Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

 :: Les Archives :: La salle des archives :: RPs
inside and out - ashler
Parker H. Bernstein
Parker H. Bernstein
Messages : 2273
Date d'inscription : 13/10/2014
Pseudo : morrow.
Célébrité : James Franco.
Crédit : shiya

Emploi : Photographe, directeur artistique chez YOLO le magazine de mode tout beau tout neuf et joyau intermittent du corps enseignant de LMU.
love out loud : human filth, sick.

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyJeu 13 Nov - 0:15


ashleigh & parker ✖ inside and out  


Ashleigh Monaghan, détective privée.

Seriously.

Inspecteur Derrick ou Agatha Heiland ? Je n'avais pas encore pu trancher sur ce qui lui irait le mieux entre le Borsalino et les lunettes à double foyer des héros des séries de ma pauvre, pauvre enfance de gamin privé du chien national parce que son commissaire de meilleur ami avait été à la même école que mon paternel et, je l'avais compris avec le recul, qu'il avait sûrement du avoir plus la quote que lui avec les Tyroliennes en mini-jupes. Ça me travaillait, je ne pouvais pas le nier, peut-être parce que j'avais davantage l'habitude, ces derniers temps, de regarder la blonde retirer ses fringues plutôt que de choisir un couvre-chef ou un duo de loupes à teinte variable, ou alors c'était simplement parce que ça m'avait pris de court quand elle m'avait lancé deux mots sur un changement de carrière que tous semblaient déjà connaître, sauf moi - je ne sais pas. Duo de loupes ; parlons-en, tiens. Si je ne pouvais pas me décider quant à l'accessoire vestimentaire qui la démarquerait autant qu'ils avaient poussés dans la lumière les deux vieux chnoks germanophones idoles de toute une génération aujourd'hui sénile, ou, en tout cas, incontinente, je pourrais peut-être lister ceux que je risquais de trouver vers elle, sur elle - ouais, préférons cette optique-là, ça fera le temps plus vite - et qui, au delà du style et de la mode, lui étaient d'une utilité quelconque dans son supposé nouveau job.

La clé qui se tourne dans la serrure de la porte mon appartement et j'attaque la chose méthodiquement, vraiment curieux, pour la peine - hey, si ce n'était pas le cas, je ne serais pas, un vendredi soir, en train de descendre les étages de ma résidence pour filer dans une prétendue planque plutôt qu'un bar, n'importe lequel, comme à mon habitude. Donc, je suis méthodique, et le temps que j'atteigne le hall d'entrée dégueulassement fleuri, j'ai dressé la liste de tout ce qui pouvait me faire penser à l'enquête privée. Loupe, calepin, Colt, montre à gousset, appareil photo, pipe. Cliché ? Je vous emmerde. Mais c'est pas faux. Je raye la loupe, quoique coincée à sa ceinture ou, tiens, dans son décolleté telle une bonne petite gonzesse bien gross qui se respecte, ça aurait pu avoir un bon côté ou deux. Calepin, ça on garde - je préférais encore ça aux dictaphones, sauce morgue dans les séries de flics, 'voyez, et avoir à l'entendre jacasser toute seule la moitié de la nuit. Colt ? Ca donnait un petit côté Black Dahlia,  les tripes à l'air et les guiboles écartelées en moins, et ce n'était pas si mal - va pour le Colt. Même si ça implique tacitement que je devrais me tenir un peu côté foutage de gueule, vu ce que j'ai appris de ses aptitudes au self control pas franchement brillantes d'un Dim bourré qui ressasse un passé décousu et, de temps à autre, intéressant. I'll try my best. Une montre à gousset ? Well, au moins, elle serait à l'heure, et je ne courrais pas le risque de poireauter comme un con là devant pendant trois plombes. Ça nous laissait donc l'appareil photo, et la pipe. Si le premier risque de tiquer à mon esprit quand j'en verrai un, si j'en vois un, là, tout de suite, j'ai buté sur pipe, et figurez-vous que, d'un coup, mes pensées s'affolent et partent dans tous les sens qui peuvent bien accompagner le terme.

Pas le temps de spécifier lequel est venu coller un sourire libidineux sur mes lèvres pile au moment où la gamine d'à côté me lançait un timide bonjour en passant la porte - celle d'en dessous n'avait déjà plus le droit de venir sonner chez moi depuis que j'avais accepté de lui filer l'un de ces pots de fleurs qui poussaient sur mon balcon et qu'elles trouvaient si jolies, et, merde, ils étaient bons, leurs cookies de chérubins de paroisse -, une explosion sur ma droite, au loin, m'interrompt. Une autre, plus proche, encore une ; j'écrase ma clope tout juste allumée sur la marche d'escalier et je me redresse, l'air moins enjoué, pour tourner la tête vers, évidemment, la caisse de la galloise qui débarque dans l'allée. Détective privée et pot d'échappement public, beaucoup, beaucoup trop public. Yeah, seriously. Je franchis les derniers mètres entre le perron et l'amas de ferraille qui me renvoie à l'image de ma propre bagnole, là, sous mes pieds et sous ses... merde, est-ce que je peux encore appeler ça des jantes, et j'ai un petit pincement au coeur quand je songe que je vais trahir son cuir délicat pour... pour ça. Me penchant vers la portière conducteur et la fenêtre ouverte, je glisse mon regard sur la bonne mais mauvaise ambassadrice de la profession et, tout ce que je trouve à dire, là, tout de suite, c'est ce qui me frappe de plein fouet. « Et t'oses me bassiner avec des consignes sur la discrétion ? » Hey, salut, ce Borsalino te va à ravir ! J'aurais pas du zapper Agatha si vite, peut-être. Ou pas, tiens. Ce n'est pas comme si elle pouvait ignorer que, non, ce n'était pas le bolide le plus silencieux de toute la côte, ni le moins  tape-à-l'oeil - mais pas dans le bon sens. Je longe le capot, vaincu, me rappelant du Colt et des cafouillages de Dimitri, et je décide de passer à autre chose sitôt que j'aurai pris la place du mort, jamais si bien nommée. Enfin...

Pour ça, faudrait déjà que j'aie réussi à décoincer la portière.



Revenir en haut Aller en bas
Invité

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyLun 17 Nov - 0:41


ashleigh & parker ✖ inside and out  


Je ne savais pas ce qui m'avait pris ce soir-là de l'inviter à se joindre à moi. Quoique, si, c'était assez simple. Ma fierté, probablement. Sa réaction, lorsque je lui avais fait part de ma nouvelle profession, m'avait piquée au vif. Je me battais déjà depuis des années pour être prise au sérieux par mes pairs... Même si cela s'était soldé par ma démission. Flic, on se foutait de ma gueule, on me sous-estimait. « Une blonde avec un flingue ! Protégez femme et enfants, m'sieur dame, mettez-les à l’abri ! » Et maintenant que j'étais détective privé ? Ce n'était pas encore ça. Je bouffais du Veronica Mars avec Deklan et autres références à la con. Alors, ouais, quand je lui avais balancé mon taff et qu'il ne m'avait pas prise au sérieux, sur un coup de tête, je lui avais proposé de passer le prendre, pour qu'il voit par lui-même. Et maintenant, je le regrettais. Merde ! Ne jamais mélanger boulot et plaisir, c'était pourtant simple, éloigner toute distraction possible. Et là je venais d'inviter la plus grande que je connaissais ! Quelle conne. Le programme de la soirée n'était pas folichon, c'était même d'un barbant au possible, un adultère présumé, nécessitant une preuve sur papier glacé pour que la bourge touche le jackpot après le divorce. Alors qu'à mes yeux, elle s'en tirerait déjà avec assez de fric pour payer sa prochaine chirurgie... Mais non, il lui fallait tout, le mettre sur la paille. Et c'était à moi de m'y coller. Je ne pouvais pas me permettre de faire ma difficile, je démarrais à peine, il me fallait me faire un nom, une place, quitte à accepter les contrats merdiques, quitte à fouiller les ruelles les plus puantes de la ville pour y trouver un bichon perdu à défaut du Faucon maltais. Et donc, prendre un type infidèle en flagrant délit, la braguette ouverte, aller jusqu'à me brûler les rétines. Pour ça, il me faudrait être concentrée, guetter la moindre ouverture pour la photo gagnante. Damn !

C'est un peu démotivée que je glissai mon sac de super détective sur la banquette arrière, que je pris place derrière le volant et que je démarrai. Pas de musique en fond sonore, ce privilège m'était retiré depuis déjà deux mois, ce qui me laissait l'incroyable bonheur d'entendre le bruit chaotique de la ''Ashmobile''. Des années de complicité, d'aventure, qui partait en miettes, à proprement parler. J'avais désormais abandonné l'idée de récupérer mes enjoliveurs, pour ce qu'ils amélioraient de toute manière. Voilà une raison de plus de faire ce boulot ! J'avais besoin de ce fric, pour tellement de raison, j'étais fauchée comme les blés, bordel ! Vivre seule avait ses avantages, mais les loyers à Los Angeles étaient effrayants et je galérai. Mon seul regret d'avoir lâcher mon poste de lieutenant sûrement, la sécurité de l'emploi, le salaire fixe, les primes... Ouais, mais non, je préférais encore crécher dans ma poubelle que de rempiler. Malgré toutes ces pensées parasites, j'étais déjà presque arrivée. Depuis le temps, je commençais à bien connaître le trajet, le chemin pour son appartement n'avait plus vraiment de secret pour moi, mon vieux tacot pouvait presque y aller en pilote automatique. Encore un virage, et voilà, j'y étais. Il m'accueillit évidemment avec son amabilité coutumière. « Ouais, bonsoir à toi aussi. » Que je lui répondis avec un grand sourire. Ce n'était même pas forcé, son côté grincheux m'amusait plus qu'autre chose et dans le pire des cas, s'il parvenait à me taper sur les nerfs, il y avait peu de chance que je m'enflamme, hé.

Mon sourire se transforma même en éclat de rire lorsque je le vis lutter avec la poignée. « Voilà, t'as gagné, t'as vexé ma poubelle. » Je me penchai et l'aidai à décoincer la portière en poussant dessus de mon côté. « Certains disent que les voitures c'est comme les femmes. » Je grinçai des dents à ma propre remarque, mais parler bagnole aux gars, utiliser ce genre de métaphore, parfois c'était efficace. Avec Jackson ça marchait à tous les coups, du moins. « Imagine que t'as à faire à une vieille peau qui refuse d'accepter son âge. Et que y'a un pactole à la clé si tu sais l'amadouer. Mais un gros gros pactole. » Après les voitures, l'argent. C'était souvent parlant. En tout cas, ça me parlait davantage que les caisses. « Mens-lui, flatte-là. Bref, soit plus sympa avec elle qu'avec moi. Et peut-être qu'on arrivera à destination avant qu'elle ne se désintègre. » Que je concluais d'un sourire niais au possible, battements de cils en bonus. Au moins il ne se fit pas prier pour mettre sa ceinture, la Ashmobile avait son effet. Je repassai la première et m'éloignai de l'appart de l'autrichien. Une dizaine de minutes plus tard je me garai sur le parking d'un motel. Ca se voulait avec un standing plus élevé que ceux qu'on pouvait trouver dans les autres quartiers de Los Angeles, mais cela restait un hôtel de passe comme un autre pour les bourreaux de travail en costume cravate. « Bon, le plan est plutôt simple. En fouillant le compte de son mari, elle a remarqué qu'il venait tous les vendredi soir ici. » Dans le genre pas futé, ce crétin ne trompait pas intelligemment. Ou alors il pensait sa femme plus conne qu'elle ne l'était en réalité. Ça m'avait moi-même surprise qu'elle me donne cette info jusqu'à ce qu'elle me dise clairement quel serait mon rôle. Ew. « Là, il ne devrait plus tarder avec sa greluche. Et je n'aurais qu'à immortaliser le moment. » Je grimaçai encore et toujours à cette idée. On était bien loin des enquêtes criminelles que j'avais connues. Je me retrouvais à fouiner dans l'intimité des gens et si mon estomac était blindé contre la puanteur des cadavres, il l'était moins face aux excentricités sexuelles de certaines personnes. « Voilà mon nouveau ''quotidien''. » Dis-je en écartant les bras d'un air las.



