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DÉBORAH & DAWN - paper aeroplane
Dawn J. Baker
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DÉBORAH & DAWN - paper aeroplane EmptyMar 14 Juil - 4:44


Déborah & Dawn // paper aeroplane.


Les fuites de la nuit d’hier couraient encore dans mon esprit, alors que j’ouvrais une paupière, puis une autre, fermées il y a si peu déjà, closes mais incapables de voir autre chose. Lui, lui et rien que lui. Ses doigts, agiles, caressant chaque parcelle de ma peau comme s’il en faisait sienne, comme s’il la découvrait, comme s’il en était son conquérant, son allié, son sauveur, son prisonnier. Je m’étais brûlée une fois, deux fois, trois fois à lui, j’avais retrouvé des draps d’autres pour m’y perdre entre ce qu’il avait à m’offrir, entre toutes ces promesses qu’on se refusait, entre tous ces souvenirs qu’il me ramenait en plein cœur, en plein corps, en pleine âme. J’avais sombré, j’étais retombée, j’avais nivelé bas, si bas, et j’étais incapable de trouver la volonté nécessaire pour y mettre un terme. Et même si la vie me terrifiait, et même si les dates s’additionnaient, menant de plus en plus vite à la date, celle que je méprisais, celle que j’attendais, comme une finalité, comme un deadline, comme ce moment où tout doit changer, éternel recommencement ou tragique fin. Mais j’y pensais peu. J’y pensais peu puisque tout ce qui me restait d’énergie, de substance, de force, était dirigé vers lui, vers nous, vers mes gaffes, vers nos erreurs, nos belles erreurs, charnelles, brûlantes, douces, empoisonnées. Je me cache encore un peu entre les draps, les siens, ceux du fiancé, ceux d’Aidan, oh Aidan. Aidan et son visage qui apparaît dans l’embrasure de la porte, souriant, fort, fier. Il se doutait de ce qui se passait mais il s’y refusait, il refusait d’y voir plus loin que ce que je lui offrais, il refusait de s’admettre que j’avais glissé, que j’étais tombée, tombée et fracassée, tombée et sans possibilité de retrouver un équilibre un jour peut-être. Sans goût, surtout. « Tu as bien dormi? Je t’ai entendue rentrer, tu devais encore rester à la galerie tard, hier? » J’évite son regard perçant, sa voix douce, compréhensive, malade, je prêche par la lumière acide du soleil qui passe à travers les rideaux, qui illumine, qui éclaire, qui met à nu mon pêché, celui constant, celui que je lui fais vivre en toute connaissance de cause, celui qu’il accepte parce qu’il est trop bon. Sa bonté me tuera, un jour. « Je n’ai pas vu l’heure passer… je suis désolée… » Je m’extirpe douloureusement du lit, les muscles endoloris par tant de poids à porter sur mes épaules, depuis longtemps, si longtemps.

