au second plan. Il était arrivé un jour, comme ça, mains dans les poches et Fender en travers des épaules, alors qu'on faisait passer des auditions pour trouver un second guitariste. Le mec s'était planté devant nous, avait fait un solo de malade, nous avait jeter son numéro de téléphone, puis s'était barré aussi vite qu'il était venu, nous laissant sur le cul. Je ne l'avais encore jamais entendu prononcer le moindre mot... C'était à se demander s'il avait des cordes vocales. Lenny, notre batteur, débarqua cinq minutes plus tard et le guitariste muet parti l'aider à décharger son van. Quant à moi je commençai à faire les cents pas. Steve n'était toujours pas là, il ne répondait pas au téléphone et je tombai d'ailleurs directement sur sa messagerie. « Ça pue ! » Shelley aurait trouvé le moyen de le garder à la maison ? Merde ! Pas ce soir putain ! Un band sans basse, ce n'était pas un band à mes yeux. Surtout nous. On ne pouvait compter sur un clavier pour palier à ça... « J'vais nous chercher à boire. » « Si tu pouvais te prendre une dose de sang-froid au passage aussi, ce serait bien. Tu vas nous refiler ton stress. » Que me balança Lenny. « Ouais bah, si Steve tarde à se pointer, on ne sera pas dans la merde, j'te le dis ! » Je pointai les gars du doigt. « Dave et toi n'avez qu'à aller voir avec les types que vous trouverez pour savoir dans combien de temps on passe... »

Puis j'étais sortir du placard. Euh, de la loge ! DE LA LOGE ! Évitant au passage les roadies qui s'affairaient çà et là, et arrivai devant la scène où je chopai un gars qui parlait dans une oreillette. « Nous faudrait quatre bières ! » que je lui soufflai à l'oreille disponible, montrant le pass accroché autour de mon cou. Il me fit un signe de tête avant de s'éloigner à l'autre bout de la plage. Et c'est là que je les vis. Tous ces gens, postés sur le sable. Damn ! Et pour ce que j'en voyais, ce n'était qu'un début. Bordel, j'avais rarement joué devant autant de monde. Et on était loin d'être prêts, fallait encore se mettre au point, vérifier que tout le monde savait ce qu'il devait faire... Et Steve n'avait toujours pas donné signe de vie. Chose que je confirmai par un coup d’œil à mon portable. Je tentai de recouvrer mon calme, me repassant en tête les points que j'avais vu avec Jaime, concernant certains accords, sur mes mauvaises manies de gallois qui s'y croit un peu trop en tête d'affiche avant l'heure et qui surjoue sur les solos... Oui, oui, avec tout ça, on allait l'emporter sur les autres bands ! On ne pouvait que gagner ! Méthode Coué. Je m'accoudai à une barrière, fermai les yeux et respirai lentement, visualisant les frettes. Je me passai une main sur le visage lorsque le gars aux bières me sortit de ma ''méditation''. Bien, ça allait peut-être calmer mes nerfs pour de bon. C'est ce moment qu'Isla choisit pour faire son apparition. Aussitôt un grand sourire naquit sur mon visage. Là, oui, je me sentais tout de suite mieux. « Ce n'est pas non plus comme si on était déjà considérés comme tels. » Artistes. C'était un bien grand mot pour une bande qui se réunissait pour faire un bœuf à l'occasion. « Et les groupies ne sont pas encore au rendez-vous, on n'est pas assez connus faut croire. » Je haussai les épaules avant de lancer un regard circulaire. « La morveuse est dans le coin ? » Si oui, elle ne semblait pas être dans les parages immédiats, aussi je m'autorisai à déposer un baiser sur les lèvres d'Isla. Pas vu pas pris. Les bières en mains, je fis signe à la brunette de me suivre dans les coulisses. « J'espère que vous ne vous êtes pas pointés pour rien... Steve est toujours manquant. » Oui, si, j'avais déjà dû lui parler de lui. Du moins, il me semblait. Steve était désormais le second de mon entourage à savourer les joies de la paternité. Creapy. « Défaite par forfait, c'est toujours mieux que de se faire laminer dans les règles, nan ? » Et puis, c'était aussi lâche que l'image que j'avais de moi la majeure partie du temps. Lâche comme le fait de cacher une nouvelle fois notre relation à ma frangine. Alors qu'on se rapprochait de la loge, Lenny passa la tête par la porte. « Ah bah voilà, tu l'as trouvé ta dose ! Salut Isla, tu arrives à temps  ! » Je lui refilai leurs bières en lui lançant mon regard le plus noir et lui refermai la porte au nez.

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You could have it all - DEKLAN & ISLA EmptyMar 28 Oct - 1:46

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C’était sympa, ce nouveau mandat. Ça changeait au moins, de l’habituel testing de dix sortes différentes de rouges en lèvres en une soirée, avec documentation photo et vidéo de la chose. Là, j’avais un truc de concret. Des musiciens en pleine répèt’, une foule qui devenait de plus en plus survoltée, une scène imposante, la plage en bordure, l’éclairage qui changeait à toutes les cinq minutes… je m’amusais à ralentir la cadence à travers les spectateurs qui s’amassaient lentement mais surement autour de nous pour immortaliser d’un côté et de l’autre ce que ça donnait, vu d’ici. Peut-être que Deklan et son band prenaient ma participation pour une façon comme une autre de passer un peu plus de temps avec le gallois, mais moi j’y voyais quelque chose de plus que juste une nouvelle excuse de l’embrasser au détour d’un couloir sombre. Non, j’apprenais là, je donnais dans un tout nouveau registre et malgré le fait que Parker m’avait dit d’emblée que j’étais qu’une groupie de plus avec un appareil photo beaucoup trop dispendieux pour l’usage que j’en ferais, je me fichais des commentaires des autres. C’était ce que j’adorais, ce métier que j’avais presqu’inventé. De parcourir des moments plutôt que de mettre en valeur un produit. Je savais que ça transparaissait sur mon blogue déjà, avec tous les reportages que j’avais faits un peu partout sur la planète et même encore aujourd’hui, mais là, ça prenait un tout autre sens. Une rousse à lunettes me fila un coup de coude dans les côtes alors qu’elle se préparait à prendre en photo la scène avec son iPhone et je descendis bien vite de mon nuage de grande émerveillée par un contrat qui me refilait 50 balles et pas plus, voyant qu’avec son téléphone elle arrivait à quelque chose de bien elle aussi. La voix de l’autrichien me bombardant encore le crâne avec son jugement sur mes choix peu ingénieux de boîtier et de lentille pour l’évènement, je pressai le pas dès que je vis que le gallois était libre et que sa sœur rigolait avec Leo. Autant sauter sur l’occasion de l’encourager un peu à ma façon avant son moment de gloire, sinon… ben, ça serait juste moche. Très moche.

« Vous voulez quelque chose? » que je textai la blonde et le surfeur, attendant que Deklan lève la tête et m’aperçoive, l’objectif bien aligné avec sa tronche qui semblait manquer légèrement de sommeil. Le pauvre, je sus tout de suite que les nuits précédentes avaient dû être particulièrement difficiles pour lui. C’est pas rien, de passer du mec qui a rangé sa guitare d’un côté de sa vie pour la ressortir, former un groupe et s’inscrire à un tremplin devant une foule d’inconnus. Si j’avais toujours eu de la facilité à me donner en spectacle, Deklan comptait sur sa passion pour la musique pour pallier sur le stress, normal, de grimper sur une scène et de montrer ce qu’il savait faire. Mais dans une situation comme celle-là, toute nouvelle, la passion prenait la poudre d’escampette tant et aussi longtemps qu’il avait pas sa Betty entre les doigts. Un coup d’œil par-dessus mon épaule me confirma qu’on était couverts par les autres venus passer leur commande au barman, et je glissai vite fait un bras autour du cou du Monaghan. « Ash est plus loin, avec Leo. Il m’a assuré qu’il s’occuperait d’elle toute la soirée, mais je sais pas ce qu’il me demandera en retour pour la faveur… » Même si habituellement je faisais gaffe, et que j’aurais probablement mis une bonne distance entre nous dans d’autres circonstances si j’avais su qu’Ashleigh était près, je ne pouvais pas refuser son baiser à l’instant. Il avait pas besoin de ça, en plus du reste. Et puis avec son look débraillé de rocker, il misait en plein dans le mile. Naturellement, je déposai mes lèvres sur les siennes, un sourire se dessinant à leur commissure, avant de glisser mes doigts dans ses cheveux. Le voyant déjà s’éloigner, je braquai de nouveau mon appareil sur lui et appuyai sur le détonateur. « Souris! Montre-moi ces belles dents! » Je m’attendais déjà à des grognements, à des soupirs ou à des roulements d’yeux, n’importe quoi pour lui redonner des couleurs, mais il fit la pause un brin distrait, me faisant ensuite signe de le suivre comme si le flash de mon appareil ne le dérangeait pas le moins du monde. Bizarre… il devait avoir autre chose en tête pour que mon abus de bonne humeur ne le fasse pas tilter, et à peine avais-je eu cette réflexion qu’il se tournait vers moi, lançant au passage qu’il leur manquait un joueur. « J'espère que vous ne vous êtes pas pointés pour rien... Steve est toujours manquant. » j’haussai le sourcil. Steve. On rembobine, je repassai pour m’assurer que je savais bien de qui il parlait. J’avais déjà rencontré les gars autour d’une bière une fois, un peu après l’annonce de leur participation à l’évènement de ce soir. Et mis à part Lenny l’adorable petit fils à sa maman & Donnie – ou un truc comme ça – qui m’avait fait sursauter en apparaissant à mes côtés alors que je cherchais de la monnaie pour rajouter une heure au parcomètre, Steve sonnait flou à mes oreilles. OH, je savais maintenant pourquoi. Je pressai le pas, arrivant à la hauteur de Deklan, demandant au passage « Celui qui a le gamin avec la couche pleine? ». Je venais de me rappeler Steve était passé 5 minutes au bar cette soirée-là pour tous nous saluer, avant de piquer un sprint jusque chez lui suite à un appel de sa femme qui l’engueulait pour la laisser changer les couches pleines de son gamin depuis l’accouchement. La grande classe, bref. « Encore heureux qu’un changement de couche ne prenne qu’un gros 5 minutes. » j’haussai les épaules, me voulant rassurante même si je voyais bien que Dek était tout sauf convaincu. « Ok… 5 minutes trente, s’il y va avec du talc en touche finale. » Blaguer n’excusait pas le fait que sans leur bassiste, leur passage serait probablement moins solide, mais j’évitai de m’attarder trop longtemps à l’idée. Il allait arriver, le traffic était un fléau commun à L.A. et il était peut-être seulement pris dans un bouchon à quelque part…

