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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 13 Mar - 21:56



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Il m'avait tant manqué. Pendant ses deux années de cauchemar, il m'avait manqué à un point inimaginable. Lui l'homme qui avait rendu ma vie infernale pendant quatre années, avant de me proposer un deal qui avait complètement bouleversé mon existence. Il n'avait été que mon infâme patron pendant des années, se jouant de moi, ruinant mes espoirs de progression et me couvrant toujours plus de travail qu'il n'était humainement possible d'accomplir sans cesser de vivre autrement que par lui. Heureusement, je n'avais déjà plus rien à perdre à l'époque et mon travail était déjà la seule chose qui comptait dans ma vie, la seule chose à qui je donnais tout mon temps. Puis il m'avait demandé en mariage, pour obtenir ses précieux papiers et j'avais pensé qu'enfin je tenais mon passeport pour la liberté. Un an de mariage et il disait bonjour à son visa et moi au revoir à mon rôle d'assistante, pour aller - grâce à lui - embrasser une ma carrière d'éditrice. Sauf que j'avais flanché. A son contact, j'avais appris à connaître l'homme sous le costume et j'étais tombée éperdument amoureuse et avec cet amour grandissant, j'avais épousé les cadavres de son placard, autant qu'il avait accueilli les miens. Sauf que s'il avait pu gérer avec mon avortement et ses séquelles irréversibles sur mon esprit, j'avais été incapable de gérer Maddison et nous avions perdus la partie. Cette garce m'avait privé de lui et moi qui avait toujours pensé que mon plus grand bonheur serait de ne plus jamais avoir affaire à lui, je m'étais prise à manquer de lui chaque jour, à chaque minute. Owen O'Ceallaigh m'avait manqué à un point tel que l'absence avait laissé une douleur physique qui m'achevait régulièrement, me faisant passer des jours entiers roulé en boule sur le canapé à pleurer devant un truc ou un autre à la télévision.

Un rien suffisait à me le rappeler et à déclencher mes larmes. Un regard bleu azur et un sourire qui lui ressemblait dans une publicité pour dentifrice, un accent irlandais dans les infos du soir, un téléfilm portant sur une secrétaire et son patron sadique, un couple effectuant un mariage blanc ou n'importe quoi d'autre me rappelant notre histoire et je fondais en larme. Maman était désespérée, papa me prenait de longues heures dans ses bras en me murmurant que ça allait finir par passer, avant d'ajouter qu'il l'espérait en tout cas,... Même Dan avait abandonné cette perpétuelle lueur de reproche dans son regard pour me montrer toute sa compassion et sa compréhension. J'étais amoureuse d'Owen O'Ceallaigh. Irrévocablement. Ils ne pouvaient plus en douter, maintenant. Pas quand ils voyaient combien cela me détruisait de l'avoir perdu. Il ne leur avait pas fallu longtemps pour arriver à un consensus lors de la « ronde familiale de crise ».

Owen m'intima de rester autant de temps que je le voulais, éternellement même, ajoutant que l'Irlande restait un magnifique endroit où vivre et je ne pus m'empêcher de sourire. Même une ville paumé d'un pays reculé serait l'endroit le plus merveilleux de la Terre pour moi, tant que je l'avais lui et une montagne de livre pour compagnie. Mais il me fallait répondre à sa question sur sa famille avant toute chose, parce qu'il était plus intrigué par ce sujet-là que par l'endroit où nous allions vivre. Qu'importe. Nous avions le temps pour ça. Tout le temps du monde, désormais, pour formuler cette vie qui nous attendait.

Je lui annonçais donc d'abord que si sa famille avait du potentiel, j'avais été trop concentré sur l'idée de le revoir pour réellement me concentrer sur eux et évaluer qui se sa famille ou de la mienne était la plus folle. Il posa doucement une main sur ma hanche, me faisant frissonner, alors qu'il concédait à ma requête de reporter ma réponse officielle à plus tard. Il ne put néanmoins s'empêcher de spécifier que s'ils allaient bien se comporter en ma présence, j'allais finir par devoir me rendre à l'évidence. Il s'empressa, alors, d'évoquer certains détails en sa faveur et je l'écoutais parler avec vivacité, empressement, mais surtout affection des petites choses qui faisaient que sa famille était la plus improbable des deux. Je l'écoutais attentivement, essayant de saisir un maximum d'information sans me perdre dans la contemplation de son visage, si animé par cet amour pour sa famille qui était un si grand tabou au début de notre mariage.

Il évoqua ''l'allergie'' de l'un de ses frères aux vêtements, m'arrachant un sourire amusé, avant de me faire rire en ajoutant que sa mère allait s'assurer qu'il se promène dans une tenue décente. Il parla ensuite de Coleen, une de ses sœurs, expliquant qu'elle était somnambule et entrait fréquemment dans la chambre des autres en pleine nuit, sans prévenir. « Pas plus d'intimité chez toi que chez moi, alors », dis-je d'un air malicieux en enlevant ma main de dessus celle qui tenait encore son T-shirt, la glissant dans sa nuque, me rapprochant au passage en caressant sa peau de mon pouce posé sur sa hanche. La plus jeune de la famille marche en dormant. Le jeune se promène en caleçon. Okay, noté, songeais-je en reprenant cette bonne vieille habitude des post-it mentaux, avec un certain plaisir que je ne pensais jamais pouvoir y trouver. Il m'avait parlé de toute sa famille, bien sûr, décortiquant avec minutie les liens entre chacun, les dépeignant physiquement et mentalement, avec tant de détails que j'avais presque eu l'impression, à l'époque, de pouvoir les retrouver dans une foule sans jamais les avoir vu auparavant. Mais deux années étaient passées depuis et pendant tout ce temps, je n'avais pensé qu'à lui et à toutes mes options pour rapidement revenir dans ses bras. J'étais donc un peu rouillé au niveau de la connaissance de sa famille, même si tous les noms me semblaient familiers et que la place de chacun me semblait l'évidence même dès lors qu'il précisait qui était qui.

Il poursuivit ensuite avec les jumelles, enfin une plus précisément, Siobhan, la coiffeuse. Il n'avait jamais cessé de me dire combien elle serait folle de joie de pouvoir jouer avec mes cheveux. Chaque fois qu'il jouait avec une mèche, caressait mon cuir chevelu ou défaisait minutieusement les coiffures que j'avais pu me faire dans la journée. Presque chaque fois, il soupirait, se perdant dans ses pensées, disant combien sa soeur adorerait pouvoir me faire mille et une coiffure en tout genre. Ma main dans sa nuque glissa dans ses cheveux, jouant avec des mèches longues comme je n'en avais jamais vu chez Owen O'Ceallaigh auparavant, souriant tout en redescendant vers sa joue et sa maudite barbe si longue qu'elle m'en donnait des frissons. Il me demanda si je voulais qu'il continue et en d'autres occasions, j'aurais dit non. J'aurais voulu découvrir par moi-même ou ne simplement pas être enquiquiné par ses histoires alors que j'étais certaine d'avoir raison, mais non. Je hochais la tête vivement pour l'inciter à continuer, me délectant du timbre de sa voix à mes oreilles, vibrante de l'entendre enfin à nouveau, profitant de chaque son mélodieux sortant de sa gorge. Il aurait pu me lire le dictionnaire que je lui aurais dit de continuer, juste pour le plaisir d'entendre le son de sa voix.

Il poursuivit donc, précisant que le dialogue dans la famille se composait essentiellement de cris et je souris. Ça, oui, je l'avais constaté pendant mon bref passage en bas, avant de me dire de ne pas m'inquiéter, qu'il me les présenterait tous et me soufflerait les prénoms en cas de trou devant eux. Il ajouta de simplement retenir les prénoms de ses parents, que ses derniers ne supporteraient pas que je les appelle M. et Mme O'Ceallaigh et je ris à nouveau, encerclant son cou de mes bras. « Combien de temps au juste as-tu mis pour appeler mes parents par leurs prénoms alors qu'ils te tannaient encore et encore de cesser de les appeler monsieur et madame ? », lui demandais-je pour rappel. « Bon d'accord, tu le faisais essentiellement pour défier et m'énerver, mais quand même. Moi je veux juste faire bonne impression aux parents de l'homme que j'aime. » Réalisant mes derniers mots, je baissais les yeux en rougissant, me cachant dans son torse.

« Tu sais, chez moi ils se sont tous réunis autour de la table pour savoir qui allait me représenter devant le juge. Et quand j'ai été assigné à résidence, j'ai assisté à plus de ronde familiale de crise à mon sujet que j'en avais vu de toute ma vie à la maison », relatais-je en relevant les yeux vers lui. « Il a été voté à l'unanimité que je n'étais finalement pas une menteuse quand je disais que notre mariage avait fini par être réel et la majorité a convenu qu'il fallait tout faire pour m'aider à te rejoindre. Tout le monde a travaillé à la maison dans ce sens, Chris a passé tout son temps libre à la maison pour aider papa, Daniel et Christopher à monter les plaidoiries et Carlie a passé tellement de temps à les aider que la moitié de ses travaux d'étude portaient sur notre cas tant elle n'avait le temps de se concentrer sur aucune autre affaire. Et peine perdue de lui faire entendre raison sur la priorisation de ses études. Et bien sûr, la plus longue et éprouvante table ronde a été pour déterminer si les hommes de la famille allaient enfin accepter nos sentiments ou s'ils allaient te poursuivre pour te casser la figure. » Ça avait été tellement tendu. Maman soulignant combien j'étais affectée par la situation et combien lui devait l'être aussi, en Irlande. June plaidant pour mon bonheur et donc mon droit de retrouver celui que je savais désormais être l'amour de ma vie. Papa et Dan voulant faire payer tous mes pleurs à Owen, avant de comprendre - enfin - que ça n'était pas sa faute si sa saloperie d'ex avait décidé de pourrir notre bonheur. Mon tout premier combat avait été face aux hommes de la famille. Les convaincre que j'aimais Owen et qu'il m'aimait aussi et que la chose qui l'avait le plus obnubilé lors de nos adieux avait été qu'il était convaincu d'être entièrement fautif de la situation dans laquelle je me trouvais avec la justice. Mais j'avais tenue bon, comme chaque fois après ce jour là. Parce que je l'aimais tellement que j'étais prête à affronter même ma famille pour lui. « June m'a dit de te dire qu'elle n'avait jamais douté de tes sentiments pour moi et qu'elle les avait vus avant même que tu ne t'en rende compte. Maman m'a aussi dit d'ajouter que tu serais toujours le bienvenue à la maison quand tu aurais de nouveau le droit de fouler le sol américain, je te le rends tel qu'elle me l'a dit. Evan veut savoir si t'as acheté une nouvelle moto ou tout autre truc qu'il jugerait cool. Ah et Anthea compte toujours te tester. Juste pour être certaine, elle a précisé. Je crois qu'elle cherchait surtout à me voir m'énerver... Elle aime bien me voir réagir au quart de tour dès que cela te concerne. » Et je me perdis dans son regard, une nouvelle fois. Il devait complètement s'en moquer de ma famille, non ? Mais je voulais tellement lui montrer qu'il faisait partie de ma famille maintenant. Que tous l'avaient acceptés, malgré les réticences paternelles et fraternelles de départ. Tous avaient pensés à lui et à un petit mot à lui dire quand je le retrouverais...

« Je suis réellement là, hein ? », demandais-je après un moment de contemplation silencieuse de cet homme, plus pour réaliser moi-même ce qui se cachait derrière cette première réalisation plutôt que comme une réelle question. « Owen est-ce qu'ils... » Je relevais la tête, le regardant, les joues rouges. « Qu'est-ce qu'ils pensent de moi ? Qu'est-ce qu'ils pensent de la fille qui a épousé leur fils pour qu'il l'aide à obtenir une promotion avant de tomber amoureuse ? », demandais-je, consciente que si ça n'était pas la vraie version de l'histoire et encore moins celle que ma famille voyait, c'était très certainement celle que sa famille à lui devait avoir en tête lorsque mon nom était évoqué. Et c'était ma plus grande peur. Qu'ils m'en veuillent d'avoir ruiné la vie de leur fils... Même si pour la morale, c'était Owen qui avait proposé le deal premier.