Revenir en haut Aller en bas
Parker H. Bernstein
Parker H. Bernstein
Messages : 2273
Date d'inscription : 13/10/2014
Pseudo : morrow.
Célébrité : James Franco.
Crédit : shiya

Emploi : Photographe, directeur artistique chez YOLO le magazine de mode tout beau tout neuf et joyau intermittent du corps enseignant de LMU.
love out loud : human filth, sick.

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyMer 19 Nov - 3:30


ashleigh & parker ✖ inside and out  

Je n'avais pas rebondi lorsqu'elle s'était lancée dans une comparaison plongeante en cinq points entre sa voiture et une vieille bourge. J'avais juste haussé un sourcil, planté un regard sur elle et je l'avais écouté, attentif, troublé. Interdit. Est-ce qu'elle essayait réellement de me faire visualiser l'avatar humain de son tas de ferraille ? Well, au moins, c'était prendre l'assurance que je resterais bien assis dans mon siège tout du long et qu'elle pourrait bosser, tranquille, sans risquer qu'une tentative de modifier le cours des choses et de leur donner un air un peu plus routinier - la routine de nos rencontres, s'entend - ne se produise. Bref, pour le salut de mes rétines, donc, je n'avais rebondi là-dessus, et ma résidence a disparu de son retroviseur, enfin, du truc que j'ai supposé, doué de bon sens que je suis, en être un. Dédain mis de côté et une forme de nostalgie qui s'éprenait de moi à chaque nid de poule qu'elle n'évitait pas - parce que c'était une fille ou parce qu'elle n'avait clairement plus le pouvoir de prétendre au bon soin de sons quatre-roues, je l'ignore - et aux plaquettes de frein lancinantes qui s'élevaient, çà et là, me renvoyant des années en arrière, loin de la Californie, à ma première caisse et nos belles années de vie à deux. Un souffle effacé au bout de lèvres, je me laisse me perdre dans ces souvenirs et mes spéculations sur sa destinée, une fois que j'avais déposé ses clés de contact au prêteur sur gage d'une ville dont je ne m'étais, ensuite, plus souvenu du nom.

Revendue ? Dépiautée ? Brisée puis cubée ? Les scénarios s'enchaînaient, si bien que les minutes se sont écoulées bien plus rapidement que je ne l'aurais imaginé et que, quand je reviens à l'instant présent, conscient que je me faisais du mal ou plutôt que j'en faisais à l'ado de 16 ans en moi, qui avait passé des heures et des heures à parcourir les garages du coin à la recherche du petit joyau que son père décrierait le plus mais qu'il ne pourrait pas lui refuser, sweet sixteen oblige, et bien, nous sommes déjà à bon port, si j'en juge au moteur qui se coupe et à la blonde à ma gauche qui s'enfonce un peu plus dans son siège. Mon regard qui repart à travers le pare-brise et la vitre en y dissipant la brume que j'y avais collée  ces derniers instants, j'observe rapidement les alentours, devine qu'il s'agit d'un motel et, donc, guette la première paire de bas résille à la ronde. Sans succès, du moins, pas tout de suite. Incapable de me décider quant à si c'est une bonne chose ou non - les passes dans ce genre d'endroit n'étaient que rarement de première fraîcheur et oui, j'ai mes sources, mais non, je ne les donnerai pas -, je décide de laisser ça en suspens lorsque la détective Monaghan reprend la parole et que je tourne la tête vers elle.

« Bon, le plan est plutôt simple. En fouillant le compte de son mari, elle a remarqué qu'il venait tous les vendredi soir ici. » Fight club clandestin ? Crazy cat guy ? Adultère ? Juste besoin d'un break entre une semaine de boulot éreintante et deux jours de goulag auprès d'une bonne femme encore plus crevante ? Un instant plus tard, greluche s'élève dans les airs et, évidemment, c'est l'amourette sur matelas défoncés et probablement habités qui se distingue du lot. « Voilà mon nouveau ''quotidien''. » Je hoche vaguement de la tête et mes pupilles repartent sur le parking sombre, les fondations du bâtiment et... bah, et rien. « C'est tout ? » D'accord, je ne m'attendais à rien de particulier, j'avouerai même qu'un vague souvenir d'un dénommé Ace Ventura m'avait effleuré en chemin lorsqu'elle avait ralenti pour laisser le clébard traîner son l'aveugle en toute tranquillité sur le passage pour piétons (how boring), mais tout de même - j'attendais quelque chose. Un truc un peu percutant, vivifiant ; après tout, elle avait le chic pour rendre le tout plus intéressant, aux dernières nouvelles. Mais, bon, son air las, ses bras qui retombent mollement et l'extérieur de la caisse toujours aussi tristement calme, je me dis que, peut-être, c'est soumis à la condition qu'elle se taise ou, du moins, qu'elle abandonne les mots clairement prononcés et audibles. Non, il n'y a pas de peut-être qui vaille. Pas de plan compliqué, pas de gadget technologique fourré entre ses miches, même pas de make-over sexy dans le rétro - non, rien, elle allait rester là à attendre le pauvre type, et, how nice, j'allais devoir l'imiter.

Moi aussi, à ce moment-là, j'aurais pu prétendre à la première gonzesse à la ronde que j'avais déposé mon portfolio de badge et mon calibre de 85mm sur le bureau du grand patron de mon agence pour ensuite la flanquer dans une voiture dont la portière ne se laisse ouvrir qu'aléatoirement et la conduire ensuite sur un parking mal éclairé, dans un coin où personne ne voit, n'entend ou ne sait quoi que ce soit si on venait à le leur demander. Sauf que j'ai comme le pressentiment que ça n'aurait pas été reçu de la même manière devant un jury, 'voyez.  Merde, le sexisme ambiant. Parlant de sexisme - je percute, avec un train de retard, certes, probablement poussé par la crainte que ça soit tout. « Pourquoi est-ce qu'elle fouille dans les comptes de son mari, au juste ? » Sourcil haussé, regard inquisiteur, je fixe la galloise et détache les syllabes. C'est vrai, quoi, et les notions de vie privée ? « Ça se fait pas. » Ouais, je me rends compte que je suis pris d'un élan de pitié, d'un coup, pour ce pauvre mec, et ça relance mes envies de revendiquer pour le bien - si, si. J'espère d'ailleurs que l'hypothétique gonzesse avec qui il devrait se pointer aura de quoi l'avoir réconforté, tous ces vendredis soirs. Bien rembourré et bien pigeonnant. I hear you, bro. « Et puis pourquoi elle ne vient pas directement, aussi ? » C'est l'envolée des interrogations - hey, si la blonde ne supportait pas que je ricane sur l'update de son CV, fallait en assumer les conséquences. Et puis, bon, c'est pas comme si on avait un large choix de distractions, là, tout de suite. Nouveau regard circulaire. À part l'aveugle qui revient avec la laisse mais sans son chien, qui se prend le lampadaire et qui me fait sourire doucement, instinctivement, là-bas, à l'autre bout du parking, il n'y a toujours pas l'ombre d'un mouvement à l'extérieur du tas de ferraille colmaté de tous les coins. « Parce que, entre nous, elle se ferait une idée plus claire de la chose sur place que sur une photo que t'auras prise d'ici alors qu'on voit pas à dix mètres. » Non, ma fibre photographe ne s'est pas mise à vibrer à la vue embrumée par l'émotion de l'éclairage irrégulier de l'écriteau du nom du motel et du lampadaire fatigué qui trône au milieu du parking. Mais bon, hey, c'est pas moi qui bosse, là, donc, bon. Elle sait sûrement ce qu'elle fait. J'essaie de ravaler un sourire rieur, échoue, fais glisser mon regard vers le sien puis plus bas, suivant les tracés que je connaissais un peu mieux que sa conscience professionnelle. « C'est parce que tu colles plus au modèle greluche qu'elle et qu'elle ne veut pas faire fuir tous les malheureux à la vue d'un peu de Wife Material dans le périmètre ? »



Revenir en haut Aller en bas
Invité

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyMer 26 Nov - 19:19


ashleigh & parker ✖ inside and out  


Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il s'enthousiasme pour le plan de la soirée, clairement pas, vu que ça me gavait moi-même. Poireauter dans une voiture n'était jamais exaltant, ni dans la police, ni en tant que détective privée. C'était la partie la plus barbante, emplie d'attente. Cependant, on n'aurait pas à glander des heures sur les sièges inconfortables, défoncés. Ni à se gaver de café – surtout que je ne m'adaptais toujours pas à ce breuvage, une simple tasse et je ne dormais pas de la nuit. Et encore moins à envisager l'utilisation d'une bouteille... Brrrr ! Non, là, j'avais une heure approximative, le type n'allait pas mettre trois heures à arriver s'il voulait ne pas rentrer trop tard auprès de sa femme, s'il voulait garder les apparences un minimum. Mais, oui, c'était tout. En quelque sorte. Rien de brillant, de palpitant, pas de quoi en faire un film. Ma vie, cette vie, restait des plus ordinaires malgré le stéréotype. Un boulot comme un autre, avec sa routine. Mais une routine pas si désagréable, et là au moins je ne risquais pas de me retrouver dans une fusillade. Moins de risque, moins de stress, hé. Et lorsque je me démerdais bien, j'avais davantage de temps libre, et quasiment toutes mes soirées quand je n'étais pas occupée à mettre un terme à des mariages tordus, comme ce soir... Seulement, ce soir, il y avait peu de chance que je m'emmerde. A peine j'avais exposé le programme, les questions fusaient et ça me fit sourire, gentiment, alors que je gardais les yeux rivés sur le motel. On aurait dit qu'il restait un brin de naïveté derrière ce cynisme apparent, à l'entendre, ou alors qu'il sous-estimait vachement la cupidité de certaines morues. « Peut-être qu'elle regardait déjà ce qu'elle pourrait tirer d'un divorce, je n'en sais rien. » Bon, si, je savais, pour l'avoir entendu de sa bouche couverte d'un rouge à lèvre hors de prix et qui avait certainement causé la mort ou du moins l'humiliation de bon nombres de singes, tout ça pour terminer sur les lèvres bourrées de collagène d'une desperate housewife. Sous ses cheveux décolorés, elle avait des neurones en état de marche et un plan bien préparé. Encore que, je la soupçonnais d'avoir été très bien conseillée par un professionnel, un avocat... Ou par l'une de ses amies habituée aux divorces, aussi, c'était possible. « Elle est sûre qu'il la trompe et franchement ça n'a pas l'air de lui avoir tiré des larmes. » Avait-elle seulement aimé son mari à un moment ? Son visage était tellement tiré qu'elle ne donnait pas l'impression d'éprouver la moindre émotion, mais peut-être que ça n'avait rien à voir avec la chirurgie. Peut-être qu'à la place du cœur elle n'avait qu'un compte chèque... « Elle veut juste le ruiner, mettre toutes les cartes de son côté et donc présenter au tribunal la preuve irréfutable qu'elle est une ''victime''. Pour rendre le contrat de mariage caduque. D'où la photo. Parce qu'elle est du genre à ne rien faire par elle-même. » Peut-être même qu'elle payait quelqu'un pour lui torcher le cul, ou pour prémâcher sa bouffe.