Mon optimisme légendaire ne sembla même pas se rendre aux oreilles de Dek puisqu’il parlait déjà de défaite, cognant à la porte de ce qui semblait être un placard pour finir par y laisser passer la tête de Lenny, enjoué comme pas un, qui me salua à son tour. « Hey you! » que je m’exclamai, envoyant la main au batteur. « Comment va Mme Buggs? » j’eus à peine le temps de l’entendre me dire que sa mère avait adoré la recette de tarte que je lui avait envoyée que déjà Deklan fermait la porte sur ses dernières paroles. Upset, much? Je reculai un brin, le laissant inspirer et expirer bruyamment, puis fronçai les sourcils en lui tendant une bière que j’avais gardée de sur son plateau. « Ta dose? » amusée, je brandis la bouteille sous son nez, attendant qu’il prenne une gorgée, puis croisai les bras sur ma poitrine. « Me dit pas que tu fais maintenant partie de ces rockstars qui ne peuvent pas monter sur une scène sans avoir fait une petite ligne de coke dans les coulisses? » Rigolant, je fis mine d’avancer de quelques pas dans sa direction, les yeux braqués sous ses narines au cas où j’y verrais des rougeurs alarmantes… parce qu’on sait jamais hen. Mais à la place, j’y dénotai un tic nerveux, ses lèvres se pinçant l’une l’autre, ce même geste que je faisais encore et encore quand je savais que j’étais à deux doigts de gaffer, ou que j’étais tout simplement diablement anxieuse. Oh. « Et ça va sinon? T’as passé une bonne journée? » La tactique de la distraction, ou comment éviter de lui rappeler que dans moins d’une heure lui et son band pour l’instant incomplet avaient un tremplin à gagner. Je laissai mes doigts danser le long de son bras, énième façon de lui montrer que j’étais là s’il avait besoin de parler, avant d’entendre du brouhaha de l’autre côté de la porte, fronçant les sourcils et laissant le gallois passer devant moi avant de découvrir Lenny, encore lui, en train de respirer bruyamment dans un sac de papier brun, secoué de tremblements.

Callie, je la connaissais de Jackson et encore ça aurait pu s’éviter vu la façon dont elle me dévisageait chaque fois où on se croisait, fit signe à Deklan de s’approcher, avant que le pauvre musicien en hyperventilation pointe dans ma direction. « Isla… » Je mis un temps à réagir, réalisant qu’il murmurait mon nom entre ses longues respirations et m’avançai, incertaine. « Ou… oui? » Lenny pointa derrière moi, la main bougeant en gestes vifs, les yeux alarmés. Dalton sortit de l’ombre, au même moment où mon cœur manqua un tour, et tendit au musicien ce qu’il me demandait en vain, à savoir son sac, duquel Lenny sortit une pompe quelques secondes même pas après avoir agrippé agressivement la bandoulière. Je fis volte-face pour remercier Damian d’avoir su répondre à la demande de l’autre à ma place mais pouf, il était de nouveau disparu et je ne pu que froncer les sourcils, me demandant si j’avais imaginé sa présence depuis le début. Peut-être que ce n’était pas Deklan qui était en manque de cocaïne finalement si je me mettais à halluciner… « Ahhhhhhh… » laissa échapper Lenny, une fois sa pompe – que je supposais être pour son asthme vu sa difficulté précédente à respirer – avait été enclenchée. Déjà, il sautait sur ses pieds, prêt à se lancer dans les derniers préparatifs pour démêler la boule de fils de courant jetée pêlemêle au sol. « Alors, t’as pris de bonnes photos jusqu’à maintenant? » qu’il me lança, tout sauf dérangé par l’épisode dans lequel il avait joué le rôle principal quelques minutes plus tôt. Pour toute réponse, je soufflai une dernière fois encore un peu sous le choc, et dégainai de nouveau mon appareil photo et le pris en photo alors qu’il me souriait de toutes ses dents. « L’homme qui est revenu d’entre les morts! » que je blaguai, le mettant au centre d’un shooting de quelques photos improvisées, hilare. « Celle-là, je veux qu’elle se nomme : Lenny le briseur de cœurs! » qu’il blagua, faisant la moue avant d’envoyer un clin d’œil convaincu au Monaghan et un baiser soufflé dans ma direction. Mon petit jeu fût vite stoppé lorsque Callie passa derrière moi, m’heurtant au passage, avant de sortir de la loge en claquant la porte. Woah. Un coup d’œil à Deklan plus tard et je me relevais, tout de même un peu alarmée.

Parce que mine de rien, on gardait notre idylle encore secrète. Pour les gars, c’était clair qu’il y avait quelque chose entre le gallois et moi, même si on leur avait subtilement demandé de se la fermer. Et Callie elle, était censée ne rien savoir de tout ça. Connaissant son lien avec Jackson, mais surtout avec Ashleigh, je me surpris à commencer à me triturer les doigts, imaginant le pire, alors que Dek semblait absorbé par 1001 autres trucs. Depuis The Big One, j’avais mis de côté mes envies connes de le rayer de ma vie après avoir réalisé qu’il en ferait toujours partie, que je le veuille ou non. On avait commencé à se voir plus régulièrement, recommencé en fait, et on y allait pas à pas. J’avais un horaire de fou, il jonglait avec, et à travers il y avait sa sœur qui encore une fois nous donnait l’excuse parfaite de prendre notre temps, de ne rien presser. J’avais habité chez lui même, sur son canapé, et la blonde s’était réjouit de voir qu’on avait arrêté de nous faire la gueule pour des raisons qu’elle ne cernait pas, avant que Jaime et moi passions par la case Parker. Par la case recherche d’appart, aussi. Et toujours, je me félicitais d’avoir re-sauté dans mes vieilles habitudes parce que j’y étais si bien. Avec lui. Jusqu’à ce que l’idée de devoir tout apprendre à Ash me file une crise d’anxiété direct. Lorgnant sur la pompe de Lenny, je finis par prendre quelques clichés des instruments, des feuilles où des paroles étaient gribouillées à la va vite, et de l’ombre de Dylan avant de réaliser que ma présence dans la loge devait être plus énervante qu’autre chose à ce stade-ci de la soirée. Surtout lorsque je passais en mode parano.

On cogna à la porte et le preneur de son demanda aux gars s’ils étaient prêts pour un tuning avant que la soirée ne soit lancée et j’en profitai pour me faufiler aux côtés de Dek. « Si tu veux, je peux tenter de rejoindre Steve pendant que vous finalisez les derniers trucs? » que je proposai, fière d’avoir trouvé une idée utile et surtout efficace de sortir d'entre leurs pattes le temps qu’ils décantent.

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Ashleigh n'était pas là, bien, cependant je me rembrunis à la fin de la réponse d'Isla. Un retour de faveur ? Et puis quoi encore ?! « Depuis quand faudrait ''payer'' le Whitely pour passer du temps avec ma sœur ? Il y a quelques années ça ne le gênait pas de traîner avec elle... » Que je crachai nettement en marchant. Coucher avec elle non plus ça ne l'avait pas emmerdé, cela n'avait pas été une corvée. Ouais, j'avais encore un peu de mal d'encaisser cette histoire. Déjà que ça m'avait gonflé de les voir régulièrement collés l'un à l'autre à une période, sous mon nez, alors quand en plus cette connerie s'était concrétisée... Merde ! Les amis, ce n'est plus ce que c'était hein. Surtout que, pour une fois, Leo avait été mon pote avant que la blonde ne jette son dévolu sur lui. 'Chier ! Il allait falloir que j'envisage sérieusement de faire signer un contrat à tout futur pote potentiel, avec comme clause de ne pas se taper ma sœur. Okay, je m'emportais un peu beaucoup, mais j'aimerais vous y voir, vous, dans l'état de stress que je subissais actuellement. Seriez-vous plus zen ? Je ne crois pas non. « Non, il n'aura rien en échange... Bon, à la limite une bière. » Tandis que j'avançais, elle me mitrailla et je jouais le jeu, trop plongé dans mes idées noires pour ne serait-ce que protester. Et puis j'étais la personne à l'origine de ses photos, je le lui avais proposé, car lorsque je le lui avais demandé j'avais pensé qu'immortaliser l'instant serait grandiose. Ouais, je suis con, je sais. D'ici quelques années, je rigolerai peut-être en voyant les clichés... On y croit. Je finis par lâcher le morceau sur Steve, autant qu'elle sache pourquoi j'étais d'humeur aussi sympathique. J'acquiesçai distraitement à sa question. Oui, celui qui a un môme. Cette MST à la mode, entre Jacks et lui... Celle qui, sans vous tuer vous, peut annihiler toute vie sociale pour ce que j'en voyais. Je stoppai net quand elle parla chrono. « On parle de Steve. Celui qui met trois plombes à refaire ses lacets... mise plutôt sur une bonne demie-heure pour la couche. » Et encore, j'étais sympa. Et ce n'était pas la peine de parler du temps qu'il lui avait fallu pour monter le berceau. On en riait encore d'ailleurs. Il avait mis ça sur le dos du mode d'emploi, mais je pense qu'une simple surprise d'oeuf Kinder est un défi pour lui. Puis je repris mon chemin sur ces vilains pensées. Je faisais moi-même un piètre pote parfois.