La douche n’aide en rien, si ce n’est me donner l’impression de retirer tout ce qui pouvait rester de l’odeur de Jack sur moi. À l’intérieur par contre, j’en tremble. Chaque clignement, chaque respiration, chaque perte de contrôle me ramène à lui, toujours, encore, enfin. Il me fait mal mais j’en redemande, il m'édifie et je me trompe. Moi, et nous. Surtout. Aidan m’attend à la cuisine, couronne de fruits, thé filtré, café corsé, journal en main. Ma silhouette effilée se faufile jusqu’à la corbeille de pommes et j’en attrape une, souriant devant l’ironie, devant le fruit, devant ma bêtise, humaine. Rares sont les mots que nous nous échangeons, depuis son retour. Ce sont ses voyages d’affaires qui pallient pour nos silences, son sommeil à rattraper, le mien qui fuit. La galerie, qui maintenant m’appartient par moitié, les tâches qui se multiplient, l’art que j’ai recommencé. Ses rencontres qui n’en finissent plus, ces appels qui surviennent aux bons et aux pires moments, ses froncements de sourcils alors qu’il, concentré sur les dernières nouvelles économiques, se garde de lever la tête dans ma direction pour accompagner son « J’ai demandé à Gill de passer près du MOCA pour t’y déposer ce matin. J’ai un meeting à Downtown L.A., j’irai ensuite. » J’hoche, conciliante. Il est trop, trop tout, tellement trop. J’ignore jusqu’où je serai capable de le blesser, de lui prendre tout ce qu’il me donne, de casser ce qui en restera. J’essaie de ne pas penser à la suite, au futur, à l’avenir, à ce qu’il lui réserve. J’essaie de ne pas penser à ce mariage qui sonne faux depuis ses débuts, à mes mensonges qui sonnent maintenant comme des vérités, à la prochaine, celle qui l’aimera vraiment, celle qui sera prête à tout faire pour lui comme il l’a fait pour moi, et qui se verra reléguée aux oubliettes puisqu’il aura été échaudé, affuté, terrassé. J’ose me dire que je ne compte pas autant, j’ose me dire que je ne suis que de passage, pour lui et pour tout le monde, mais. Mais. Ma tasse de café tremblante entre mes mains froides se dépose d’elle seule sur la céramique et j’emboite le pas alors qu’il me montre le chemin vers la voiture. Endolorie, je dois rester endolorie.

La sensation d’être endormie, ennuagée, distante me suit jusqu’à mon nouveau bureau, voisin de celui de Maxence, l’ancien que possédait Albane. Son départ m’a brisé le cœur, mais comme il était déjà en miettes j’ai su pallier sur les restes qu’il pouvait bien contenir. Mon collègue étant absent pour la matinée, j’en profite pour fermer la porte, fermer les vénitiennes, fermer ma conscience, un peu juste un peu, le temps de reprendre mon souffle et de feindre, de nier, de me mouvoir dans le silence. Tout ira bien. J’inspire. Tout ira bien. J’expire. Déjà, je sens mes membres se désengourdirent, je sens mon sang recommencer à circuler, chaud, rassurant. Je sens ma tête qui s’allège, mes pensées qui dérivent loin du baiser qu’Aidan à déposé sur ma joue, alors que je pensais à celui que j’avais partagé il y a trop peu de temps déjà avec Jack. Ailleurs, je suis ailleurs. La vie fait bien les choses lorsque je revois, à travers les pages de mon agenda qui défilent sous mes doigts, le rendez-vous que j’ai moi-même, dans quelques minutes. Rendez-vous pris il y a quelques semaines déjà, quand tout allait… mieux? Moins vite. Déborah, encerclée, souriante. Je sens même mes lèvres se dessiner, se courber, s’empourprer. Le travail, c’était ça, l’important. Me garder occupée, me garder passionnée. M’éviter moi-même, aussi longtemps que j’en serai capable. Je ramasse les croquis, les notes, les idées qui traînent partout devant moi et dans ma tête, prenant une maigre avance en fuyant mon espace clos pour le hall de la galerie. Les grandes fenêtres laissent entrer toute la brillance dont j’ai besoin, chassant mes pensées noires à défaut de couleurs, de pinceaux, d’artistes, d’images, de canvas, de coups de crayons, vifs, étudiés. J’entends la porte s’ouvrir et je fais volteface, lâchant des doigts le mur sur lequel je me rattachais, le mur qui avait vu cette soirée-là, le mur qui m’avait supporté alors que…

« Déborah! Je suis contente que tu sois venue. »



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DÉBORAH & DAWN - paper aeroplane EmptyLun 7 Sep - 17:45


Déborah & Dawn // paper aeroplane.


