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DIMITRI & DAWN - Black Heroes
Dawn J. Baker
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyMar 17 Fév - 15:08
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Sick of trying to find a way inside, sick and tired of all the after. Sick of trying to find a way to slide even though it always ends in laughter. It's never hard to tell when things are done. They say that I'm a mess but it's alright. Whether it's 2 weeks, 2 years or just tonight.



Le liquide ambrée épousa ma gorge comme un baume, un pansement, un élixir, une solution. Ç’aurait pu m’effrayer, ça l’avait déjà fait. Avant, avant nous, avant la fuite, avant la pluie, avant l’autre. Mais plus maintenant. Moins. Peu. Presque pas du tout. C’était plus facile, surement. D’excuser mes silences, mes tremblements, mes manques, du revers d’une verre cristallin. C’était plus facile et plus simple que de m’arrêter, d’écouter, de comprendre, d’espérer. Plus facile, et surtout moins douloureux. L’engourdissement devenait vite une drogue, un relaxant, une nécessité. Que ce soit le soir, lorsque la lune se dessinait et que j’ignorais si la nuit serait douce ou abrupte comme à son habitude. Que ce soit l’après-midi, seule, en silence, à ressasser trop d’émotions pour y arriver par moi-même. Que ce soit au brunch, à vivre et à revivre le scénario parfait de la famille du fiancé parfait, à la table parfaite, à entendre divaguer des opinions qui l’étaient toutes autant. À leurs yeux, du moins. Je tentais de me creuser une place, sachant qu’il, que Jack, pouvait surgir à n’importe quel coin de rue. Que le moment que nous avions volé, trahi, déchiré au Roosevelt nous pourchasserait encore trop longtemps. Que nos adieux, si seulement auraient-ils pu l’être, ne feraient que m’attirer un peu plus dans l’ombre de moi-même. Que maintenant, chaque nouvelle poussée d’adrénaline, chaque pulsion de violence, chaque cri, étouffé ou non, lui serait dédié, sans aucun doute. Le barman repassa au ralenti devant moi, silhouette effacée de jadis, assumée un peu plus une fois chaque lampée résolue. Il rôdait d’un peu trop près pour que je sois à l’aise, mais d’assez loin pour que je puisse respirer, innocente, désintéressée, désillusionnée. S’il pensait pouvoir s’attarder à quoique ce soit, il se trompait. Le pauvre. Je réalisais bien que j’étais un poison, nocif, intense, corrosif. Il n’avait pas ce qu’il fallait. Personne ne l’avait, personne n’était prêt à ça, à avoir mal, à douter, à reculer, à trembler. Pas pour moi, surtout pas pour moi. Sauf lui.

J’avais changé. Le verre entre les doigts, je fixais son contenu, évitant de m’en arracher pour constater la vie qui continuait de défiler, au ralenti ou en accéléré, jamais à son rythme naturel. J’avais changé, et ça ne me terrifiait même pas. Ça me rassurait. Personne ne pouvait se trouver dans cette situation, la mienne, celle que j’avais cherchée, démolie, reconstruite branlante pour la jeter de nouveau par terre sans en sortir avec des séquelles. J’avais changé et je le sentais, au creux de mon ventre. Dans mes gestes, dans mes paroles, dans mes idées. Je reprenais vie à travers mes cendres, je me resolidifiait, je ne me laissais plus berner. J’avais joué à la douceur, au déni, au pardon. Et j’avais perdu sur toute la ligne. À quoi bon continuer, alors? J’étais tout sauf douée à ce petit jeu, et j’en était totalement consciente. Alors j’évoluais, je m’adaptais. J’haussais le ton, j’affirmais le moindrement mes envies. Je ne le laissais plus prendre ce qui était à lui, de toute façon. Je ne le laissais plus, parce qu’il n’y avait plus rien. Parce que tout était brisé, parce qu’on s’était déjà trop fait mal, parce que le château de cartes qui tremblait maintenant était foutu au sol. Parce que tout était perdu, et qu’il n’y avait plus rien à y faire. Je sentis une présence se dessiner dans mon dos, forçant mon regard à lui faire face, à lui sourire même, un peu, fragile mais pas trop, forte mais pas assez. J’étais ici pour quelqu’un d’autre, aussi absurde que cela puisse paraitre. Pour jouer les distractions, les espions, les amies. Un autre rôle, un autre masque, une autre moi. À ce rythme, je ne me retrouverais probablement jamais. Et ce n’était pas plus mal.

« Dimitri. » Je le saluai brièvement, lui montrant le siège à mes côtés, adossé au comptoir, qui lui était réservé. « Tu as trouvé facilement? » Je n’en avais que faire, que cela sonne faux. Ma vie était un grand mensonge, tiré dans tous les sens par mes soins. Et ça me plaisait de plus en plus, force était de l’admettre. Le barman s’approcha de nouveau, à demi-preux chevalier, comme s’il pouvait me sauver de quoique ce soit si ce n’était que de moi-même. Je bu de nouveau, laissant le nouvel arrivé passer sa commande. Dimitri. Le frère d’Helena, l’une de mes seules vraies amies. J’en avais peu, je les comptais sur le bout de mes doigts. Mais Helena a elle seule les valait toutes. Ce genre de femmes qu’on ne pouvait qu’admirer. Pour sa force, ses opinions, sa carrure, sa réussite. J’en savais peu mais assez sur elle. Et elle m’inspirait, tellement. Elle était tout ce à quoi j’aspirais, et malgré mes nombreux tords, mes remords constants, mes regrets encore plus, j’y voyais l’espoir de pouvoir, un peu, inspirer ne serait-ce qu’une toute petite touche d’elle. Peut-être alors que je me retrouverais. Ou que je renaîtrais. La meilleure solution finirait par être la bonne. Son frère, donc. S’installant maintenant, tout aussi à l’aise que je ne l’étais moi-même.  J’avais promis à Helena de faire de mon mieux pour voir s’il allait bien. Alors que moi-même, je me détruisais un peu chaque jour, c’en devenait limite ironique. Mais Helena avait un cœur en or, dur, résistant, féroce, mais en or pur. Et elle méritait bien que je sorte de ma torpeur, que je ne joue plus aux victimes ne serait-ce que j’en eus le goût et que je lui rende un infime service. « C’est la première fois que je viens ici. La carte est vraiment impressionnante. » Il leva la tête dans ma direction, comme s’il attendait quelque chose. Je n’étais pas plus douée pour faire la discussion qu’avant, que toujours. Je ne l’avais vu qu’une autre fois, auparavant, sa sœur sur les talons. Quelques paroles échangées, rien de bien laborieux. Dans un bar qui lui appartenait, je pense. Inspire, expire. « J’ai déjà une longueur d’avance. » Je montrai mon verre, bien entamé. « Ne me laisse pas boire toute seule, je t’en prie. » La Dawn d’avant parlerait d’eau, filtrée. La Dawn désormais recommandait un second verre de whisky du coin des lèvres.

Et pourquoi déjà est-ce que j’avais accepté? Ah oui, la diversion.
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Dimitri J. R-Queen
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyMar 10 Mar - 11:45
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Sick of trying to find a way inside, sick and tired of all the after. Sick of trying to find a way to slide even though it always ends in laughter. It's never hard to tell when things are done. They say that I'm a mess but it's alright. Whether it's 2 weeks, 2 years or just tonight.