Et Lenny avait tenté de s’immiscer. Non, pas maintenant, pas alors que je pouvais profiter un peu d'Isla avant qu'on ne soit contraint d'annoncer notre incapacité à monter sur scène. Oui, pour moi c'était clair et net, je ne voyais pas la lumière au bout du tunnel. Pessimisme familial. Je relevai la tête en la voyant me présenter une bière. Ouais, bonne idée ! Je m'en saisis, en bus une longue gorgée avant de croiser à nouveau son regard. « Oh, ça veut dire que j'arrive enfin à sniffer proprement ? Mon nez est clean ? » Que je plaisantai, poussant même un petit rire. « Non, ce n'est pas encore dans mes plans. Mais d'ici dix minutes on en reparlera. » Je la regardai, amusé, inspecter mes narines, soulevant même le menton pour qu'elle y ait plus librement accès. Mais mon sourire était crispé. Comme tout mon corps en fait, une corde d'arc prête à céder sous la pression. Je sentais mon cerveau au bord du court-circuit d'urgence. Han, ouais, tomber dans les vapes, ou dans une parfaite catatonie, ça pourrait le faire. Les autres se démerderaient avec les organisateurs, je serai conduit sagement à l’hôpital et tout, c'était le bon plan ! Elle intervînt à temps, m'empêchant de simuler un malaise. « Hmmm ? » J'étais à deux doigts de me réfugier dans ses bras, pour y trouver le confort qu'il me fallait, pour me décharger de l'angoisse étouffante qui me prenait aux tripes, mais non, bien entendu il a fallu qu'on soit interrompu. Ce ne serait pas drôle sinon... Je fusillai Lenny du regard avant de constater que ce n'était pas qu'un énième stratagème pour venir faire son curieux. Non, là, il ne déconnait pas. Je pâlis aussitôt. AH NON HEIN ! Il n'avait pas le droit de nous lâcher, lui aussi ! Là, autant foutre le camp de suite, comme des voleurs, dans la minute. Merde ! Je m'engouffra rapidement dans la loge et rejoignis Callie. « Courage, fuyons ? »

Non, bien sûr que non, elle n'était pas du genre à baisser les bras, elle. Fallait dire que, déjà, elle avait le cran de s'accrocher à Jackson malgré le fait que, sur papier, c'était foutu d'avance. Elle endurait ses conneries, élevait leur gamine... et Jacks un peu par la même occasion. Courageuse, tenace, Callie aurait pu donner des leçons à maman Monaghan. Bon, comme la vieille était morte, ça compliquait la chose, mais hé. Elle planta son regard dans le mien et je luttai pour ne pas détourner mes prunelles. « Timothy est malade. » Je la fixai, sourcils froncés. Mais que venait foutre ce type dans l'histoire ? « Timoqui ? » Okay, apparemment je venais de poser une question con car elle leva les yeux au ciel dans un profond soupir. « Le fils de Steve, tu sais, le gamin dont t'as failli être le parrain... » « Uh ? » OH ! Oui, j'oubliai toujours. Il fallait dire qu'on avait pas mal abusé du Jack Daniels pour célébrer la naissance du môme et que Steve, dans un élan de liesse avait voulu me faire cet honneur. Sur quoi j'avais été pris d'un fou rire en lui sortant un beau « T'es con ! » et ça s'était arrêté là, par chance. J'avais un début de sourire aux lèvres à ce souvenir. Bordel, ce qu'on pouvait dire des conneries quand l'alcool coulait à flot ! Callie claqua des doigts pour me faire redescendre sur terre, et la chute fut brutale. « Oh... » Bon, pour être honnête je ne voyais pas le soucis... Le mioche était malade, ok, et alors ? Shelley ne pouvait pas s'en occuper pendant que son homme jouerait les vedettes ? Callie dut lire dans mes pensées car elle répondit à ma question silencieuse. « Oui, ''oh''. Ils sont à l'hôpital en attendant d'en savoir plus sur l'était de Tim'. Steve ne peut pas venir. » Lourd silence. Voilà ! Je l'avais dit ou pas ? Pas de happy end, jamais, ça m'était interdit fallait croire. « Il faut que tu trouves une solution. » Et elle quitta la pièce, me laissant à mon désarrois.

Merde. Sortir Isla de son immeuble pourri, oui, ça j'avais su le faire. Mais pondre une idée de secours, là, tout de suite... Il ne fallait pas trop m'en demander non plus ! Et, of course, c'est ce moment que choisit l'autre con pour se pointer et nous demander de bouger notre cul. Bah il pouvait foutre son tuning dans le sien ! Vivement qu'on devienne célèbres, comme ça ils se démerderont seuls pour faire leur foutue balance... Je sentis que mes jambes n'allaient pas tarder à me lâcher à ce rythme, pour couronner le tout. Nice. Bon, j'étais le frontman, je me devais de gérer la chose. « Vas-y toujours, j'arrive. » Que je dis à Lenny d'un regard entendu. Il devait déjà savoir pour Steve, ce qui expliquerait sa crise. Il n'allait donc pas m'emmerder avec une remarque pénible. Là, voilà, il sortait rapidement pour me laisser souffler, me laissant avec Isla. Qui, elle, ne savait pas ce qui se passait. Je me laissai tomber lourdement dans le canapé, la tête dans les mains. Elle s'assit à mes côtés, attendant que je m'explique certainement. J'inspirai à fond avant de cracher le morceau. « Il ne viendra pas. » Et le dire à voix haute ne m'aidait nullement. Au contraire, je n'avais envie que d'une chose, me rouler en boule dans un coin et attendre que le supplice prenne fin. Au lieu de ça, je pris le réconfort qu'on m'avait refusé plus tôt et entourait Isla de mes bras, plongeant ma tête dans le creux de son épaule, le visage caché dans ses cheveux qui sentaient si bon. Je restais ainsi une bonne minute, silencieux, immobile. Puis pris sur moi. Je me redressai et dardait mes prunelles sur les siennes. « Va plutôt chercher Leo. » Ouais, il n'y avait pas d'autres solutions à la situation. Leo, lui seul pouvait nous sortir de ce pétrin ! Pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt ? Je me relevai prestement. « Il va devoir m'accorder une autre faveur. » Et logiquement, Donald avait pensé à prendre la basse de Steve ! C'était brillant. J'étais brillant quand je faisais un effort ! « Oui, file le chercher, et dis lui bien de se magner le train. Et là, ouais, il aura le droit à une compensation de son choix. » Je déposai un baiser sur le front d'Isla, soudain reboosté et me précipitai vers la porte. « On va y arriver ! » Que je lâchai avant de sortir de notre placard.

Je rejoignis les autres aux trots et récupérai ma Betty qui m'attendait, sagement appuyée contre une malle à roulette. Dorian faisait déjà ses essais, on ne pouvait plus concentré. « Alors ? C'est quoi le plan ? » J'adressai un sourire encore un brin tendu à Lenny. C'était un peu fou mon idée après tout. Okay, Leo connaissait nos morceaux pour les avoir entendu bon nombre de fois, il nous avait même fait part de son avis critique à plusieurs reprises, ce qui avait passablement agacé Mister D qui nous l'avait fait savoir par ses longs soupirs, mais dès que Whitely montrait par lui-même ce qu'il proposait, tout le monde était d'accord pour admettre qu'il tapait dans le mille, donc, voilà. Bon, il ne les avait jamais vraiment joué avec nous, on se contentait la plupart de temps de faire des bœufs, mais j'avais confiance. Si quelqu'un pouvait sauver notre peau, c'était lui. Et on n'avait pas d'autre choix de toutes manières. « Leo. » Que je me contentai de répondre au batteur avant de lui coller une claque dans le dos. Il écarquilla les yeux, et j'ignorai si c'était sous le choc de la nouvelle ou de la force que j'avais mis dans ma démonstration de joie, puis alla s'installer derrière sa batterie, l'air hagard. Pour ma part j'allai jeter un regard au public, discrètement, derrière la toile qui nous cachait de lui. Je ne la repérai pas de suite, mais je la vis finalement, fendre la foule amassée devant la scène et prendre la direction du bar. Je lui devais une faveur à elle aussi. Je passai la sangle par-dessus mon crâne et retournai près des autres, déjà un peu plus détendu. Puis vînt mon tour et j'allai prendre place, branchant le jack. Je suivis presque tranquillement les instructions qu'on me lançait dans l'oreillette, enchaînant les accords, les yeux rivés sur le sol, refusant d'affronter si vite ceux qui nous faisaient face. Je ne sais pas combien de temps cela prit, mais on me relâcha enfin et je partis les attendre dans les coulisses, impatient. Et celle qui faisait battre mon cœur arriva avec le surfeur. HALLELUJAH ! J'allai à leur rencontre, passant un bras autour des épaules de Leo. « Bon. Je pense qu'Isla t'a tout dit. » Un seul coup d’œil à la demoiselle me le confirma. « Bien. Pour l'instant, va juste faire la balance. Je sais, c'est la basse de Steve, mais on ne va pas faire les difficiles non plus. » Je le suivis des yeux tandis qu'il y allait sans broncher avant de chercher Ashleigh des yeux. Sait-on jamais, elle aura pu avoir l'envie de suivre le mouvement, pénible comme elle pouvait l'être. Mais non, ouf, elle avait peut-être trouvé mieux à faire ou quelqu'un d'autre à emmerder. Je lançai un sourire rayonnant cette fois à Isla avant de l'embrasser une nouvelle fois, fougueusement. « Tu sais quoi ? On est quitte. Je t'ai sauver les miches après le tremblement de terre... Bah tu viens d'en faire autant. »

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Isla L. Hamilton
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Lenny en asthmatique, ça tirait tellement du cliché que j’avais dû m’y remettre à plusieurs fois avant de réaliser la véracité de la chose. C’est que Callie et Deklan étaient occupés à chuchoter plus loin, et que Donnie en bon caméléon avait choisi ce moment pour me faire sursauter de nouveau. Je repris mon souffle et filai un coup d’œil par-dessus mon épaule dans l’espoir de savoir ce qu’ils complotaient – avec elle qui ne se gênait pas pour me montrer clairement que je l’énervais, mon anxiété était à des niveaux encore inexplorés – et je finis par reporter mon attention sur la silhouette longiligne de Lenny qui attrapa sa pompe avec envie. Il aspira une fois, puis deux fois, le temps que la loge se calme et qu’on le laisse reprendre ses esprits, et revint de ses cendres en sautant sur ses pieds comme si de rien n’était. Le gamin à sa maman par excellence, celui qui posait pour la caméra comme s’il avait fait ça toute sa vie, oubliant les commentaires des autres et me donnant exactement ce dont j’avais besoin, un peu d’entrain face à ce tremplin qui semblait déjà scier les troupes en deux. Avec Deklan qui tournait en rond, Callie qui… était elle-même, Steve qui transpirait le no-show et Dylan qui respirait glauque dans mon cou, l’enthousiasme de Lenny était la seule chose à laquelle je pouvais me rattacher pour éviter de me ronger les ongles moi aussi. C’était censé être une expérience sympa, dans le genre où on se cassait pas la tête et où on profitait d’un rêve d’adolescence qui prenait vie, pas une occasion d’augmenter nos doses quotidiennes de Xanax. La tension était à son comble lorsque le régisseur de scène vient couper la séance photo improvisée pour demander au gallois si l’heure du test de son était arrivée, et plus vite que je ne le réalisai on se retrouva seuls lui et moi dans le placard dédié au band, un silence d’outre-tombe qui nous goba d’un trait.