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Owen O'Ceallaigh
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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyMer 18 Mar - 0:47
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Je me souviens qu’au départ, le sujet de ma famille, et de ma vie en Irlande en fait, puisque ça comprenait Maddison aussi, était un sujet tabou entre nous, que je ne voulais pas aborder. Parler de ma famille n’était pas réellement un problème en soi. Mais disons que parler d’eux était assez douloureux. J’avais beau contrôler mon image en ne laissant jamais passer aucune faiblesse, j’avais beau me montrer fort en toute circonstance, ma famille était une faiblesse, car ils me manquaient, tous. Je ne regrettais pas d’être parti pour réussir aux Etats-Unis. Mais partir de chez soi, du jour au lendemain alors qu’on est tous proches n’est pas chose facile et je m’étais préparé psychologiquement plusieurs jours avant de leur annoncer, avant mon départ. Ma famille n’était pas un sujet tabou, mais un sujet douloureux. Je ne voulais pas en parler parce que le simple fait de penser à eux me rendait triste. J’étais dégouté d’avoir raté l’enfance de mes plus jeunes frères et sœurs, dégouté d’avoir raté le passage à l’âge adulte des plus âgés, dégouté de ne pas avoir pu aider mes parents davantage. Tout ça à cause de Maddison. Depuis toujours elle m’avait pourri la vie.

Mais à partir du moment où je me suis sentis bien avec Livia, en confiance et quand j’ai commencé à éprouver, sans m’en rendre compte, de réels sentiments à son égard, le sujet était tout de suite plus facile à aborder. J’avais réussi à en parler malgré la douleur que je pouvais ressentir, mais elle avait été là pour me soutenir. Elle m’avait toujours soutenu en fait, consciemment ou non. J’ai toujours pu compter sur elle, en toute circonstance. Au fil du temps, j’avais pu laisser tomber le masque et elle a pu découvrir mon vrai visage. Celui d’un homme blessé qui se donnait en fait corps et âme dans son travail et qui s’envoyait en l’air à tout va pour ne pas penser aux choses qui fâchent et aux sujets douloureux. Alors maintenant, debout dans ma chambre avec la plus merveilleuse femme du monde dans mes bras, je parlais de ma famille avec une facilité déconcertante, énumérant les différents défauts des uns et des autres. Au fur et à mesure de mon récit, je la voyais sourire, amusée, elle se mit à rire également et ce fut le plus joli son que j’avais entendu en deux ans.

Il n’y avait pas plus d’intimité chez moi que chez elle en effet. C’est le défaut des familles nombreuses curieuses je suppose. On ne choisit pas sa famille. Mais je suis fier de faire partie de la mienne. Pour rien au monde je n’aurais préféré être fils unique. Ça doit être d’un ennui mortel. Au moins chez les O’Ceallaigh on ne s’ennuie jamais. Je lui adressais un sourire en hochant la tête pour toute réponse, continuant mon petit monologue sur ma chère fratrie. Encore et encore. Elle semblait intéressée par ce que je lui racontais, alors je continuais. Je sais que mes parents ne sont pas très formels alors ils voudraient qu’elle les appelle par leurs prénoms, j’en étais certain. Je connaissais trop bien mes parents et leur façon d’être. Lorsque je précisais ce détail à Livia, elle se mit à rire avant de passer ses bras autour de mon cou. J’en profitais alors pour me rapprocher d’elle jusqu’à sentir son corps contre le mien et j’encerclais sa taille avec mes bras. Elle évoqua alors le fait que j’avais mis énormément de temps avant d’appeler ses parents par leurs prénoms alors qu’ils insistaient à chaque fois et me reprenaient constamment lorsque je les appelais Monsieur et Madame. Je me mis à rire à mon tour lorsqu’elle précisa que je le faisais exprès pour l’agacer et la défier. Oui en effet, c’était principalement pour cette raison. Devant sa famille, je ne pouvais pas agir comme je le voulais alors quand c’était possible, je prenais un malin plaisir à n’en faire qu’à ma tête prétextant un simple oubli de ma part. Ce n’était pas bien méchant, mais je savais à quel point ça la faisait râler. C’était amusant et si facile de la faire s’énerver. Mais elle rajouta qu’elle voulait faire bonne impression devant mes parents, devant l’homme qu’elle aime. Je ne pus m’empêcher de retenir un sourire satisfait et heureux en entendant ses dernières paroles mais elle enfouissait immédiatement son visage dans mon torse. Ah Olivia toujours aussi pudique face à ses sentiments. Je remontais mes bras le long de son dos et posais une main derrière sa tête. Et je posais ma tête contre la sienne.

« N’aies pas honte de ce que tu ressens ma chérie. Je te l’ai déjà dit. Moi aussi je t’aime, plus que tout. Et pour en revenir à tes parents, oui, je le faisais exprès. Ça me faisait rire au début de t’énerver. C’était une petite distraction. »

J’avais un sourire malicieux sur les lèvres en repensant à tout ce que j’avais bien pu faire juste pour l’agacer. J’aimais tellement jouer avec ses émotions et sa jalousie qu’elle tentait vainement de cacher. Combien de fois j’ai ramené des blondes aux yeux verts à la maison en les lui faisant bien passer sous le nez pour qu’elle les voit. A chaque fois, je les laissais prendre le petit-déj à la maison le lendemain matin exprès pour qu’elles se croisent. J’aimais tellement voir sa réaction frustrée. Au début de notre mariage, pendant toute la période entre nos deux premiers rapports intimes, je prenais un malin plaisir à la coller à la moindre occasion, quand un de ses proches nous rendait visite par exemple parce que je savais qu’elle cherchait à m’éviter depuis qu’on avait couché ensemble chez ses parents. Il y a plein de petites choses comme ça que j’adorais faire pour la rendre dingue. Mais je me suis calmé avec le temps et c’est limite devenu l’inverse. Je me suis mis à détester son Miccah et tous hommes qu’elle avait pu approcher de près ou de loin. Même Dimitri, je l’ai haï fortement pour le mal qu’il lui avait fait. J’ai vraiment hésité à aller le voir, mais ça n’aurait servi à rien. Ce qui est fait est fait. Enfin, à présent elle est à moi et je ne laisserai jamais personne lui faire du mal.

J’étais vraiment parti loin dans mes pensées mais la voix d’Olivia me ramena à la réalité. Elle me raconta ce qu’il s’était passé chez elle, pendant les périodes où elle devait passer au tribunal. Je regrette tellement de l’avoir embarquée dans tout ça. C’est moi qui aurais dû répondre de mes actes devant un juge. J’aurais dû être à sa place. Elle releva les yeux vers moi et je ne pouvais plus détacher mon regard du sien. Je l’écoutais, attentivement, enregistrant le moindre de ses mots, m’imprégnant de sa jolie voix. Je ne me lasserais jamais de l’écouter parler. Sa famille avait finalement cru à son amour pour moi. La solidarité dont sa famille a fait preuve me faisait chaud au cœur. Même Chris s’y est mis apparemment, ce géant avec sa fille. Une petite tornade que je retrouvais à la maison des fois. Mais que je trouvais adorable parce qu’elle me rappelait tellement Ellen petite. Tout le monde a travaillé d’arrache-pied, même Carlie qui pourtant était encore dans ses études. Ah, la petite Candy, la fouine. J’eus un petit sourire lorsqu’elle affirma que les hommes Penrose avaient hésité à venir ici pour me botter les fesses. J’imagine sans mal à quel point ils ont dû m’en vouloir, tous autant qu’ils sont. J’avais ruiné la vie de leur fille, de leur soeur. A leur place, j’aurais pris le premier avion pour venir parler avec mes poings avec l’homme qui aurait anéanti l’une de mes sœurs. Leur réaction était légitime. Et je m’en voulais énormément. Je passais une main dans ses cheveux avant de la glisser jusque sur sa nuque pour lui caresser la base de ses cheveux.

« Je m’en veux tellement pour ça. J’aurais dû être à ta place, tu n’aurais pas dû subir tout ça avec la justice. Mais je suis content d’apprendre que tu n’étais pas seule malgré tout. »

J’affichais une expression plutôt triste, coupable et désolée. Le fait qu’elle endure tout ça alors que c’était moi le vrai fautif de l’histoire m’avait toujours anéanti. C’est moi qui avais proposé ce mariage, c’était mon idée. Elle n’aurait jamais dû subir ça. Moi tout ce que j’avais eu c’était une amende et l’interdiction de communiquer avec l’un d’entre eux, avec elle. Et l’interdiction formelle de reposer un pied sur le sol américain bien sûr. Mais je considérais que je m’en étais trop bien tiré par rapport à elle. Ce n’était pas juste.

Elle recommença à me parler de sa famille, mais cette fois elle me passait des messages de leur part. June n’avait jamais douté de mes sentiments à l’égard de sa sœur et apparemment elle les avait détectés bien avant moi. Oh, vraiment ? Ça ne m’étonne qu’à moitié, je m’en suis rendu compte que tardivement. Même Ellen l’avait remarqué avant moi. Ce sont toujours les premiers concernés qui ne voient rien. Pour sa mère j’étais toujours le bienvenu dans leur maison, lorsque je pourrais de nouveau retourner là-bas. Evan était curieux de savoir si j’avais acheté un nouveau joujou. Et Anthea voulait toujours me tester… Ah celle-là… Depuis le début, j’avais l’impression qu’elle m’avait mis le grappin dessus. Je me souviens à quel point c’était frustrant. A chaque fois que je la voyais arriver, j’essayais de fuir. Au départ, je ne comprenais pas son comportement. C’est vrai quoi, quel est l’intérêt de draguer le mari de sa sœur ? Puis, au final, j’ai compris qu’elle cherchait juste à rendre Olivia jalouse. Ce qui fonctionnait plutôt bien. J’étais vraiment ému de constater que malgré le mal que j’ai pu leur causer, à tous, ils m’apprécient encore. Mieux, ils m’acceptent. Ça fait chaud au cœur vraiment. A tel point que j’en avais les yeux brillants. Si j’étais une fille sensible, j’aurais pleuré. Vraiment.

« Je pensais que ta famille me détesterait après tout ça… Mais ça me fait vraiment plaisir de constater que ce n’est pas le cas. Et tu pourras dire à Evan que malheureusement, non, pas de nouvel achat cool depuis deux ans. A moins que des paquets de mouchoirs rentrent dans ses critères. »


Un petit sourire était apparu sur mon visage pour appuyer ma dernière phrase. Non pas d’achat ces deux dernières années. Je n’avais pas trop la tête à ça. En tout cas, je n’arrivais pas à détacher mon regard du sien. Et finalement, elle me demanda si elle était bien là. Je posais ma main sur sa joue pour caresser sa peau avec mon pouce et je déposais un baiser sur ses lèvres.

« Oui, tu es là. Avec moi. Dans ma chambre. »

Mais elle semblait perturbée, troublée peut-être ? Elle commença une phrase qu’elle ne termina pas, alors je fronçais les sourcils, comme si ça allait m’aider à comprendre ou même à lire dans ses pensées. Sait-on jamais. Mais elle reprit. Ce qu’ils pensent d’elle ? Qui ? Mais je comprenais rapidement qu’elle parlait de mes parents. Elle s’inquiétait de savoir ce que mes parents pouvaient penser d’une fille qui m’avait épousé pour une promotion, en reprenant ses termes. J’avais beaucoup pensé à ce que sa famille pensait de moi. Mais il est vrai que je ne me suis jamais posé la question du point de vue de Livia. Cependant, elle n’avait pas à s’inquiéter sur ce point. Je lâchais un petit soupir avant de me détacher d’elle et de lui prendre la main pour l’emmener sur mon lit. Je la laissais s’asseoir et je m’installais à côté d’elle, prenant son visage entre mes mains.

« Tu n’as aucun souci à te faire avec ma famille. D’accord ? Est-ce que ma mère t’a paru hostile ? Est-ce que l’un d’entre eux t’a regardée de travers ? As-tu senti de l’animosité à ton encontre ? Non. Parce qu’il n’y en a pas. Ils sont tous au courant de notre histoire. Ma mère trouve ton courage remarquable. Ce que tu as fait pour moi ça n’a pas de prix. Tu m’as littéralement sauvé la mise quand je t’ai demandé de m’épouser. Est-ce que tu te souviens de la réaction d’Ellen ? Elle n’a jamais exprimé le moindre sentiment négatif à ton égard, jamais. Elle était plutôt admirative. Ils ont tous été étonnés de constater à quel point tu étais généreuse. Il y avait certes des intérêts à la clé pour nous deux, mais je ne t’ai jamais mis le couteau sous la gorge, tu aurais pu tout simplement refuser. Mais tu ne l’as pas fait. Tout ce que ma famille retient, c’est que tu as accepté de m’aider alors que j’étais dans un tournant décisif de ma vie. Et forcément, maintenant ma mère est folle de joie à l’idée de te rencontrer, toi l’américaine qui a sauvé son fils. Celle qui a réussi à faire fondre son cœur de glace. Celle qui a su faire chavirer son cœur. La fameuse seconde Madame O’Ceallaigh. Tu es sa première belle-fille officielle. Et elle en est très fière. Je t’assure. »

Pendant deux ans, je n’ai fait que parler d’elle. Elle était le seul sujet de conversation que je pouvais tenir. Plus rien d’autre ne m’intéressait. Mes parents sont compréhensifs, ils ont bien vu à quel point je tenais à elle et selon tout ce que je leur racontais, ils ont vite compris qu’elle éprouvait la même chose. Ils n’en ont jamais douté. En tout cas, ils ne m’ont jamais rien dit de négatif sur elle. Il n’y a pas de raison qu’ils pensent du mal d’elle. Connaissant ma mère elle me l’aurait dit.