Il lui semblait oublier quelque chose, mais quoi ? Ou alors il pensait qu'il avait oublié... Ou... Il ne se rappelait plus. Sa mémoire semblait défaillir avec le temps, avec les litres de Vodka surtout. Il était donc encore assez conscient pour se rendre compte que c'était l'alcool et non les années, qui le rendait amnésique éphémère. Il avait pourtant une once de doute... Comme un point blanc émergeant dans une vision noire, comme quelque chose qu'il devait se rappeler, mais qui n'arrivait pas à remonter à la surface de ses sombres pensées. Tant pis. Dimitri n'était pas du genre à chercher des heures, il finissait par s'en foutre. En fait, il se foutait de tout et de tout le monde, en règle général. Il n'aspirait plus à faire régner un semblant d'ordre autour de lui, à sauver la veuve et l'orphelin comme l'aurait fait l'ancien flic qu'il avait été, dans une autre vie. Une vie qui lui semblait aussi lointaine que sa dernière douche en fait... Une vie où il ressemblait encore à quelque chose. Dans cette vie là, il était droit dans ses bottes, fière de sa personne, déterminé dans ses jugements. Il pouvait porter un flingue dans son veston sans avoir peur de flinguer le premier connard venu, ne pas hausser les épaules devant une femme se faisant insulter par un tocard, intervenir lors d'une bagarre de rue... Ouais, ce temps-là était bel et bien révolu. Aujourd'hui, il avait plus l'ébauche d'un toxico agressif que d'un homme qui avait porté, respecté, adulé les valeurs de ce foutu pays. Dimitri porta une clope à ses lèvres, tandis que ses deux molosses accouraient vers leur maître. Si lui pouvait se foutre du monde extérieur, eux non. Les deux chiens le fixaient avec des yeux comme des soucoupes attendant leur balade quotidienne. Dimitri passa une main rapide sur leurs cranes, tandis qu'il se levait pour faire couler un café. Au passage, il remarqua le cadavre de la bouteille de hier soir sous la table basse, ainsi que l'état global de son loft. Mais ça aussi il s'en foutait. Après tout, il vivait seul avec ces deux clébards et les filles qui passaient par ici n'étaient pas là pour s'épancher sur la splendeur des lieux.

Le russe se tira tout de même de sa flemme en se traînant sous une douche brûlante. Il siffla ensuite ces chiens qu'il entraîna dans son sillage. Son sillage le mena dans le quartier où Dimitri était toujours surprit de surprendre les artistes, peu importé l'heure, à étaler leur art sur un coin de sable, de banc ou en plein milieu de la rue. Mais l'art le laissait de marbre. Il ne trouvait rien là-dedans qui ait vraiment du sens, sinon gaspiller des tubes de peintures ou quoi que ce soit d'autre, pour quelque chose de laid ou d'éphémère. Et le russe avait trop connu son lot d'artiste en mal pour en avoir aimé une, l'avoir aimé si fort qu'il avait tout plaqué pour elle. Et aujourd'hui, si elle exerçait encore lui était reculé au rang de barman alcoolique. Alors l'art, il l'emmerdait, le maudissait, le trouvait aussi pathétique que cruel. Il détestait la voir partout, il haïssait retrouver ces méthodes, ces couleurs à chaque coin de rue où un peintre amateur aimait à se croire bientôt reconnu. Il revint à lui quand il entendit son rottweiler grogner à quelques pas. Sans se brusquer, Dimitri s'approcha de l'animal et le vit montrer les crocs à un soûlard menaçant une jeune fille. On voyait vraiment de tout ici, même tôt le matin, même devant un paysage aussi beau que celui de Playa Del Rey. Dimitri ne lui indiquant pas de reculer, la bête continua ses menaces, très vite rejoint par son compagnon. Face aux chiens, l'homme semblait hésiter sur la marche à suivre. Mais devant le regard noir de leur propriétaire, il se mit à trembler. La misère humaine avait toujours profondément agacé Dimitri. Il les connaissait bien, pour les avoir que trop vu quand il était encore jeune recrue. Ces hommes aux visages ravagés, perdus, ces illuminés affables ou ses jeunes en pleine rébellion. C'était un aspect de son ancienne vie qui ne lui manquait pas du tout, devoir les interpeller, leur venir en aide... Là, il pouvait clairement lâcher ces chiens, les voir lui mordre les mollets jusqu'au sang, voir ce pauvre type hurler de douleur. Oui, il pourrait et il y prendrait même un certain plaisir, mais pas sur que la jeune femme derrière soit rassuré de quitter un détraqué pour un autre. « Laisse la tranquille et dégage. » Il avait dit ça normalement mais assez fermement pour que le gars n'hésite pas trop longtemps. Il n'avait plus de plaque aujourd'hui, rien ne l'empêchait de rendre justice soit même. Le soûlard le toisa quelques instants avant de déguerpir. Dommage, Dimitri aurait bien aimé lui en mettre une, juste pour le symbole. La jeune femme le remercia d'un sourire figé avant de quitter les lieux également. C'était vraiment soft les balades à Playa Del Rey.

Ça avait fini par lui revenir. Il avait rendez-vous avec Dawn et il était en retard. Dimitri n'avait jamais été un adepte de la ponctualité. Son instinct, ses pensées, tout était prétexte à perdre du temps. Mais ce coup-ci, ce n'était pas de la mauvaise volonté, juste une perte de mémoire temporaire. Parce que Dawn était une amie d'Helena et que Dimitri n'était pas du genre à faire foirer les relations amicales de sa soeur, qu'il connaissait assez pour savoir que ces amis se comptaient sur les doigts d'une main, comme lui, ils n'étaient pas jumeaux pour rien. Dimitri gara sa moto sur l'axe principale et fit à pied les quelques mètres qui le séparait du Seven Grand. Le russe n'était pas un habitué des lieux, malgré sa connaissance très poussée de tous les lieux où l'alcool était en vente. Et puis depuis qu'il avait son propre Pub, il appréciait le confort de son pouvoir au sien même de son établissement. Il était content que Dawn ait choisi un des rares lieux de LA où il n'était pas interdit de séjour. Une fois à l'intérieur, il repéra rapidement la rousse attablée au bar et prit place près d'elle. « Tu as trouvé facilement? » . Il hocha la tête. L'atmosphère était à des années lumière du Brennan mais c'était plutôt accueillant. « C'est la première fois que je viens ici. La carte est vraiment impressionnante. » . Il n'y avait pas fait attention. Dimitri n'était pas un adepte des cocktails ou des boissons étrange, il préférait de loin un verre de vodka ou un bon vieux scotch. « J'ai déjà une longueur d'avance. ». Il avait remarqué, dés son arrivée, mais pas seulement avec le verre presque vide devant elle. Il avait repéré son air triste, sa mine déconfite et son absence de sourire. Et comme toutes les personnes dans cet état, ils pensaient qu'un verre pourrait aider, faire diminuer la douleur, aider à encaisser. Dimitri se noyait dedans depuis trop longtemps pour se souvenir mais il savait exactement ce que cela faisait que de se noyer dans un verre, puis un autre, en pensant vainement que cela changerait quelque chose. Sauf que sur lui, c'était presque devenu invisible, c'était ancré au plus profond de son être, alors que sur Dawn, jeune femme au visage malicieux, cela donnait un tout autre effet. Dimitri fréquentait beaucoup de femmes aimant la boisson. Il y avait les jeunettes en mal de sensation, les quadra tout juste larguées pour plus jeune, les novices, les habituées tenant l'alcool aussi bien que certain homme comme Callie et les désespérées chroniques tombant dans le piège. Pour le moment, Dawn n'entrait dans aucune case, ne la connaissant pas assez pour dresser son CV d'alcoolique. « Ne me laisse pas boire toute seule, je t'en prie. ». Non, ce n'était pas son genre de laisser une femme boire seule. Mais d'ordinaire, il avait une idée bien précise derrière la tête qui ne serait pas le cas aujourd'hui, parce que Dawn n'était pas prétendante au titre d'énième conquête du russe. Et puis entrer dans un bar et ne pas boire relevait de la peine capitale. « Une vodka. Et remettait la même chose ici aussi, s'il vous plaît. », demanda-t-il au barman passant près d'eux.