Elles étaient loin les légendes où une loge de rockstars était vue comme un party VIP en continu, avec des bols de M&M’s et des bières à volonté.

Deklan laissa la porte se refermer et fila direct vers le canapé, l’air défait. Je me doutais que le stress le grugeait, et qu’en bon être humain logique il savait qu’un peu de calme l’aiderait à passer à travers. Je m’approchai discrètement et vint même m’installer près de lui, caressant son dos comme le faisait Rosa à chaque fois que j’avais eu besoin de silence, mais aussi de réconfort. Fini les blagues nunuches et les grands sourires, j’allais rester muette le temps de le laisser digérer la chose. « Il ne viendra pas. » qu’il lâcha, catégorique, quelques secondes plus tard. Je crus d’abord qu’il ne faisait que dans le faux-drame, supposant tout de suite le pire, mais à voir comment il se blottit contre moi je compris que ce dont il parlait avec Callie tout à l’heure n’avait strictement rien à voir avec moi. Égoïste va, on n’avait même jamais statué ce qu’on était de nouveau, que déjà je me foutais au centre de sa vie à la moindre occasion. Elle avait dû avoir des nouvelles du déserteur, de Steve. Une cancellation, une excuse, une raison en béton… peu importe ce qu’il avait prétexté, la réalité était là : il ne viendrait pas. La tête blonde et ébouriffée de Deklan trouva mon cou et je poursuivis le régime du silence et des caresses, réfléchissant à vive allure à une façon rapide et efficace de faire diversion et d’embarquer le band & Ash + Leo dans un van et de quitter la plage tout de suite. Pas question de regarder en arrière, l’évasion devrait être sans faille, presque trop vite pour que quiconque ne comprenne ce qu’on venait de faire. Mais Monaghan se releva d’un bond, comme si mon cerveau en ébullition lui avait transféré par force cervicale son énergie et qu’en belle pile électrique il avait trouvé l’idée du siècle. Il parla de Leo, empressé, convaincu, et plus tôt que je ne le réalisai je me levais avec le même enthousiasme. « Mais oui, mais oui! » je l’encourageai de suite, sachant que tous les deux avaient fait de la musique ensemble du plus longtemps que je me souvenais. Un jam entre eux, c’était du bonbon parce qu’ils allaient toujours chercher dans leurs souvenirs, dans leurs vieilles compos clichées, dans des chansons qu’ils jouaient depuis toujours ou qu’ils inventaient entre deux bières. Dek était un petit génie d’avoir vu en Leo son sauveur, et je m’empressai de sortir de la loge pour aller chercher le surfeur après que le gallois m’ait exposé le plan. Tellement, que je me stoppai dans mon élan et fit demi-tour, le rattrapant vite fait et plaquant mes lèvres sur les siennes avec fougue. « T’es le meilleur! » que je statuai, les yeux brillants, la lycéenne en moi retrouvant une nouvelle fois le musicien pour qui elle avait craqué jadis.

Je l’entendis ramasser sa guitare en arrière plan lorsque je filai hors du couloir, ma mission bien claire. La foule avait commencé à se multiplier et je sursautai presque lorsque je remis les pieds sur la plage, voyant le nombre impressionnant de gens qui s’amassaient devant la scène voilée. Retirant mes sandales, essayez de courir dans le sable avec ces godasses hen!, je sprintai entre les gens et rattrapai Whitely qui s’amusait à faire rigoler Ash en parlant avec une voix ultra aïgue. « Et après, je lui ai dit OH-EM-GEE Jean-Pierre, tu ne vas pas lui faire porter ça au défilé! » Ashleigh ne s’en pouvait visiblement plus, riant aux éclats, et je réalisai que trop bien que Leo ne faisait pas que parler avec un pitch émasculé, nah, il m’imitait. « Hey la blogueuse! » que je l’interpelai, lui fichant une claque derrière le crâne. La blonde poursuivit ses éclats avant de passer son bras autour de mes épaules pour me montrer que malgré ma voix de crécelle elle m’aimait bien, et Leo roula des yeux devant mon air offusqué. « Oh on se calme Hamilton, tu vas pas m’abîmer avant mon photoshoot avec Lagerfeld. » Le pire, c’est qu’il avait raison. Leo me connaissait mieux que quiconque, et quand il se prenait pour moi, il me jouait tellement à la perfection que je ne pouvais pas lui en vouloir d’être si attentif à mes moindres gestes et paroles. « Y’a un gallois qui a besoin de toi dans les coulisses. T'as du temps avant de bloguer sur ton outfit of the day? » Il se calma d’un trait, curieux. Ash aussi se pencha vers moi, après avoir jeté un coup d’œil alarmé vers la scène. « Le bassiste a fait faux bond et tout le band pense qu’ils sont fichus. Deklan a proposé que tu remplaces à la basse pour le tremplin. T’auras qu’à te mettre en retrait et jouer les accompagnements si t’es pas sûr… ils ont juste besoin que tu… » « Tu rigoles?! Les accompagnements? Je vais rocker la ligne de basse tu veux dire! » qu’il s’empressa d’ajouter, lui aussi visiblement emballé par l’idée de grimper sur scène. « J’ai vu un des bands qui vont compétitionner tout à l’heure au bar, de vrais cons. Ça va me faire plaisir de leur éclater la gueule en si majeur. » Le surfeur se réjouit, embrassant Ash sur le front et lui promettant de lui dédier une chanson bien sexy avant de me précéder vers la scène. « Je reviens dès que le show commence, ok? » que je confirmai à ma blonde amie, plutôt déçue de la laisser seule contre tous le temps que j’allais… faire des photos backstage. Rien d’autre. Comme je détestais lui mentir, là tout de suite.

Leo m’agrippa le poignet et me tira avec lui, rejoignant Deklan dans la seconde presque. Les deux se saluèrent un brin, Monaghan exposa le truc, Whitely envoya la main à Lenny qui serrait bien fort son sac de papier et le band se tassa en retrait pour repasser sur la setlist. Un baiser du gallois plus tard, et Leo y glissa un « Ça va, Roméo?! » qui me fit bien rire. Il savait pour nous deux depuis le début, mais ignorait tout autant que moi où tout ça s’en allait. Je répondis dans la foulée aux remerciements de Dek, « Et tout ça, sans avoir besoin d’une hache! », avant de les voir s’empresser de passer sur les partitions avec Leo. Voilà, je n’étais plus utile. Caméra en main, je me mis volontairement à l'écart et poursuivis un peu la séance photo improvisée, avant de les voir se bouger vu l’heure. « On file en bord de scène, ils vont lancer le tremplin et on passe en troisième. » que me résuma Leo, pendant que tous rapatriait les instruments. « Tu viens avec nous Isla? » proposa Lenny qui s'immobilisa devant moi. « Deklan va avoir besoin de sa plus fidèle groupie! » Roulant des yeux, je les laissai tous passer puis rattrapai le gallois qui fermait la marche. Ayant probablement lui aussi entendu la remarque du batteur, je me mis à sa hauteur et lui demandai, amusée « Alors, c’est comme ça que tu m’appelles quand je ne suis pas là? ». Je glissai mes doigts entre les siens, tout sourire, et rejoignit enfin la scène où déjà l’animateur grimpait sous les applaudissements. Le sentant se raidir sous une probable nouvelle vague de stress, je me hissai à son oreille, maline, et soufflai « En passant, j’ai reçu un colis de Victoria’s Secret ce matin. Si tu gagnes, je te montrerai ce qu’il contient dès qu’on met les pieds chez moi. »

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Une hache. Allusion flagrante à cette nuit où nous avions affronté une catastrophe naturelle. Où je m'étais surpris à ne pas être un incapable, où j'avais secouru des gens. Je frissonnais encore à ces souvenirs, faisais des cauchemars de temps à autre. Si cela s'était bien terminé pour nous, si cela nous avait même permis de nous retrouver, je ne pouvais effacer les morts de ma tête. Y arriverais-je un jour ? Je l'espérais. En attendant, je m'étais déchargé en chansons, ce qui n'avait pas été du goût de tout le monde. Callie, entre autre. Contrairement à moi qui m'étais sorti avec juste un bras amoché, la jeune femme avait dû séjourner à l'hôpital, avait craint pour la vie de sa gamine... Alors j'avais calmé mes ardeurs, mes paroles sombres. Aidé de Leo, qui savait mieux que quiconque satisfaire tout le monde et arriver à un compromis lyrique, les chansons s'étaient révélées moins sinistres, plus subliminales avec ce que je voulais partager. « Encore heureux. J'suis sûr que j'ai perdu le coup de main. » Et cela aurait été le meilleur moyen de me bousiller les mimines et d'être dans l'incapacité de jouer... Si j'avais pu remplacer Steve, j'osais croire que trouver quelqu'un pour prendre ma place serait plus ardu. Je n'avais pas encore les moyens d'assurer mes paluches, mais je n'y manquerai pas lorsque la fortune me sourira. « Il faut que... » Je désignai les autres du menton puis déposai un rapide baiser sur ses lèvres avant de filer les rejoindre. La mise au point fut rapide, Leo connaissait les partitions aussi bien que nous et son point de vue extérieur était un grand plus. Surtout qu'il avait pu noter où on avait tendance à merder, il nous le rappelait d'ailleurs, s'attirant un froncement de sourcils de Don – ouais, il n'aimait pas trop qu'on lui face remarquer ses erreurs... mais du moment qu'il se contentait de tirer la tronche, hein. Je lançai un bref regard par dessus mon épaule à Isla qui nous flashait de temps à autre. Je fis un grand sourire pour la photo suivante avant de reporter mon attention sur le band, me valant un regard moqueur de Lenny. Screw you, man. Il commençait à prendre un peu trop de liberté avec son frontman et, surtout, d'où il se permettait de se foutre de moi alors que la seule nana qu'on lui sait avoir eu était une fidèle – hystérique sous ses airs de fille douce, collante au possible et avec une voix nasillarde, bref, une horreur – de la congrégation de sa chère maman, hé.