« Tu fais partie de la famille. Tu es une O’Ceallaigh au même titre que tous ceux qui vivent sous ce toit. »

D’ailleurs, en parlant de ça. Vu que notre mariage est annulé… Je lâchais son visage et la regardais quelques secondes. Puis je quittais mon lit pour poser un genou à terre devant elle. J’attrapais ses deux mains que je plaçais entre les miennes sur ses genoux. Enfin, je portais mon regard sur le sien.

« Olivia, acceptes-tu de me faire l’honneur de devenir ma femme ? Encore. »

Une demande en mariage en bonne et due forme. Sans bague. Certes. Mais une demande en mariage quand même, même si on est fringué comme des sacs, même si on est coiffés comme si on venait de se réveiller et même si j’ai l’air de sortir d’une hibernation.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptySam 21 Mar - 22:14



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Owen adorait me voir lutter avec mes sentiments. Avant tout cela, il pensait que j'étais un robot incapable de ressentir quoi que ce soit, puis il avait découvert l'être humain sous l'assistante ultra professionnelle et combien je luttais quotidiennement pour éprouver des choses et pour ne pas en avoir peur. J'avais tant de honte pour ce que j'avais fait pour le passé, tellement peur de laisser le premier venu entrer dans ma vie et dans mon cœur et tout ruiner... Des sentiments, j'en éprouvais des tonnes. J'avais juste bien trop de mal à les assumer et à les exprimer. Owen avait fini par comprendre pourquoi, quand j'avais eu assez de confiance en lui pour lui raconter mon passé, lui parler de Dimitri, de cet enfant que j'avais empêché de vivre, de cette barrière que j'avais mis entre les gens et moi pour ne jamais souffrir comme cela à nouveau et pour ne jamais avoir à penser à commettre de tels actes à nouveau. La compréhension ne l'avait pas empêché de toujours autant aimer me voir me débattre avec mes sentiments, cependant. Il avait juste été capable d'être plus patient et avait juste compris combien il avait une position privilégiée dans mon existence, chaque fois que je lui avouais une chose importante comme l'amour que j'éprouvais pour lui ou le besoin que j'avais de l'avoir dans ma vie. Il aimait toujours autant se moquer de moi quand j'avais du mal à avouer quelque-chose d'important, cependant et cela ne loupa pas, une fois de plus, quand il me sourit malicieusement en me promettant que je n'avais pas à avoir honte de l'aimer, que lui aussi m'aimait et que m'énerver avec l'appellation de mes parents avait été sa petite distraction. Je souris doucement en fermant les yeux, mon front contre le sien, profitant du plaisir de sentir son souffle sur mes lèvres.

Alors que je lui expliquais ce qu'avais été ma vie durant l'année écoulée et que je lui parlais de ce que tous avaient fait pour nous, il glissa une main dans mes cheveux, caressant ma nuque avec une douceur infini qui me fit fermer les yeux pour profiter. Son absence avait été le plus insupportable dans toute cette histoire. Les suspicions des gens, les batailles que j'avais menées pour faire accepter notre histoire,... ça avait été si facile à supporter, à affronter. Le plus dur, c'était le manque de lui. L'absence de ses caresses, le manque de ses baisers. J'avais besoin de sa chaleur, j'avais besoin de lui, tout simplement. Je dormais mal si je n'étais pas dans ses bras, son bras autour de ma taille, son souffle dans mon cou. J'étais ingérable et insupportable de mauvaise humeur quand il n'était pas là pour calmer mes ardeurs et pour glisser une main dans mes cheveux pour jouer avec, m'apaisant par la même. Cela m'avait toujours surpris, cette passion qu'il avait pour mes mèches blondes, combien il pouvait se perdre des heures dans ses pensées, en caressant ma tête et en entortillant encore et encore une de mes mèches entre ses doigts. J'avais passé des moments difficiles devant la télé à cause de ça, essayant de me concentrer sur le film alors que j'étais allongée sur lui, sur le canapé et qu'il jouait d'une manière si douce avec mes cheveux que le sommeil menaçait de m'emmener à tout moment. J'avais tant besoin de son contact pour aller bien. Alors là, tout de suite, j'avais le sentiment que jamais je le pourrais le lâcher ou le laisser s'éloigner...

Plus sincère que jamais, Owen m'avoua qu'il s'en voulait pour ce que j'avais subi avec la justice, que ça aurait dû être lui et qu'il était heureux, malgré tout, que je n'ai pas été seule. Je secouais vivement la tête alors qu'il parlait, me hissant sur la pointe des pieds. « Je savais exactement ce que je risquais Owen. A la seconde où j'ai dit oui pour notre deal, je savais exactement ce que je risquais et ce que ça me coûterait si on se faisait prendre. Je connaissais les conséquences, pour toi comme pour moi et j'ai signé en dépit de cela. En dépit de ce qu'il pourrait m'arriver, alors ne t'en veux pas pour quelque-chose que je savais possible et même très probable », assurais-je en posant un baiser sur ses lèvres, puis un autre, souriant doucement en me pressant contre lui. « La seule chose que je n'avais pas prévu, c'était de trouver l'amour. C'était de trouver quelqu'un en qui je pouvais avoir assez confiance pour ouvrir mon cœur. C'était la seule chose imprévisible et la dernière chose pour laquelle je veux t'entendre t'excuser. »

Je changeais de sujet en parlant de ma famille, des messages qu'ils voulaient lui faire passer, du sentiment d'affection et d'estime que j'avais ressenti de leur part, envers lui. Ils l'appréciaient énormément, j'en étais certaines. Bien sûr les hommes de la famille avaient joué les mâles dominants, voulant le frapper pour lui montrer qu'on ne faisait pas impunément pleurer une Penrose, mais cela leur était vite passé et ils avaient vite compris que continuer de vouloir lui faire du mal m'affectait énormément, parce que je l'aimais trop. Ils avaient alors réfléchi et revu leur position. Oh tout n'était pas pardonné et pour mon père et Dan m'avaient déjà prévenu qu'ils ne croiraient pas en la sincérité d'Owen tant qu'ils ne l'auraient pas vu de leurs propres yeux, mais ils avaient accepté de lui donner une chance. Ils avaient compris que je l'aimais vraiment, ce qui ne m'était pas arrivé depuis Dimitri et rien que pour ça - parce que lui et aucun autre avant lui avait réussi à accéder à mon cœur meurtri - ils s'étaient rendus à l'évidence qu'il devait avoir quelque-chose de tout à fait particulier.

Il répondit que cela lui faisait plaisir de savoir que ma famille ne le détestait pas et que malheureusement pour Evan, ses seuls achats de ses deux dernières années avaient été des paquets de mouchoirs et je souris, l'embrassant une nouvelle fois, consciente d'à quel point je devais lui sembler collante. Mais j'avais été seule pendant deux ans. Je n'avais pas eu un seul baiser depuis deux ans et je ne voulais plus de cela. Je voulais l'avoir contre moi. Je voulais l'embrasser jusqu'à plus soif. Je voulais m'assurer que j'étais là, dans ses bras, contre lui et que ça n'était pas un rêve. C'est pour cela que je lui posais la question, ce à quoi il répondit en caressant ma bouche, en m'embrassant, avant de parler pour dire que oui, j'étais bien là, avec lui, dans sa chambre. Cette chambre en Irlande, chez ses parents, où il vivait depuis que notre histoire d'amour atypique était redevenue le délit que notre mariage était à l'origine. Des parents qui devaient me détester, j'en étais certaine.

Il nous fit nous asseoir sur son lit et m'assura que je n'avais pas de soucis à me faire sur ce sujet-là, me demandant si j'avais ressenti de l'hostilité de la part des siens à un quelconque moment. Je secouais la tête en pinçant les lèvres. Non, bien sûr que non. Mais n'avaient-ils aucun reproche à me faire pour autant ? Owen assura que c'était tout l'inverse, qu'ils étaient étonnés du risque que j'avais pris pour leur fils et m'en était reconnaissants. Que je l'avais sauvé et que j'avais réussi à toucher son cœur et que rien que pour ça, sa mère était folle de joie de me voir ici, qu'elle était fière que je sois sa belle-fille. Mon cœur s'emballa. Il semblait si sincère dans ses assurances, si confiant. Comme si c'était une évidence. Comme si ma place avait toujours été ici. Et pas comme si je revenais dans sa vie après deux ans d'un silence radio imposé par mon gouvernement. J'avais les larmes aux yeux, rien qu'à la profondeur de sa croyance, rien qu'à l'entente de ses promesses. Il m'aimait. Et il m'aimait tellement qu'il était capable de mettre sa main au feu que sa famille m'aimait aussi pour tout ce que j'avais fait pour lui. Il en était absolument convaincu, j'étais une O'Ceallaigh, ne vraie. Pas une O'Ceallaigh pour le deal, pour un visa ou une promotion. J'étais de la famille. Pour lui comme pour les autres, j'appartenais à cette famille. J'aurais fondu dans ses bras sur-le-champ s'il ne s'était pas levé du lit pour venir poser un genou à terre.

Les larmes montèrent immédiatement à mes yeux alors que je commençais à imaginer ce qui allait suivre. C'était, après tout, la troisième fois que la question m'allait être posée. Le premier, Dimitri, l'avait fait par obligation, mais j'étais réellement amoureuse et j'y avais cru, comme une idiote. J'avais dit oui avec joie, parce que je l'aimais et envisageais sans mal de passer toute ma vie avec lui. Le second avait été Owen lui-même, mais cela n'avait rien de romantique et mon oui n'avait rien eu de joyeux ou d'amoureux, c'était plus un « marché conclu », qu'un « Oui, mon amour ». Un deal qui ne laissait aucune importance au cœur. Mais cette fois... Cette fois pouvait être complètement différente et je le savais. Alors, quand il me demanda si j'acceptais de lui faire l'honneur d'être sa femme, je ne pus contenir mes larmes de joies. Cela n'avait certainement rien de glamour. Nous étions deux épaves mal vêtues, coiffées comme au sortir du lit, aux yeux rouges des larmes - de joies certes, mais des larmes tout de même - contenues ou versées. Il n'y avait même pas de bague et pour être totalement honnête, je m'en fichais complètement. J'avais donné dans les demandes en grandes pompes devant la famille et soigneusement préparées et ça avait été la partie de ma vie la plus douloureuse. J'avais déjà donné dans la bague choisie par ses soins et il n'y avait pas eu de sincérité, ni dans la demande, ni dans la réponse. Cette demande là, aussi anarchique et non traditionnelle soit-elle était spontanée et sincère comme aucune autre.

Je descendis du lit à mon tour, me mettant à genou devant lui, pour être à sa hauteur et ne jamais avoir à quitter son regard. Je posais mes mains sur ses joues, souriant tendrement, l'observant, débordante d'amour. « Une demande en mariage, comme ça, Monsieur O'Ceallaigh ? Sans même prendre la peine de me courtiser avant ? », soufflais-je avant de jeter mes bras autour de son cou pour l'embrasser fougueusement. Je voulais faire montre d'un peu de fierté, d'un peu d'humour et de ce sarcasme auquel je l'avais habitué depuis que nous nous connaissions, mais tout mon effet était totalement ruiné par les larmes de joie striant mes joues et mon corps pressé contre le sien, comme si ma vie en dépendait. « Oui, je le veux, mon amour. Je veux redevenir ta femme... Et pour toujours cette fois. Je t'aime tellement, Owen. Je t'aime tellement... »

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Owen O'Ceallaigh
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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 27 Mar - 19:19
Game Over

Pendant de longs mois, la savoir seule à devoir affronter la justice alors que moi "je me la coulais douce" chez moi, m’avait profondément anéanti. Je n’aimais pas qu’elle ait à se sortir de ses problèmes alors que c’était entièrement ma faute. J’en ai passé des nuits blanches à m’imaginer toutes sortes de scénarios, à la voir en prison, se faire violenter ou pire encore. Et je m’en voulais. Terriblement. Jamais dans ma vie je ne pourrais me sortir de cette culpabilité qui me ronge. Qu’est-ce qu’elle a réellement enduré ? Je n’en sais rien, tout ce que je sais c’est que je n’ai rien pu faire, que je n’étais pas là alors qu’elle devait tout gérer seule pour s’en sortir. J’avais l’espoir qu’avec sa famille soudée ça se passait un peu mieux que ce que je pouvais imaginer mais je ne pouvais m’empêcher de penser aux pires scénarios possibles. C’est humain après tout, on imagine toujours les pires choses quand une personne à qui on tient beaucoup a des ennuis. Par ma faute qui plus est. Jamais je ne pourrais me le pardonner. Jamais.