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Dawn J. Baker
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyVen 1 Mai - 20:11
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Je me complaisais de plus en plus dans le déni. J’en avais fait mon cocon, mon refuge, ma sécurité. C’était plus facile ainsi, plus doux, moins abrupte. Le déni de voir Jack ressurgir, n’importe quand et n’importe où, aussi enragé et blessé que la nuit où il avait dévasté mon exposition. Le déni qu’Aidan réalise tout, du plus simple des mensonges à la plus douloureuse des vérités concernant mes pensées, mes actes, mes doutes, mes remords. Le déni que j’étais à l’autre bout du pays, sans famille, sans lien, sans rien d’autres que quelques visages bienveillants, un sourire, de la pitié, des confidents qui n’en savaient qu’une partie, minime partie. Le déni d’être inutile, vide, de sens, d’envie, de motivation, de ma totalité, simple carcasse qui dérive sans port d’attache et surtout, qui évite de voir la fin comme elle se répète encore et encore le début. Alors j’oubliais. Et je ne m’en portais que mieux, je vous l’assure. Moi, mon regard lointain, mes épaules lâches, mes doigts agiles et mon verre. Vide.

Dimitri passa par derrière sans même me laisser le temps de le voir arriver de loin. Pas que j’aurais voulu me préparer, pas que j’étais stressée en tout point, non, du tout. Simplement j’avais haussé la tête à son apparition, le saluant, me sortant presqu’automatiquement de mes pensées comme s’il agissait en véritable distraction oui, une occupation comme une autre, une idée, un monde en parallèle, un univers où je serais ce genre de femmes, celles qui laissent tout couler, qui ne bronchent pas, qui sourient, mystérieusement, ces Joconde, ces Venus, ces autres, à part, toujours à part, mais si fortes qu’elles s’en fichent, tant qu’on ne le réalise même pas. J’aspirais à être comme elles, dans une autre vie peut-être. Pour l’instant, je ne ferais que jouer. À les imiter, à les mimer, silencieuse, interdite, amusée, à m’inventer une autre vie, un monde complètement différent où une soirée ici, dans ce bar, à humecter mes lèvres d’un poison ambré, liquide brûlant d’intoxication qui endort, qui soulage. À sourire, à m’inquiéter d’un autre que moi, que lui, qu’eux, à remplir le devoir de piètre amie que j’étais à la base, l’oreille présente peut-être, mais le cœur absent, disparu, depuis longtemps oublié. « Une vodka. Et remettait la même chose ici aussi, s'il vous plaît. » Il avait beau être tout autant mal assorti que moi dans ce rendez-vous complètement impromptu, complètement surfait de toute pièces, il n’en restait qu’il avait de bonnes manières. Ou que mon désespoir transparaissait un peu trop à travers mes prunelles voilées. Je n’osais pas penser à cette option là, trop évidente, préférant tendre le verre et hocher du menton lorsqu’on me proposa une bouteille, y reconnaissant des souvenirs d’avant qui finirent par disparaître, ou s'amplifier je ne sais trop, lorsque le bourbon familier retrouvait ma bouche vermeille. « Merci. » que je m’entendis souffler, avant de porter le verre à la hauteur des yeux, initiant le mouvement. Je n’avais pas l’habitude de cogner les verres, je n’avais pas l’habitude de rien de ce qui se passait en ce moment de toute façon, mais une chance était toujours bonne à saisir, et je n’oserais pas multiplier le mauvais sort qui s’acharnait pour un peu plus que ce soit. Il cogna, je cognai, les verres tintèrent sous nos silhouettes muettes, et je me sentis un peu mieux. Légère. Ailleurs.

« J’ai horreur de la vodka, j’ignore pourquoi. » Je pris une lampée de bourbon, y reconnaissant des arômes âpres, des notes acides, amères, boisées, bouillantes. Et ma mémoire se rappelle d’une soirée à New York où la bouteille entière y était passée, elle et d’autres ensuite, mélangées à des paroles chantées, criées, murmurées, des corps qui s’accrochent, des pupilles qui se perdent, des souffles qui se marient. Les mementos d’une soirée comme une autre, à l’époque, de celles qui étaient belles, sans cris, sans questions, sans doutes, sans pleurs. De celles qui annonçaient les beaux jours, parce qu’il y en a eus, mais surtout qui pansaient les plus mauvais, qui redonnaient ses lettres de noblesse à nos doigts enlacés. « J’imagine que c’est parce que je n’ai aucun souvenir qui y est associé. », le regard perdu, disparu, soutenant quelque chose que je n’atteignais plus. La vodka était pour moi une inconnue, ayant toujours été apte à suivre mes classiques, à ne pas me brimer de renouveau, à respecter ma routine aussi chaotique soit-elle. Bourbon, whisky, scotch et un peu de vin, juste un peu, pour assouplir. J’étais des âmes esseulées, liées à un besoin d’engourdir, de ressentir le mal peut-être, de l’apprivoiser, de le garder bien près, à rugir, à agir, à endormir. « Il faut dire que j’ai horreur de beaucoup de choses, ces temps-ci. » J’ignore s’il entendit mon commentaire, ou s’il portait déjà son attention sur sa propre vie, bientôt aussi abrupte que la mienne, aux paroles de sa sœur. J’avais été mandatée pour mettre le tout au clair et déjà je me perdais dans cette mission qui sonnait faux. Et si je jouais encore, un peu?  « Helena doit bien s’amuser de nous voir assis côte à côte, boire en silence, attendre je ne sais quoi. » je tournai la tête vers lui pour l’une des premières fois, trouvant ses prunelles pour m’y accrocher un peu, doucement.

« Mais ça me va. Merci, pour ça aussi. »

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Dimitri J. R-Queen
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyLun 25 Mai - 10:48
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Il ne comprenait pas vraiment pourquoi Helena avait souhaité qu'ils se connaissent.  Ou plutôt si, il comprenait et c'était bien ça le problème. Elle les savaient tous deux perdu, esseulés, à la recherche d'un bonheur qui leur était inaccessible. C'est du moins comme ça que Dimitri avait perçu Dawn la première fois, comme une femme triste, au chagrin enfouie, bien enfoui mais qui n'était pas passé inaperçu aux yeux du russe. On n'apprenait pas au singe à faire la grimace. Dimitri lui-même avait inventé cette façade qu'il pensait hermétique, cette manière de tout cacher, de tout enfouir, de vouloir sauver la face coûte que coûte. Il était même plutôt bon pour ça. Mais Helena n'était pas stupide, loin de là, très très loin de là. Il aurait voulu la berner elle aussi, lui faire paraître que tout allait bien, que ce n'était rien, que cette simple passade ne durerait pas parce que Hey Dimitri Queen se relève toujours. Et il y croyait si fort, que ça avait presque marché. Parker lui-même avait arrêté de poser des questions, visiblement satisfait de retrouver son meilleur ami d'antan, avant Albane, avant tout le reste. Comme les autres, il avait choisi de ne pas questionner ce bourru d'ex lieutenant s'enfermant un peu plus dans sa boisson et dans son Pub qui lui tenait plus lieux de maison que son propre loft. Ouai, eux, ils avaient le mérite de lui foutre la paix et d'en s'en tenir à sa propre version qui disait  qu'il allait bien, merci, au revoir.  Sauf qu'Helena n'était pas Parker, bien qu'elle s'entendait à la perfection avec lui, ni Léo, ni les autres. Elle était Helena, sa sœur, sa foutue sœur jumelle qui lisait en lui comme un livre ouvert et qui refusait de le laisser s'enfermer encore un peu dans cette bulle hermétique à tout qu'il c'était gentiment construit. Et la Queen avait ce foutu tempérament trop proche du sien, cette foutue manie de vouloir sauver son frère d'une descente aux enfer qu'il méritait amplement et qu'il alimentait comme un grand garçon qu'il était.  