Ils sont là. Blottis tous les deux au creux de leur canapé. Indifférents aux coussins trop mous et aux ressorts leur abîmant les côtes. Ils sont là et il pourrait presque y avoir quelque chose d'adorable, d'innocent, dans cette masse de corps. Quelque chose qui rappelle l'enfance et ces moments étranges où l'on s'écroule, roulé en boule, à l'endroit exacte où l'on se tenait - assis et bien éveillé - la seconde d'avant. Ces moments où le monde des adultes continue de tourner sans nous, où tout s'agite pendant qu'on dort du sommeil de ceux qui n'ont pas encore été heurté trop fort par la vie. Et à les voir tout les deux - lovés l'un contre l'autre, les longs cheveux de Déborah dissimulant son visage, l'air apaisé sur celui de Zeke, le souffle tranquille qui s'échappe de leurs lèvres - on aimerait presque que quelqu'un – un de ces adultes protecteurs – vienne les soulever dans ses larges bras et les porter jusqu'à leur lit sans qu'ils ne se réveillent. Sans qu'ils en ai même conscience. Il les borderait tendrement et alors, dans leur rêve, ils redeviendraient vraiment ses enfants innocents. Ceux qui riaient et jouaient sans la moindre trace d'ombre derrière les paupières. Mais il n'y a pas d'adultes protecteurs. Il n'y en a jamais vraiment eu. Et la vie leur est depuis longtemps rentré dedans. De toutes ses forces. De toute sa rage. Elle les a laissé un peu hagard, un peu perdu, seul et esseulé  sur d'étranges rivages. Des contrées où l'innocence a depuis des lustres été foulée au pieds et traînée dans la boue par ceux qui y sont passés avant. Alors oui, ils sont beaux tous les deux dans leur canapé défoncé. Oui, ils pourraient presque paraître innocents. Mais il y a les cadavres de bière qui jonchent le sol. La bouteille de vodka vidée jusqu'à la dernière goutte. Celle de whisky qui ne semble pas plus fière. Il y a l'odeur de tabac froid et de weed qui flotte encore dans l'air. Et mille autres indices qui sautent aux yeux, prêt à rappeler à quiconque se poserait la question, qu'ici, dans ce quartier pourri, cet appartement minable, cet îlot de misère, il ne faut tout de même pas s'attendre à grand chose. Mais peut-on vraiment les en blâmer ? Leur en vouloir ?