Je fronçai les sourcils quant à sa remarque sur cette fameuse photo. Je plissai même les yeux alors que je fixai le motel, les voitures garées et repensai au seul appareil photo que j'avais pu acquérir. Vu mon budget limité, je me retrouvais avec un d'occasion, et vu mes premières tentatives, il était fort possible que le vendeur se soit foutu de ma gueule. Ce putain d'appareil ne valait rien, pas à longue distance. Donc oui, il marquait un point. Merde. Il allait falloir passer au plan B... Ce que j'avais craint, depuis le début. Je retins un soupir alors que je me tournai vers lui puis je croisai son regard qui dériva un peu trop rapidement à mon goût. Nope. Nope, nope, nope. Je me raclai la gorge pour contre-carrer mon esprit qui partait à des kilomètres de là. « Je vais prendre ça pour un compliment. Mais arrête de me regarder comme ça ! » Je pointai un doigt accusateur vers lui, mon regard se voulant dur, mais je me doutai que mes joues avaient pris des couleurs, les traîtresses ! « Je... Je bosse, là, merde.  » Je me dandinai sur mon siège, me redressant, reprenant un brin contenance. Ouais, le boulot, la raison de notre présence ici. Ça et rien d'autre. Le boulot, la mission, la tromperie. Un nouveau regard vers le parking. Des clients arrivaient, mais pas celui qu'on attendait, que j'attendais. Je lançai un regard à l'horloge du tableau de bord et me dis que j'avais encore un peu de temps devant moi. « Je ne prendrai pas la photo de la voiture...Regarde le parking, préviens-moi si quelqu'un arrive. » Je détachai ma ceinture de sécurité et me glissai par quelques acrobaties sur le siège arrière, me plaçant volontairement derrière Parker. « Elle veut LA photo, où on voit... tout. » Je grimaçai de dégoût à cette idée, écœuré à l'idée de ce dont mes yeux seraient témoins et ouvrai mon sac. J'en extirpai des fringues que j'avais candidement espérer ne pas avoir à enfiler. Je retirai mes sandales. « Il va falloir se rapprocher au maximum. » M'extirpai de mon jean difficilement, luttai contre lui, avant d'emporter la victoire, puis le remplaçai par une jupe. « Accéder au motel. » Glissai mes jambes dans des bas. « Accéder à sa chambre. » Je poussai un grognement en voyant qu'avec mon empressement j'en avais filé un, avant de me raviser et de hausser les épaules. Hé, à la limite, ça ferait un brin plus réaliste. Qui dit motel ne dit pas franchement poule de luxe. Au pire, ça pouvait même donner à penser que ma soirée était déjà bien entamée... J'échangeai rapidement mon haut avec un plus décolleté et enfilai une veste absurde qui m'arrivait au nombril. Je chaussai mes pieds de talons horriblement hauts et ajoutai au tout quelques accessoires un chouia bling bling pour compléter la panoplie à l'image des prostituées qu'il m'était arrivé d'arrêter dans ma carrière de flic. Je repassai sur le siège avant, manquant déjà de me tordre la cheville à cause des engins de torture que j'avais désormais aux pieds et entrepris un ravalement de façade dans le rétroviseur. Une fois terminé, je me tournai une nouvelle fois vers l'autrichien, mettant mes atouts en avant et prenant l'air le plus nunuche possible tandis que j'ébouriffai ma tignasse. « La greluche est-elle assez convaincante, là ? »

Le timing était parfait. Des phares éclairèrent rapidement le visage de Parker alors que la voiture du type entrait enfin sur le parking et se garait. J'avais eu peur l'espace de quelques minutes qu'il nous fasse faux bond et que je me déguise/me ridiculise pour rien. Il sortit de sa bagnole, dans son costume cravate et se dirigea vers le motel. Seul. Wait... Elle est où sa prétendue bimbo ? Je restai figée, l'observant accéder à l'étage, l'air serein, mais toujours seul. Jusqu'à ce que la porte d'une chambre s'ouvre pour laisser apparaître vaguement des mèches brunes avant qu'il ne s'engouffre dans la piaule. Ouf. Et là, je n'avais plus vraiment le choix, ils étaient déjà planqués ces cons. « T'attends dans l'inconfort total de ma voiture ou t'es prêt à jouer le Richard Gere de seconde zone ? » Je glissai déjà l'appareil dans mon sac à main, sortis de la bagnole et me penchai vers la vitre que je laissai entrouverte – ce n'était pas comme s'il y avait un risque qu'on me la choure cette caisse. « Les motels plein de MST, ça n'doit pas t'être vraiment inconnu, nan ? Il me faut un client. 20$ la passe, j'te fais un prix. »



Revenir en haut Aller en bas
Parker H. Bernstein
Parker H. Bernstein
Messages : 2273
Date d'inscription : 13/10/2014
Pseudo : morrow.
Célébrité : James Franco.
Crédit : shiya

Emploi : Photographe, directeur artistique chez YOLO le magazine de mode tout beau tout neuf et joyau intermittent du corps enseignant de LMU.
love out loud : human filth, sick.

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyDim 14 Déc - 15:28


ashleigh & parker ✖ inside and out  


Alors que je lance un regard vain au rétroviseur (putain d'angle mort, pour une fois que je m'intéressais à ce qui se passait derrière moi dans une bagnole...), je ne peux que me dire qu'elle s'enlise dans les contradictions. C'est vrai, quoi, elle me balance un doigt accusateur et l'ordre de ne pas la reluquer l'oeil aiguisé, et la seconde suivante elle me file une démonstration de sa souplesse quand elle glisse sur la banquette arrière, pour, de surcroît, y faire sauter ses fringues ? I smell bullshit. Résolu à surveiller son foutu parking, je détache mes yeux du miroir et balaie les alentours, pas franchement enthousiaste pour autant. Encore une vieille peau qui écumait toutes les petites combines possibles et imaginables pour dépouiller son cher et tendre, great. Ok, mes connaissances en la matière se limitait à quelques soaps dont je ne parlerai jamais, question d'honneur, mais merde, ça me renvoie à ce pauvre Victor, dépouillé dans ses secondes noces avec la vénale Ashley Abbott alors qu'elle-même s'envoyait en l'air à tous bouts de champs avec Rick, il y avait perdu du fric ce pauvre gars, beaucoup de fric, sa bagnole aussi, sans parler de ses parts dans Newman Entreprises - Newman, NEWMAN, bordel ! Ouais, toutes des connes, ces Abbott. Toutes. Mais, bon, voilà, je ne parlerai donc pas des soaps que je ne regarde d'ailleurs pas, huh, mais même si ma culture sur le genre de gonzesses pour laquelle Ashleigh travaille ce soir doit se limiter à ça, ça me suffit à me faire grincer des dents. Si la vioque guettait la photo parfaite pour toucher le pactole lors du divorce, leur mariage ne devait pas être folichon ; la preuve, on est là, je surveille un parking mort et Ash - coup d'oeil dans le rétro, angle mort, damn it - gesticule abstraitement dans mon dos. Alors peut-être que si elle avait mis autant d'énergie à raviver la flamme qu'elle en a mis pour recruter l'Inspecteur Gadget en devenir de galloise, avec, j'sais pas moi, un getaway sympa, une routine revue, une liposuccion ici et un lifting là, ça aurait pu marcher aussi. Mais non. Miss Abbott numéro 2 ( ou 3 ?) préférait s'en foutre plein les poches et humilier ce pauvre gars. Foutu oestrogène.

J'en suis à rajouter une taille de bonnet à l'image que je me fais de la  greluche du malheureux, pour son salut, quand la mienne se faufile à nouveau entre les deux sièges avant et reprend place derrière le volant. La mienne, oui, parce que d'un coup d'oeil vertical sur sa tenue fraîchement upgradée - ou downgradée, si vous êtes de ceux qui se basent sur la quantité de tissu couvrant, how boring you - je constate qu'elle est allée plus loin encore dans la contradiction que je ne le pensais et je lâche un sourire, grivois, en laissant traîner mes prunelles là où je le veux, sans aucun égard quant à ce qu'elle a pu me reprocher plus tôt. Faut pas déconner. J'apprécie les fils tirés sur ses jambes, le bruissement ô combien familier du similicuir crasseux et de la fausse fourrure de son semblant de veste, les centimètres manquant à sa jupe et ses chaussures autant laquées que ridicules que ridiculement sexy que... j'aurais pu continuer sur les adjectifs, seulement, pour les voir, j'ai du prendre un appui considérable sur mon siège et le craquement lugubre de ce dernier, finalement, m'en a découragé. Anyway - je n'avais pas besoin de ça pour arrêter mon avis sur la question qu'elle va me poser, un instant plus tard, en tournant vers moi son joli minois de camion volé et repeint par un borgne au tracé tremblant. « Bah, LÀ, j'aurais pu accorder un peu de crédit à ton changement de carrière, ouais. » Tellement que quand elle se détourne brusquement vers le parking et que je l'imite pour me retrouver avec des phares dans la gueule, nice and smooth, la première chose qui me vient en tête, avant que je ne revienne à la véritable raison de notre présence ici, est que je vais encore devoir me montrer inventif pour justifier la présence d'une dame de compagnie tout en élégance dans ma bagnole en ma compagnie s'il s'agissait d'un flic. Mais, hé, en la sentant prise dans le truc et en sentant, aussi, un morceau de (???) coller à mes doigts quand je les retire de l'accoudoir, je me rappelle de sa vraie perspective professionnelle, je me rappelle aussi que, grand Dieu non, ce n'est pas ma caisse, et j'oublie donc mon scénario et le flic des moeurs au profit du script véridique de l'instant et mon pauvre compère qui grimpe déjà ses marches vers son créneau de légèreté, d'amour, de tendresse, de bonheur. Créneau qu'on s'apprête à réduire en miettes, elle, surtout, qui sort déjà de la voiture. « Ca marche. » Moi, aussi, qui ne tarde pas à l'imiter, malgré ma mine fermée, bientôt déliée par un sourire en coin. « J'les déduirai des dédommagements pour le bordel que t'as foutu au studio. » Je balaie sa pique sur mes habitudes hôtelières d'un haussement d'épaules - bah, c'est pas comme si j'étais en mesure de la contredire, de toute façon, et puis j'avais comme la sensation qu'on avait dépassé le stade de la surenchère de vannes, peut-être parce qu'elle était grimée de ses plus beaux atours ? Mystère.