Alors qu'on s'encourageait à coup de tapes dans le dos – bon, sauf pour Callie, on n'est pas des brutes, hé – l'autre chieur revînt pour nous annoncer l'ordre de passage. Well, il savait toujours quand venir pour taper sur les nerfs, peut-être qu'il guettait l'instant le moins propice, dans l'ombre. J'avais bêtement espéré qu'on passe dans les derniers, pour avoir le temps de jauger les autres, ou de filer en quatrième vitesse. Troisième, merde, notre tour arriverait bien trop vite. Voilà, l'angoisse revenait, s'intensifiait, mon estomac entamait une zumba endiablée... « Ça va ? T'es... vert. » Je fixai Lenny, hésitant entre lui foutre un coup de poing dans le bide, tout de suite, ou lui gerber dessus. « Bah ça va alors. C'est la couleur de l'espoir. » Il éclata de rire. Moi pas. Et il en rajouta une couche devant Isla. Vraiment, il allait falloir qu'on ait une mise au point tous les deux, je lui avais trop lâcher la bride, il ne se sentait plus. « Va astiquer tes baguettes au lieu de m'emmerder. » Et j'ajoutai à cela une tape à l'arrière du crâne. Ouais, bon, c'était un peu trop sec, mais il devait s'y être habitué depuis le temps, il avait dû finir par comprendre quand j'étais d'humeur ou pas. Il s’exécuta, non sans un dernier sourire moqueur, me laissant seul avec Isla. « Non, je suis plus vieux jeu que ça. T'es ma old lady. » Que je répondis avant de lui adresser un clin d’œil. D'une certaine façon, ce que je venais de lâcher n'était pas sans importance, hé. Old lady, régulière... Autrement dit petite amie. Mots que je n'arriverai jamais à prononcer par contre, on n'était plus au lycée, merde. Mais, ouais, c'était bien la première fois, devant elle, que j'admettais la qualifier de telle. Alors, pour ne pas en rajouter dans la gravité de la chose, je fis comme si de rien n'était. « Mais faut reconnaître que tu as bien dû être la première vraiment investie... Ash venait surtout pour la bière. Donc, ouais, ça pourrait être ton surnom secret. » Oui, voilà, noyer le poisson, enchaîner sur la perche qu'avait tendu Lenny. Il ne manquerait plus qu'on aborde ce sujet alors que j'étais à quelques minutes de monter sur l’échafaud. Non merci.

Un seul morceau pour tout donner, pour montrer ce qu'on avait dans le ventre. Tout allait se jouer en quelques minutes à peine et à la moindre connerie on passerait à la trappe. Non, vraiment, je ne voyais pas pourquoi j'étais stressé. Easy. J'inspirai longuement alors que le tout débutait et que le public hurlait déjà. Et s'ils nous trouvaient à chier ? Est-ce que quelqu'un avait fourni les tomates gâtées, comme on s'était parfois amusé à le faire lorsqu'on était cons ? Enfin, plus cons s'entend. Il valait sans doute mieux que je reste dans l'ignorance la plus totale. J'écarquillai les yeux face à l'encouragement particulier d'Isla et me figeai. « Je suis censé me concentrer comment maintenant ?! » Demandai-je d'une voix étranglée. DAMN ! Ah là, oui, pas de soucis, mon stress venait de disparaître dans la seconde... Laissant place à une situation tout aussi inconfortable. J'étais désormais à l'étroit dans mon pantalon, ce qui n'était pas du tout gênant face à des centaines de spectateurs. Non. « Merci, hein. » Elle venait de jouer à un jeu dangereux, en l'espace d'une seconde j'avais déjà repérer rien que trois endroits où l'on pourrait être tranquilles une fois que nous serions passés et débarrassés de cette épreuve. Joue pas au con, mec. Le tremplin ! Que je n'oublie pas l'objectif de la soirée non plus, hé ! Au moins, maintenant, je savais que j'avais un prix intéressant à la clef, en plus du contrat, mais je saurai également la convaincre de me consoler si j'échouais. Je pouvais être doué à ça, et j'avais appris des ruses de la frangine à force de me faire manipuler comme un bleu. Même que ça marchait, parfois. Ou sinon, l'arme ultime, je ferai tomber le t-shirt, sa faiblesse. Autant que j'en profite avant que la quantité de bière que je m'enfilais ne se voient sur mon ventre. LE TREMPLIN, DUDE ! Bordel ! Il fallait que je me reprenne ! « Ah bah t'as repris des couleurs ! Isla, tu es vraiment douée avec lui ! » Je me pinçai l'arrête du nez à défaut de m'occuper du sien. Oui, non, pour une fois il tombait bien. Il continua à papoter avec Isla tandis que je fixai la scène et le band qui s'y trouvait, d'un regard analytique, critique.

Ils étaient bons. Leur technique était là, le rythme irréprochable... Mais pas meilleurs que nous. Non, à bien y réfléchir, maintenant que j'avais un groupe sous les yeux, nous pouvions y arriver, nous pouvions l'emporter. J'avais retenu les recommandations de Jaime et mettrai en avant notre atout, la voix de Callie. Cela nous évitera de tomber dans le stéréotype du groupe de métaleux machos qui passent son temps à hurler. Non, on avait la mélodie innée de sa voix, elle les hypnotiserait, leur faisant oublier jusqu'à l'existence de ceux qui nous auraient précédés. On marquera clairement des points en associant nos voix plutôt que si je laissais Callie au second plan, telle une plante verte décorative. Le timbre cassé de sa voix empêcherait aussi qu'on tombe dans l'excès de féminité. Et Leo avait insisté sur une chanson, en particulier, prétextant que c'était une promesse qu'il avait faite. Rien compris, mais peu importait. J'étais regonflé lorsque ce fut notre tour. Je me crispai tout de même en entendant le type hurler « The Hooked Puss And The Dwarf ». C'était surréaliste d'entendre ce nom sortir de la bouche d'un autre avec autant d'enthousiasme, même simulé. Je pris place derrière mon micro, branchai ma guitare et fis aussi discrètement l'exercice de respiration que m'avait montré Callie. Bon, d'accord, c'était pour l'accouchement, les contractions, mais ça marchait, so... Les projo' dans les yeux, la sueur coulant le long de mon échine, je sentis ma gorge se serrer. Not now ! Je me lançai, malgré tout, en bon frontman que j'étais, même si j'étais pétrifié intérieurement. « COMMENT CA VA LOS ANGELES ? » Des hurlements me répondirent. « J'espère que vous êtes prêts, ça va bouger ! » Leo se dépêcha de venir coller sa bouche près du micro. « ASHLEIGH ! C'est pour toi belle blonde !» What the... Mais, avant que je ne puisse m'énerver et alors que les premier battements se faisaient entendre, Michel se hissa sur la scène et déboula avec son énergie communicative. Sacré Tyrion ! Il était venu, le con ! Toujours là, toujours prêt au combat ! Définitivement reboosté, un sourire sincère aux lèvres, je donnai tout ce que j'avais, les autres aussi, et ce furent les 3 minutes les plus exaltantes de ma vie.

Euphorique, vidé, je saluai le public sous ses acclamations et quittai la scène en riant avec le band. On se congratulait les uns les autres, se complimentait sur notre jeu, s'émerveillait de la note surprenante et émouvante que Callie nous avait sorti de nulle part. Oui, on avait tout déchiré, et ce n'était pas les petits jeunes gringalets qu'on croisait qui nous ferait peur. On était puissants ! On venait déjà de gagner d'une certaine façon, première grande représentation de HPATD, c'était notre victoire. Je glissai Betty dans mon dos et filai avec eux vers notre cagibis de fortune, ne voyant pas Isla au passage. Elle devait être avec Ash. Il ne fallait pas que j'oublie, après tout, qu'elles étaient les BFF et que je n'étais que le copain secret de la brune. Je m'écroulai dans le canapé, acceptai avec joie la bière qu'on m'offrait et on se lança dans le récit de notre aventure, tel que les autres l'entendraient quand on le leur raconterait, avec exagération, exubération et grands éclats de rire. Quelques minutes plus tard, les BFFs s'invitèrent à notre petite fête. Et, tandis qu'Ashleigh s'égosillait d'un « YOU DID IT » en claquant sa main dans celle de Leo, j'eus ma plus belle récompense par le sourire éblouissant qu'Isla me lança. « Alors ? On était comment vu d'en bas ? » Dorian leur fila des rafraîchissement alors que je posai ma question. « GUYS ! LA CONSECRATION ! » Lenny nous agitait son smartphone sous le nez, rayonnant. « ON EST DEVENU UN HASTAG ! #HPATD ! » On leva tous nos bouteilles, on trinqua, même si pour le coup, je n'avais rien compris à son histoire. Un quoi ?