Sur la table basse qui leur fait face, entre les verres à moitié vides et le bouteille de bière, trône, majestueuse, une calculatrice. De celle qui semble incongrue à l'époque où le tout informatisé et les téléphones portables ont signés leur arrêt de mort. Elle fait tâche, semble déplacée et pourtant elle est bien là, ses grosses touches un peu effacées lui donnant un air bête – pour autant qu'une calculatrice puisse avoir l'air bête. Et c'est peut-être elle l'indice le plus important de toute cette scène de crime. Elle qui résume tout ce qu'il y a à savoir. Le symbole de leurs rêves brisés, de la froide réalité et de leur vie d'adulte qu'ils ne peuvent ignorer. Une fois par mois, ils la ressortent du tiroir où ils la maintiennent enfermé le reste du temps, et ils s'adonnent à cette pratique barbare et inhumaine qu'est celle de faire ses comptes. Ils s'assoient à même le sol, une bière calé au creux de la main, ils étalent devant eux leurs tickets de caisse, factures, relevés de compte et ils sortent la calculatrice. Et une fois par mois, Déborah à l'impression de mourir un petit peu. Parce qu'elle n'a pas besoin de tout ça pour savoir quel sera le constat de la soirée.  Dix ans maintenant que c'est la même rengaine. Dix ans qu'à chaque fois que les chiffres s'alignent ils ne font que leur annoncer invariablement la même chose. Ils vivent au dessus de leur moyen. Parce que leur moyen ne leur permettent presque rien. Alors comme à chaque fois, ils font des compromis, ils observent les factures, tentent de déterminer quel payement retarder, recalculent le coût de leur vie pour essayer de découvrir où ils feront des économies le mois suivant, lequel de leur plaisir ils mettront de côté le temps de ressortir la tête de l'eau... Ressortir la tête de l'eau... C'est ce qu'ils font depuis qu'ils ont été projeté dans le monde des adultes trop violemment pour s'adapter : surnager et essayer de se convaincre qu'un jour ils arriveront à atteindre la terre ferme. Alors bien sûr la bière dans leur main ne suffit pas. Bien sûr elle est rapidement remplacée par une autre. Et encore une autre. Et beaucoup trop d'autre. Et par le whisky, la vodka, les cigarette qu'on enchaîne et les joints qu'on fume pour oublier. Bien sûr. Et c'est vrai que ce petit rituel creuse encore un peu plus le trou dans leur budget mais que pourraient-ils faire d'autre ? Devenir sages ? Arrêter de boire, de fumer ? Et après quoi ? Arrêter de manger aussi peut-être ? Arrêter de vivre. Survivre. Bouffer leurs ongles et espérer que le contexte leur redevienne favorable, que dans l'économie actuelle on recommence à trouver du travaille et que n'avoir même pas fini le lycée ne soit plus un obstacle pour s'en sortir. Ouais, c'est vrai qu'ils pourraient... Eux, ils ont décidé de sortir la calculette et d'enchaîner les bières quitte à s'embourber d'avantage dans leur dette. Jetez leur la pierre si cela vous chante, ils seront de toute manière trop bourré pour réaliser. Et c'est donc ainsi qu'ils ont passé leur soirée. Ce n'est pas du sommeil de l'enfance qu'ils se sont écroulés dans leur canapé mais bien de celui de l'alcool. Celui qui vous fait oublier les ressorts dans votre dos et vous fait vous blottir dans la chaleur de la personne qui se trouve à vos côtés parce que dans toutes les merdes qui vous tombent sur la gueule vous avez au moins la certitude qu'elle, cette chaleur réconfortante, elle ne vous abandonnera pas. Zeke et Déborah. Lovés l'un contre l'autre. Deux pauvre êtres à la dérive n'ayant comme seule réconfort que de savoir qu'ils sont deux. Alors oui pour l'innocence on repassera, mais adorable... pourquoi pas ?

Mais même ça ce n'est pas fait pour durer et la masse de corps commence à s'agiter. Doucement d'abord. Tranquillement pendant que le sommeil quitte peu à peu leur membre. Et puis avec un peu plus d'insistance quand les ressorts dans leur dos commencent à se rappeller à leur bon souvenir. Déborah fini par laisser échapper un grognement entre ses lèvres et la main de Zeke sur son épaule se ressert légèrement, sans même qu'il en ai vraiment conscience, comme pour l'exsorter au sommeil, au calme pour quelques minutes encore avant que la réalité ne les rattrape. Mais la jeune femme, ignorant sa demande muette, envoie une main incertaine vers le sol et tatonne entre les cadavres de bouteilles à la recherche de son téléphone. Les yeux à peine entrouvert, le regard brumeux d'alcool et de fatigue elle porte l'écran à son visage et tente tant bien que mal de déchiffrer l'heure qui s'y affiche. « Merde.... Merde ! » D'un mouvement pas tout à fait maitrisé, elle tombe au sol, échappant à l'étrainte de Zeke qui laisse, à son tour, échapper un grognemment. « Qu'est ce que tu fous ? » lâche-t-il d'une voix pâteuse, sans même prendre la peine de décoller ses paupières pour la regarder. « Je suis à la bourre. J'ai rendez-vous avec Dawn dans une demi-heure. C'est la merde. » Se retournant entre les cousins, il consent à jeter un regard à Déborah et ne peut retenir un sourire en la découvrant débout au milieu du salon, se tenant la tête à deux mains, incapable de prendre la moindre décision sur la conduite à tenir. Il n'a pas besoin de pousser trop loin l'imagination pour comprendre son état. Le cerveau qui semble vouloir échapper à la boite cranienne, la bouche pâteuse, le regard vitreux, les membres endolories. Non il n'a pas besoin d'imaginer. Il est dans le même état. Mais lui n'a pas pris de rendez-vous avec qui que ce soit. Alors il se marre juste du fond de son canapé, resserant un cousin contre son torse. « T'es con aussi d'avoir pris un rendez-vous le lendemain des comptes.... » « Ouais, ben j'avais pas vraiment réfléchit à la date quand je lui ai dit oui. » « Bah commence par prendre une douche, tu sens la vodka d'ici. » D'un geste vague il lui désigne la salle de bain, refermant déjà les yeux, bien décidé à replonger dans le sommeil dès que la grande brune aura quitté les lieux. Elle lui jette un regard envieux, carressant un moment l'idée de s'allonger de nouveau à ses côtés. Elle n'aura qu'à prétexter un oublie. Après tout ce genre de chose arrive, non ? Oui mais voilà, c'est avec Dawn qu'elle a rendez-vous. Dawn. Pour n'importe qui d'autre elle aurait sûrement cédé à son envie. Mais pas pour elle. Elle s'en voudrait trop de la décevoir. Alors résignée, elle prend la direction de la douche, en espérant que l'eau chaude la sorte un peu du brouillard dans lequel elle se trouve.