Alors Dawn avait été élue comme sa consœur de malheur, apparemment. Il ne fallait pas chercher si loin, des âmes perdues, il y en avait des tas, partout, au Brennan sans doute plus qu'ailleurs. Des gars noyant leurs malheurs dans un énième verre d'alcool, des minettes en mal d'amour, des jeunes avec un besoin de reconnaissance de leurs pairs presque risible... Dimitri aurait sans doute pu en faire une liste de ces clients dans le mal. Mais il était avec Dawn là, à des kilomètres de son propre Pub, pour une fois autre chose qu'un gérant mais un simple client. Et au vu de la mine de la Baker, elle semblait aussi vidée qu'as l'ordinaire. Esseulée. « J'ai horreur de la vodka, j'ignore pourquoi. ». Lui, il savait très bien par contre. Il savait que ça lui foutait le crane à l'envers et que c'était exactement le but recherché. Mais il n'allait pas le lui dire, il passerait pour un alcoolique encore une fois et même si c'était devenu de notoriété publique, il appréciait que la Baker ne soulève pas ce point ce soir. « J'imagine que c'est parce que je n'ai aucun souvenir qui y est associé. » Là non plus, il ne dirait rien. Parce que des souvenirs, il en avait à l'appel et honnêtement, c'était pas toujours très beau à se souvenir. Ces lendemains de cuite où une nana, jamais la même en général, quittait sa chambre pour aller prendre une douche, où elle pouvait le traiter de connard quand il refusait de la revoir, quand elle devenait trop pressée, trop pénible... Ces soirs où il avait juste envie de se battre pour oublier, pour oublier quel con il faisait, quel con il avait été de donner sa confiance à une femme qui ne le méritait pas. Tous ces soirs où il avait bu pour s'endormir plus vite, pour oublier plus vite et finalement recommencer dés le lendemain parce que la douleur était toujours là, invisible mais présente, brûlante, étouffante.  « Il faut dire que j’ai horreur de beaucoup de choses, ces temps-ci. » Il tourna son regard vers elle. Dieu comme il comprenait... Finalement, il voyait très bien pourquoi Helena l'avait missionné pour cette « mission ». Parce que Dawn lui faisait échos, parce qu'elle semblait se trouver dans la même spirale que la sienne mais Dimitri n'était pas certain de vouloir partager sa spirale, pour la protéger avant tout, parce que ce n'était pas un cadeau. « Je vais pas pouvoir t'aider à aller mieux, tu le sais ça ? », finit-il par dire, sans méchanceté juste par honnêteté envers elle. Et en même temps, elle ne lui avait rien demandé... Mais il tenait à le dire. Il ne disait pas ça parce qu'il en avait marre de l'écouter et qu'il souhaitait mettre fin à la conversation, non, ça il le réservait à ses clientes trop encombrantes. Il disait ça parce qu'il ne voulait pas qu'elle s'imagine qu'il pourrait lui venir en aide pour quoi que ce soit. Dimitri n'aidait pas les gens, il ne le faisait plus, il ne savait plus faire. Il se contentait de les regarder s'enfoncer, comme une vengeance interne qui refusait de lui donner satisfaction. Et même s'il avait voulu l'aider, il n'aurait su comment faire. Par expérience, il savait que la plupart du temps, il fallait se démerder seul et que certaines personnes refusaient d'être sauvé, par fierté où je ne sais quoi, mais ils ne voulaient pas d'aide. Et puis Dimitri n'était pas un justicier, même plus un flic, juste un lieutenant foutu dehors pour avoir été abusé, aveuglé, tout ça pour une femme. Foutue garce. « Maintenant, si tu as besoin que je mette quelqu'un en fuite, ça peut s'arranger... », ajouta-il, plus pour qu'elle se détende même s'il en était capable. C'était sans doute la seule chose qu'il savait encore faire, se battre. Il voulait que Dawn puisse avoir confiance même s'il était dur de faire confiance à un pourri comme lui, mais bon. Alors si elle avait besoin d'une intimidation envers un gars, il pouvait largement jouer les gros bras. « Helena doit bien s’amuser de nous voir assis côte à côte, boire en silence, attendre je ne sais quoi. ».Je ne sais quoi, c'était plutôt bien dit. Dimitri n'attendait pas pourtant, il n'attendait plus rien. Il n'aurait jamais son insigne de capitaine tant espéré, il n'aurait jamais la carrière dont il avait toujours rêvé, alors à quoi bon attendre quelque chose ? Pour le moment, il attendait juste un second verre, le premier venait de se vider. « Mais ça me va. Merci, pour ça aussi. », lui dit-elle en le regardant dans les yeux. Il se contenta de lever son verre vers elle avec un léger sourire. Il ne comprenait pas vraiment le sens de son merci mais peu importé. « Helena t'as demandé de surveiller mon débit ce soir ? », demanda-t-il après une petite pause et avoir récupéré le verre tant attendu. Parce qu'elle était clairement capable de ça. Un agent en recrutant un autre.  

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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyLun 1 Juin - 0:39
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Sick of trying to find a way inside, sick and tired of all the after. Sick of trying to find a way to slide even though it always ends in laughter. It's never hard to tell when things are done. They say that I'm a mess but it's alright. Whether it's 2 weeks, 2 years or just tonight.



Il était loin, si loin, trop loin. Mais trop près surtout. Il était près et je ne pouvais pas penser plus ou mieux, pire ou autre. C’était notre façon de faire, nos idéaux, nos déchéances qui se multipliaient, qui s’accordaient, qui se succédaient, et même si je n’arrivais jamais à poser le doigt sur ce qui se tramait, sur ce qu’il ressassait, sur ses douleurs, j’y reconnaissais un peu trop bien les miennes. J’arrivais à toucher du bout des doigts ce qui clochait, chez lui beaucoup mieux que chez moi, parce que je portais attention. Parce que je pourchassais chaque parole, chaque soupir, chaque regard déviant, chaque doute. J’y étais, maintenant et jamais, tout de suite et toujours. J’avouais vouloir que ça s’arrête, vouloir tout taire, vouloir prendre du recul, loin, loin et si loin, simplement parce que je n’en pouvais plus. Ces voix, ces souvenirs, ces adieux, ces silences, ces sourires. Ces autres, mais surtout lui, encore et rien que lui. J’avais besoin de lui comme je le reniais, et je n’étais même plus en mesure de le réaliser tellement l’énergie, la force, la puissance me manquaient. Je repris une longue, trop longue lampée de l’alcool brûlant qui tournait entre mes doigts, bloqué par les parois de verre. Bloqué, encore, de nouveau. Comment mon besoin de liberté, mes doutes, mes peurs avaient pu me prendre au piège de nouveau, comment j’avais pu céder à tout ce que ces peurs avaient de mieux, de meilleur à m’offrir. Dimitri comprenait, ou ne comprenait pas du tout, et c’était ce qui était magique, à mes yeux. S’il avait lâché prise, s’il n’en pouvait plus lui aussi au point de tout nier, de tout salir, de tout reléguer aux oubliettes, il n’en était pas moins plus chanceux, plus fort, gagnant sur toute la ligne.  « Je vais pas pouvoir t'aider à aller mieux, tu le sais ça ? », Qui pouvait, de toute façon? C’était ça, ce dilemme, encore et encore, celui où tout avait commencé, celui où tout tardait à se terminer. Et puis aller mieux, c’était tellement impossible à concevoir, tellement lascif, tellement intouchable que ça ne me venait tout simplement pas à l’esprit. Qu’est-ce qui arriverait, lorsque tout serait fini? Lorsque tout rentrerait bien à sa place. Lorsque tout serait dans l’ordre, peu importe lequel il pouvait être. Mais c’était bon, c’était tout bon, ça passerait, peut-être, et probablement pas, mais ça passerait.

Aller mieux.

***

Y’avaient les matins, ensoleillés, le lait d’amande à la cannelle qui aromatisait les murs, les esprits. Y’avaient les soirées, froides, avec les couvertures par-dessus les épaules, à compter les étoiles. Y’avaient les longues semaines épuisantes, où le simple fait de se poser l’un près de l’autre excusait tout le reste. Y’avaient les sourires, brefs, appuyés, sous-entendus, accusateurs. Y’avaient les blagues, les remarques, les paroles à demi-mot, les excuses, les soubresauts. Y’avaient les petits et les grands moments, les discussions profondes, les folies impromptues. Y’avait lui et y’avait moi. Sur la route, à travers les buildings étouffants, au beau milieu de notre cachette au soleil. Y’avaient les secrets, les siens surtout, les miens maintenant. Y’avaient les non-dits, les excuses, les dénis, les esquives. Y’avait tout et plus rien. Y’avait nous, les bons moments, et maintenant, y’avait les souvenirs, les doutes, les regrets. Les remords.