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Isla L. Hamilton
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You could have it all - DEKLAN & ISLA EmptyMar 28 Oct - 2:15

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« Non, je suis plus vieux jeu que ça. T'es ma old lady. »

J’ignore s’il le remarqua, mais j’arrêtai de respirer direct. S’il avait pas fait attention et que j’avais été cardiaque, il aurait pu facilement me tuer d’une simple phrase avant de m’enterrer en bonne et dûe forme. Sa old lady. J’avais même jamais pensé qu’il puisse me qualifier de la sorte, encore moins à voix haute. Ça allait, Ash était pas là, et tous ceux autour de nous avaient bien remarqué à un moment ou à un autre le lien qui nous unissait de plus en plus mais, mais… C’était une toute autre catégorie que « Isla? Bah, je la trouve marrante, et sexy aussi. On couche ensemble et on rigole bien, voilà. ». Mais en même temps, il l’avait dit si vite, si désabusé, que j’aurais pu aussi arrêter de flipper, calmer la mobylette sur laquelle mon cerveau venait de faire 20 tours, et rien que prendre la remarque avec un sourire. Il m’avait pas demandé en mariage, contrairement à un autre, et limite il avait dit ça en lien avec mon anniversaire trentenaire qui approchait à grands pas. On respire. Je faisais pas partie de ces filles qui ont absolument besoin d’une catégorie – et d’un engagement officiel sous forme de statut Facebook – pour s’épanouir aux côtés d’un homme qu’elles aimaient. Voilà, je l’aimais. C’était suffisant comme plan de match, non? « Ce sont les rides qui te font dire ça? » que je blaguai, avant de rouler des yeux à sa précision. Bien. Je redevenais la plus vieille groupie. Et j’arrêtais de croire qu’il m’avait affublé d’un rôle que je ne pourrais pas porter de toute façon, vu la situation assez délicate de notre histoire, quoiqu’elle aurait pu être. Leo se pressa autour de moi, Lenny fit pareil, et quand les gars finirent par se poster en coulisses et garder les yeux scotchés sur l’animateur qui accrochait au nom de leur band parce que visiblement, ça changeait des simples Children of Hell ou Dingoes Ate my Baby contre qui ils allaient compétitionner, je me hissai sur la pointe des pieds pour essuyer ma mini-crise existentielle des dernières secondes & lui souffler mon plan à l’oreille. En même temps, il devait bien se douter qu’une telle proposition se présenterait aussi s’il advenait à perdre, parce que bon, faudrait lui remettre un sourire sur le visage either way, mais hey, soyons fous et surtout, positifs.

Sa réaction me fit direct pouffer de rire, ce qui m’attira un regard noir de Callie qui apparemment ne voulait pas manquer un seul mot du premier band qui remerciait déjà leurs potes de les avoir convaincus à s’inscrire. Ok, ok, je saisissais qu’elle m’aimait pas, on peut passer à un autre appel? Je reportai mon attention sur Deklan une fois la tatoueuse hors de mon champ de vision, et je me contentai d’hausser les épaules en faisant bien attention de me coller une mine totalement innocente sur le visage. Il pouvait pas en vouloir bien longtemps à mes grands yeux de biche, de toute façon, nah? Leo roula les siens en voyant mon stratagème, tira Dek vers lui, et plus vite que je ne m’en rendis compte je le quittais non pas sans avoir ajouté un « Vous êtes les meilleurs! » bien entendu qui fit rigoler Lenny. Rock it guys, que je pensai, en croisant un autre des groupes venus pour compétionner dans les coulisses que je quittais maintenant.

Nouvelle mission à accomplir après avoir pris quelques photos d’ambiance de l’arrière-scène? Retrouver Ashleigh. Deklan avait bien raison, on était là depuis ses débuts musicaux et même si la bière gratuite pour les gamines qui n’avaient pas l’âge qu’on était pouvait avoir été un bon argument, on allait l’encourager surtout parce qu’on l’adorait et qu’on croyait en son talent. Ok, Ash dirait surement qu’elle venait principalement pour matter Leo rien que pour faire chier son frère, mais les faits étaient qu’on avait presque jamais manqué une répétition ou un spectacle. Même les plus crados, dans des vieux bars miteux de la ville que personne sauf des habitués puant le whisky pouvaient connaître. So… « Hamilton! » que la blonde m’appela, et j’aurais pu reconnaître son accent gallois entre mille, même si ça s’avérait assez difficile de trouver plus que deux dans son style à L.A. M’enfin. « Je reste pas à cette place merdique. On est des groupies ou on l’est pas? » elle avait un grand sourire qui ornait ses lèvres, et je pariai limite que c’était la bière qui faisait déjà son boulot. « Ben alors tu me suis. Une photographe de scène, ça se poste près de la scène! » J’attrapai la main de mon amie de toujours et la traînai à mes côtés, nous faufilant sans gêne aucune à travers la foule bientôt de plus en plus serrée pour finalement atterrir directement en première rangée, à gauche. C’était pas une vue directe sur nos potes, mais on aurait un accès illimité au solo de Didier en étant de ce côté si, et ça, c’était l’un de nos moments favoris. On donnait alors tout ce qu’on avait pour l’imiter en jouant du air guitar à merveille. Bien sûr, j’avais aussi un faible pour les premières notes que Deklan lançait toujours avec ses yeux bien fermés, comme s’il prenait le pouls de la salle, mais je gardais cette partie bien à moi.

« COMMENT ÇA VA LOS ANGELES ? »

Ash et moi on se prit les mains, direct. On garderait ça mort parce que c’était con et parce qu’on approchait un âge où jouer les groupies à un show de rock passerait pour ridicule, mais damn, on avait des frissons. Et on ne se lâcha pas de toute la chanson, criant les paroles, défonçant probablement les tympans des pauvres spectateurs nous entourant, leur assurant pour sûr le port d'un sonotone d'ici quelques années pour sûr, surtout dès le départ où Leo tint sa promesse et dédia la chanson à la Monaghan. Et puis bon, Callie avait beau être une vraie conne avec moi, oups, sa voix avait un truc de magique qui venait directement nous chercher, et je sus dès les premières secondes qu’elle allait être la valeur sûre qui leur assurerait une place bien au sommet. Il le fallait, hen.

Trois minutes donc. Trois minutes où la batterie de Lenny résonna sans faille. Trois minute où Dimitri joua de ses airs mystérieux et dangereux pour tous nous surprendre lorsqu’il s’avança et fit grincer à la perfection sa guitare. Trois minutes où Leo se donna en spectacle, sautillant d’un côté à l’autre de la scène comme s’il n’y avait rien de plus normal que d’y jouer de la basse avec ses meilleurs potes. Et trois minutes où, même si sa sœur était à quelques centimètres de moi, je fixai Deklan sans me laisser distraire par rien d’autre. Juste lui, sa guitare, son sourire, sa tête battant le rythme, son assurance, sa stature surtout. La scène lui appartenait, les notes lui appartenaient, et il gardait le cap comme personne, comme s’il avait toujours fait ça. Comme s’il était né avec Betty entre les mains. Trois minutes donc, et plus de dix minutes passèrent ensuite où la foule scanda leur nom, applaudissant encore et encore, criant pour un rappel. Mince, ils l’avaient fait. Et bien. Très bien. « Viens! » L’animateur n’avait même pas eu le temps de lancer l’introduction du prochain band qu’Ash et moi sprintions vers les loges pour aller rejoindre le groupe. Notre groupe. « YOU DID IT! » qu’elle s’exclama, déboulant direct vers Leo et le gratifiant d’un highfive mérité qui le fit éclater de rire. Bien. Le surfeur l’attira près de lui en bonne couverture qu’il était pour lui raconter dans l’ensemble comment il avait dû user de stratagèmes divers pour que le band décide de jouer cette chanson en particulier, et j’en profitai pour repérer Deklan un peu plus loin, installé sur le canapé. J’attrapai le verre de Daniel d’une main distraite avant de sourire à Deklan de toutes mes dents. « Alors ? On était comment vu d'en bas ? » « Grands, vraiment très grands. Dis-moi, tu m’as piqué mes Louboutins ou quoi? » que j’éclatai de rire, filant un coup d’œil à ses chaussures pour faussement m’assurer qu’il ne portait pas de talons hauts. Je bu une gorgée de mon verre en riant, avant de le gratifier d’un léger coup d’épaule sur le bras. Subtilité, subtilité. « Vous étiez géniaux, mais je pense que la foule s’est chargé de vous le faire savoir, hen. » Leo et Ashleigh nous rejoignirent sur l’entrefaite, la blonde applaudissant son frère comme elle seule savait le faire « T’habitues pas à ce que je me défonce les cordes vocales à chaque fois que t’auras une ovation non plus hen! » avant que Lenny ne vienne nous retrouver, avec la bonne nouvelle du jour. Un hashtag. Ils étaient trending!

Le cheers collectif fut des plus dynamiques, même si le gallois doutait de la signification de la chose. « Ça veut dire que tout le monde parle de vous sur internet, papi! » je rigolai, lui filant mon portable ouvert sur Twitter pour qu’il réalise l’étendue de la chose. Pas que j’en doutais, mais ils avaient de bonnes, d’excellentes chances de voir #HPATD continuer de monter en popularité et ce même s’ils ne repartaient pas avec des trophées et des médailles d’ici quelques heures. Ils avaient déchiré, et plus encore que ce à quoi je m’attendais. Ouaip, ces soirées où il s’isolait dans sa chambre, ces week-ends où j’entendais pas parler de lui et ces journées entières où lui et Leo écrivaient encore et encore avaient porté plus que fruit. Et les yeux ailleurs d’Ash me donnèrent direct l’occasion de caresser du bout des doigts la main de Deklan lorsqu’il me redonna tout sourire mon téléphone. Ce moment, ce tout petit instant où je me fichais qu’on se fasse prendre rien que parce que j’étais trop heureuse pour lui fût coupé direct par Leo qui proposa qu’on aille au moins voir les autres bands qui restaient, quitte à leur tirer nos bouteilles vides s’ils risquaient de devenir de féroces compétiteurs. Toute la bande acquiesça et on finit par ressortir de nouveau sur la plage et se poster en bordure de la foule, appuyés sur la rambarde, à assister à ce qui restait du tremplin. Maintenant, c’était le destin qui allait décider de la suite. Et j’avais comme l’impression qu’il serait des plus cléments pour une fois.

« Ça te dirait d’aller marcher un peu? » que je chuchotai à l’oreille de Deklan. Leo avait invité Ashleigh à danser sur la mélodie que le cinquième groupe en liste venait de démarrer, et le gars du son qui était venu nous déranger plus tôt dans la loge s’occupait de distraire Lenny. Dudley lui, était introuvable – probablement en train de faire un truc louche, genre s'improviser taxidermiste – et si on faisait vite, on avait même des chances de s’éclipser sans que personne ne s’en rende compte. « J’ai besoin de photos du frontman tout seul pour compléter mon contrat, de toute façon. » Un clin d’œil plus tard, et on s’engouffrait le plus silencieusement du monde loin des autres, vers l’océan, vers quelques minutes de solitude bien méritée.