Savoir que sa famille avait été là pour elle me rassura un peu, au moins elle n’a pas dû affronter tout ça toute seule. C’est déjà une bonne chose en soi. Mais quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse, je me sentirais éternellement coupable. Elle secouait pourtant vivement la tête pour contrer mes paroles et se hissa sur la pointe des pieds pour se tenir à ma hauteur. Elle m’assura qu’elle connaissait les risques lorsqu’elle a accepté cet arrangement ainsi que ses conséquences si la supercherie était découverte. Mais elle a quand même signé. Elle avait beau me dire de ne pas culpabiliser, c’était plus fort que moi et elle ne pourrait jamais me faire changer d’avis là-dessus, peu importe ses arguments. Je suis borné, ce n’est pas nouveau. Alors je n’en démordrais pas. Elle m’embrassa rapidement plusieurs fois avant de reprendre. En revanche, en signant, elle n’aurait jamais pensé trouver l’amour. Oh Olivia. Elle est tellement adorable. La seule chose pour laquelle elle veut m’entendre m’excuser c’est de lui avoir pris son cœur ? Ça n’arrivera pas. Je ne m’excuserai jamais pour ça. Je lui souris tendrement alors que je caressais sa joue.

« Alors tu ne m’entendras jamais m’excuser. Parce que c’est l’une des seules choses pour laquelle je suis vraiment fier. »

Elle m’embrassait beaucoup, presque à chaque fois que j’arrêtais de parler, mais ça me faisait un bien fou. Sa chaleur, ses bras autour de moi, son corps contre le mien, tout m’avait manqué. Alors ça ne me dérangeait absolument pas qu’on reste si proche l’un de l’autre pendant un long moment. J’avais dû vivre sans elle pendant près de deux ans, sa présence m’avait trop manqué pour que je la repousse pour avoir de l’air, je voulais la sentir près de moi, aussi proche que possible. Je ne voulais plus la lâcher, elle pourrait disparaitre, on ne sait jamais. Mieux vaut ne pas prendre de risques inutiles. Et puis, je me devais de la rassurer par rapport à ce que ma famille pouvait penser d’elle, ça avait vraiment l’air de l’inquiéter. Cependant, elle n’avait aucun souci à se faire, mes parents étaient plutôt reconnaissants. Elle avait pris des risques pour moi, pour leur fils ainé, et ça, ce n’est pas rien. Peu importe ce qu’il s’est passé par la suite, c’est ça qui compte. Ma mère me l’avait déjà dit, la seule chose qu’elle regrettait c’était de ne pas l’avoir connue. Aucun de mes frères et sœurs n’était casé, j’étais le premier, elle aurait tellement voulu connaitre sa belle-fille. Ce sera bientôt chose faite. Je suis sûr que bientôt, elle va même commencer à me harceler pour me demander quand est-ce qu’elle sera grand-mère, je l’entends déjà. Je me suis toujours dit que je n’étais pas fait pour être père. Mais maintenant la donne a changé. Avec Olivia je serai prêt à tout.

Même à la demander en mariage une nouvelle fois. Sincèrement cette fois-ci. Ce n’était pas une simple demande comme on propose un contrat comme la dernière fois. Non, cette fois, j’y avais mis les formes. Je n’avais pas de bague, on n’était pas dans un super restaurant et je n’avais pas une apparence physique irréprochable mais qu’importe. J’étais seulement dans ma chambre, vêtu uniquement d’un pantalon de pyjama, mon t-shirt sur l’épaule, mal rasé, pas coiffé, les mains vides mais peu importe. Cette fois, j’en avais réellement envie, pas parce que j’étais obligé. Cette fois-ci, ça n’avait strictement rien à voir avec la première fois. Je voyais les yeux brillants d’Olivia et à peine avais-je terminé de prononcer ma demande qu’elle se mit à pleurer. Il n’y avait pas de doute, c’était des larmes de joie, il n’y avait qu’à voir l’expression de son visage.

Elle se mit à genoux devant moi et je ne pouvais détacher mon regard du sien tellement je la trouvais belle, même larmoyante. Elle récupéra ses mains pour les poser sur mes joues – enfin sur ma barbe plutôt, parce que ma peau on ne la voit plus – en souriant. Son sourire était communicatif et je ne pouvais pas retenir le mien. Elle osa plaisanter dans ce genre de moment et je la reconnaissais bien là.

« Te courtiser ? Pour quoi faire ? C’est inutile quand la partie est déjà gagnée. »

Et puis, je l’ai déjà courtisée à ma façon. Une façon un peu spéciale pendant un an. Pendant notre année de faux mariage. Sans m’en rendre compte. Mais quand même. Rapidement elle se jeta à mon cou pour m’embrasser avec fougue, je n’étais pas en reste et l’embrassais à mon tour. C’est un oui ? Ah, là c’est un oui, un vrai qui sort de sa bouche. Il n’avait rien à voir avec la première fois. Celui-là était carrément plus sincère. Elle ajouta qu’elle voulait redevenir ma femme et cette fois pour toujours. Compte là-dessus. Plus personne ne l’arrachera à moi. Je ne le permettrai pas. Un immense sourire illumina mon visage suite à ses paroles et j’attrapais son visage pour revenir encore et encore capturer ses lèvres tant j’étais heureux de sa réponse. Je me redressais pour me lever et l’aidais à se mettre debout également en attrapant ses mains. Dans un sourire rempli de sous-entendus, je nous fis basculer sur mon lit pour m’allonger sur elle. J’avais perdu mon t-shirt dans la bataille mais tant pis. Tant que je ne sors pas de ma chambre – et encore – je n’en ai pas besoin.

« Moi aussi je t’aime tellement mon cœur. Tellement. Plus que je ne l’aurais imaginé. Plus que tu ne l’imagines également. »

Je n’avais jamais ressenti quelque chose d’aussi fort, pour personne. C’était vraiment tout nouveau pour moi et même si j’en avais énormément souffert pendant deux ans, c’était la meilleure chose que je pouvais ressentir à l’heure actuelle. Je lui souris tendrement alors que je lui caressais sa joue doucement. Mes yeux détaillaient chaque millimètre de son visage sans m’en lasser. Je connais chaque parcelle de son corps, pourtant je ne pourrais jamais me lasser de l’admirer. Jamais. Je finis par revenir l’embrasser avec un peu plus de hargne, de désir que précédemment. Ça fait près de deux ans que je n’ai pas touché à une femme. Alors là que j’ai celle qui est la plus importante pour moi sous la main… Mes instincts primaires reprennent le dessus. Ma respiration commençait déjà à s’emballer. Je quittais à peine ses lèvres pour lui murmurer.

« Si je m’écoutais, je te ferai l’amour sur le champ. »

On pouvait sentir tout le désir qui grimpait en flèche dans le ton de ma voix. Je quittais sa bouche pour laisser mes lèvres et ma langue glisser le long de sa mâchoire, puis dans son cou. J’ai tellement envie d’elle depuis tout ce temps, c’est comme si je me sentais revivre. Le Owen si longtemps enfoui est de retour. Fini l’épave. Je remontais l’une de mes mains sur mon lit et je tombais sur une matière qui n’avait rien à voir avec ma couverture. Mes feuilles. Je relevais la tête et me redressais pour me tenir sur les coudes. Elle avait l’une des feuilles sous sa tête. J’attrapais la feuille que je remettais dans le tas pour les éloigner un peu de nous.

« Attention à tes manuscrits, trésor. »

Oui, ses manuscrits. Ceux que je lis non stop depuis quelques mois. Ses écrits qui m’ont permis de m’évader un peu. La seule chose qui me restait d’elle et qui m’a permis de tenir. Alors, oui, ils sont précieux. Ce sont peut-être des copies, mais je me dois d’en prendre soin. D’ailleurs je m’asseyais sur mon lit pour récupérer le tas de feuilles et les poser sur ma table de chevet. Au moins, ils seront en sécurité ici.



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Game Over | Olivia - Page 2 EmptySam 4 Avr - 19:19



GAME OVER.

And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Mon cœur battait la chamade. J'avais chaud comme je n'avais plus ressentit de chaleur depuis deux ans, depuis notre dernier baiser à l'aéroport, avant qu'on ne le force à retourner dans son pays. J'étais tellement bien, tellement heureuse. Et pour parfaire mon bonheur, Owen me demandait de l'épouser, encore une fois, sincèrement cette fois. Il voulait que je devienne sa femme. Pas pour les papiers pas pour fuir son pays - il était près à m'en montrer tous les coins et recoins si je voulais rester ici, avec lui - mais parce qu'il voulait vraiment de moi. Parce qu'il voulait réellement me montrer aux autres en me présentant comme sa femme. Comme Madame O'Ceallaigh. Une ''Madame'' dont je pourrais être fière, cette fois. Une que je voudrais pour moi, par amour et pas pour une promotion ou n'importe quoi du genre. Parce qu'il était tout aussi fier d'avoir réussi à voler mon cœur que j'étais heureuse d'avoir conquis le sien. Parce que, comme je l'avais crié pendant deux années : cela nous était complètement tombé dessus et nous étions réellement et irrévocablement fou amoureux l'un de l'autre.

Je m'étais moqué de sa demande, m'exclamant qu'il ne prenait même pas la peine de me courtiser avant de me demander en mariage et il me répondit sur le même ton, demandant quel en serait l'intérêt, étant donné qu'il m'avait déjà gagné et je souris, dévorant ses lèvres une fois de plus, n'arrivant pas à me retenir de l'embrasser chaque fois qu'aucun de nous ne parlait. Il avait raison. Il m'avait déjà conquise toute entière et n'avait nul besoin de m'inviter où que ce soit pour me conduire dans ses bras ou dans son lit. Deux années de manque suffisaient amplement à me convaincre de ne plus jamais quitter ses étreintes, qu'elles soient sages ou plus érotiques.

Une étreinte à double sens ne tarda pas à venir, d'ailleurs, alors qu'il m'embrassait, heureux de ma réponse favorable à un remariage, heureux de m'avoir de nouveau près de lui. Expert et amusé, Owen m'aida à me lever, pour ensuite me faire basculer sur le lit et se retrouver au-dessus de moi, me faisant rire. Je caressais doucement son torse, alors qu'il m'avouait m'aimer aussi, plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. De nouveaux baisers affamés suivirent son aveux, avant qu'il ne me murmure qu'il me ferait l'amour immédiatement s'il laissait ses instincts le guider. Je ris à nouveau doucement, mon corps se couvrant de mille frissons de plaisir alors qu'il guidait ses baisers le long de ma mâchoire jusqu'à mon cou. Je ramenais mes jambes le long de ses cuisses, de ses hanches, voulant emprisonner son corps contre le mien, ne plus jamais le perdre. « Ne me dis pas que tu as peur que tes parents nous entendent, mon cœur », soufflais-je en riant, me rappelant toutes ses fois où il m'avait incité à me laisser aller, dans les gestes tendres, comme dans les cris lors de notre première étreinte, au nom d'une situation qui ferait ''plus vraie'' ainsi.

Puis il se redressa, attrapant une feuille sous ma tête pour la poser sur un tas d'autres, qu'il attrapa précautionneusement, m'intimant d'y faire attention, qu'elles étaient mes écrits. Il se releva encore, s'asseyant sur le lit, pour poser les feuilles sur la table de chevet et je fronçais les sourcils, le regardant faire en me dressant sur mes coudes. « Mes.. » QUOI ? « Mes manuscrits ? », interrogeais-je, surprise, roulant pour me retrouver sur le ventre et attraper quelques feuilles pour les regarder. Je mis quelques secondes à reconnaître les lignes, mais bien moins longtemps à reconnaître l'histoire. Une histoire que j'avais moi-même écrite, pendant des années, avant de trouver assez l'inspiration pendant notre année de mariage pour en faire un véritable récit. J'avais toujours plus ou moins écrit, des courtes scènes ou de longues histoires sans paroles. Toute ma vie durant, j'avais écrit, comme une catharsis pour mon cœur et mon esprit, comme une thérapie personnelle, sans jamais croire qu'il pourrait réellement en sortir quelque-chose. J'écrivais depuis l'adolescence, sans jamais n'avoir ni un début, ni une fin. J'avais toujours voulu devenir éditrice, mais n'avait jamais envisagé pouvoir devenir un auteur. Puis Owen était tombé sur des brouillons, quelques semaines avant que Maddison ne détruise notre bonheur. Il m'avait convaincu de la qualité de mes récits, avait quémandé le droit à un manuscrit entier pour juger et je n'avais même pas mis deux mois pour lui en fournir deux. Le premier n'était qu'un amas de scènes rédigées depuis l'adolescence, mises ensembles et assemblées par quelques modifications pour donner un vrai récit avec début, milieu et fin. Le second était une histoire originale, écrite dans les deux mois, largement inspiré de ma vie, de mon drame personnel et de tout ce que lui m'avait apporté en me demandant de conclure cet accord illégal.