***

« Et puis de toute façon, je ne me souviens plus ça ressemble à quoi. Quand ça va bien. Autant se contenter de maintenant, plutôt. » Je n’avais aucune tristesse dans ma voix, si ce n’est de l’acceptation. J’avais au moins ça de gagné, cette agilité à accepter, à assumer, peu importe ce qui pouvait en découler. Pourquoi se contenter d’y revenir encore et encore, si la gaffe, l’énormité, avait déjà été faite? Si tout le mal dont j’étais capable était déjà passé, accompli, épuisé, je ne pouvais rien faire d’autre, de toute façon. Et je n’avais pas plus envie au final. Je n’avais plus rien à faire que de rester bien droite, ou de tenter de l’être, et d’attendre que tout passe, sans vraiment vouloir connaître l’aboutissement, la fin du tout. « Maintenant, si tu as besoin que je mette quelqu'un en fuite, ça peut s'arranger... », Ah, tiens. Un trait des Queen. Après Helena qui avait glissé un mot sur des comptes à rendre si besoin était, Dimitri laissait ressortir à son tour cette idée, ce plan, cette façon de faire. Si quelqu’un avait besoin de disparaître pourtant, ce n’était pas Jack. Pas encore, surtout pas. Ça ne pouvait pas être lui, non. « Oh. Pour la fuite, c’est moi que tu risques d’y intéresser… » Je souris, parce que ça allègerait peut-être. Alléger cette impression de faire les mêmes erreurs, depuis aussi longtemps que je refusais de me rappeler. Alléger tout ce qui pesait, mes épaules, mon dos, ma tête, mes pensées, mon cœur. Ça n’allégea en rien, en rien du tout. Mais qu’est-ce que j’aurais bien pu y faire, maintenant.

« Helena t'as demandé de surveiller mon débit ce soir ? ». Oui. Le débit d’alcool, mais surtout le débit tout court. Ses yeux, sa voix, ses manies, sa tristesse. Helena les savait brisés et elle ne pouvait, ne voulait pas s’en mêler plus qu’elle ne le devait. Elle y avait vu une façon, à mes yeux, de nous aider à passer à travers en réglant nos propres cas par le biais de l’autre. C’était ce que j’avais compris, même si maintenant, devant le fait accompli, je n’y voyais plus si clair que ça. Je devais être au rapport, peut-être, mais je l’étais principalement pour moi-même, à tout analyser, à tout processer, à tout nier, à tout bannir, à tout avaler. J’haussai les épaules parce qu’il savait déjà la réponse, il la connaissait depuis qu’il avait mis le pied ici, depuis que nos regards s’étaient croisés, depuis les premières minutes, et mentir n’était plus ma force même si ça ne l’avait jamais été. Les épaules bien résolues, le regard soutenant, le verre à distance raisonnable, j’en profitai pour détailler la salle, à la recherche de quoi que ce soit, de quelque chose, de quelqu’un, d’ailleurs, de lui, peut-être, juste un peu. Rien, il n’y avait rien pour moi mais ça m’allait, comme toujours, comme jamais. Pas de mauvaise surprise, pas de surprise du tout, si ce n’était ma solitude encore et toujours, qui frappait à tout rompre. À tout ramasser sur son passage, ou à tout laisser en place, à savoir ce qui me blesserait le plus, entre les deux. « Et je parierais que tu es là pour les mêmes raisons, si? » Des enfants, nous étions des enfants. Ou des adultes, un peu trop perdus, voulant oublier plutôt que d’y croire. À nos erreurs, à notre passé. À notre avenir.

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Dimitri J. R-Queen
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyMar 23 Juin - 16:40
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Sick of trying to find a way inside, sick and tired of all the after. Sick of trying to find a way to slide even though it always ends in laughter. It's never hard to tell when things are done. They say that I'm a mess but it's alright. Whether it's 2 weeks, 2 years or just tonight.



C'était pas si con que ça. Partir. Prendre la fuite. Disparaître. Mettre les voiles sans se retourner, ne rien regretter. Dimitri n'était pas un fuyard pourtant, il avait été élevé comme un bon soldat, un enfant de la nation, un gars prêt à se battre pour son pays, un homme qui ne reculerait jamais devant la menace ou la difficulté, qui serait faire fit du danger, qui prouverait sa valeur comme un bon gars qu'il était. Sur le papier, c'était ça. C'était un fils Queen, un fils, petit-fils, frère de flic, de soldat, de grands hommes. Des hommes de valeurs autant que de principes, des hommes et des femmes qui avaient servi leurs pays en protégeant des civils, en débarrassant les rues de la vermine, en se rendant utile sur tous les fronts où leur aides étaient nécessaire. Mais le gentil fils Queen avait fauté, trahi, perdu ses idéaux dont sa famille faisait éloge et à partir de là, ça avait dérapé... Dimitri avait fuit, pas devant ses responsabilités professionnelles mais devant l'engagement qu'il avait prit auprès de sa fiancée, de la mère de son enfant à venir. Seuls les lâches fuient, seuls les lâches abandonnent et ce jour-là, il avait fait parti de ceux-là. Il avait abandonné femme et enfant le jour du mariage, quittant précipitamment New-York pour Chicago. Alors oui, partir c'était pas si con que ça, c'était le début d'un nouveau jour, le commencement d'autre chose de meilleur. Tout plaquer, lâcher son loft, vendre son affaire et sa bécane, foutre ses deux chiens dans son 4x4 et foutre le camps. Peu importe où, peu importe quand, mais décamper. Choisir un endroit qui ne résonnerait pas des échos d'Albane, qui ne lui rappellerait pas sa carrière en berne, qui éviterait de croiser Olivia à quelques rues de là... Une autre ville, une autre vie.  