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Papy, papy... D'accord, je devais être le plus âgé de notre groupe d'amis et, oui, la technologie, les réseaux sociaux et moi, ça faisait bien plus que deux. Mais de là à m'affubler de ce surnom, fallait pas pousser. Je regardai son téléphone un brin renfrogné, tentant de comprendre quelque chose à ce que j'avais sous les yeux – des dièses partout, dont je ne voyais pas l'intérêt – , mais ma bière m'intéressait clairement plus. Je trépignai intérieurement, j'étais fébrile et si l'attente des résultats restait moins stressante que le passage sur scène, hé, j'avais soif, voilà. Sourire retrouvé, je lui rendis son appareil. « Faudra que tu me donnes des cours un de ces quatre, histoire que le vieux n'soit pas trop trop dépassé. » Et que je ne me retrouve pas encore comme un con. Bon, je n'étais pas un intellectuel, un génie, mais passer pour un abruti tout droit sorti d'une grotte c'était pas ce qu'il y avait de plus sympa. Et puis ça ne serait pas la première chose qu'elle m'apprendrait. Depuis le temps, grâce à elle, j'avais presque capté ces histoires de gluten ou encore de lactose. Des mots un poil tiré par les cheveux pour des trucs alimentaires je crois – ouais, bon, j'ai pas encore vraiment saisi le truc, mais je fais mine de. Ah, je m'attendais à quelque chose de plus cool à la base, pourquoi pas d'un brin science-fiction (vegan... genre une autre race, comme les vulcains), mais non. Déception. Je m'enfonçai dans le fauteuil, osai même passer un bras autour des épaules d'Isla – YOLO, la blonde prendrait ça pour un geste d'amitié ou penserait que c'était sous le coup de l'émotion... si elle daignait arrêter de rire aux blagues de Leo, hé – et savourai le moment. Et j'aurais bien voulu le savourer plus longtemps mais c'est là que Leo proposa d'aller lorgner la concurrence et que tout le monde le suivit dans l'idée. Merde. Même pas le droit de souffler deux secondes. Je grognai mais dégageai mon bras et me levai. « Des fruits plus trop frais ça aurait été sympa aussi, pendant qu'on y était. » Admirer nos concurrents nous foutrent une branlée, non, ça ne me motivait pas.

J'observai, mine fermée, les pseudos rockeurs fils à papa s'agiter sur scène, la foule se déchaîner... Quand j'étais à leur place, je n'avais pas franchement fait attention au public, bien trop concentré sur mes cordes. Étaient-ils plus envoûtés par ces merdeux ? Ma bière n'était pas suffisamment vide pour que je m'autorise à la leur jeter... D. restait imperturbable, comme à son habitude. « Tu sais que t'es énervant comme mec ? » Pour seules réponses il m'adressa un sourire et une tape dans le dos avant de disparaître dans la foule. « Ouais, c'est ça, quitte le navire ! Sale rat. » C'était peut-être la meilleure solution, en même temps. Fuir. Ne pas voir la victoire nous échapper. Sombrer dans l'ignorance. Et la proposition d'Isla tomba à pic, à croire qu'elle lisait dans mes pensées. « De m'éloigner d'un possible groupe qui déchirerait tout ? Oh que oui ! » Et plutôt deux fois qu'une. « Ouais, 'fin, sur une plage, sans ma guitare... Tu es sûre que c'est dans le contrat ? » Sourire moqueur. Dans le genre excuse bidon – surtout que j'étais à l'origine de ce dit contrat hein – pour m'avoir pour elle toute seule, mais hé, je n'allai pas m'en plaindre. Ça commençait à relever du miracle de s'isoler. La préparation pour le tremplin avait pris pas mal de mon temps, déjà qu'avec son boulot ce n'était pas de tout repos. Sans parler de la blonde qui avait le chic pour s'incruster et que je n'avais pas mon mot à dire techniquement. Cette situation commençait à m'étouffer. Devoir se cacher, mentir... Encore heureux qu'elles n'habitaient pas l'une avec l'autre, là ça serait le pompon ! J'étais mauvais pour les mensonges et Ash savait le repérer depuis bien longtemps. Je commençais à douter de ses capacités, elle, l'ancienne flic, la détective, qui ne voyait pas ce qui se passait sous ses yeux. Elle le prendrait d'autant plus mal si elle venait à le découvrir. Les dix plaies d’Égypte, à côté... Oh et puis merde, je n'allais pas me prendre le chou avec ça, pas maintenant, pas quand ça roulait pour moi. J'attrapai la main d'Isla et l'entraînai plus loin.

J'avais toujours mon âme de gamin, surtout quand j'étais à la plage. Je ne sais pas, peut-être que c'était le fait de me retrouver face à un océan, cette sensation de me sentir petit. T'avais beau avoir les plus grosses emmerdes du monde à te tomber sur la gueule, il était toujours là, à évoluer au rythme des marées, parce que ta vie lui importait peu – du moment que tu ne vidais pas le fioul de ton cargo. C'était assez reposant, ça donnait à réfléchir, permettait de relativiser. Si je ne gagnais pas le tremplin ? Bah je retournerais à ma petite vie, comme si rien ne s'était produit. Et c'était pas si mal, au fond. Ce n'était pas le pied, mais pas l'enfer pour autant. Alors que si on l'emportait, ça pourrait tout changer. Je m'arrêtai, glissai les mains dans mes poches. « Si HPATD gagne... il va se passer quoi, tu penses ? » J'enfonçai la pointe de ma chaussure dans le sable. « C'est une chose d'en rêver gamin... » Mais l'idée de frôler son rêve du bout des doigts, ça avait quelque chose de terrifiant. Comme ces fantasmes qui déçoivent une fois réalisés. Et est-ce que j'étais prêt, déjà ? Je ne savais même pas à quoi m'attendre réellement. J'avais sûrement idéalisé la chose. Comme pour l'université, ou dans ma tête ça ne serait que fiesta... Un soir de révision et hop, diplôme en poche. Mais non, NON ! Là, est-ce qu'on deviendra les esclaves d'une maison de disque ? A en être réduit à pondre de la merde juste parce que notre contrat le demande ? Ou encore, je pourrais choper le melon, devenir un gros con, un vrai de vrai, ne plus reconnaître mes proches. Han ! Et le coup du père inconnu qui débarque pour avoir une partie du magot ! Voilà, je commençai à hyper-ventiler. Le bon côté ! Les bons côtés ! Le rêve ! Ouais, le rêve, que j'arrête d'être un putain de pessimiste. « Les cris des fans. Les festivals, mais sur scène ! Les vrais, les grands, ceux dont les places sont à plus de dix dollars. » Je retrouvai un semblant de sourire déjà, mains sorties des poches, montrant la grandeur de mes soudaines pensées. « Le tourbus qui sent les pieds, la transpiration de mâle et la fumée ! Callie qui nous insulte tellement ça la gonfle ! » Là je parti dans un grand éclat de rire. Ouais, Callie étant la seule nana du band, elle risquait de déchanter vite fait. Surtout qu'on n'était pas connus pour notre savoir vivre. « Passer de l'autre côté, être celui qu'on vient voir. Partir sur les routes, à l'étranger et tout ! Retourner un brin au pays si ça se trouve ! » J'étais à deux doigts de sautiller comme un gamin. Partir. Quitter Los Angeles un temps, m'échapper de la vie que je m'étais construite un peu malgré moi, de ces boulots fades, sans intérêt aucun. Je soupirai un bon coup et  ramassai un caillou que mon pied avait heurté avant de le jeter vers l'océan. « Ma vie pourrait changer du tout au tout ce soir. » Et c'était bon. Et flippant. Totalement terrifiant.

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deklan & isla


La plage me paraissait être le plan idéal. Un peu d’isolement après avoir passé une semaine loin l’un de l’autre, un peu de calme avant la folie de l’annonce, avant le résultat qui risquait de jouer sur le moral du gallois en bien ou en mal pour de nombreux jours ensuite. Il était beau, malgré le stress qui dessinait des plis marqués à son visage, et j’en profitai pour me presser un peu plus sur lui alors qu’on filait à travers la foule, voyant les regards de quelques filles se tourner dans notre directions, filles qui avaient dû le remarquer prendre toute la place sur scène plus tôt. En même temps, je pouvais absolument rien dire, groupie que j’avais été de lui dès les premières notes que je l’avais entendu jouer. J’y pouvais rien si les musiciens avaient toujours eu cet effet sur moi, encore plus lorsque la guitare se retrouvait entre les doigts de Deklan. Alors leurs coups d’œil envieux à la dérobée, leurs sourires charmeurs, leurs battements de cils, je les comprenais. Limite, je les partageais encore quand je sentais l’attention du Monaghan se diriger dans ma direction, quand on était de nouveau tous les deux ensembles, ou surtout lorsqu’on était entourés. De Leo, des autres musiciens du band… d’Ash. Je jetai un coup d’œil par-dessus mon épaule alors que la foule rétrécissait derrière nous. Comment j’avais fait pour me retrouver au même endroit aussi longtemps après m’avoir juré de ne plus y être, ça, ça me sidérait. C’était à croire que même si je n’avais pas voulu faire de choix entre eux à l’époque, j’avais finalement pris la fameuse décision en laissant le temps s’en mêler. J’avais tout laissé tomber côté résolutions dès que Deklan s’était retrouvé plus que quelques minutes seulement dans la même pièce que moi et ça, je pourrais jamais le nier. Autant Ashleigh était comme une sœur pour moi, autant Deklan me donnais l’impression d'être le bon, d’être celui que je ne pouvais pas juste jeter du revers de la main sans conséquences aucunes. Fallait que je trouve un moyen de me sortir de tout ça, de l’avouer, de régler mes merdes aussi merdiques soient-elles comme le disait Leo. Ash, là-bas, parmi eux. Qui ne se doute de rien. Comment j’avais pu penser que ce serait plus facile la seconde fois, hen?