J'ignorais qu'il les avait eu. Je n'avais pas osé les lui donner en main propre, alors je les avais envoyés par mail, à un moment où je savais que nous serions trop occupés pour qu'il découvre de suite que les écrits l'attendaient dans sa boite. Quelques jours après seulement, notre monde s'était écroulé. Maddison avait appelé les services d'immigration et il avait été embarqué. Je n'avais jamais eu le courage d'aller vérifier s'il avait ouvert le mail ou pas... « Tu les as eu... », conclus-je en remettant les feuilles ensemble, mes yeux se gonflant peu à peu de larmes de joies. Il les avait eu. Il avait eu mes mots d'amour. Des mots qu'il pouvait lire tous les soirs avant d'aller se coucher. Réalisait-il seulement que tous les ''Je t'aime'' lui étaient adressés à lui, caché derrière les grandes lignes de l'histoire romanesque ? « Tu les as... Tu les as lus ? », demandais-je bêtement en tournant la tête pour le regarder, mes yeux tombant inévitablement sur ce torse dont j'avais tant rêvé.

Je me mis à rougir. Par parce que je l'avais reluqué, lui mon amoureux, mon... fiancé. Mais parce qu'il les avait assurément lu et qu'aussi surement qu'à l'époque, je n'avais aucune raison de croire que je pouvais avoir écrit quelque-chose digne d'une publication. J'avais demandé la publication de trois manuscrits lors de la formulation de notre contrat et l'aide pour devenir éditrice, sans jamais préciser que je tenais à lui présenter de futurs auteurs très prometteurs qui n'étaient certainement pas moi. Et quand le moment avait été venu pour lui d'honorer sa part du contrat - pas que l'un de nous y tenait spécialement, en fait, mais il avait voulu m'aider de son propre chef et je n'avais pas eu le cœur à le lui refuser alors qu'il ne manquait qu'une promotion à mon bonheur sans tâches - il avait trouvé le moyen de me convaincre d'en sacrifier deux pour mes propres écrits. Je m'en voulais. J'aurais probablement due lui présenter de vrais auteurs, comme j'en avais eu l'idée au début. Pas rêver devenir sa nouvelle auteur fétiche.

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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyDim 5 Avr - 17:29
Game Over

Deux ans. Deux ans sans avoir touché une femme. La dernière en date, c’était elle, Olivia. Pour moi qui suis du genre addict au sexe, c’est un exploit, réellement. Je n’aurais jamais tenu si j’étais toujours le même Owen qu’il y a cinq ans. C’était plus fort que moi à l'époque, il fallait que je couche avec une femme minimum trois fois par semaine. Je me rends compte que j’étais réellement dépendant de ça avant. J’en avais réellement besoin, c’était comme une drogue en fait. Si je n’avais pas ma dose, je devenais invivable. La moindre chose m’énervait, je pétais un câble pour rien. Mais depuis que je me suis rendu compte que j’aimais réellement Livia, cet aspect de mon caractère a changé. Si autrefois, j’avais les yeux sur toutes les femmes que je croisais, ce n’était plus le cas par la suite. Il n’y en avait qu’une qui m’intéressait. Une seule avec qui j’avais envie de m’envoyer en l’air. Les autres étaient devenues bien fades et sans intérêt à mes yeux. Alors pendant ses deux ans d’absence, je n’ai eu ni l’envie ni la force d’aller voir ailleurs. Une sorte de sevrage plutôt efficace.

Mais la revoir devant moi, sentir sa peau et son odeur avaient réveillé mes instincts longtemps enfouis. C’était comme si je sortais d’hibernation. Comme si le Owen accro au sexe refaisait surface. Bon, je n’allais pas lui sauter dessus à peine arrivée, mais ce n’était pas l’envie qui me manquait. Deux ans c’est long. Très long. Alors après son accord pour nous marier de nouveau, je m’étais littéralement jeté sur elle, et je n’avais pas hésité à lui faire savoir le fond de ma pensée. Ça l’avait fait rire. Mais j’avais réellement envie d’elle, là maintenant. Ses jambes se resserraient autour de ma taille et elle commença à me taquiner en me demandant si c’était la peur que mes parents nous entendent qui m’empêchait de céder à mes pulsions. Je me mis à rire à mon tour, quittant son cou pour la regarder tendrement. « Non ma chérie, ce n’est pas ça qui me dérange. C’est juste que je ne suis pas présentable et ça me pose problème. Je voudrais vraiment me raser au moins avant. Et peut-être même prendre une douche. » Ce n’est pas que je suis sale. Mais j’ai envie de faire les choses bien, pas dans la précipitation. Là actuellement, je ne ressemble à rien. Je ne suis pas attirant – oui j’ose le reconnaitre. « Alors je préfère attendre ce soir. Et puis, on sera plus tranquille. » Au moins personne ne risque de se pointer dans ma chambre. Et comme ça, en programmant ça pour ce soir, ça ne fera que faire monter le désir encore plus. La faire languir, encore et toujours, c’était devenu l’une de mes spécialités. Je m’approchais de son oreille, de nouveau, pour lui murmurer. « J’espère que tu n’es pas trop fatiguée par ton voyage, parce qu’on a deux ans à rattraper. Je peux déjà t’assurer que tu ne dormiras pas beaucoup cette nuit, trésor. » Ça c’est certain.

Mais bon, fini de l’allumer pour le moment. Je m’étais redressé après avoir récupéré mes précieuses feuilles sur mon lit pour les déposer sur ma table de nuit. Ses manuscrits m’avaient aidé à tenir le coup. C’était la seule chose qu’il me restait d’elle alors j’en avais pris le plus grand soin pendant des mois, à partir du moment où je les avais trouvés. Quand j’avais mentionné le fait que ces écrits lui appartenaient, elle semblait surprise. Je la regardais alors en souriant. « Oui, tes manuscrits. A toi. » Pourquoi est-ce que ça la surprenait autant ? C’était le deal à la base, je devais l’aider à se lancer dans l’écriture. Même si ses plans de carrière avaient un peu changé au fil du temps. Elle semblait avoir du mal à y croire parce qu’elle s’allongeait sur le ventre et récupéra quelques feuilles pour en lire le contenu et s’assurer qu’ils venaient bien d’elle. Je ne suis pas un menteur. Mais pendant qu’elle lisait et qu’elle se concentrait, je m’allongeais à moitié sur elle, dégageant ses cheveux de son cou. Ah, c’était plus fort que moi, dès que je la voyais j’avais ce besoin de contact. Je posais mes bras de chaque côté de ses épaules et je venais lui embrasser la nuque, le cou. Elle est occupée à lire, alors je m’occupe aussi.

Elle semblait les avoir reconnus puisqu’elle réalisa que je les avais. Oui, puisque tu les as dans les mains. Je me mis à rire légèrement alors que je retournais sur le lit pour m’allonger à coté d’elle. J’étais allongé sur le côté, un bras sous ma tête. Ma main libre caressait son dos. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en la voyant dans cet état, en écoutant sa question. Si je les avais lus ? Oh oui, un nombre incalculable de fois. Elle se mit même à rougir, mais je n’y prêtais pas attention. « Oui je les ai lus. Je les ai trouvés dans ma boite mail il y a six ou sept mois. Depuis ce jour, je les lis tous les jours sans exception. Je connais tes chefs-d’œuvre par cœur. C’était la seule chose que j’avais de toi, alors j’en ai pris le plus grand soin. » Ça m’a beaucoup aidé même. C’est ce qui m’a permis de m’accrocher à elle. Et puis, j’avais fini par comprendre ses messages cachés à l’intérieur, et ça m'avait fait un bien fou. « Tu es mon auteur préféré depuis ces derniers mois. » Si j’avais encore mon boulot et que j’étais objectif, je les aurais fait publier sans problème, parce qu’elle écrit très bien. Mais je voulais les garder pour moi. C’était mes petits trésors à moi. C’était peut-être un peu égoïste, mais je ne voulais pas que les autres en profitent. Ils étaient à moi et rien qu’à moi.

Je repensais à ce que je lui avais dit plus tôt, à savoir que fatiguée ou non, elle n’allait pas beaucoup dormir cette nuit. Je repensais alors au long voyage qu’elle avait effectué et je m’inquiétais soudainement de son bien-être. Est-ce qu’elle a faim ? Est-ce qu’elle a soif ? Parce que depuis tout à l’heure, on parle, on parle, mais peut-être qu’elle a envie de quelque chose. « Au fait, tu as besoin de quelque chose ? Tu as faim ? Tu as soif ? Tu veux peut-être te reposer un peu ? » Un peu de repos avant une nuit qui s’annonce blanche.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyDim 5 Avr - 23:15



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Deux ans c'était long, trop long, même pour moi alors je n'imaginais même pas pour Owen. Je n'étais pas une idiote... ou plutôt, je ne le connaissais que trop bien. J'avais toutes les peines du monde à imaginer qu'il n'avait connu aucune femme pendant ses deux années, lui qui ne parvenait pas, auparavant, à passer deux nuits de suites sans finir dans un lit avec une femme. Il est vrai qu'il m'avait été fidèle par la suite. Quand nous nous étions enfin mis face à la réalité, quand nous avions cessés de fermer les yeux et que nous nous étions avoués nos sentiments, il n'avait plus jamais touché à une autre femme, ni même regardé ailleurs, mais il n'avait pas ralenti le rythme pour autant. Owen O'Ceallaigh était un insatiable, un véritable accroc et tomber amoureuse de lui avait demandé à accepter ce besoin compulsif qu'il avait et à le satisfaire pleinement, le plus souvent possible... Ça n'était pas vraiment difficile, en fait. Parce qu'Owen était un allumeur de première et qu'il savait toujours comment faire pour me donner envie. Les premiers temps de notre histoire - notre véritable histoire - nous avions à peine quitté le lit. Juste pour aller manger, pour aller nous laver... juste parce que nous n'avions pas eu le temps ou l'envie de perdre du temps à retourner au lit pour faire l'amour encore. Nous avions été pire que tout, pire que des jeunes mariées. June s'était moqué en parlant d'une lune de miel à retardement. Maman avait sincèrement cru à un nouveau jeu très efficace pour attiser le désir dans notre couple et nous avait félicité, disant que nous ne devions jamais perdre de vu cette nécessité de toujours attiser le désir entre nous pour vivre heureux le plus longtemps possible.

Je ne pourrais jamais lui en vouloir, même s'il avait eu d'autres histoires. Deux ans sans savoir s'il y aura un après c'est long. C'était assurément trop long pour lui. J'aurais dû être jalouse. J'aurais sans doute due ne pas aimer l'idée, ne pas vouloir savoir, ne pas vouloir l'entendre, mais la vérité, c'était que je m'en fichais totalement. J'étais là, maintenant et c'était tout ce qui comptait. J'étais là et c'est sur moi qu'il était à moitié allongé. C'est moi qu'il désirait, m'assurant que la présence de sa famille ne lui posait aucun problème, mais qu'il ne voulait pas me faire l'amour comme ça, avec cette barbe sauvage que je ne cessais de caresser, après un temps probablement trop indécent sans être passé sous une douche. Je souris, caressant la pilosité de son visage du bout des doigts, alors qu'il disait préférer attendre ce soir, quand nous serions tranquille, quand nous aurions tout le temps nécessaire pour rattraper deux ans de séparation et de câlins perdus. Oh oui, il savait exactement comment m'allumer le salopard et j'adorais ça. J'adorais ça, autant que je l'adorais lui. Foutu irlandais si sexy, même avec sa barbe indomptable digne d'un ermite au sortir de l'hiver.

Puis il me parla de mes manuscrits, les écartas du lit et me laissa le soin de les regarder, embrassant ma nuque et mon cou pour s'occuper pendant que je constatais qu'effectivement, c'était mes textes qu'il avait entre ses mains. Il vint se rallonger à côté de moi, caressant mon dos tendrement, alors que je lui demandais s'il les avait vraiment lu. Il m'assura que oui, qu'il les lisait tous les jours, qu'il en avait pris soin parce que c'était tout ce qu'il lui restait de moi. Mes yeux s'embuèrent malgré moi devant cette nouvelle preuve flagrante de son amour et de sa dévotion à mon égard, souriant doucement lorsqu'il avoua que j'étais son auteur préférée depuis des mois. Je me jetais presque vers l'avant, posant une main de chaque côté de ses épaules, m'allongeant complètement sur lui, ma bouche de retour sur la sienne en un quart de seconde. Qui aurait pu croire, six ans plus tôt, que cet homme serait à mes yeux l'homme parfait ?