Mais cela reviendrait à fuir, encore, à recommencer ce qui avait déjà rongé par le passé. A encaisser à nouveau la honte, le remord. Mais c'était différent aujourd'hui. Il n'y avait plus de mariage, plus de bébé à venir, plus rien à perdre. Il y avait juste lui, là, assis dans ce bar à boire un énième verre en compagnie d'une jolie rousse au sourire triste. Il pourrait partir, la prendre avec lui, l'enlever à sa vie morose et chagrin, lui promettre une vie nouvelle avec ces surprises et ces inattendus, voir apparaître un sourire rayonnant au bord de ses lèvres... Et la voir de nouveau triste après quelques temps, se rendre compte qu'il ne fait pas le bonheur d'une femme, qu'il boit trop, qu'il est ici comme ailleurs, que rien ne change finalement. « Et puis de toute façon, je ne me souviens plus ça ressemble à quoi. Quand ça va bien. Autant se contenter de maintenant, plutôt. » . Il acquiesça, reprenant une gorgée de son liquide transparent. Se contenter du présent, faire table rase du passé, se projeter sur l'avenir. Des jolies paroles qui sonnaient faux aux oreilles du russe. Parce que le passé, bien que derrière nous, continuait de ronger, de brûler et que l'avenir était tellement obscure pour lui que ça lui donnait envie de boire, encore.   « Et je parierais que tu es là pour les mêmes raisons, si? ». Dimitri tourna ses yeux sombres vers elle. Helena avait choisi de les rapprocher, elle avait voulu rassembler deux cœurs brisés, deux âmes bouffées par la vie. Drôle de choix, pensait-il, mais Helena n'était pas la personne la plus raisonné qu'il connaissait. Elevée dans une famille d'hommes, bousculée par trois grands frères, elle n'avait sans doute pas eu l'enfance la plus facile, bien qu'elle comme Dimitri n'avaient pas manqués d'amour. Et Helena avait choisi d'intégrer la CIA, de travailler dans l'un des milieux les plus fermés et dangereux du monde. Pour son frère, cela n'avait rien de raisonné bien qu'il ressentait une certaine fierté à la savoir agent spécial. Mais sa jumelle n'était sans doute pas la plus à même pour arranger la vie de son frère, pas elle, la solitaire, la forte-tête, l'anti relation stable. Cependant, elle restait la seule personne qui avait encore un peu d'impact sur lui, alors autant pas tout gâcher maintenant. « Helena dit ce qu'elle veut, mais je suis plus flic, je ne lui fais plus de rapport », dit-il avec un léger sourire appuyé, se remémorant le temps où ils avaient bossés ensemble sur une grosse affaire à Chicago. Une affaire où sa sœur, bien malgré lui, était plus gradé, mieux placé dans la hiérarchie s'articulant autour de l'enquête. Cela aurait pu être humiliant d'avoir une sœur jumelle à la CIA alors que lui n'était qu'un simple lieutenant de la Crim, mais Dimitri ne s'était jamais abaissé à ça.  Il avait peur pour elle, il s'inquiétait de la savoir à l'autre bout du monde, de deviner qu'avec son caractère elle s'attirait les ennuis au moins autant que lui. Il ne l'enviait pas, mais la respectait pour ce qu'elle était, pour ce qu'elle faisait au quotidien sans pour autant accepter. Et aujourd'hui, une barrière supplémentaire c'était créée, il avait chuté : de lieutenant, il était passé à gérant de Pub, seul Queen à se rendre aussi minable aux yeux des autres. « Ça te dit d'aller manger un bout ? Je meurs de faim. » Et aussi parce qu'il devait manger quelque chose avant de trop boire, pour éviter à Dawn de croiser ses yeux vitreux en étant a jeun. La rousse accepta et Dimitri passa devant. Une fois dehors, il s'alluma une cigarette, proposant gentiment la même chose à sa partenaire pour la soirée. « Tu pourrais m'en dire plus sur Jack ? », demanda-t-il après quelques pas. Il savait que c'était ça le problème, que tout venait de là. Helena n'était pas bavarde, mais avait mentionné son nom et ça avait suffit à Dimitri pour comprendre que Dawn avait aussi son démon. « T'es pas obligé de répondre », ajouta-t-il, en traversant la rue, entraînant Dawn dans son sillage. Les rues étaient peu agitées, le mois de février étant moins propice aux sorties nocturnes apparemment. « Je connais un restaurant italien à quelques rues de là, ça te va ? ».  

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Dawn J. Baker
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptySam 1 Aoû - 15:50
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Sick of trying to find a way inside, sick and tired of all the after. Sick of trying to find a way to slide even though it always ends in laughter. It's never hard to tell when things are done. They say that I'm a mess but it's alright. Whether it's 2 weeks, 2 years or just tonight.



Les allures d’agent de l’ordre d’Helena me reviennent en tête et je souris. Parce qu’elle est si forte, parce qu’elle est si solide, parce que le peu que je connais d’elle, le peu qu’elle m’a laissé entrevoir me fascine, m’inspire, me solidifie. Elle peut bien sauver le monde de l’autre côté du globe comme bon lui semble, son seul contact, sa seule estime a sauvé un peu la mienne, me montrant qu’une femme pouvait, si elle le voulait, si elle le décidait, être plus, être mieux, être elle. La confiance qu’elle dégage, l’assurance dont elle est envirée me rend verte d’envie mais surtout bleue d’espoir, un espoir qu’elle a conquis, un espoir qui m’a conquis, un espoir qui fait naître une toute petite pointe de réussite en moi, qui me montre que oui, si j’y crois, si j’arrête de ne pas y croire plutôt, je serai quelqu’un à part entière un jour. Et pas seulement une âme esseulée, brisée, brouillée, comme je peine à le vivre. Dimitri m’a toujours fait cette même impression, celle d’être un roc, immuable, indomptable – et malgré les quelques inquiétudes à demi-mots d’Helena, il est de ceux pour qui la déprime n’est qu’une carapace de plus, la noirceur n’est qu’un allié supplémentaire. Il se fond dans ce malheur qui semble l’envahir, il s’y fond mais il le domine, il le maîtrise, il le comprend. Cette force, ce pouvoir qui émanent d’eux, d’elle et de lui, me frôle, bifurque, m’assomme, mais ne semble pas vouloir s’arrêter à mon niveau, descendre si bas, et je me ressaisis, parce qu’on se construit soi-même plutôt que de demander l’aide des autres. Parce que nos propres problèmes ne peuvent se chasser qu’avec nos propres solutions. Du respect alors, plutôt, et cela passerait déjà plus aisément. Les vrombissements autour de nous englobent mes réflexions et je profite d’un silence pour m’attarder aux autres, aux autres histoires, aux autres quotidiens. Une table où un couple se regarde lascivement, les doigts enlacés, les sourires complices, les esprits volages. Un homme au bar, solitaire, le yeux fixes, rêveurs, lessivés. Quelques femmes, plus loin, les rires faciles, le déhanché assumé. Les bouteilles qui tintent, l’argent qui crissent, les verres qui se remplissent et le mien qui se vide, trop tôt et trop vite, pour cette carrure que je porte, qui s’engourdit, qui s’adoucit surtout. Pour son meilleur tout comme son pire.

« Ça te dit d'aller manger un bout ? Je meurs de faim. » Il est doux et fort, dans sa proposition. Et j’aime, j’aime qu’il prenne les devants, j’aime qu’il m’évite de réfléchir, j’aime qu’il impose en douceur, en puissance. Je ne me souviens plus vraiment à quand date mon dernier repas, aussi ironique soit-il, et la simple pensée de disparaître de nouveau à travers les tissus de ma garde-robe pour avoir laissé mon stress constant m’englober me suffit à accepter sa proposition, évitant l’étourdissement à l’éveil. « Je suis affamée, en fait. Bien vu. » que je lui glisse, complice, du moins je pense, avant de terminer d’une lampée le verre qui m’a un peu trop servi déjà. J’aurais pu laisser le liquide là, sagement, attendre, mais il me paraissait si doux, si nécessaire que de le quitter m’aurait semblé impossible. Ce nouveau vice comblant les autres, je m’étonne moi-même avant de suivre le Queen dans son passage, laissant derrière cette nouvelle routine plus ou moins routinière, qui n’a surement pas manqué à son œil aguerri. Qu’est-ce que j’étais en train de devenir, donc? L’extérieur, la brise, le vent, me rafraîchit juste assez et j’en profite pour prendre une grande bouffée d’air, remarquant à quel point mon souffle était inégal depuis un moment déjà. Inversée, irrégulière, imperceptible, mon inspiration reprend doucement la cadence, alors que l’air et les échos en sourdine de la ville me montent à la tête. Dimitri m’offre une cigarette que je refuse par habitude, avant d’emboiter son pas, mais de m’y perdre à son nom. Jack. Comment est-ce qu’il…? D’où est-ce que…? Cette simple mention me rattrape de plein fouet, m’immobilisant, me faisant balancer, et je détaille d’un œil avide sa cigarette avant de relancer d’un « Merci. » suivant mes doigts agités qui se faufilent autour des siens, lui qui enserrait sa nicotine bien filtrée du bout du pouce, moi qui a besoin d’une fumée, d’une drogue, d’un poison nocif pour quelques bouffées seulement. Il me laisse faire, doucement, et je porte la cigarette au bout de mes lèvres écarlates, muettes, obsédées. « Jack est à Los Angeles. » que je finis par ajouter, comme une évidence, plus pour me convaincre que pour le lui annoncer, lui pour qui Bates est un inconnu de plus, un homme de plus. Si seulement. « C’est une histoire d’avant, un amour d’avant. Laissé à San Francisco, et retrouvé ici. Violemment. » Ces quelques mots me font plus mal encore que tout ce qui s’est passé depuis ma fuite, depuis cette nuit de janvier où j’avais refusé sa grande demande, où je m’étais sentie comme une ombre plutôt que celle qu’il aimait, que celle que je voulais qu’il aime toujours. Cette nuit où j’avais fui, où je l’avais fui, pour venir me réfugier ici, loin de tous, loin de lui. Surtout, ces mots me brisent encore plus depuis que les bribes du vernissage catastrophe me reviennent en tête, les toiles éclatées, la nuit qu’il a passée dans les draps des Appleby, et surtout, surtout, ce baiser qu’il m’a légué, doux, trop doux, un baiser d’adieu, un baiser d’au revoir, un baiser qui me hante depuis que les parcelles du réveillon ont fait place à aujourd’hui.