Un quart d'heure plus tard, douchée, habillée, elle laisse la porte de l'appartement se refermer dans son dos et prend la direction du MOCA. Le chemin jusque là l'aide un peu à reprendre ses esprits et quand elle débarque dans le hall de la gallery elle a presque réussi à faire disparaître les stigmates de sa nuit trop courte qui marquait son visage. Arrivée sur le seuil, elle marque un temps d'arrêt. Comme à chaque fois qu'elle vient ici. Parce quoi qu'elle fasse, aussi souvent qu'elle vienne, elle ne peut effacer la sensation d'être une intrue dès qu'elle pose son regard sur les œuvres qui s'étalent devant elle. Avec son t-shirt trop grand, son jean pas tout à fait dénué de trou, ses cheveux en vrac et son mal de crâne. Sa soirée trop arrosé de la veille. Le souvenir de son compte en banque qui ressurgit. Avec tout ça en mémoire, elle n'a définitivement pas sa place ici. Si elle ne connaissait pas Dawn on l'aurait surement déjà foutu dehors ou collé un vigile au cul. « Déborah! Je suis contente que tu sois venue. »  Mais il y a Dawn. Son regard quitte les murs et se pose sur son amie, pendant qu'elle laisse fleurir un sourire sur ses lèvres. « Salut. » Elle ne peut pas s'empêcher de noter les traits fatiguées de Dawn, les cernes sous ses yeux, les marques d'une nuit qui ne semble pas avoir été beaucoup plus calme que la sienne. Mais elle ne dit rien. Après tout, on a tous nos soucis, nos raisons d'insomnie. « Désolé du retard, j'ai eu un réveil un peu compliqué. » Elle ne développe pas plus, si Dawn lui demande, elle expliquera peut-être. Elle préfère en temps normale garder ses soucis d'argent pour elle. Pour Zeke. Pour eux. Pas la peine d'ennuier le monde avec leur déboire, leur histoire, leur emmerde. « C'est l'artiste dont tu m'avais parlé la dernière fois non ? » Elle désigne, les murs, les œuvres, essaye de se rappeller ce que son amie lui avait raconté sur sa nouvelle expo, sur le jeu des couleur, le coup de pinceau. Mais elle n'est pas très bonne pour les détails, pour les termes professionnels. Elle, elle ne connait que l'émotion. « C'est sympa. » C'est sympa... tout ce qu'elle arrive à dire. Et elle se sent un peu con de n'avoir pas d'autre mot à mettre sur ce qu'elle ressent, sur ce qu'elle voit. « T'as l'air de t'en sortir pas mal dans tes nouvelles fonctions. » Elle lui sourit. Dans le fond elle en sait rien, elle y connait rien, mais c'est des choses qu'on dit non ?




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