Car c'était ce qu'il était, finalement, malgré tout ce que j'avais pu penser par le passé. Oh bien sûr, il n'était pas parfait dans le sens prince charmant se présentant bien, parlant bien et n'aimant qu'une femme dès le premier regard pour ne plus jamais vivre autrement qu'avec, par et pour elle, avec un happy-ending à la « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants », mais Owen était MON homme parfait. Mon amour à moi, mon homme capable de voir quand je n'allais pas bien ou quand le moment était venu de me distraire de mes soucis du jour en m'allumant. Mon homme irascible, impulsif, possessif, qui me demandait toute la patience et la compréhension du monde pour le détourner de son but quand il avait un mauvais objectif en tête. Mon homme d'affaire avertit et expert, qui avait malgré tout tant besoin de moi, même si ça le tuait de l'admettre. Owen O'Ceallaigh était loin d'être parfait, mais pour moi il l'était, parce que malgré tous ses défauts et ses problèmes, il restait l'homme le plus honnête et le plus fiable que je n'avais jamais eu dans ma vie en dehors des hommes de ma famille. Le seul qui n'avait pas jugé - ou en tout cas m'avait préservé de ses pensées - quand je lui avais finalement avoué pour mon avortement. Le seul qui n'avait rien dit quand j'avais enfin craqué pour la dernière fois, si violemment que ma famille avait craint le pire, alors que lui m'avait pris dans ses bras, me laissant simplement pleurer, crier, souffrir ce que je devais souffrir, attendant juste que la vague passe en me serrant le plus fort possible contre lui pour que je le sente à travers la tempête et sache qu'il était juste là. Que nous traversions cela ensemble... Il avait toujours su comment agir avec moi. Il m'avait toujours connu mieux que personne. Et en cela, il avait toujours été parfait.

Je me détachais de notre baiser, le souffle court, m'affalant sur lui pour enrouler mes bras autour de son cou. Il me demanda soudainement si j'avais besoin de quelque-chose, si j'avais faim ou soif ou besoin de me reposer et je souris, posant un baiser sur cette barbe qu'il détestait tant. « Je me reposerais plus tard. Je ne veux pas dormir. Je ne veux pas te perdre des yeux une seule seconde. Pas pour l'instant », soufflais-je avant de l'embrasser encore et encore. Avais-je faim ? Ou soif ? Je ne me rappelais pas de la dernière fois où j'avais mangé quelque-chose. Je n'avais rien pu avaler dans l'avion. Mon estomac était alors trop noué. Et comme pour répondre à ma propre interrogation, mon ventre se mit à gargouiller, me prenant de court. Après un instant de silence, je me mis à rire, enfouissant mon visage dans son cou pour m'y cacher. « Je voudrais dire que je n'ai faim que de toi, mais... je crois que mon propre corps joue les traîtres... »

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Owen O'Ceallaigh
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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyLun 6 Avr - 0:59
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Les compliments que je lui faisais indirectement par rapport à ses manuscrits eurent un effet immédiat sur elle. Ses yeux devenaient brillants et un petit sourire apparut sur son visage. Et l’instant d’après, elle se jeta sur moi, m’allongeant sur le dos sous le choc de l’impact. Je la serrais dans mes bras alors que nos bouches s’étaient de nouveau retrouvées. Je pensais sincèrement ce que je lui avais dit sur ses manuscrits, ils m’avaient vraiment aidé. Et elle était effectivement devenue mon auteur préféré puisque je ne lisais que ses écrits. Aucun autre. J’y avais d’ailleurs retrouvé un peu de notre histoire à tous les deux et beaucoup d’éléments de sa vie. J’avais fait la même chose l’année dernière. J’avais écrit moi aussi notre histoire. Il m’arrivait de la relire de temps en temps, mais je préférais ses textes à elle. Il y a tellement de choses que j’aimerais lui montrer dans ma chambre, mais ça attendra. On aura bien l’occasion de farfouiller dans ma chambre plus tard. Pour le moment, on est encore tous les deux sous l’effervescence de nos retrouvailles.

Mais je m’inquiétais tout de même de son bien-être, elle venait de faire un très long voyage alors elle avait surement besoin de quelque chose. Même un simple verre d’eau. Je posais simplement mes mains sur ses hanches alors qu’elle était allongée sur moi, bras autour de mon cou. Après ma question, elle sourit simplement et déposa un baiser sur mon immonde pilosité faciale, qui n’existera plus d’ici quelques heures. Je vais même demander à Sio’ qu’elle me coupe les cheveux, depuis le temps qu’elle me harcèle, ça lui fera plaisir. Je suis même certain qu’elle va subtilement me demander si elle peut coiffer Olivia tant qu’elle y sera. Mais pour le moment on a la paix, elle est sortie avec Sid’. Elle voulait se reposer plus tard parce qu’elle ne voulait pas me perdre des yeux une seule seconde ce qui me fit sourire parce que je pensais la même chose. Si elle avait accepté de se reposer, je me serais allongé à côté d’elle pour la regarder dormir. Puis elle m’embrassa de nouveau, encore et encore. Je ne m’en lasserais pas non plus. Pourtant, brisant le silence de la pièce, son ventre se manifesta. Oh. Il semblerait qu’elle ait faim finalement. Je me mis à rire en même temps qu’elle et lorsqu’elle se cacha dans mon cou, je posais une main derrière sa tête. « Je confirme, je ne suis pas comestible au point de calmer ton estomac mon coeur. Cet appétit-là on s’en occupera ce soir. En attendant, on va aller calmer ton autre appétit. Allez viens. » Je ne pouvais pas la laisser mourir de faim, la pauvre. Je me redressais lentement pour lui permettre de se lever elle aussi. Une fois debout, je récupérais mon t-shirt propre par terre et je l’enfilais. Quant à mon pantalon de pyjama, je l’enlevais aussi, me retrouvant en boxer. Je vais tenter de faire un effort vestimentaire. J’ouvris mon armoire pour en sortir en jean que j’enfilais également. Voilà c’est déjà mieux. Je laissais le bas de pyjama par terre, je le mettrai au sale tout à l’heure.

Je me retournais vers elle pour lui attraper la main en souriant. « Prête à faire face à ma famille ? » Allez c’est parti. Le pari de savoir qui a la pire famille est de nouveau ouvert. J’ouvrais la porte pour sortir de ma chambre, on parcourait le couloir puis on descendait les escaliers pour retrouver le bruit du jeu de mes frères à la télé, leurs cris lorsque l’un des deux perdait, mon père qui râlait de temps en temps. Bref, le brouhaha habituel. En quittant les escaliers, je jetais un œil dans le salon, il n’y avait que Killian, Aidan et mon père. Mais pour manger, direction la cuisine où se trouvaient déjà ma mère et Colleen. Une odeur fortement appétissante s’en dégageait. Une assiette de cookies était posée sur la table alors que ma sœur essuyait la vaisselle et que ma mère rangeait les plats. Elle eut un grand sourire en nous voyant tous les deux et s’arrêta dans ce qu’elle faisait. « Oh, Owen sort de sa tanière en plein jour ! C’est un miracle ! » Il est vrai que je sortais rarement de ma chambre en journée d’habitude. Je souriais en levant les yeux au ciel. Mais faisons les présentations dans les règles tout d’abord, même si elles se sont déjà vues. « Maman, Colleen, je vous présente Olivia. » Inutile que je précise qui elle était, tout le monde le savait. « Olivia, voici ma mère Cathleen et ma sœur Colleen, la somnambule. » Ma mère eut un petit rire alors que Colleen poussa un petit cri de protestation. « Owen ! Merci de me mettre la honte. Mais bonjour Olivia. » Ma mère se contenta de sourire en lui adressant un signe de tête, je suppose qu’elles s’étaient déjà présentées. « Je vous l’ai déjà dit, mais je suis vraiment heureuse de vous rencontrer Olivia. » Finalement, c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle parle. « Vous avez faim ? On a fait des cookies, servez vous surtout. Si vous avez soif, servez-vous également, Owen sait où tout est rangé. Du moins je crois. » Elle lui adressa un clin d’œil. Oui, merci, je sais quand même où tout est rangé. Je vis ici jusqu’à preuve du contraire. « En tout cas, vous avez meilleure mine tous les deux, ça fait plaisir à voir. » Elle ne s’arrête jamais. C’est incroyable.

Mais avant tout, je devais lui annoncer la bonne nouvelle. « Maman, on va se marier. Encore. Mais cette fois c’est vrai. » Je n’eus pas le temps de rajouter quoique ce soit qu’elle s’avança vers moi un grand sourire aux lèvres pour me prendre dans ses bras. « Oh ! Félicitations mon chéri ! C’est super ça ! » Lorsqu’elle s’écarta de moi, elle me lança un regard appuyé. « Tu nous invites cette fois j’espère ? » Je passais une main derrière ma nuque, légèrement honteux de leur avoir caché la première fois. Je crois que c’était ce qu’il m’avait reproché dans toute cette histoire, le fait de ne leur avoir rien dit. « Oui, promis. » Ma mère me lança un regard l’air de dire J’espère bien puis elle me lâcha pour prendre à son tour, Olivia dans ses bras avec un sourire jusqu’aux oreilles. « Félicitations ma chérie ! Et bienvenue officiellement dans la famille ! » Elle s’écarta de nous et nous regarda longuement des pieds à la tête. « Mais pour l’instant, mangez, vous devez vous remplumer un peu. Owen aussi mange. Veillez bien à ce qu’il mange Olivia parce que la grève de la faim c’est fini maintenant. » Elle nous adressait un sourire avant de quitter la cuisine pour rejoindre le salon où elle allait annoncer la nouvelle à mon père. Colleen quitta la pièce également peu de temps après pour nous laisser tranquille. Du salon, j’entendais mon père sauter de joie à l’annonce de notre mariage, il voulait même venir nous voir dans la cuisine mais ma mère l’en empêcha, prétextant qu’on devait manger et donc ne pas être dérangés pendant ce temps.

Je me tournais vers Olivia, grimaçant d’amusement devant la réaction de ma pipelette de mère. « Elle est toujours comme ça, si ça peut te rassurer. Bavarde, trop bavarde. » Une voix me parvenait du salon, celle de ma mère. « Je t’entends choupi tu sais ? » Ah. Ce fameux surnom. Celui qu’elle utilise pour tout le monde quand elle se moque de nous. Je me contentais de lever les yeux au ciel pour toute réponse et je me jurais de parler moins fort la prochaine fois. « Bref, assis-toi et sers-toi. S’il y a des cramés tu les enlèves, mais en général elles les mettent de côté. Enfin, tu veux peut-être manger autre chose ? Tu veux de l’eau ? » Tout en parlant, je la laissais s’installer à la table et je prenais deux verres dans le placard avec une bouteille d’eau. Je crois qu’on a que ça ici. Le moindre soda ou le moindre jus de fruit partent trop vite ici alors ma mère n’en achète que rarement. Je revenais ensuite à la table pour m’asseoir à côté d’elle posant un verre devant elle que je remplissais d’eau. Puis je reprenais le ton de plaisanterie de ma mère. « Allez mange, remplume toi. »

Shawn, mon plus jeune frère débarqua dans la cuisine pour prendre un cookie lui aussi. Il semblait surpris de me voir, vu l’expression de son visage. « Oh ! Un revenant ! Tu as décidé de ne plus vivre comme un vampire ? » Ah, les petites piques sympathiques entre frères. « Oh ! Tu as décidé de t’habiller aujourd’hui ? Tu ne vis plus comme un nudiste ? Tu as peur qu’Olivia voit ton minuscule oiseau ? » Et encore, c’était gentil aujourd’hui. Il pouffa de rire avant de devenir aussi rouge que son t-shirt. Alors que moi, j’affichais un air très sérieux, alors que je ne l’étais pas du tout. S’il veut me moucher, je lui souhaite bien du courage. « N’importe quoi. » Il prit rapidement un gâteau et quitta la pièce aussi vite que possible. Shawn était notre petite victime à tous. On aimait bien le taquiner gentiment. Même Colleen s’y mettait des fois. Mais ce n’était jamais bien méchant.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 1 Mai - 23:09



GAME OVER.