Mieux encore, alors qu'on est à mi-chemin des marches qui nous mèneront au flagrant délit de la porte 13 qu'on aperçoit déjà (not your lucky day, dude), je ralentis le pas jusqu'à m'arrêter, le regard perdu plus bas, sur la fenêtre éclairée qui donne sur le parking. Le cliquetis des talons made in San Fernando s'estompe quelques secondes plus tard et je relève la tête vers Ashleigh, la laisse me dévisager un instant, et puis, je finis par lui donner raison. « C'est les gaupes qui donnent leur nom pour les chambres. » J'ai lâché ça presque interdit, hésitant. Pas que je doute de ce que je dis, hé, un PhD en MST ça donne de l'aplomb, mais je ne sais pas si ça lui sera utile. Je n'ai toutefois pas la patience d'attendre qu'elle percute d'elle-même, alors, au premier froncement de sourcil, je reprends mon indice et l'étoffe un peu plus, plus sec.  « Et vu l'état de la baraque, j'suis sûr que le mec de la réception a un bon gros registre manuscrit à l'accueil. Donc, si tu veux un nom... » Nouveau haussement d'épaules, nouvel instant de battement, il se solde par une marche arrière de la blonde, un toisage dans les formes, et puis, un changement de direction.  Est-ce que ça faisait de moi le sidekick de sa mission commando contre le pauvre gars en costard trop lâche ? Well. Tant que je ne me retrouve pas avec les mignons collants chair de Robin, je m'en fous un peu. Ouais, en vrai, je me fiche bien de la tronche de l'autre soon-to-be plumé, de son honneur ou de son amourette à deux balles (ou 500, tiens, on a toujours pas vu son brin de gonzesse après tout), il puait le fric malgré la distance qu'il y avait eu entre nous et puis, s'il était assez con pour se faire pincer par sa morue comme ça, et bien, tant pis pour lui. Je n'ai pas plus de considération pour le mec de la réception non plus - la porte battante passée, j'admire plus loin la poésie du distributeur de capotes encastrés en le réfrigérateur à bières et les feuillets sur les avortements all inclusive au delà de la frontière américaine et de ses vertues républicaines et je laisse Magnum se charger du gaillard. « Non, désolé. La treize est d'jà prise. »  Guttural gaillard. Ma main qui se glisse distraitement dans le bol sur le comptoir, la cacahuète qui craque sous ma dent, l'horreur qui se peint sur mes traits à l'instant exact où je me rends compte de ce que je viens de faire, je déglutis malgré tout, les traits marqués, et je reporte mon attention sur le bonhomme qui se lève de sa chaise défoncée pour aller nous chercher la clé d'une autre chambre sur le tableau derrière, la fais virevolter vers Ashleigh qui se penche sur le registre (told you!), mais c'est déjà trop tard, l'autre a fait volte-face, elle est de  nouveau bien stable sur ses talons instables, il renifle, aveugle, elle entortille une mèche, nunuche - merde, elle fait ça vraiment bien. « V'là. La six.  » Il lève le sésame par-dessus le comptoir en tâtonnant de l'autre main pour un stylo, je tends la mienne pour l'attraper quand je me rends compte que Naughty Sherlock ne daignera pas le faire et - et je me prends un coude dans les côtes.

Regard noir, j'en contre un insistant, qui fait vite la navette jusqu'au vieux bouquin des noms des mille et un bas résilles passés dans le coin, juste avant que le mec ne relève la tête et nous fixe d'un regard vitreux, agitant sa clé rouillée qui tinte contre le numéro de la chambre à laquelle elle est accrochée. « ... Nan, pas la six. » Je sens le pourquoi creuser les rides de son front galeux, je me pose la même question, je jette un regard à l'autre de Galles - pas de réponse là non plus. Alors, je bidouille un parce que. « Ce n'est pas un nombre premier. » Ouais, CE parce que là. Damn it. « Et 'voyez, les nombres premiers, ça me ...  - huh ? - merde, ça me fout une trique d'enfer. » Le fétichisme des chiffres, une valeur sûre. Du moins si l'on se base sur la réaction du mec : un froncement de sourcils à peine remarquable, un haussement d'épaules et puis une mine blasée qu'il retourne vers le panneau d'affichage et les clés qui y sont accrochées. Faut dire qu'avec la touffe de poils bien fournie qui dépasse de sa chemise trop déboutonnée, ses derniers cheveux plaqués contre son crâne à la gomme et la livre d'or et contreplaqué qui pèsent sur ses doigts, il devait être de ceux qui ont tout vu durant leur vie. Tout. « Bon, qu'est-ce qu'on a de libre...  La quatre... La neuf... » Je jette des coups d'oeil à la blonde pendant que l'autre énumère toutes les piaules inoccupées à défaut de se souvenir de ses cours théoriques de mathématiques, je toussote même quand elle plonge sa main dans son sac pour couvrir le bruit du contenu qui s'entrechoque - damn, j'ai l'impression de faire un bond dans le passé, d'être de retour au lycée et dans le bureau du prof de chimie, à lui tenir la patte pendant que Benjamin s'affaire à chourrer le test du surlendemain. Ouais, à la différence que Monaghan est moindrement plus sexy que lui et ça rend la chose un peu plus motivante (ou distrayante, au choix)  - quoique peut-être qu'avec une minijupe... Nope. Nope. « ... la dix-sept... » Cette option s'élève dans les airs en même temps que je vois Monk tendre son téléphone au-dessus du registre, le prendre en photo - du moins, c'est ce que j'assume - avant de remettre fissa l'appareil dans son sac et repousser la paperasse à sa place. Alors, je tente de diviser dix-sept, bloque à deux diviseurs, et reviens donc sur le roublard. « Dix-sept, c'est parfait. » Il nous refait face, l'air même pas emmerdé, voire même un brin salace quand il toise la blonde, l'oeil qui commence à briller. « Elle aussi, c'est un nombre premier ? » Il la fixe avec intensité, s'adresse toutefois à moi, je me dis qu'il doit faire le lien avec ce qui doit se jouer dans son calbut et l'effet mathématique que j'ai confessé plus tôt, alors, je décide d'être un gars sympa de nouveau, lui donner raison et le faire rêver un peu; un sourire sur le bout des lèvres, ma main vient dépoussiérer le peu de tissu de l'arrière de sa jupe avec énergie et je réplique sur un ton complice.  « Ouais. Trente-sept ans... » Il tend la clé avec un sifflement pas moindrement contenu, elle l'attrape cette fois-ci et déjà on s'éloigne, mais Machin siffle de nouveau à peine la porte passée : un coup d'oeil par-dessus mon épaule, je le vois tapoter le registre, plus sérieux, alors, j'adopte la même attitude, histoire de ne pas perdre trop de temps et laisser le claquement de talons s'éloigner de trop. « C'est au nom de Callie Garcia. G, A, R, C, I, A.  »




Revenir en haut Aller en bas
Invité

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyMer 11 Fév - 1:05


ashleigh & parker ✖ inside and out  


« Nan. Je garde ça comme plan de secours, si j'gagne pas assez pour payer mon loyer. » Ce qui est plutôt mal parti car le peu d'économie que j'avais avait fini dans mon matériel et dans ma poubelle sur roue. Lors d'une enquête j'avais eu le plaisir de papoter avec Ruby, prostituée sur Skid Row. On était alors du même âge mais elle se faisait le double de mon salaire, mine de rien. Bon, en contrepartie elle avait le droit à des ''corrections'' avec son pimp ainsi que de se faire régulièrement dépister, par sécurité La sienne ou celle de ses clients, c'était pas très clair. Ça casse l'image glamour de la Julia Roberts sur son trottoir, mais Ruby gardait le rêve de devenir escorte à défaut de vouloir voir débarquer son chevalier dans une berline intérieur cuir, ''la même chose, mais en mieux'' et je n'avais pas osé faire exploser cet espoir en lui faisant remarquer que ce n'était pas le même standing qui était demandé au recrutement... Enfin, pas que je m'y connaisse, mais je l'imaginais mal passer les portes d'un hôtel quatre étoiles, Pretty Woman n'étant qu'une fiction. « Et, encore une fois, on était deux à mettre ce désordre. » Car, jusqu'à preuve du contraire, la bête à deux dos ça ne se faisait pas seul, merde. Si j'avais su qu'il me gonflerait autant avec son studio, j'aurais trouvé une autre solution ou j'aurais peut-être même totalement changé mes plans ce soir-là, comme ça je n'en serais pas arrivée à l'inviter à se joindre à moi pour lui prouver que je ne mentais pas sur mon nouveau boulot. Un jour il faudrait que j'arrive à me débarrasser de cette mauvaise habitude de vouloir être prise au sérieux, c'était plus chiant qu'autre chose et avec lui c'était quasiment perdu d'avance, pas vrai ? Je remonte mon soutien-gorge pour que ce décolleté ridicule soit d'autant plus efficace et regrette aussitôt mon ancienne panoplie de boulot, surtout mon Glock 22, c'était une arme moins humiliante. « Quand faut y aller... » Que je murmure pour moi-même, pour m'encourager, tandis que j'avance vers le motel, peu rassurée perchée sur ces hauts talons de merde qui me font l'effet d'échasses.

Alors que je me prépare mentalement à gravir les marches, chaussée de la sorte, je suis contrainte de me stopper dans mon élan en constatant qu'il ne suit plus. Zut, je commençais à peine à me sentir un brin à l'aise dans ces godasses, un peu plus et j'aurais pu tenter une chorégraphie à la Beyonce, hé. Je fronce les sourcils tandis que je le fixe. Il n'a quand même pas décidé que ça le gavait déjà alors qu'on vient à peine de sortir de la voiture, si ? « C'est les gaupes qui donnent leur nom pour les chambres. » Ha ! J'avais donc vu juste, il s'y connaissait dans ce genre d'endroit. Je fronce un peu plus les sourcils le temps d'assimiler cette information, surtout parce que j'ai rarement entendu ce terme et parce que j'étais tellement focalisée sur le mari infidèle que je n'aurais pas eu idée de m'intéresser à la nana. La cible c'était lui, elle n'était qu’accessoire dans le truc – oui, bon, ça fait vachement femme objet de dire ça, mais hé – et je pense que la vieille n'en a pas grand chose à faire de qui se tape son mari, tant qu'elle récupère le fric. Cependant ça peut être utile, compléter le dossier... Si tant est qu'elle ait donné son vrai nom. On n'avait plus qu'à aller jouer les 007 à l'accueil, donc. Moi qui espérais bêtement limiter les rencontres dans cet accoutrement, c'est raté. Je retiens un soupir et rebrousse chemin non sans un regard un brin moqueur à l'autrichien pour sa connaissance si profonde des motels. D'un côté je suis étonnée, j'avais avancé ça à la blague. Le fait qu'il soit célibataire, qu'il ait un appart/garçonnière, sans parler de sa bagnole, je ne pensais pas qu'il lui arrivait d'en être réduit à se réfugier dans un endroit pareil. Endroit qui me colle des frissons, franchement. Je n'ose pas imaginer ce qu'une lumière noire révélerait, y compris sur la rambarde de l'escalier. Et le type de l'accueil ne remonte pas le niveau, loin de là.

Habitude d'enquêtrice, je guette la moindre caméra de surveillance mais je n'en vois aucune. Au moins, s'il y a un meurtre dans la soirée, mes anciens collègues ne tomberont pas sur ma gueule trop fardée. Je marche d'un pas assuré vers le comptoir et lui fais mon plus grand sourire, ce qui semble le laisser de marbre, après tout je ne suis qu'une parmi tant d'autres. Je lui demande la 13, parce que c'est le premier nombre qui me vient en tête, parce que c'est leur chambre et parce que, comme elle est déjà prise, ça devrait me laisser un peu de temps pour faire ma fouine. Mais avant que je n'ai le temps de voir ce que je voulais, il revient avec sa maudite clé. Sourire de cruche pour cacher mon agacement. « V'là. La six.  » Et Parker qui allait la prendre, bordel ! Je fais de mon mieux pour lui faire comprendre que non, non, il ne doit pas, surtout pas, VRAIMENT pas, quitte à jouer du coude et à tenter de communiquer par le regard, mais je ne dois pas être au point car il ne tilte pas de suite. C'est ça quand on y va à l'impro, il y a des ratés. Ou pas, car il se rattrape d'une façon assez...  inattendue. Je me retiens de rire, difficilement, au point de mordre l'intérieur de ma joue pour ne pas tout foirer vu que le type y croit. Ouais, ça me conforte dans l'idée que ces motels sont à éviter vu la clientèle qui semble y passer, les tordus en tous genres. Le délire sur les nombres premiers existait-il vraiment ? Monde de merde. Prise par l'adrénaline, je me penche à nouveau sur le registre, chopant mon téléphone au passage pour prendre le nom donné pour la treize en photo. Encore que je l'imagine mal donner son vrai nom à moins d'être particulièrement conne. Qui aurait envie d'être fiché ici, franchement ? Endroit où les femmes ne sont apparemment que des objets vu la manière dont l'autre con parle de moi comme si je n'étais pas là, une simple potiche avec le poing qui démange furieusement. D'autant plus quand on me flatte l'arrière-train et qu'on me vieillit. Trente-sept ans. Trente-sept, putain ! Déjà que l'approche de la trentaine me file des frissons dès que je jette un œil au calendrier... L'idée de changer de dizaine, de souffler ces putains de bougies, de voir les sourires faussement compatissants de celles et ceux qui me voient déjà finir vieille fille, entourée de félins puants et sociopathe qui mangeront mon corps de célibataire endurcie quand je passerai l'arme à gauche... Alors le fait qu'il m'en colle volontairement sept de plus me fait grincer des dents. Depuis le temps j'ai bien compris que question âge je ne rentre pas dans ses critères, déjà que mon décolleté n'est pas suffisamment rempli, que mes os ne sont pas assez saillants et que j'ai aussi probablement trop de neurones pour coller à son tableau de chasse. Je me dépêche de choper la clé et sors du bureau pour me débarrasser de ce sourire de godiche, mes joues douloureuses.