Dimitri propose un restaurant italien et j’acquiesce, lui laissant amplement le choix pour la suite de la soirée. Mes esprits étant ailleurs, je me retrouve bien vite sur ses talons, à quelques mètres de l’endroit dont il parlait, l’appétit en miette, les souvenirs à vif. J’en profite pour lui renvoyer la balle, pour gratter un peu, moi aussi, et pour distraire ce qui me reste d’attention, surtout. « De ce que j’ai compris, l’amour aussi t’as pas mal écorché durant les dernières semaines? » Mon ton est calme, détaché presque. Mais il le sent, il le sait. Écorché est un mot faible, si faible. Autant pour lui que pour moi. Je passe derrière alors que la porte de l’établissement s’ouvre, et je remercie quiconque puisse m’entendre d’avoir rempli l’endroit à pleine capacité, si ce n’est pour la table qu’on nous pointe, un peu plus loin, près d’une fenêtre sur la ville. Du bruit, des gens, de l’action, n’importe quoi. Tout, sauf nous deux et nos malheurs, seuls.

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Dimitri J. R-Queen
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DIMITRI & DAWN - Black Heroes  EmptyMar 25 Aoû - 16:38
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Dimitri a presque oublié ce que c'est que de discuter innocemment avec une femme. Il a toujours eu du mal avec les rapports humains et ça depuis l'enfance. Son institutrice pensait même qu'il était autisme avant de le voir jouer aux cow-boys et aux indiens dans la cour de récréation. Il ne fallait pas s'inquiéter, c'était de famille apparemment, à ce qu'avait raconter sa mère après avoir été convoqué. Parce que dans la classe voisine, Helena n'était pas plus douée pour se faire des amis. Tout comme elle, Dimitri était difficile d'accès , réservé, méfiant et cette carapace lui avait valut des difficultés croissantes pour approcher les autres. Mais avait-on besoin des autres quand on avait de quoi faire à la maison ? Une sœur jumelle garçon manqué, deux grands frères disposés à se battre pour un oui ou pour un non, bref un équilibre familiale qui valait tous les amis du monde. Quant aux filles, Dimitri n'avait jamais eu grand chose à faire pour que cela fonctionne. Il semblerait que l'hérédité faisait là aussi son travail puisqu'il avait hérité du visage buriné de son père et des yeux clairs de sa mère, ce qui, d'après les filles, formait un très jolie mélange. Il n'avait jamais dragué, il n'en n'avait pas eu besoin. Et puis entre une mission de flic et une jolie nana, Dimitri n'hésitait jamais longtemps. Une carrière on en avait une seule dans la vie, alors que des filles... Et puis il y avait eu LA fille, celle qui faisait la différence, celle qui donnait presque -presque- envie de ne pas faire d'heures sup pour filer la rejoindre. Olivia, épatante blonde aux yeux clairs, studieuse et charismatique, avait réussi par on ne sait quel mystère à percer la carapace du Queen. Elle avait été un tout pendant presque trois ans, elle avait joué un rôle capitale dans sa vie et même aujourd'hui, Dimitri ne pouvait le réfuter. Sauf qu'il avait merdé et qu'il avait abandonné la seule femme capable de le supporter.  Puis le chapitre Albane et c'est la dégringolade. Donc le russe avait presque oublié la sensation de parler avec une fille sans aucune arrière pensée en tête. Il n'avait pas besoin de la draguer, enfin de la laissé venir, avant de la mettre dans son lit. Il n'avait pas besoin d'elle comme une dose d'alcool. Il n'avait pas besoin d'elle pour compenser autre chose, pour la compenser Elle.

C'est aussi étrange qu'il traverse comme ça la ville, une fille magnifique près de lui et qu'il ne tente pas de la raccompagner, de la persuader de finir la nuit chez lui. Étrangement, il se sent presque serein à cette heure-ci, une fois la nuit tombée, une fois la tumulte de la journée passée. Il abandonne même sa moto là, se convaincant de se rappeler où elle est garée au moment de rentrer. Ils font quelques pas comme ça, en silence, mais profitant de la présence l'un de l'autre. « Jack est à Los Angeles. » , finit-elle par dire, dans un souffle, comme si c'était trop réel de le dire à haute voix. Il comprend. Il n'a presque pas besoin de savoir la suite qu'il sait déjà ce qu'elle ressent, ce qui brûle en elle à l'évocation de Jack, ce qui étouffe sa poitrine. « C'est une histoire d'avant, un amour d'avant. Laissé à San Francisco, et retrouvé ici. Violemment. »  Violemment. Là encore, il comprend, il ressent même. Il voit le regard de Dawn se troubler le temps d'une minute et il détourne pudiquement le regard. Il ne sait pas quoi faire ou dire pour apaiser sa peine, lui même n'as jamais su. Dimitri n'est pas un homme compatissant ou conciliant, il ne comprend que la violence, le rejet, la colère. Il ne peut la consoler, il ne sait pas faire, mais il voit sa détresse, il l'entend comme un échos à la sienne. « Et il sait ? Il sait ce que tu ressens encore pour lui ? ». Parce que c'est évident, si évident qu'elle pourrait l'avoir écrit en gros sur le front, en fluo, en lettre majuscule. Il se demande si c'est aussi évident pour lui, si ce qu'il ressent pour Albane est encore là, présent, trop présent sûrement … Dimitri ne connaît pas ce Jack, mais il devine au ton de la voix de Dawn qu'il compte beaucoup, qu'il a toujours compté et qu'il reste encore très présent dans ces pensées. Pourquoi le passé fait-il aussi mal ? Pourquoi ne pas juste tourner la page et ne pas avoir envie de relire le passage précédent ?   « De ce que j’ai compris, l’amour aussi t’as pas mal écorché durant les dernières semaines ? » Écorché. Il sent le mot couler en lui puis regarde plus loin, tirant sur une nouvelle cigarette. Écorché, ça serait surtout son corps, son âme quant à elle, se trouve plutôt piétiné ainsi que sa dignité et son amour propre. Heureusement pour eux, ils arrivent devant le restaurant et la cohue leur laisse le temps de se remettre. Le serveur, reconnaissant l'ancien lieutenant entre mille, désigne une table un peu plus loin. Dimitri invite Dawn à passer devant et ils prennent place au milieu d'un brouhaha joviale et chaleureux. Tout ce qu'il faut face à leur état d'esprit morose. Sauf que Dimitri ne c'est jamais sentit très bien en public, mais pour le coup, il fera un effort. « Je sais que tu connais Albane », dit-il une fois assis et la carte en main après l'esquive du serveur. Bien sûr qu'il sait. Il le sait au moins autant que Helena déteste Albane. Il le sait parce que le MOCA connaît une seule Bonaparte et une seule Baker, visiblement. « Amie de deux tigresses qui se détestent, ça doit pas être facile.», dit-il en se voulant complice. Parce que les deux blondes ont des caractères aussi différents qu'explosifs et que Dimitri connaît très bien les deux pour savoir que lorsqu'elles sortent les griffes, ça peut faire très très mal.   Helena était une femme dangereuse qui n'avait pas peur des armes à feu ou des attentats, qui pouvait refroidir un homme en quelque seconde seulement et n'hésitait pas à mouiller son frère à un trafic de drogue impressionnant. Quant à Albane, c'était une artiste farouche qui ne laissait personne se mettre en travers de son chemin, qui faisait chavirer le coeur d'un homme d'un battement de cil et pouvait abandonner un amant à l'agonie si cela servait ses propres intérêts. « Tu peux me rappeler comment ma sœur et toi êtes devenues amies ? Parce qu'elle aurait pu te bouffer toute crue. ». Il plaisantait, bien sûr, mais c'était assez curieux de voir la Queen amie avec une artiste visiblement timide et introvertie. « Comme Albane quand j'y pense ». Ce coup-ci, il était un peu plus sérieux et cela se lisait à travers son regard voilé. Le serveur revint vers eux et Dimitri commanda un verre, ainsi qu'un risotto aux cèpes.   

