iv. Histoire
L'enfance d'un petit homme Vivre en Irlande dans une famille peu nantit n'était pas ce qu'il y avait de mieux, disons. Né de deux parents alcooliques et toxicomanes, j'ai apprit dès mon plus jeune âge à m'occuper de moi-même. Faire des crêpes, bols de céréales, toasts, oeufs et pains dorés à 5 ans et servir mes parents dans le but de peut-être pouvoir regarder les dessins animés...Sans jamais avoir la permission car ce n'était jamais à
leur goût... C'était mon quotidien... Ma vie, quoi. Lorsque c'était
mauvais, non seulement je n'avais pas le droit de regarder la télévision, mais ils me frappaient jusqu'à ce que je saigne ou perdre connaissance. Je n'avais jamais le droit de ramener des amis à la maison, ou d'aller chez eux. Du coup, je suis devenu très vite un reclus social. Le genre de gamin à se faire jeter à la poubelle ou accrocher au mat de l'école. J'ai du souvent mentir à mes professeurs, aussi. Leur dire que c'était soit des gamins qui m'avaient battus ...ou que j'étais tombé. J'avais trop peur de dire la vérité. Peur de la réaction de mes parents.
Le petit homme devint grand Je devais avoir 16 ans quand j'eus envie de m'enlever la vie pour la première fois. Trop marre de la merde qui se passait autour de moi, je pris une lame de mon père ...mais au moment où j'allais le faire, celui-ci rentra en trombe et me prit sur le fait. Disons que la lame, il l'a utilisé ...mais pour me couper un peu partout sur le corps, dans le but de me faire souffrir encore plus que je souffrais déjà.
Quand mon grand-père su ce que je subissais à chaque jours, il décida de me prendre à sa charge et quelques jours seulement après l’événement de la salle de bain, je déménagea chez lui. À partir de cet instant, jusqu'à mes 18 ans, je vécu une vie de rêve! Calme et paisible.Sans soucis ni drame ...jusqu'à ce que mon grand-père ne décède de la sclérose latérale amyotrophique, 2 ans plus tard. Jusqu'à sa mort, je pris soin de lui comme il l'a fait pour moi ces quelques dernières années ...
18 ans, une maison et de la merde ... Comme il m'avait légué sa grande maison, mes parents finirent par l'apprendre au funérailles de celui-ci. Ce fut la guerre dans l'église, et la police dû intervenir pour calmer mes parents et les amener au poste de police afin que je fasse ma déposition. Ce fut énormément exigeant pour moi car, non seulement j'avais un deuil à digérer, mais je devais aussi faire une plainte contre mes parents. Chose que jamais je n'aurais pensé faire un jour, malgré tout ce qu'ils m'ont fait subir.
Ils finirent par avoir ordre de la cour de ne plus m'approcher à moins de 30 mètres pour un total de cinq ans, et je parti, le coeur gros et plus seul que jamais. À cette époque, mes relations se limitaient à mes parents et grand-père. Du coup, ce fut difficile pour moi de me faire des connaissances et établir des liens avec les autres car en réalité, je n'avais jamais vraiment eu le droit aux fréquentations.
Ce n'est que deux ans plus tard, soit à mes 20 ans, que j'eus ma première petite amie. Elle était jolie à souhait... mais une vraie manipulatrice, aussi. Elle s'est jouée de moi et de ma gentillesse. Je lui aurais offert la lune, si j'avais pu ...mais ce n'aurait pas été assez pour elle. Elle voulait le monde entier, l'univers complet dans sa main. Elle a fini par me quitter 5 ans plus tard, me laissant presque sans le sous et détruit moralement.
Je fini néanmoins à compléter mes études et décrocher un emploi à l'université comme chargeur de cours pendant 2 ans, pour enfin devenir professeur à temps pleins à mes 27 ans. Ce fut tout un changement pour moi, de faire un boulot dit social, du à mes lacunes dans ce domaine, justement.
Avec le temps, je me suis trouvé quelques petits trucs pour donner mon cours sans trop devenir anxieux. Mon truc? Ne jamais regarder un élève droit dans les yeux. Jamais. Ou si je dois le faire, ce n'est pas plus que 30 secondes.
Depuis ce temps, je n'ai eu que très peu de fréquentations ...et ma foi en l'humanité est presque épuisé. Je rêve tout de même d'une petite vie parfaite avec femme, enfants, deux garages etc ...mais j'ai maintenant du mal à y croire ...J'suis un mec bien, croyez moi! Parfois je ris, même si celA me surprends à chaque fois! J'ai des passions comme tout le monde. Des coups de coeurs. Des petites joies, des gros malheurs. Je ne serai jamais le genre de personne à m'ouvrir à tout le monde ...mais je m'ouvrirai aux plus chanceux. Ceux et celles que j'aurai soigneusement sélectionné pour faire partie de ma vie!