Je n'attends pas Parker, à quoi bon, autant avancer en pestant toute seule pendant qu'ils s'extasient sur mon âge avancé, saloperie. Malgré mes marmonnements je l'entends donner le nom de Callie, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Je ne suis donc pas la seule à prendre cher ce soir, nice. Je grimpe les marches, maudissant chacune d'entre elles, maudissant les créateurs de ces chaussures, maudissant ceux qui ont estimé que c'était le parfait uniforme d'une prostituée – non mais sérieusement les filles, comment vous faîtes pour arpenter les trottoirs avec ça ?  – me maudissant pour avoir accepté ce dossier, bref, j'en veux à la terre entière en cet instant. Je suis tellement ralentie par ces talons qu'il me rattrape sans aucun problème et je l'imagine avec un sourire satisfait sur le visage pour sa dernière blague. « Ving-neuf ce n'était pas assez premier pour toi ? » Que je lui balance alors que je m'approche de notre but. La crise de la trentaine ne touche-t-elle que les femmes ? Ne réalise-t-il pas qu'il est dans le même bateau et qu'il va se prendre le même coup de vieux ? A moins que cette manie de me faire remarquer que je prends de la bouteille soit sa façon d'éluder ce détail. Hmpf, non, même là ça serait lui prêter trop de sentiments, trop d'égard envers les autres... Chambre 13, voilà, on y est. Fut un temps où j'aurais fait mine d'être préoccupée par un mandat ou autre – que j'attendais rarement sauf si Dimitri se montrait un peu trop sur mon dos – pour forcer une porte mais là, honnêtement, je n'en ai plus rien à faire. D'autant plus que la musique d'ambiance qu'ils ont foutu cachera le moindre bruit de mon côté. Je sors un trousseau de mon sac et me penche sur la poignée, me saisis des crochets et les glisse dans la serrure. Je ne suis pas une pro dans le domaine, je débute, même, mais je me suis déjà faite la main sur plusieurs de ces saletés, d'abord par curiosité puis maintenant pour le côté pratique. Ce n'était pas non plus comme si on pouvait simplement frapper à la porte sans oublier que l'effet de surprise tomberait totalement à la flotte. Le cliquetis de la victoire se fait entendre et je me redresse, sourire aux lèvres. « Prêt à les voir en pleine action ? » Moi, non, pas vraiment. Le mec n'était pas de ceux qu'on aimerait voir nu, à la limite il pourrait se montrer utile pour calmer les ardeurs des adolescentes en proie à leurs hormones, une bonne campagne pour les cathos conservateurs.

Je me secoue intérieurement bien décidée à retirer l'image qui allait bientôt nous brûler les yeux et inspire un bon coup. Je range la clé et le trousseau dans mon sac, garde mon téléphone en main, prête à prendre LE cliché et pose une main sur la poignée. J'ouvre la porte et fait volte-face, leur faisant dos, et attire Parker avec moi à l'intérieur tout en gloussant et minaudant. « Viens mon lapin, tu ne vas pas le regretter... » Je laisse tomber mon sac, glousse une nouvelle fois et passe mon bras libre autour du cou de l'autrichien, quand « C'EST QUOI CE BORDEL ?! » Je me fige, me retourne avec une mine qui se veut déconfite et en profite pour prendre une photo. Là, logiquement, j'ai non seulement la gueule de sa poupée, la sienne offusquée ET son derrière poilu vu qu'il est avachi sur la malheureuse. Si avec ça je n'obtiens pas un beau chèque avec plusieurs zéros, je ne comprends pas. Je mets en danger ma santé mentale, merde ! « Oopsie ! » J'émets une nouvelle fois ce que j'appellerais un rire de dinde et me dépêche de détourner le regard histoire que ça ne reste pas imprimé dans mes rétines et/ou que je n'en fasse pas de cauchemar. « On a dû se tromper de chambre. » Je montre mes dents blanches, me dandine d'un pied sur l'autre, jouant de mes hanches, avant de me pencher pour récupérer mon sac. « Je suis vraiment, vraiment désolée. Je... » J'attrape Parker par le bras et adresse un clin d’œil complice au couple qui s'est recouvert du drap tandis qu'on se dirige vers la porte. « Amusez-vous bien ! » Je claque la porte sans cérémonie et soupir de soulagement une fois à l'air libre. Je glisse le téléphone dans mon sac, pressée de remettre mes fringues et de m'éloigner d'ici. Je descends les marches aussi vite que je peux, Parker sur les talons et fais un arrêt plus que rapide dans le bureau. Je jette pratiquement la clé à la gueule de l'autre. « On oublie, Monsieur a de l’herpès ! » Et hop, retour sur le parking en direction de ma poubelle. A peine arrivée je me jette sur le siège arrière et commence aussitôt à me changer et c'est presque si je ne lâche pas un gémissement de plaisir en retirant les talons. « J'te paye un verre au Brennan ? » Faut bien célébrer la chose, jai réussi le boulot en étant accompagnée, hé.



Revenir en haut Aller en bas
Parker H. Bernstein
Parker H. Bernstein
Messages : 2273
Date d'inscription : 13/10/2014
Pseudo : morrow.
Célébrité : James Franco.
Crédit : shiya

Emploi : Photographe, directeur artistique chez YOLO le magazine de mode tout beau tout neuf et joyau intermittent du corps enseignant de LMU.
love out loud : human filth, sick.

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptySam 14 Mar - 0:24


ashleigh & parker ✖ inside and out  

« J’voulais pas éveiller ses soupçons. La vérité, y’a rien de pire pour se faire gauler. » Je fais l’impasse sur la mine offusquée. D’accord, elle râlait, mais au moins c’était sur son âge, gonzesse qu’elle est, et ainsi elle s’abstenait de tout commentaire quant à ma sortie de l'accueil et le nom dont je l’ai affublée. Paraissait qu’elle la jouait agent double, avec Jackson et l’autre cruche, et même si j’avais de la peine à assimiler le fait qu’on puisse apprécier d’un même temps un mec comme Jackson, cool, sympa, marrant, et, à l’opposé, Callie, j’aurais pu songé qu’elle s’offusquerait de l’atteinte à l’honneur que la casse-burnes en chef estimait peut-être encore posséder. Bref, on ne s’aventure pas plus loin dans cette ébauche de révolte sauce oestrogène, car déjà - ou enfin, elle ne pourra pas se vanter de pointes de vitesse époustouflantes perchée là-dessus -  le numéro 13  apparaît devant nous, plaqué sur une porte qui allie peinture laquée avec montée d’humidité et champignons d’usage avec un goût exquis. J’hausse un sourcil en la regardant fouiller dans son sac avant de se pencher sur la serrure, le starter kit du cambrioleur old school en main, mais je reste silencieux. Il y aurait sûrement une remarque à faire, quelque part, bien au chaud dans mon esprit plein de bonnes intentions envers le Monde entier et ses occupants, mais je dois avouer que je suis plutôt impressionné par ce qu’elle est en train de faire, et, pour une fois que ce n’est pas quelque chose qui mériterait un Parental Advisory bien épais et bien visible tamponné sur le dessus, autant profiter de l’instant, et garder les mâchoires bien serrées, au cas où un compliment sauvage filtrait contre mon gré. « Prêt à les voir en pleine action ? » Hochement de tête appuyé - ça ne sentait pas bon, mais je ne bronche pas. Après tout, le crade et le qui pique les yeux, c’était devenu ma marque de fabrique il y a plusieurs années déjà, et si je pouvais dealer avec ça au quotidien, là, peu importe ce qui nous attendait derrière la porte maintenant déverrouillée, ma rétine devrait logiquement y survivre, même sans lentille ni objectif entre la scène et moi. Logiquement, hein.  

Pratiquement, c'est une autre histoire. Fallait aussi prendre en compte les angles bien pensés et les éclairages flatteurs, et là, tout de suite, tout ce qui était flatté par le néon tamisé par une épaisse couche de crasse fixé au plafond de la chambre, et bien, figurez-vous que ça fout un sacré coup à mes yeux que j'estimais pourtant avertis. Je ravale une moue horrifiée et, les glougloutements de la dinde improvisée qui s'accroche à mon cou aidant, je m'efforce de pasticher l'air paumé d'un junkie - oh, wait - tandis que je décale prudemment mon regard sur le peu de chair féminine qui dépasse de la montagne de gras et poils de cul qui l'écrase. L'autre beugle, je respire par le nez, Ashleigh se charge de la situation et je me mets à calculer le budget que j'aurai à dépenser en boîte de strip d'ici à ce que je retrouve le moindre appétit sexuel. Ca monopolise suffisamment la pleine puissance de mes méninges pour que j'aie un léger coup de chaud lorsque la galloise lance à l'immondice et à sa douce très, très, très cher payée, aucun doute là-dessus, que nous nous étions trompés de chambre et qu'elle était désolée - merde, si elle disait la vérité, qu'elle avait foiré son repérage, qu'on avait subi ça pour des prunes et que, pire, summum du pire, on était reparti pour un second round...  La porte claque, l'horreur s'estompe, l'air se désépaissit et, mes poumons rafraîchis, je cligne des yeux et je vois la silhouette de Monaghan se précipiter vers les escaliers. Bien. Ca faisait partie de son plan. Est-ce que c'est l'un de ces moments où l'on remercie tous les dieux que l'on connaît à défaut de croire en l'un d'entre eux ? On va dire que oui. J'emboîte le pas de la blonde sans plus attendre, ne sourcille pas quand j'entends sa confession au mec de l'accueil - ce n'était pas comme si j'allais remettre les pieds un jour ici, non, non, alors qu'elle salisse comme bon lui chante ma réputation - et finalement, on retrouve son tas de ferraille, jamais plus accueillant et sécurisant qu'à cet instant. Un regard éteint sur sa gymnastique sur la banquette arrière, je prends place à l'avant et je m'enfonce dans mon siège, acquiesçant à l'invitation qu'elle lance, un soulagement dans la voix auquel, moi, je ne peux pas prétendre. « Vendu... mais va falloir envisager plus qu'un seul verre. »

