Ellie, c’est la réussite incarnée. Ouais, elle a bossé dur, et ouais, elle a mangé plus que son lot de malchance, mais elle a réussi à construire sa carrière, sa vie. Toute seule, toujours toute seule.

Je la vois bien enfant unique, ou enfant oublié entre un grand frère turbulent et une petite sœur mal dans sa peau. Gamine, elle devait être terrée à observer tout et tout le monde, à lire aussi, beaucoup, et à connaître le contenu de ses encyclopédies par cœur. Puis vient l’adolescence, et l’Ellie nerd à son possible, qui se donne plus que quiconque dans le but d’avoir les meilleures notes de sa classe, encore et encore. Elle termine le lycée avec des mentions et des honneurs partout et en oublie presque le fait qu’elle n’a jamais rien vécu d’autre que d’être nez à nez avec ses livres. Peut-être pour oublier un brin sa famille dysfonctionnelle et ses parents absents ou dans les vappes, surtout parce qu’elle a en tête qu’elle accomplira de grandes choses, un jour.

Vous avez surement donc déjà remarqué qu’elle ne se laisse pas piler sur les pieds et qu’elle est brillante, hen?

L’idée de débuter des études en lettres à UCLA et de décrocher un stage dans un journal californien effleure son esprit et elle débarque en ville, prête à tout racler. Aucuns journaux ne l’embauchent, presque tous persuadés qu’elle a trafiqué son CV pour exceller un peu trop partout. Elle finit dans un magazine de mode indépendant à faire de la révision et de la correction jusqu’à ce qu’un boulot chez Vogue New York se présente à elle. Paf, elle quitte la ville et met les voiles sur la Statue de la Liberté et sur un monde qu’elle connaît à peine.

GROS coup de cœur pour la mode ensuite. Et comme dans tout ce qu’elle fait, Ellie devient comme obsédée. Elle gravit les échelons, elle se bâtit une réputation de feu, et détruit plusieurs nouveaux ennemis pour se retrouver plus haut, constamment plus haut. Son côté carriériste prend le relais sur ses habiletés sociales et elle passe le plus clair de son temps à bosser, snobbant ses collègues et de potentiels amis. Puis vient l’offre qu’elle a toujours attendue, celle de diriger son propre magazine, d’ouvrir la division californienne de Vogue, directement à Los Angeles.