Deklan me précédait et je pressai le pas, sprintant jusqu’à sa hauteur, secouant la tête pour chasser mes idées noires. J’en profitai même pour lui envoyer un peu de sable dessus du bout des pieds, gamine dans l’âme que je resterais toujours. « Faut te salir un peu, les rockstars, ça arborent des looks trashy! » que je rigolai, détaillant son style qui faisait déjà un 10 sur 10 côté inspiration. Cheveux emmêlés, ébouriffés le plus naturellement du monde. T-shirt délavé, jeans déchiré, baskets classiques… il était l’exemple même du lead singer qui s’en fichait éperdument, et qui faisait que ce qu’il savait faire de mieux : de la musique. M’enfin, fallait quand même continuer de jouer le jeu parce que je le sentais toujours un peu tendu lorsque je proposais de m’attaquer à sa garde-robe, et j’osai même un « Je sais ce qu’il manquerait pour clore le contrat photo! » accompagné d’une recherche fructueuse dans mon sac à main. « Eyeliner, rouge à lèvres rose bien néon et cheveux gaufrés à la Twisted Sisters? On peut pas changer une formule aussi gagnante que la leur!  » Son air de panique me fit éclater de rire alors que j’agitais le rouge à lèvres sous ses yeux, m’en appliquant savamment un trait avant de rouler des yeux. « Faudra garder ça pour la prochaine séance photo. L’éclairage est trop limité pour que l’effet soit réussi. Dommage… » Sa mine se calma un brin, surtout lorsque je rangeai mon attirail et laissai tomber mon sac à quelques centimètres de moi, au sol. Les mains levées en signe d’abandon, je le laissai prendre quelques minutes à lui pour réaliser tout ce qui se passait, tournant alors mon attention vers les vagues qui venaient se fracasser à nos pieds. Quand on avait un meilleur ami comme Leo, on connaissait toutes les plages de L.A. par cœur pour y avoir passé des après-midis entiers à venir y surfer, ou y admirer les surfeurs. Mais malgré tous les souvenirs que j’avais à Playa, à Venice, partout sur la côte, c’étaient ceux avec mon père qui me revenaient toujours en tête. Surtout depuis quelques temps, avec l’anniversaire de sa mort qui approchait. Mon père qui était fasciné par les vagues, qui aurait pu y rester des journées, des soirées, des semaines à les regarder, à les écouter, à les compter. Malgré toutes les conneries que cumulaient Leo une fois sur sa planche, c’était le sourire niais, attentif de mon père qui me revenait en tête quand j’y pensais, quand j’y revenais. « Si HPATD gagne... il va se passer quoi, tu penses ? C'est une chose d'en rêver gamin... » Je souris, levant la tête vers Deklan qui était à quelques pas plus loin, qui regardait au large lui aussi. Il allait se passer que de bonnes choses, c’était ça la réponse. Il allait réaliser son rêve, il allait vivre ce que ça faisait, de tout lâcher un matin pour faire ce pourquoi on est né, ce qu’on a toujours idéalisé sans jamais oser, ce qui nous a motivé à faire des efforts encore et toujours jusqu’à ce qu’on l’obtienne. « Il va se passer ce que tout musicien avec du talent comme toi mérite de vivre, yo. La gloire, la reconnaissance… le sentiment que vous allez faire plus que gratter des cordes dans un garage toute votre vie. » Il avait tellement travaillé fort, il avait tellement voulu s'y rendre que maintenant, j’y croyais dur comme fer. J’y croyais tellement, je le voulais tellement, pour lui. Il méritait de vivre le rêve à plein, d’enregistrer son premier album, de partir en tournée, de voir le monde, d’écrire des chansons des nuits durant avec Leo, d’avoir l’éclair de génie que ça prenait pour terminer une mélodie, de vivre sa première salle comble, sa première ovation, son premier solo copié encore et encore et étudié par des musiciens en devenir…

« Les cris des fans. Les festivals, mais sur scène ! Les vrais, les grands, ceux dont les places sont à plus de dix dollars. Le tourbus qui sent les pieds, la transpiration de mâle et la fumée ! Callie qui nous insulte tellement ça la gonfle ! Passer de l'autre côté, être celui qu'on vient voir. Partir sur les routes, à l'étranger et tout ! Retourner un brin au pays si ça se trouve ! » Ouais, ça, tout ça. « Et les palmarès qui explosent sous vos succès. Les entrevues à la radio, à la télé. Les covers de vos chansons partout sur le web, les tournées internationales, les vrais shooting photos, pas ceux organisés rien que pour qu’on puisse se bécoter comme des gamins en secret… » Et là BAM. Ça me frappa. Moi, lui, nous. Déjà, avec Ashleigh qui ignorait tout, on se compliquait la vie comme personne pour pouvoir se voir. Mais avec une carrière de rockstar entre les pattes aussi, ça ne présageait rien de bon. Pour Dekla hen, et pas Deklan. J’étais qui pour commencer à paniquer en pensant à ce que ça apporterait comme conséquences? Il avait pas encore gagné et déjà… déjà. « Ma vie pourrait changer du tout au tout ce soir. » La bonne nouvelle, c’était qu’au moins, on le savait. On le voyait venir, mais on le présageait pas tant que ça à nous entendre. Aucune mention de nous, d’un sens ou de l’autre. Rien. Pas de « Tu viendras avec moi lorsque la tournée durera plus d’un mois? » ou de « Yep, et je serai même planquée dans les loges pour t’attendre après ton dernier rappel. » Rien. Silence. Je fixais l’horizon, sentant qu’il faisait pareil. Depuis quand on avait pesé sur le bouton qui accélérait tout? Depuis quand on prévoyait ce qui adviendrait plus tard, dans un avenir encore incertain pour des milliers de raisons? « Ma vie pourrait changer du tout au tout ce soir. » Une toute petite phrase, qui tournait encore et encore dans ma tête. Qui semblait ne pas vouloir arrêter de prendre toute la place dans mes pensées. C’était son rêve, j’avais absolument aucun droit de m’y imposer. Je ne pouvais rien lui demander, je ne pouvais pas le forcer à m’y faire une place pour la simple et unique raison que je venais tout juste de reprendre celle que j’avais abandonné y’avait si longtemps. Trop longtemps. Trop longtemps pour compter sur les plans qu’on s’était imaginés, ados. « Elle changera pour le mieux, je suis certaine. » Que je trouvai à ajouter, la voix serrée. J’avais bousillé toutes chances que ce soit sérieux, entre nous deux. Qu’il me prenne pour celle qui l’aimait, pour celle qui voulait rester à ses côtés maintenant, alors que je l’avais lâché si pathétiquement déjà. Ouais, j’étais partie. Et si on jouait au jeu des choix, je pariais que personne, ni même moi-même, ne pouvait trouver de raisons valables pour lui demander de ne pas choisir de partir, de ne pas tout quitter pour vivre son rêve, maintenant que j’avais eu mon tour pour vivre le mien. C’était injuste de l’avoir abandonné et de demander aujourd’hui, rien que comme ça, qu’il efface tout, qu’il pardonne, qu’il m’accepte, m’inclut. J’avalai du mieux que je pu, me rendant à l’évidence que j’ignorais ce qu’il voulait, que j’ignorais à quel endroit ça nous plaçait, que je ne le saurais probablement pas ce soir, de toute façon. Que je ne me sentais pas prête à l'entendre, peut-être aussi.

Je fis un pas, puis un autre dans sa direction, m’étirant assez pour atteindre ses lèvres. Un baiser doux, sans artifices, sans mensonges, sans attentes. Une façon de me dire qu’un jour, on devrait en parler, qu’un jour, je devrais lui demander le plus humblement du monde où il me plaçait dans sa vie, où il voulait me placer, aussi. « HEY DUDES! » Le cri de Leo me fit sursauter et faire un bond en arrière. Mince, si ça avait été Ash… un burrito reçu en travers de la tête coupa direct ma réflexion et je tournai la tête vers le blond, hilare, qui sautillait, accompagné d’une mascotte qui lança à son tour un burrito dans la direction de Deklan. Wait… un poncho, un sombrero? « J’AI TROUVÉ EL PUGO! » Légende californienne, El Pugo était un peu la mascotte de L.A., qu’on retrouvait partout et nul part, et qui adorait presque autant le bouffe mexicaine que le Whitely. Deklan éclata de rire, ramassant le burrito pour en prendre une bonne mordée et je l’imitai, avant d’accepter la main que me tendait le pug mexicain. « Ils sont à deux minutes d’annoncer les gagnants, je me suis dit que votre séance de beach sex pouvait être raccourcie le temps qu’on sache si HPATD gagne ou pas, quoi. » Leo, l’idiot qui me servait de grand frère. L’idiot que je changerais pas pour rien au monde. Deklan lui renvoya un burrito direct dans sa face à claques avant qu’on file tous les quatre vers la foule, vers la bande. El Pugo nous suiva, visiblement amusé par l’entrain contagieux de mon pote surfeur, et je sentis la main de Deklan ensserer la mienne lorsqu’on finit par rejoindre Ashleigh et les autres. L’annonceur grimpait déjà sur scène quelques secondes plus tard, et mes doigts suffoquaient maintenant sous la pression de ceux du gallois. Des remerciements interminables s’en suivirent, le temps de casser l’ambiance un brin avec que Lenny ne crie, totalement sortit de nul part « TA GUEULE ON VEUT SAVOIR! » Éclats de rires généralisés, Leo lui fit un high five bien mérité et, et, et, et l’animateur toussota, avant d’approcher le micro de sa bouche et d’annoncer que « Devant tant d’entrain… Le band gagnant est donc… HOOKED PUSS AND THE DWARF! » Oh, oh… J’ignore ce qui se passa d’abord, entre la pression de Leo qui nous enserra tous contre lui, et qui embrassa Ash, Callie et moi au passage. Ou D. qui se rétracta alors que je me penchais pour le féliciter lui et Lenny, Lenny qui gigglait comme un gamin. Ou Deklan, qui fixait le vide, qui réalisait clairement pas, qui eut besoin d’une claque sur les fesses de la part de Leo pour faire le lien, pour réagir. « J’inviterais maintenant les membres du groupe à venir me rejoindre sur scène… » Leo était survolté et finit par tirer Deklan vers lui, Monaghan dû alors lâcher mes doigts dans le processus. « Vas-y, vas-y!!! » que je m’exclamai, tout sourire, lui faisant signe d’y aller pendant qu’Ash envoyait le regard de la mort qui tue aux pimbêches à côté de nous qui prenait pour le dernier groupe en liste. Le regard que Deklan me lança avant de me quitter me fit autant de bien que de mal. Parce qu’il était heureux, parce qu’ils avaient gagné, parce que, enfin, sa vie de rêve pouvait commencer. Sans moi. « T’as envie qu’on joue les groupies désagréables? » que je proposai à Ash, en pointant du menton les frustrées. Elle hocha de la tête et on accorda nos voix les plus aïgues, censées crever les tympans des pauvres filles à nos côtés. Bien joué pour la distraction, Hamilton.

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