Mais nous ne sommes qu'à mi-chemin du cocon salvateur du Brennan's que la blonde enclenche son clignotant - tiens, moi qui songeais qu'elle ne l'avait pas fait jusqu'ici parce que la batterie n'y survivrait pas - et que bientôt, la voiture s'arrête sur le bas-côté. Je tourne la tête vers elle et l'observe, immobile, penchée au-dessus de son volant, à fixer quelque chose que, non, j'ai beau y faire courir mes prunelles, je ne discerne pas. « Quoi ? Tu vas me foutre dehors parce que j'ai osé changer de station ? » Je fronce les sourcils, passant sous silence le fait que j'aie joint la parole au geste en déclarant à quel point la chanson dont les premiers accords s'élevaient était à chier pile au moment où, elle, elle fredonnait déjà les paroles. Toutefois, mon ton est léger et, si ma question aurait pu prendre des teintes rhétoriques, là, ce n'est pas le cas. L'interrogation est valable, valide : si je ne voyais rien dehors qui piquait mon intérêt, je ne voyais pas non plus ce qui pouvait la motiver à s'arrêter derrière même le pare-brise. Pas de voyant moteur qui clignote furieusement ni même une flamichette qui s'échappe de la ventilation en berne, pas non plus d'indices dans la conversation qui a drôlement bien été entretenue - ouais, y'a des barrières qui tombent après de tels traumatismes - jusqu'à ce qu'elle la coupe, en pleine phrase, quand elle s'est garée là. Alors, ouais, ma question ne transpire que la curiosité, et pure et simple, sans l'ombre d'une provocation ou d'une plainte, et quand elle défait sa ceinture et sort de la bagnole, je ne prends pas la précaution de verrouiller la portière de mon côté, au cas où ma supposition s'avérait correcte - well, de toute manière, j'avais eu en début de soirée l'info qu'il n'y avait pas besoin d'un verrou pour la coincer. Bref, elle sort donc de la voiture et je la suis du regard, pas convaincu d'avoir retrouvé ma pleine capacité à réfléchir puisque je ne comprends rien... et encore moins quand je la vois grimper sur la benne, là, contre la palissade qui longe le trottoir, et disparaître en moins de temps qu'il en faut pour le dire derrière le mur. Une exclamation silencieuse qui se forme sur mes lèvres et qui me fait regretter d'avoir songé religions et dieux un peu plus tôt parce qu'elle me vaudra directement un ticket doré pour l'enfer ou whatever plus tard, je quitte à mon tour l'habitacle et, un coup d'oeil par dessus mon épaule pour balayer la rue qui s'avère déserte, je grimpe, plus interdit, sur la même benne. Mes mains accrochent la barre en fer forgé qui surplombe le mur, derrière lequel je m'arrête, moins convaincu qu'elle a semblé l'être. Mon regard se perd sur ce que je découvre derrière celui-ci, avant de se baisser vers Ashleigh, là en-dessous. « Tu comptes faire quoi sur un terrain de golf à cette heure-ci ? » J'ai détaché mes syllabes avec application, soucieux de me faire comprendre ou, plutôt, soucieux de vouloir comprendre, mes traits froncés se déliant dans l'ébauche d'un sourire, malgré tout, tandis que je croise mes bras sur le métal et que mon attention repart plus loin... avant de revenir en quatrième vitesse sur elle, l'ébauche de sourire étouffée dans l'oeuf, aussi, quand une étincelle de lucidité me percute, et que je m'empresse d'apporter une précision à ma réplique, moins soucieux de mon accent que jamais. « Et peu importe ce que tu vas répondre, je te préviens t'as pas le droit d'utiliser le mot trou. » Brr. Mâchoires serrées, je sens le budget stripper grossir encore de dix billets, et je la fixe de là-haut, alerte.



Revenir en haut Aller en bas
Invité

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyLun 16 Mar - 1:23


ashleigh & parker ✖ inside and out  


Je reprends place derrière le volant, démarre ma poubelle et quitte le parking. Mon corps est encore tout tremblant, chargé d'adrénaline, je me passe et me repasse encore et encore ce qui vient de se dérouler. C'était culotté, vraiment. Forcer la serrure, jouer les cruches en volant quelques clichés. C'était palpitant et  bien plus drôle que mes planques habituelles – bon, si on oublie la dernière partie car je l'admets, ça, ça colle de mauvais frissons, pire qu'un cadavre oublié pendant une semaine. Si j'ai retrouvé un peu de gaieté, je trouve Parker étonnamment calme. Tellement qu'une discussion prend place sans second degré, sans remarques déplacées, ce qui me détend  un brin. Cependant, je ne sais pas si je suis prête à accepter ce calme après la tempête. Je veux d'avantage de frissons, d'excitations maintenant que j'y ai goûté. Pendant des années j'ai respecté les règles établies, les lois, ce qui m'a bouffée, éteignant la galloise fougueuse et sauvage que j'avais été enfant. Mes ''rebellions''  n'en ont jamais réellement été, ma vie est devenue des plus barbantes si on fait abstraction du port d'arme et de tout ce qui a entouré ma carrière de flic. L'interdit est grisant, je le découvre enfin pour vrai. Aussi, alors qu'on longe les arbres qui entourent le Los Angeles Country Club, je suis prise d'une soudaine envie d'y mettre les pieds. C'est absurde, totalement idiot, puéril à mort, mais voilà, partie sur ma lancée, je veux y aller, rien qu'une fois dans ma vie. Pouvoir dire que j'ai foulé ce gazon surchargé de produits chimiques pourtant réservé à la haute, à ces gens coincés et pleins de fric, ceux qui vous prennent de haut dès que vous leur adressez la parole alors que vous n'êtes pas de leur milieu. Ouais, c'est le territoire des ''grands'' de Los Angeles et je vais y mettre les pieds ! Je me gare sur le bas côté, sors rapidement de la voiture et escalade la palissade.

J'exulte comme une gamine alors que je me rapproche du tronc le plus proche. Je suis à couvert des arbres mais je perçois quand même les quelques lumières encore allumées du bâtiment tant convoité. Cependant, il n'y a personne sur le terrain, la voie est libre ! Je fais marche arrière et trottine jusqu'au mur sur lequel Parker a préféré rester perché. « Ce n'est pas qu'un simple terrain de golf, mein Herr. » J'insiste bien sur les deux derniers mots à la manière de Liza Minnelli, mains sur les hanches. « Si je te dis Ronald Reagan ? Ou encore Keith Jackson ? » Bon, malheureusement je dois m'arrêter là, il n'y a aucun autre nom connu qui me vient à l'esprit, mais hé. Pas de quoi se vanter d'avoir la crème de la crème, mais tout de même, un président et un commentateur sportif, ce n'est pas rien. J'agite les clés devant moi, un sourire mutin sur les lèvres. A moins qu'il ne se sente de faire le reste du chemin à pied ou même de faire du stop... Il pouvait aussi m'attendre là-haut mais ce serait tout de suite moins amusant. « Alleeeez. » Je glisse mes clés dans ma poche, joins les mains et fais mes plus beaux yeux de chien battu ainsi que la moue qui va avec. « Descends. » J'ignore si c'est mon regard qui fait effet, mais il s’exécute et se laisse tomber sur l'herbe. Je ne lui laisse pas le temps de souffler et lui attrape la main pour l'entraîner plus loin. On longe les grands arbres et le petit chemin goudronné pour s'arrêter avant d'être à découverts. Je m'assure une nouvelle fois qu'il n'y a aucun garde à l'extérieur car ce serait con si près du but. Du doigt, j'indique à Parker les véhicules garés à l'autre bout du bâtiment. « J'ai toujours rêvé de conduire une voiturette de golf pour voir jusqu'où ça monte ces machins-là. Pas toi ? » Je lâche sa main et commence à courir, doucement, penchée en avant, couvrant la distance qui me sépare de la fontaine. Je m'arrête quelques secondes, alerte, les yeux braqués vers le perron calme, je vérifie aussi que l'autrichien me suis puis repars dans un sprint jusqu'à la voiturette blanche la plus proche.

J'accueille Parker dans un rire franc et léger. Un rire enfantin qui n'avait pas passé mes lèvres depuis un bon moment. Rire que je ne m'étais pas attendu à pousser ce soir. S'il m'arrivait de rire face à son cynisme légendaire, s'ils nous arrivaient de faire les ''fous'', ce n'était jamais de manière aussi décontractée, sans jouer au chat et à la souris, sans la tension sexuelle qui accompagne nos joutes verbales. On est vraiment sur un tout autre terrain et sortir de la zone de confort n'est pas aussi déplaisant que je le pensais. Peut-être qu'on pourrait s'entendre même en dehors d'un lit, en gardant nos vêtements sur le dos. Le début de conversation l'avait déjà démontré dans la voiture après tout, on n'était pas obligés de surenchérir en vacheries quand on ouvrait la bouche. Car si c'était réellement amusant, à forte dose ça me fatiguait, et surtout je commençais à être à court. Un brin essoufflée, je reste un moment appuyé contre la carrosserie et me félicite intérieurement de m'être débarrassée des talons hauts qui m'auraient empêchée de faire cet exploit. « On a pu qu'à croiser les doigts pour que les clés soient dessus. » Encore que ça ne doit pas être sorcier à démarrer, ces trucs. Dans les films ça paraît simple pour une bagnole, une vraie, alors une voiturette... C'est comme un jouet pour adulte, pas vrai ? Un jouet grand format. Bon, e hic c'est que je ne sais pas démarrer une voiture avec les fils de toute manière, pas encore, mais c'est sur ma liste de chose à apprendre, après les serrures. Je me redresse et inspecte celle sur laquelle j'étais appuyée. « Magnifique ! » Je ne cache pas que j'aurais aimé que la tâche s'avère plus compliquée, c'est presque trop facile... S'ils se pointent, s'ils nous chopent, je leur signalerais qu'il y a un peu de laisser-aller, hé. Je m'installe sur le siège, suis surprise par son confort – comparé à ma poubelle... là c'est vraiment le luxe – et passe les mains sur ce petit volant. « J'suis sûre que j'te bats à la course ! » Je relève un regard pétillant vers lui et redresse le menton dans une attitude de défi. « On fait le tour du terrain, là, le long des arbres, autour des trucs de sable... On va jusqu'à la route et tout, puis on revient à la fontaine... ? » Mais je n'attends pas vraiment de réponse de sa part. Je suis audacieuse ce soir, après tout ! Je démarre ma voiturette tandis qu'il s'installe à peine sur celle d'à côté. « A vos marques. Prêts ? PARTEZ ! » Et je file à toute allure vers l'obscurité. Le terrain qui est moins plat que je l'imaginais me surprend et je manque de me prendre le plafond de mon engin quand je passe sur une bosse. Mais je ris d'autant plus fort et ne ralentis pas le moins du monde, la musique de Mario Kart en tête. Et si Peach gagnait la course pour une fois, hé !




Revenir en haut Aller en bas
Parker H. Bernstein
Parker H. Bernstein
Messages : 2273
Date d'inscription : 13/10/2014
Pseudo : morrow.
Célébrité : James Franco.
Crédit : shiya

Emploi : Photographe, directeur artistique chez YOLO le magazine de mode tout beau tout neuf et joyau intermittent du corps enseignant de LMU.
love out loud : human filth, sick.

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyDim 29 Mar - 3:35


ashleigh & parker ✖ inside and out  


Mein Herr. Soit j'ai claqué mes douces et délicates intonations un peu trop fort et elle tient à le pointer du doigt, soit elle cherche à me prendre - mal - par les sentiments. Dans les deux cas, je souligne l'expression par un froncement de sourcils, mais non sans l'accompagner d'un vague sourire. Je la lâche des yeux tandis qu'elle continue sur sa lancée et je les laisse retourner sur l'étendue verte qui s'étale à perte de vue. Reagan, Jackson - ok, j'ai compris le principe, mais il n'empêche que, non, vraiment, je n'y vois rien de plus que du gazon. Une pelouse, plus verte encore que celles que foulaient une demie douzaine de Mexicains devant les monstres baraques où il m'arrivait d'être convié sur les belles collines de la vallée, une pelouse sûrement mieux hydratée et rasée que ma peau de bébé cokée et clopée, mais une pelouse tout de même. Avec des monticules, des creux, des petits drapeaux et des... orifices, çà et là. Ouais, pas de quoi me faire palpiter d'émoi. Elle, en revanche, ça a l'air de la rendre toute chose, et si je n'avais pas tant l'estomac au bord des lèvres après l'épisode de Mr Hairy Buns, j'aurais pu y voir une histoire de fetish enfouie là-dessous. Mais, bon, étant donné la nature de notre relation, ça valait peut-être mieux que je reste aveugle ; un mal pour un bien, comme on dit. Elle insiste et je ne me fais pas plus prier pour sauter du haut du mur, même si je ne sais pas trop à quoi elle songeait en agitant les clés de sa poubelle. J'veux dire, c'était censé m'appâter ? Si je voulais me tirer de là sans elle, j'appellerais un taxi ou un pote (ouais, non, plutôt un taxi, j'aurais pas le courage d'expliquer à qui que ce soit ce qui m'a amené à me retrouver ici), jamais je n'aurais eu l'idée de me barrer avec sa caisse si elle y avait laissé la clé sur le contact - je ne sais même pas si j'étais encore apte à conduire une voiture sans siège en cuir et tableau de bord tactile, 'voyez. Bref, j'enjambe le mur et atterris dans l'herbe avant que, sans plus attendre, on ne file vers le buisson, un peu plus loin - faut dire qu'avec elle qui me tire par le bras, le champs des possibilités est grandement restreint.