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Dawn J. Baker
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Sick of trying to find a way inside, sick and tired of all the after. Sick of trying to find a way to slide even though it always ends in laughter. It's never hard to tell when things are done. They say that I'm a mess but it's alright. Whether it's 2 weeks, 2 years or just tonight.



J’aimais la nuit. Je l’aimais fraîche, je l’aimais sombre, je l’aimais calme, douce, enfumée. Je l’aimais illuminée aussi, troublante, agitée, cachotière. J’avais toujours été un oiseau de nuit ; j’avais toujours su ouvrir l’œil quand j’aurais tôt fait de le fermer, me faufiler hors du lit, m’installer à la fenêtre, compter les étoiles pour mieux les retrouver, pour mieux me retrouver aussi. Dans une autre vie, dans mon avant, j’avais la voix embrumée d’un amour qui me susurrait leurs noms à l’oreille, qui me les pointait d’un doigt absent, solitaire, lointain, un doigt endormi que j’avais rattrapé du revers de mes souvenirs. Et mes nuits étaient courtes de sommeil, mais chargées de rêves. Toujours. Même maintenant, alors que les rêves s’assombrissaient, alors que le malaise, le mal-être, les doutes, les remords les ponctuaient. Tout ce que je trouvais pour lutter contre cette insomnie de l’âme c’était de retrouver mes repères, de m’esquiver moi-même, d’aller vers ces petits ailleurs, ces autres mondes, ces terrains inexploités, ces idées si peu dévoilées. J’y imaginais de la vie, j’y imaginais du bonheur, de la lumière, des paysages à couper le souffle, des couleurs qui s’entremêlent, qui s’épousent, qui se fuient, qui s’entre construisent. J’y imaginais des univers parallèles, des personnages principaux relégués aux oubliettes, des musiques lascives, mélancoliques, agressives. Des tableaux sous toutes autant de trames, de thèmes, de tombes. La nuit, je revivais un peu, je me retrouvais, pour mieux me perdre. Les feux de circulation, le vrombissement des voitures, Dimitri et sa silhouette brouille, la brise qui caresse ma nuque, les empreintes qui se laissent sur le bitume humide, les flots d’un océan distinct qui couvre le reste et je me laisse entraîner, divaguant, reprenant mes nostalgies là où je les ai laissées bien malgré moi, là où elles auraient dûes rester sans que je n’y creuse à nouveau, sans que j’y retombe, attirée. Je m’ouvre à demi-mot et il attend, passif, et il accepte aussi et surtout. Je ne me confie pas pour lui autant que je me confie à moi-même, sachant très bien qu’il est probablement tout aussi confus devant sa propre vie que je le suis devant la mienne. Mais l’instant de quelques mots, c’est presque comme si je narrais ma propre histoire, que je la racontais pour mieux la comprendre, l’analyser, la réparer. Il intervient ensuite, doucement, trop doucement, et il a tellement raison que je m’en tord de vérité. Le ventre se serre, les poumons se contractent et j’ignore à quels points quelques paroles aussi peu entendues peuvent me faire l’effet qu’il a renchérit. « Je… » mon souffle coupé, haletant, arrive à se masquer derrière les klaxons et les discussions animées, et je feinte l’ignorance, du moins, la mienne. « Je pense qu’il s’agit là du dernier de ses soucis. » C’était bien vrai, tristement. Il avait la trahison de mon refus, il avait les adieux arrachés, il avait le silence aussi. Et il avait la nouvelle vie, ma nouvelle vie, mes nombreux torts et mes erreurs servies sur un plateau d’or à comprendre, à avaler, à détester, à haïr de tout son être avant de s’attarder à ce que je pouvais bien ressentir – si c’était bien ça encore, la plus petite de ses mélancolies.

J’étais égoïste, j’étais égoïste de penser à cela, maintenant, à l’amour, aux sentiments, au nous. Et je m’y arrache, je me distrais, je lui tends la suite de la conversation en tentant de m’en sortir, lâchement, prétextant une oreille attentive alors que chaque mot me rapproche un peu plus de Jack et de ses gestes succincts, sa rage, mes toiles, ses cris, mes silences, les coups. Le fantôme d’Albane s’immisce à travers les paroles du russe et j’ai le cœur un peu plus brisé d’entendre la voix avec laquelle il prononce son nom. Amorphe, vide, distante. C’est la voix que je connais, c’est la voix que je tente de maîtriser, c’est la voix qu’il utilise pour parler des cicatrices, d’un amour tout aussi violent, d’une ressemblance qui nous unit autant qu’elle nous divise. Ses pensées me font malgré tout sourire, lorsqu’il associe Helena et Albane à deux tigresses, deux lionnes, deux femmes si fortes et si puissantes, entre lesquelles j’ai appris à me glisser, à me protéger de leur inspiration. « Elles me fascinent. » que je souffle, pensive, les décryptant de plus en plus, les observant, les admirant, tentant de comprendre la complexité de leur féminité à travers leurs combats respectifs. « On s’y fait, j’imagine. Elles sont très différentes, mais se ressemblent beaucoup dans leurs travers. Et elles me respectent aussi, elles me connaissent. Jamais je n’ai sentie qu’une ou l’autre me forçait à prendre parti. » J’imagine que ma fragilité transparaissait, à un moment ou un autre. Qu’elles voyaient que je n’avais aucune malice, du moins, envers elles. Leur hargne ne regardait qu’elles, de toute façon. Dimitri m’invite à le suivre et je réponds à son geste, m’installant à la table qu’on nous a assignée. Je prends le temps de déposer mon sac, m’asseyant, faisant état des lieux. Je ne sortais plus depuis des mois, flirtant avec les obligations professionnelles du fiancé, le MOCA et ses diverses expositions à organiser, mes propres démons qui refaisaient surface lorsque je croisais regard sur regard, mémentos d’avant. Mais il demande, de nouveau, et gratte mes souvenirs comme je l’y autorise, disponible, en confiance. Il est solide, il est un roc, il est un tuteur et j’ignore d’où ce calme me vient, d’où cette aisance résonne, mais elle me rassure. J’ai encore un cœur, après tout.

« Helena était très impliquée dans l’aide humanitaire, lorsque je l’ai connue. J’imagine que je ne t’apprends rien? Elle avait contribué à une initiative du National Geographic qui l’a amenée à assister à plusieurs rencontres de développement. J’étais présente aussi, j’y donnais beaucoup de temps à l’époque. J’imagine qu’elle s’est amusée de voir à quel point j’étais rêveuse, à quel point je voulais changer le monde. » ma pensée est douce, mélancolique. C’était à mon arrivée à L.A., mon temps me semblait trop lourd, trop maudit pour le passer seule. J’avais voulu trouver une excuse pour ne plus culpabiliser chaque seconde… pathétique. « Pour ce qui est d’Albane, ça remonte à plus longtemps. J’étudiais l’art à New York et elle était passé à l’académie pour parler d’œuvres et de leur signification. Je m’étais emportée sur ses analyses, et la discussion s’était poursuivie autour d’un verre de bourbon. Puis d’un autre. Elle se poursuit encore aujourd’hui, en fait. » Le malaise était palpable alors que je mentionnais ces histoires, cet ailleurs, cette femme qui était sa propre énigme, sa kryptonite. Je commandai une salade caprese et un verre de vin, limitée. « J’ignorais à l’époque, votre histoire. Du moins, j’ignorais qu’il s’agissait de toi… elle t’aimait énormément. Elle t’aime toujours, d’ailleurs. »

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