And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


J'étais littéralement sur un petit nuage. J'avais retrouvé Owen, j'avais retrouvé l'amour de ma vie. Dieu qu'il m'avait manqué. Il se trouvait horrible, avec sa barbe d'hibernation, ses cheveux délaissés et ses vêtements sans forme, moi je le trouvais magnifique, digne de mes plus beaux souvenirs. C'était sans doute l'euphorie des retrouvailles qui parlait, certes, mais notre vie commune m'avait apprise à découvrir l'homme derrière le costume et les attitudes professionnelles et je préférais de loin l'homme que j'avais sous les yeux à celui que j'avais appris à détester au travail, avant de tomber irrévocablement amoureuse de celui, plus fragile et surtout merveilleux, qui se cachait sous le requin de la maison d'édition. L'homme que j'avais là, face à moi était le véritable Owen. Celui qui avait des sentiments et qui pouvait s'y perdre. Celui qui, dès sa bonne humeur retrouver, s'empressait déjà d'imaginer tout ce qu'il allait faire pour redevenir l'homme à l'apparence irréprochable d'autrefois. Je pouvais voir les rouages de son cerveau fonctionner à plein régime pour tout mettre en place. Raser cette barbe qu'il ne voulait pas me montrer, soigner sa coiffure, me faire l'amour jusqu'à avoir rattraper les deux années d'absence. Je frissonnais de plaisir rien qu'à le voir se changer en organisant tout mentalement pour ce que soir soit parfait. Comment voulait-il sincèrement que je tienne jusqu'à ce soir, quand j'avais juste envie de me déshabiller pour coller ma poitrine nue contre son torse et sentir sa chaleur qui m'avait tant manqué ?

L'irlandais me sortit de mes pensées en m'attrapant la main, me demandant si j'étais prête à faire face à sa famille. Je lui offris mon plus beau sourire en réponse, serrant ses doigts. Tant que j'étais avec lui, j'affronterais même une tempête.

En nous voyant débarquer dans la cuisine, sa mère sortit une petite boutade sur le fait qu'il sortait enfin de sa tanière et je souris doucement, amusé. Ma mère aurait dit exactement la même chose si les rôles avaient été inversé. Owen nous présenta les unes aux autres, précisant que la sœur présente dans la pièce était la fameuse somnambule. « Bonjour », soufflais-je en réponse alors que sa sœur le remerciait d'une telle réputation. Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit de plus que sa mère réitéra combien elle était heureuse de me rencontrer. Je sentis le feu embraser mes joues alors que je lui souriais doucement. « Je suis heureuse de faire votre connaissance aussi », assurais-je en doute sincérité, d'autant plus que cela signifiait que j'étais réellement chez eux, avec mon amoureux... mon fiancé. Oui, fiancé. Parce que nous l'étions de nouveau et pour de vrai, cette fois.

En bonne mère pleine d'intuition, comprenant que si nous nous trouvions dans la cuisine, ça n'était pas pour faire acte de présence, elle m'incita à manger et boire, à prendre tout ce qui pourrait me sustenter, ne pouvant s'empêcher de lancer une nouvelle petite pique à Owen. Je serrais sa main doucement, n'arrivant pas à m'empêcher de sourire. Fut-ce un autre temps, une autre époque, j'aurais été encore plus vindicative que sa mère, mais ce temps-là était révolue. Aujourd'hui, j'étais du côté d'Owen, comprenant parfaitement son comportement de reclus. J'avais été sans vie sans lui. Je n'avais eu aucune raison d'aller manger avec ma famille autre que les suppliques et les ordres de mes parents. Je n'avais eu aucune raison de sortir de ma chambre hormis celle de trouver une solution pour mettre fin à mon supplice en luttant fermement contre mon pays pour avoir le droit de retrouver l'amour de ma vie. Lui n'avait rien eu de tout cela. Lui avait juste été coincé dans son pays natal, avec sa famille. Une famille qu'il aimait, certes, mais qui ne suffisait pas à combler tous ses souhaits et ses désirs. Même sans parler de moi, toute sa vie à New York était partie en fumée le jour où on l'avait forcé à monter dans cet avion.

Et puis Owen annonça nos fiançailles et je souris de plus belle. J'avais presque oublié ce que cela faisait de se retrouver là, face à sa belle famille, à voir son fiancé annoncer qu'un mariage allait avoir lieu. Je l'avais vécu une fois, il y a longtemps, avec un homme qui m'avait finalement détruite. Avec Owen, je savais que ça ne serait pas du tout la même chose. Le plus dur était derrière nous, l'avenir ne serait que bonheur. Et l'entendre annoncer à sa famille que cette fois-ci, il voulait vraiment que je devienne sa femme était le début de notre vie heureuse. Je me serrais contre Owen l'espace d'une seconde, avant de m'écarter légèrement - sans lâcher sa main - pour laisser l'espace à sa mère pour prendre son fils dans ses bras et le féliciter convenablement. Une nouvelle pique sur les invitations au mariage me firent à nouveau me coller contre son torse, avant qu'elle ne m'attrape à mon tour pour me féliciter et me souhaiter officiellement la bienvenue dans la famille. Je lui souris de tout cœur, hochant la tête. « Merci infiniment. J'aurais compris que vous puissiez avoir des réticences à notre histoire... » Ma famille en avait bien eu après tout, l'espace d'une minute ou deux, le temps de réaliser combien j'étais malheureuse sans mon mari... Elle me coupa presque, nous incitant à manger et je baissais les yeux, un peu honteuse encore. J'avais l'impression de débarquer comme un cheveux sur la soupe dans une famille et de prendre la place de quelqu'un d'autre. Une personne pleinement acceptée par tous. C'était assez perturbant.

Rapidement, les deux femmes nous laissèrent à nouveau seuls et Owen se sentit obligé de se tourner vers moi pour m'assurer qu'elle était toujours comme ça. La voix de sa mère nous parvint du salon, l'interpellant par un petit nom tout à fait charmant. Je me mis à rire en cachant mon visage contre son torse pour ne pas exploser. Ça n'était pas gentil de se moquer, mais c'était tellement mignon. Il m'intima de m'asseoir et de me servir, allant nous chercher des verres. Je hochais la tête à sa question. « De l'eau, c'est très bien », assurais-je alors qu'il revenait tout poser sur la table et s'asseoir à côté de moi. Je me mordis la lèvre alors qu'il imitait sa mère pour me dire de manger et je finis par me laisser aller et me lever de ma chaise pour venir m'asseoir sur ses genoux, posant mes bras sur ses épaules, autour de son cou. « Tu dois aussi manger, rappel toi », dis-je en posant un léger baiser sur ses lèvres. Elles m'avaient trop manqué pendant les trois minutes que j'avais passés sans l'embrasser. « La grève de la faim, c'est terminé ! », répétais-je à mon tour en attrapant un cookie, y croquant un morceau avant de l'approcher de sa bouche à lui.

Deux secondes d'un doux moment à deux et une nouvelle personne débarquait dans la pièce, se moquant de la présence d'Owen dans la cuisine en pleine journée. Le brun répondit du tac au tac à la remarque, faisant fuir son frère - Shawn si je me souvenais bien -. Je ris un peu en posant un baiser dans son cou. « Sois gentil avec ton petit frère, ''Choupi'' », osais-je avec effronterie, mordant dans le cookie que j'avais toujours en main avec des yeux de Chat Potté.

« Je les aime bien », soufflais-je finalement, après un moment de réflexion. « Et ils t'aiment tous. Profondément. » Ça se voyait. Chaque remarque, chaque moquerie. Tout était rempli dans immense respect et d'un amour des plus profond. Il n'avait pas été seul. Il en avait peut-être eu l'impression parfois, mais il n'avait jamais été seul. Ils avaient tous été là pour lui et c'était un soulagement. J'avais eu si peur de découvrir comment il vivait, de savoir ce qu'il était advenu de lui. J'avais perdu tout contact avec lui, avec sa famille, mais j'avais appris que Maddison avait repris le premier avion pour l'Irlande dès qu'elle avait su qu'ils l'avaient renvoyé et j'avais tant craint qu'il ne soit seul ou contraint de l'affronter elle, sans aucun soutien, mais non. Sa famille était là et j'étais certaines qu'ils avaient été là jour et nuit ses deux dernières années. Il n'avait jamais été seul.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyMer 13 Mai - 21:54
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Combien de fois je l’avais imaginé ce moment. Quand j’étais tout jeune, vivant encore chez mes parents, je m’étais imaginé ce jour où je leur présenterais ma future femme. Parce qu’on passe tous par là et que ma mère avait toujours soutenu le fait qu’elle voulait être grand-mère. A l’époque, elle était toute contente quand je fréquentais Maddison, ou quand Ellen était avec Nathan. Puis, elle a certainement dû se faire une raison. Aucun de ses enfants n’était prêt à sauter le pas, en même temps, on était jeunes. J’ai tout quitté pour les Etats-Unis. Par la suite, même si Ellen a suivi Nathan aux là-bas aussi, elle a rompu avec lui également. Même si d’après mes sources, elle le revoit en ce moment. Killian, n’en parlons pas, il est marié à sa console. Aidan fréquente une fille je crois. Il me semble aussi que les jumelles ont un copain ? J’étais tellement en autarcie dans ma chambre pendant deux ans que je ne pourrais pas en être certain. Je n’ai vraiment pas fait attention à tout ce qu’il se passait chez moi, autour de moi. J’étais dans ma bulle. Mais maintenant c’est fini. Et aujourd’hui, je peux enfin présenter la femme de ma vie à ma famille, dans les règles. Ma mère était folle de joie, depuis le temps qu’elle attendait que l’un de ses enfants se marie et fasse des enfants à son tour. Mais n’allons pas trop vite quand même. Le mariage déjà.

Olivia ne devait peut-être pas s’attendre à ce genre de réaction puisqu’elle précisa à ma mère qu’elle aurait pu comprendre si elle avait des réticences vis-à-vis d’elle, étant donné notre histoire. Mais ce n’était pas le cas. Pour toute réponse ma mère balaya cet argument d’un geste de la main, lui souriant de plus belle. Livia était adoptée et ce depuis un certain moment déjà. Quand ma famille a compris à quel point son absence m’était insupportable, ils m’ont soutenu du mieux qu’ils ont pu, même s’ils ont tous une manière différente de le montrer. Olivia faisait partie de moi, de mon histoire alors ils l’ont rapidement adoptée, même sans la connaitre. Mais le rôle de la maman poule reprit vite le dessus et elle nous força presque à nous nourrir, avant de partir dans le salon avec ma soeur.

Après un petit moment gênant où ma mère me qualifia du surnom ridicule de la famille et où Livia se cacha contre son torse pour éviter d’exploser de rire. J’avais ramené tout ce dont on avait besoin pour boire sur la table. Les cookies étant déjà en place. Une fois assis, elle vint rapidement s’asseoir sur mes genoux. La voir aussi collante me faisait plaisir et je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en la regardant faire, passant un bras autour de sa taille pour poser ma main sur sa cuisse. J’étais tellement content de la sentir près de moi, de sentir cette chaleur qui m’avait tant manqué. Alors je n’allais certainement pas la repousser. Elle n’avait jamais été autant tactile avec moi. Je ne vais surement pas m’en plaindre. J’amenais mon autre main sur ses cuisses également et descendais jusqu’au genou pour lui caresser la jambe. Elle me rappela que je devais également manger, tout en m’embrassant furtivement. Niveau câlin et embrassades, je crois qu’on est pire que deux adolescents qui découvrent les relations de couple, tellement on est collés l’un à l’autre. Je crois même que je n’étais pas comme ça avec Maddison. Elle m’assura que la grève de la faim était terminée et je ne pus m’empêcher de sourire, encore. « Pour toi aussi mon cœur, il va falloir te remplumer un peu et puis, tu vas devoir faire le plein d’énergie pour ce soir. » Je ne veux pas qu’elle soit déjà épuisée au premier coup d’essai. Elle croqua dans un cookie et l’approcha de mes lèvres pour que je morde dedans à mon tour. Je m’exécutais sans jamais la quitter des yeux. J’avais trop peur qu’elle ne disparaisse de mon champ de vision. Et puis, je trouve ça super sensuel de se partager quelque chose à manger, même si c’est un pauvre cookie.

Mais notre petit moment de complicité fut rapidement interrompu par mon plus jeune frère qui fit aussitôt une réflexion sur le fait de me trouver dans un lieu que toute la famille fréquentait en pleine journée. Etant du genre à avoir du répondant, j’avais répondu au tac au tac, le faisant fuir aussi vite qu’il était entré. Ça avait fait rire Olivia au moins. Elle déposa un baiser dans mon cou, ce qui m’électrisa complètement. God. Je ne vais jamais tenir jusqu’à ce soir. Pourquoi j’ai eu cette idée stupide d’attendre déjà ? Oh, oui, pour être présentable… Super idée encore une fois. Mais j’insiste, il faut que je me rase avant toute chose. Ça va la piquer sinon. Ça ne sera pas forcément très agréable. Je voudrais aussi prendre une douche, mais ça, on peut la partager à deux. Enfin… Est-ce vraiment une bonne idée ? Je doute que la voir nue me laisse de marbre. Ça n’a jamais été le cas, ce n’est pas maintenant que ça va commencer. Elle me demanda d’être gentil avec mon frère, reprenant même le surnom ridicule de ma mère. Je la regardais alors en haussant les sourcils et en souriant. « Ah non, ne t’y mets pas toi non plus, sinon moi aussi je te trouve un surnom stupide. Et je suis gentil avec mon frère. Il a l’habitude, c’est comme ça qu’on communique tous les deux. La preuve, c’est lui qui a commencé. Et inutile de me faire ces yeux là. » Comment ne pas craquer devant ce merveilleux regard ? Je glissais ma main derrière sa nuque pour amener son visage vers le mien et l’embrasser doucement.