Si je ne savais pas à quoi elle songeait plus tôt avec le tintement de ses clés, je ne sais pas non plus à quoi elle songe, tout court, mais, bientôt, elle remédie à ça en évoquant les voiturettes de golf, parquées plus loin, et me dévoile subtilement son plan. « Si, évidemment, comme tout le monde. Mais j'ai préféré me montrer raisonnable et c'est là que je me suis rabattu sur l'achat d'une Corvette. » Je hausse les épaules mollement, accordant ma dégaine au ton las que j'ai adopté, mais un autre sourire fend mes lèvres, tandis qu'elle s'échappe déjà de notre rempart de fortune en mode ninja. Sneaky. Je la suis du regard un instant avant de le déplacer sur les environs et de les sonder avec minutie,  un vieux réflexe : la situation a le mérite de me mettre un coup de jus. Je ne sais pas si c'est le goût du risque, le fix d'adrénaline qu'elle me fait miroiter en rasant les murs, le nombre d'interdictions que l'on brave rien qu'en ayant posé un pied sur le terrain et qui donne d'un coup tout un sens aux noms qu'elle a évoqués plus tôt, ou alors si c'est simplement parce que c'est elle qui a lancé cette initiative, aussi inattendue que peu légale alors que je la pensais encore à fricoter avec sa bassecour dans un commissariat du coin il y a quelques temps... Mais ça me fait marrer, et, pour la peine, elle n'a pas à me sortir un regard humide ou les trois autres mots d'allemand qu'elle doit connaître - merci aux touristes en sandales et bermuda et au Troisième Reich - pour que je me joigne au mouvement et m'élance à sa suite sans plus attendre. Arrivé vers Ashleigh, je scrute le bolide rutilant de sa convoitise et, quand elle pointe les clés laissés sur l'engin, je claque ma langue, un air sévère collé aux traits.  « Et dire qu'ils osent s'offusquer du taux de vol de voiturettes de golf en recrudescence. » Un coup d'oeil sur les environs m'indique que rien n'est venu perturber le calme plat des lieux, sinon les deux idiots qui... oh, wait, c'est nous. Nevermind. Mes prunelles reviennent sur la blonde quand elle prononce le mot course, elles s'assombrissent quand elles croisent un peu trop de fierté dans les siennes. « Ouais, parce que clairement, t'as l'habitude des pointes de vitesse derrière un volant, huh ? » Sourire carnassier, je désigne d'un mouvement de tête le mur qu'on a franchi plus tôt et le tas de ferraille qui se cache derrière, mais avant que j'aie le temps de me rappeler des dates de ramassages des ordures et de m'inquiéter soudainement du sort de notre moyen de locomotion initial, elle vient préciser le tracé de la course et j'y reporte tout mon attention. Vain ou pas, le défi méritait d'être accepté. Un hochement de tête plus tard, je contourne sa voiturette et m'approche d'une autre sans perdre plus de temps, mais faut croire que je suis trop lent malgré tout : je n'ai même pas effleuré le contact qu'elle s'éloigne pied au plancher et disparaît déjà en bas de la pente douce. Damn, elle carburait à quoi, au juste ?

L'idée sur papier était bien conne, fallait l'admettre, mais fallait aussi avouer qu'en pratique, c'était foncièrement marrant. Un genre d'auto tamponneuse, minus la zone limitée, les gamins qui chialent de tous les côtés parce qu'ils sont coincés et/ou  viennent de perdre une dent de lait dans le choc et leurs parents qui s'engueulent les uns les autres sur la piste, mixé avec un buggy, même si, là, les suspensions de l'engin et le relief du terrain de golf pas si égal que ça finalement ne s'allient pas franchement bien. Mais alors que je me pensais distancé pour de bon après ma prise de départ tardive et totally unfair et la disparition d'Ashleigh de mon champs de vision (merde aussi, comme s'ils pouvaient pas foutre l'option phares sur ces machins) et que j'en étais venu au point où je comptais seulement profiter de la douce brise qui agitait mes cheveux virevoltant dès que j'accélérais jusqu'au plafond vertigineux des 15 kilomètres heure pour mieux, ensuite, faire face à ma défaite - ou la réfuter, plus probable -, j'arrive à la hauteur de l'un des bunkers et, dans un éclair, mon visage s'illumine, tandis que je ralentis. « Autour des trucs en sable, hein. Désolé mais ça, ça pue la triche. » Je secoue lentement la tête, appuyant mon accusation en tournant au pas autour de la fosse de sable tandis qu'elle... elle patine au plein milieu. L'idée aurait pu être bonne, vile, mais bonne, c'est vrai - mais fallait pas oublier la nature fragile des clients habituels des lieux, pour qui on arrosait chaque soir les étendues de sable d'une couche d'eau qui les empêchera, le lendemain, de se retrouver recouverts d'une vilaine poussière trop tranchante avec leurs polos immaculés et beaux gants blancs. Et ouais, figurez-vous que mon paternel avait d'autres passe-temps en parallèle de celui qui consiste à vouer sa haine au tiers de sa descendance  (that’s mee) et que ça me laissait quelques vagues connaissances sur la chose, grand mal me fasse, mais faut croire qu'Ashleigh n'avait pas les mêmes prédispositions. Je tourne en rond et je la regarde insister sur la pédale de la voiturette qui, non, n'a ni la carrure ni la puissance d'un 4x4, je me marre, je crois un instant qu'elle va s'en tirer quand la roue se dégage et puis je me marre de plus belle quand elle ne fait que percuter le drapeau juste à côté qui tombe et qu'elle s'enfonce à nouveau, deux pas plus loin. « Bon... au moins, maintenant, je comprends mieux ton pare choc recouvert de duct tape. » J'amorce un battement de cils mais j'ai vite fait de me détourner, pas capable de garder la mine sérieuse et innocente qui devrait s'allier à mes mots. J'arrête de tourner et j'immobilise le seul engin encore en lice au bord du bunker, bon moqu... joueur que je suis, pour venir tapoter le siège arrière de la voiturette, un Won't you jump in my car ? des Kursaal Flyers sur les lèvres quand elle s'approche et que je tapote le rythme sur le volant. Hey, en temps normal, j'aurais plutôt entonné du Wiz Khalifa - enfin, en l'occurence, non, je n'aurais rien chanté du tout, mais on se comprend - et le refrain de Tha Puff Bus, alors j'espère bien qu'elle apprécie à sa juste valeur mon choix de bande son pour la scène.

On finit par rejoindre le parcours qu'elle a annoncé plus tôt et, finalement, on est de retour près de la fontaine du perron, mais le passage de la ligne d'arrivée à une seule voiture est tout de suite bien moins fun que ce qu'on pouvait escompter. Un ton nettement plus bas, le regard perdu sur les lieux définitivement trop calmes avant qu'il ne vienne s'accrocher à la blonde, j'aborde la chose. « Ca a plus de gueule quand ils se retrouvent avec des bouteilles de champagne à se vider les uns sur les autres. » Haussement de sourcil, sourire en coin : je la vois déjà porter son attention vers le clubhouse et je me surprends à me dire qu'elle a définitivement plus de jugeote que j'aurais pu le penser jusqu'à ce soir. Je n'ai pas le temps de finir mon « On visite ? » qu'elle est déjà debout et, cette fois-ci, je lui colle le pas sans attendre. Les quelques marches gravies, j'enfonce mes mains dans mes poches en balayant distraitement les alentours du regard, encore, m'attendant à ce qu'elle se démerde d'elle-même avec la porte - hey, c'était elle qui tricotait les serrures, pas moi, suffisait de repenser au motel... mais pas trop, hein - mais elle pointe un obstacle : mine froncée, je tourne la tête vers la lumière de l'alarme de sécurité qui clignote derrière la vitre, à laquelle je n'aurais prêté aucune attention. Oh. C'est ce genre de petites choses qui m'ont appris à courir vite dans le passé, 'voyez, mais, par contre, ça me permet aussi de compenser : elle examine encore la porte quand moi, je recule, et lève la tête vers l'étage du dessus et le balcon qui nous surplombe. « Y'a peut-être une fenêtre ouverte. » Un clubhouse, des cigares à profusion et des femmes de ménage lessivées après avoir récuré chaque centimètre du marbre des couloirs à la brosse à dents - ça se tenait. « Suffit d'entrer par en haut et venir ouvrir à l'autre en bas... » Ouais, enfin - fallait déjà pouvoir y grimper, là-haut. Je nous sens moyen accrochés au lierre qui grimpent le long du mur, c'est que dans les films que ça marche, et, oui, c'était dit en connaissance de cause, hmpf. Je reviens donc sur le balcon, pas si haut que ça si on s'y mettait à deux. Je baisse les yeux vers elle, désigne d'un mouvement de tête ce à quoi je pense, et puis, j'écarte les bras en croix. « Bon, tu m'soulèves ? »



Revenir en haut Aller en bas
Invité

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler EmptyMer 8 Avr - 0:24


ashleigh & parker ✖ inside and out  


J'ai voulu faire ma maline, garder une avance certaine en traversant un obstacle... Et tout comme dans le jeu de formule 1 du frangin – où pourtant ça ne pose aucun problème dans la version entraînement, mais une fois en mode course, couper n'est plus une si bonne idée à moins d'aimer perdre – , je découvre que le sable n'est pas aussi cool qu'il y paraît et que c'est une garce qui ne tient pas à vous lâcher aussi aisément. Et ce n'est pas la pseudo puissance de mon véhicule qui me sort de ce pétrin, non, juste mon entêtement légendaire. Je suis à deux doigts de crier victoire sauf que je m'acharne tellement que je ne vois pas le second obstacle un peu trop tangible dans lequel je rentre après m'être enfin dégagée. Comme si ce n'était pas assez humiliant, ça arrive sous ses yeux. J'ai l'horrible impression d'aggraver la réputation déjà bien entachée des blondes, damn it. « Ma voiture tombe en morceaux parce qu'elle est vieille, c'tout. » Que je marmonne, rouge de honte. Cependant, c'est la stricte vérité. Je suis une conductrice aguerrie, j'ai eu une formation plus que complète quand j'étais flic. Je suis bien loin de celle qui avait embouti la caisse du frangin, les cabines téléphoniques ne me sautent pas dessus ni rien, même que mon assureur m'adorerait si je ne conduisais pas un vieux tacot. La voiturette m'abandonne purement et simplement, refusant de redémarrer et je me dois donc d'admettre ma défaite. Je descends de mon bolide décevant et rejoint Parker dans le sien, refoulant un sourire amusé devant sa réaction, car non, NON, je n'ai pas la défaite facile. Surtout qu'il vient de me mettre la chanson dans la tête. « Sur une piste de karting je t'aurais mis la misère. » Sure, on y croit. C'est les bras croisés sur la poitrine que je me fais raccompagner au point d'arrivée, déçue que mon idée ait été aussi foireuse et que ces engins soient aussi pourris. Merde quoi, vu le prix qu'ils foutent dans leur abonnement, on pourrait s'attendre à ce qu'ils aient des véhicules dignes de ce nom... C'était le seul point positif que je voyais au golf, sport particulièrement chiant à mes yeux, mais le coup des voiturettes, ok, ça devait être marrant. Sauf que non, ce n'était pas le cas, c'était juste barbant. Quel intérêt à être aussi riche, alors, si les loisirs proposés sont aussi nuls ?

Parker répond à ma question. Évidemment, le champagne ! Le nectar des gens friqués que je ne m'autorise qu'aux fêtes, ou plutôt que je taxe aux fêtes – hé, quand c'est gratuit c'est tout de suite meilleur. Ouais, là d'accord, là je peux comprendre. Puis c'est pas avec deux ou trois coupes qu'on ne peut plus conduire ces machins – ils assassinent les drapeaux, d'accord, mais je pense qu'un être humain s'en remettrait sans problème, right ? Et puis, ils doivent bien avoir un docteur sur place, voire toute une armada parmi les golfeurs. « Parce que c'est comme ça qu'ils font des concours de t-shirts mouillés ? Tsss, ces riches, on n'a vraiment pas le même compte en banque. » La plaisanterie est nulle, mais l'amertume dans ma voix est véridique. Je les envie et je les haïs pour ça, parce qu'à moins de gagner au loto – déjà que je ne me sens pas d'acheter un billet – je ne pourrais jamais me payer une carte de membre. Je fixe la baraque et les imagine riant des petites gens dans mon genre, tout en dégustant caviar et autres trucs au prix exorbitant que leurs servent les employés certainement maltraités – sauf le prof latino qui doit se taper toutes les vieilles botoxées en plus des cours particuliers pour leur extirper des billets de cent. Le luxe doit être abondant là-dedans, le moindre tapis doit coûter plus cher que mon loyer... Est-ce que leur PQ est en lin ? Histoire de ne pas irriter leurs précieux derrières ? Ma curiosité se réveille, surtout qu'on est si près ! Alors quand Parker lance sa proposition, je saute sur l'occasion et de la voiturette pour me précipiter vers la perron. Gamine, j'aurais collé mon visage sur les vitres pour voir de quoi elles nous séparaient, y laissant la trace de mes doigts boudinés mais surtout celle de mon nez avant de me jeter sur la première porte venue, sauf que je me montre prudente, là. Parce que c'est un repère à riches, parce que l'absence de mecs à patrouiller sur la pelouse est suspect, parce que c'est peut-être une forteresse... Que ça ne peut pas être aussi simple. Là, voilà, dans un coin, un signe qu'une putain d'alarme est activée. A quoi bon se faire chier dehors, dans la nuit, alors que la machine peut faire le boulot, hein ? Je la montre du doigt à Parker avant de chercher une autre possibilité. Sauf que mon cerveau veut aller trop vite depuis le motel, que les idées s'entremêlent, se battent, s'étouffent sans que je n'arrive à en pêcher une de potentiellement utile. Probablement parce que je ne prends pas assez de recul, au propre comme au figuré, car Parker, lui, trouve la solution. Je recule à mon tour le temps d'évaluer la hauteur et me trouve con de ne pas y avoir pensé. C'était quand même le meilleur moyen d'avoir la paix et donc d'éviter le regard courroucé de Madame Monaghan quand on rentrait à quelques heures du lever du soleil avec Dek'. « Pour que je me casse le dos ? Non. Tu me soulèves. » Que je lui réponds pendant que je retire mes chaussures pour me la jouer encore plus ninja.

Il me fait la courte échelle et je me hisse sur l'espèce de haut-vent qui couvre le perron – c'est là que je me félicite de ne pas avoir lâché le sport après ma démission, hé. Je rampe précautionneusement, pas franchement rassurée perchée là-dessus, le moindre de mes pas faisant craquer le truc, et soupire de soulagement quand je passe enfin la rambarde du balcon qui longe l'étage. Là aussi les lumières sont en berne, à croire que l'endroit est réellement désert. Je tente plusieurs fenêtres avant d'enfin trouver une ouverture. Alors que je pensais ouvrir la fenêtre en douceur, celle-ci se soulève d'un coup, venant cogner dans l'encadrement. Je retiens mon souffle, tends l'oreille, mais non, rien. Toujours rien, pas même le moindre signe d'une autre alarme enclenchée. Je passe une jambe, la tête, puis l'autre jambe et me voilà à fouler le parquet – du moins il me semble – du country club. Il faut près d'une minute à mes yeux pour s'habituer à l'obscurité de la pièce dans laquelle je me trouve et j'avance avec précaution, ce qui ne m'empêche pas de m'étaler après avoir buté contre une table basse. Damn it ! Je guette une nouvelle fois le moindre bruit mais il semblerait que le luxueux tapis – j'en étais sûre, c'est pas du Ikéa ça – ait amorti le son de ma chute. Je me relève et parviens enfin à la porte. Je colle mon oreille dessus, l'ouvre et passe ma tête. Rien. Je longe le couloir et rejoins les escaliers que je descends rapidement pour arriver dans un nouveau couloir où je manque de tomber nez à nez avec un type bedonnant. Je me planque à temps dans l'angle et l'observe remonter sa braguette avec une absence horrible de classe – est-ce qu'il vient bien de remettre en place son service trois pièces ?! - et le vois s'éloigner vers une porte ouverte. « Alors ? Le score en est où ? » Qu'il demande avant de pousser un long bâillement et de refermer la porte sans lancer le moindre coup d’œil dans ma direction. Être payé pour mater un match, c'est la belle vie, non ? En tout cas, ça m'arrange d'avoir affaire à des fainéants, pour le coup, même si ça retire un peu d'adrénaline. Je traverse le couloir et file ouvrir à Parker. « La voie est libre. » Et c'est un peu ce qui me gêne. On peut clairement faire ce qu'on veut... Mais quoi ? Si encore on était amené à jouer au chat et à la souris, là, ok, on saurait où aller, ou du moins où ne pas aller. Et hormis la salle de la sécurité... C'est un lieux guindé, pour personne ayant un balai dans le cul qui ne trouve donc pas mieux que de le poser sur une chaise pendant qu'on lui sert une coupe de mimosa. Oh ! Oui, le champagne, que je suis con, j'ai failli oublier ! « Où est-ce qu'ils planquent le bar ? » Je me fige quand mes yeux se plantent sur le drapeau américain accroché au mur qui nous fait face. « Oh come on ! Ils sont obligés d'afficher leurs couleurs partout ? Ils ont peur d'oublier où ils vivent ou bien ? » Je marmonne encore tandis qu'on évolue dans les lieux, qu'on passe devant des portes, qu'on les ouvre quand on le peut, qu'on y jette un œil, et enfin, ENFIN, un bar, là, au fond d'une grande salle. Je trottine et saute par dessus le comptoir, me frotte les mains. « Qu'est-ce que je te sers ? » Je suis presque obligée de coller mon nez aux bouteilles pour voir ce qu'elles contiennent. Eh beh, ils ne se refusent vraiment rien, que des grandes marques ! De celles dans lesquelles j'ai toujours rêvé de tremper mes lèvres. J'attrape la belle bouteille de whisky qui me fait de l’œil et siffle en voyant l'étiquette. « 25 ans d'âge. » Je prends deux verres,  y verse le liquide ambré et en tend un à Parker qui m'a rejoint de l'autre côté du bar avant de lever le mien. « Cheers ! »

Mais à peine l'alcool vient me brûler la langue qu'un rayon de lumière entre dans la pièce. Je me laisse tomber au sol et entraîne l'autrichien en lui tirant le bras. Putain, c'est maintenant qu'ils se réveillent les autres ? Ils ont un très mauvais timing. Le rayon balaye la salle et on patiente en silence, j'en profite même pour siroter mon verre. Je dois avouer que, comme points de comparaison, je n'ai que le Chwisgi et le Jack Daniel's, donc que je ne m'y connais pas du tout. Je me doute qu'il coûte un bras, que je ne sacrifierai pas, et hausse les épaules car c'est gratuit après tout. Je lève les yeux, ne perçois plus de lumière et décide de jeter un coup d’œil plus direct : pas de trace de monsieur braguette ou de qui que ce soit. « Ils ne sont vraiment pas très doués. Je suis même tentée d'écrire une lettre à leur patron quand je serai rentrée, histoire de le prévenir que ses employés sont des manches à couilles. » Que je dis en fronçant le nez. Je replonge derrière le bar pour ouvrir le frigo que j'ai aperçu plus tôt - les bulles ça se range aux frais, hé – et y trouve le champagne qui m'a poussée à cette exploration. « Ah ! » Sauf que monsieur braguette n'était pas si loin et qu'il a fait demi tour. Là je n'ai pas le temps de me planquer qu'il braque déjà le faisceau de sa lampe torche sur moi. « Oospie...? » Il attrape son talkie et crache dedans ce qui se veut du code de 007. Je chope le bras de Parker, garde la bouteille dans l'autre main et commence à courir comme une dératée vers la baie vitrée de la salle, que j'ouvre à la volée, et je cours encore et toujours. Malheureusement, monsieur braguette n'est pas si empoté que ça et nous colle au train. Je pousse Parker en avant. « COURS ! » Et m'arrête de mon côté, simulant une entorse. Quand monsieur braguette arrive à ma hauteur, je grimace, je gémis, je fais mes yeux de biche prise dans les phares d'une bagnole. Ça semble fonctionner, il ralenti le pas, semble se préoccuper de ma cheville. Il se penche, même, ce con. « Ça va ? » Même pas il me fait une prise pour m'immobiliser, même pas il reste sur ces gardes et ça me peine pour lui. « Je suis désolée... » Et je redresse subitement ma cheville soit-disant blessée qui vient percuter son entre-jambe. Il se plie en deux, tombe sur la pelouse et je reprends ma course effrénée, suis Parker de quelques mètres, me risque à jeter un regard par dessus mon épaule pour m'assurer qu'on les distance largement. J'ignore où on est, vers où on va. Je constate déjà qu'on est passé de l'autre côté du terrain de golf, qu'on s'éloigne de ma voiture, mais tant pis, il ne faut pas se faire prendre. Un bruit de moteur me parvient, ils ont sorti la voiturette pour nous courser, les salauds ! Et on approche dangereusement d'un cul de sac, seuls des arbres nous font face. Yolo, je fonce dans la haie la plus proche. « PAR ICI. » Je me prends des branches dans la gueule, dans les côtes, certaines mordent même ma chaire, mais je continue, on continue, et on atterrit de l'autre côté, sur une pelouse tout aussi bien coupée que celle qu'on vient de quitter. Je roule par terre, essoufflée, éreintée, la bouteille toujours en main que je serre contre moi, larcin précieux qui a certainement été trop secoué, mais hé, c'est gratuit. Les secondes défilent et je n'entends que nous, nos respirations de coureurs de fond improvisés. « Je... je crois qu'on les a semés. »




Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

inside and out - ashler Empty
inside and out - ashler Empty
Revenir en haut Aller en bas
 :: Les Archives :: La salle des archives :: RPs
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Fight this fucking feeling - Ashler
» Why do fools fall in love - DEKLA & ASHLER
» Dimitri ✣ Darkness inside me.
» [M] ▲ IAN HARDING - And who do you think you are ? Running around leaving scars, collecting your jar of hearts and tearing love apart, you're gonna catch a cold from the ice inside your soul so don't come back for me.