Je quittais ses lèvres et me penchais sur la table pour attraper un cookie, parce que je commençais à avoir faim moi aussi. Je mordais dedans alors qu’elle reprit la parole, après un bref moment de silence. Elle les aime bien. De quoi ? Qui ? Les cookies ou ma famille ? En précisant qu’ils m’aimaient également profondément, je n’avais plus de doute concernant le sujet de sa réflexion. Je baissais la tête quelques secondes, regardant mon gâteau que j’avais dans la main. « Je sais. On a toujours été très solidaires les uns envers les autres, chacun à sa manière. Toujours prêts à s’entraider. Je sais que ça a été un déchirement pour ma famille, ma mère notamment, mon père aussi tu me diras, pour Eli et Killi aussi, en fait tous les plus vieux, quand je suis parti non seulement de la maison, mais du pays carrément. J’ai su par la suite qu’Eli l’avait très mal vécu et que ma mère avait pleuré pendant de nombreuses semaines. Le genre de chose qui me fait énormément culpabiliser et la raison pour laquelle je refusais catégoriquement de parler de ma famille. Plus je pensais à eux, plus c’était difficile. » Certes mais ça suffit les mélodrames. Je relevais la tête pour la regarder. « Enfin bon, c’est vieux tout ça. »

Notre maison était disposée de sorte à ce que de la cuisine, là où je me trouvais avec Olivia, on puisse voir qui entrait dans la maison, un peu comme notre maison à Los Angeles. Assis à la table de la cuisine, on n’avait qu’à tourner la tête à droite pour voir l’entrée. Et rapidement, la porte s’ouvrit à la volée, laissant apparaitre les jumelles, visiblement déçues. Sydney se dirigea vers le salon où était réunie toute ma famille clamant haut et fort que Siobhan s’était plantée d’horaire pour leur séance au cinéma. Le film était commencé depuis une heure quand elles sont arrivées là-bas. Sio se contenta de lever les yeux au ciel alors qu’elle remarqua que j’étais avec Livia dans la cuisine. Ça devait faire tilt dans sa tête, parce que soudainement, elle eut des étoiles plein les yeux. Elle entra alors dans la cuisine en s’approchant de nous avec une idée derrière la tête visiblement. « Oh, c’est donc vous Livia ? » Bonne conclusion sœurette. De toute manière il n’y a qu’avec Olivia que je peux être aussi proche. « Olivia, voilà Siobhan, l’autre tornade qui est partie au salon pour se plaindre c’est Sidney. Tu n’auras aucun mal à les différencier… » Parce que Siobhan sera obsédée par ses cheveux. D’ailleurs, elle ne les quittait pas des yeux. « J’adore vos cheveux… Est-ce que vous me laisseriez les coiffer ? » Je le savais. Je l’ai toujours su, depuis le jour où j’ai vu Olivia pour la première fois, j’ai toujours su que ma sœur rêverait de les coiffer. Parce qu’elle a de beaux cheveux mais aussi parce qu’elle est blonde, couleur inconnue à la maison. On est tous bruns. « Voilà pourquoi tu n’auras aucun mal. Sio ne va jamais cesser de te harceler avec ça. » « Chut, toi aussi tu vas y passer. Il faut que je te coupe tes cheveux d’homme de Cro-Magnon. » Je me penchais vers Olivia pour lui chuchoter. « Tu constateras aussi très vite que Sio est la plus chiante de tous, quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs. » Mais avant que ma sœur ne puisse se plaindre de mes messes basses, ma mère l’interpella du salon et elle sortit de la cuisine en soupirant. « Tu es foutue mon cœur. » Je lui adressais un petit sourire avant de l’embrasser tendrement, encore une fois.

« Tu as assez mangé ? Tu en veux encore ? » Personnellement, je n’avais mangé qu’un cookie, mais c’était suffisant, je n’avais pas plus faim que ça. Ce que je voulais vraiment là tout de suite – à part faire l’amour à ma merveilleuse fiancée – c’était d’aller me raser. Vraiment, ça urge. Je glissais ma main dans ses cheveux, replaçant une mèche derrière son oreille. « Je vais aller me raser, qu’est-ce que tu veux faire en attendant ? Te faire coiffer par ma sœur ? Ou t’ennuyer dans la salle de bain en attendant que je finisse ? Ou encore m’attendre dans ma chambre ? Ce que tu veux. » Elle avait le choix, je ne la forçais en rien.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 15 Mai - 0:05



GAME OVER.

And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Je n'avais aucune envie de le quitter, même une seconde. Retrouver sa chaleur après autant de temps, c'était comme trouver de l'eau en plein désert et j'étais totalement assoiffée. Assoiffée de lui, de ses mains, de sa bouche. J'avais réellement le sentiment d'être une adolescente découvrant les effets des caresses masculines, mais je m'en fichais. Ses mains sur mes cuisses me faisaient frissonner, ses baisers me rappelaient que j'étais désirée, que je venais d'accepter de l'épouser une seconde fois, son surnom romantique me rappelais que j'étais à lui. J'étais entièrement à lui.

Il mordit dans le cookie que je lui tendais, ne me quittant pas des yeux et je me mordis la lèvre inférieure, trouvant le geste et le regard des plus sensuels. J'avalais une nouvelle bouchée, alors que son frère entrait dans la pièce et que s'en suivait leur petite bataille d'ego, qu'Owen gagna haut la main, bien évidemment. Je le réprimandais pour la forme, mais il contra en disant qu'il allait également me trouver un surnom ridicule si je m'y mettais et que c'était leur manière à eux de communiquer. Il ajouta que je ne devais pas le regarder comme je le faisais. Les yeux de Chat Potté avaient-ils de l'effet sur lui ? Apparemment oui, puisqu'il passa une main derrière ma nuque pour m'approcher de lui et m'embrasser tendrement. Je souris contre ses lèvres, attrapant un nouveau cookie pour mordre dedans dès que je quittais sa bouche, m'obligeant à garder le même regard de mignon petit chat alors que je croyais dans le cookie. Dieu comme cela m'avait manqué, d'être joueuse et taquine, d'être l'allumeuse que j'étais avec lui. Il voulait attendre ce soir et je savais qu'il avait bien l'intention de s'y tenir, mais j'étais vraiment curieuse de savoir s'il pourrait résister à l'aguicheuse Livia qu'il avait quitté il y a deux ans. Sa volonté pouvait-elle vraiment être plus forte que son désir d'être en moi, de me posséder jusqu'à la moelle ?

Je lui avouais alors que j'aimais bien sa famille, que je voyais comment eux l'aimaient lui, intensément et il assura qu'il savait, qu'il savait qu'il les avait tous blessés lorsqu'il était parti et que c'était la raison pour laquelle il ne voulait pas en parler à l'époque, parce que leur absence dans sa vie le pesait lourdement. Il voulut jouer les forts, une fois de plus et ajouta que tout cela était vieux et je souris, caressant sa joue. « Inutile de jouer les gros durs », me moquais-je doucement en riant. « Je sais quel homme sensible tu es en vrai et excuse-moi mais, même si je le voudrais, je ne peux pas souhaiter qu'il en eut été autrement. Si tu n'avais pas quitté ton pays, je ne t'aurais jamais rencontré et si tu ne l'avais pas fait comme tu l'as fait, tu ne m'aurais jamais demandé de t'épouser et je n'aurais jamais vécu avec toi. Je n'aurais jamais passé assez de temps avec toi pour tomber follement amoureuse, alors... Je ne peux pas le regretter. Tu m'en veux ? » Ma vie aurait été tellement moins belle sans lui. Moins compliqué, certes, mais moins belle. Je n'aurais jamais été capable d'envisager d'avoir une seconde chance. De dire oui à un homme tout en étant parfaitement certaine qu'il serait au pied de l'autel le moment venu.

La tranquillité du moment fut à nouveau troublée par l'arrivée en fanfare de membres de la fratrie. Les jumelles de tout à l'heure, visiblement déçue. L'une expliqua d'ailleurs que l'autre s'était trompée dans les horaires et que le film qu'elles avaient prévu de voir avait commencé depuis bien longtemps à leur arrivée. Je terminais mon cookie en observant la scène et c'est alors que l'une des jumelles posa son regard dans la cuisine et nous vit, Owen et moi. Ses yeux s'illuminèrent alors et elle s'approcha en s'exclamant sur le fait que je devais être Olivia. J'hochais la tête en réponse, entourant le cou d'Owen de mes bras et il nous présenta. Siobhan, la jumelle obsédée par les cheveux, me rappelais-je bizarrement assez facilement. Owen exprima à peine le fait que je n'aurais aucun mal à les différencier qu'elle fit un commentaire sur mes cheveux. Je souris en songeant que Bingo !, c'était bien cela. Ce qu'Owen confirma, avant que sa sœur ne lui indique qu'il y aurait le droit aussi. A croire que parce que j'étais là, il allait plus se laisser faire. Ça n'était pas faux en fait, il l'avait déjà dit dans sa chambre. Il fallait qu'elle lui coupe les cheveux et qu'il se rase. C'était la condition sine qua non pour que nous puissions faire l'amour.

« Je ne comprendrais décidément jamais cette obsession pour mes cheveux », m'exclamais-je en revoyant la touffe informe et mal attachée avec laquelle je m'étais présentée à la porte de cette maison. « C'est une fixation familiale ou s'est juste vous deux ? », demandais-je à Owen, me retenant d'ajouter que j'avais parfaitement conscience que le degré de fixation et d'obsession n'avait ni la même intensité, ni la même teneur pour l'un et pour l'autre. Ça aurait été vraiment plus déplacé encore que les quelques mots que je venais de sortir devant sa sœur. « Ravie de faire votre connaissance Siobhan », soufflais-je avec un sourire, ayant trop de mal à me détacher de mon homme pour lui serrer la main ou quelque-chose. Ils avaient trop facilement tendance à faire des câlins dans cette famille, après tout. « Et pour ce qui est de me coiffer et bien... Prochainement sans doute », assurais-je avant de regarder Owen. Pas aujourd'hui, cependant. Pas quand je pouvais à peine le quitter des yeux. Mais je céderais, j'y serais obligé. Owen précisait déjà qu'elle avait la même obsession familiale pour obtenir ce qu'elle voulait, qu'importe l'énergie qu'elle devrait y mettre.

Il se moqua en disant que j'étais fichue et je le faisais taire d'un baiser furtif, juste avant qu'il ne me demande si j'avais assez mangé. J'eus des frissons dans tout le dos quand il glissa sa main dans mes cheveux. Il m'annonça alors qu'il allait se raser et me demanda ce que je voulais faire, me faire coiffer, m'ennuyer à le regarder – comme si ça pouvait m'ennuyer – ou l'attendre dans sa chambre. Je souris, me levant, attrapant un nouveau cookie avant de lui tendre la main avec un regard aguicheur. « Je te l'ai dit, mon amour », dis-je en mordant dans le cookie, le regardant avec ce même regard qu'il m'avait offert lorsqu'il avait mangé un bout de celui que je lui avais tendu. « Il est hors de question que je te quitte des yeux une seule seconde. »

Je le laissais me conduire jusqu'à la salle de bain, terminant de manger en route. Une fois dans la pièce, je me hissais à côté du lavabo, me mordant la lèvre en attendant qu'il commence, presque impatiente. Bientôt un pas de plus vers cette nuit, notre première nuit après deux ans d'abstinence... En tout cas ensemble... En tout cas pour moi.


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Owen O'Ceallaigh
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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyDim 17 Mai - 0:16
Game Over

Deux ans d’abstinence. Deux ans d’abstinence sans aucun effort. Je n’avais jamais ressenti le besoin de toucher une femme en deux ans. La chaleur de leur corps, le besoin de sentir leurs mains sur ma peau, de sentir leur parfum, leurs caresses, leurs soupirs ne s’étaient absolument pas manifestés en deux ans. Moi, Owen O’Ceallaigh, le véritable accroc au sexe. Oui j’étais comme un drogué avec ça, avant, je le reconnais. Il y a plus de trois ans, jamais je n’aurais pu tenir ne serait-ce que quatre jours sans m’envoyer en l’air. J’avais réellement ce besoin vital de coucher avec une femme pour mon propre bien-être. J’en avais besoin sans quoi mon humeur en prenait un sacré coup, comme un drogué en manque. Pendant deux ans, mon record, je n’ai nullement ressenti ce besoin. Le seul manque que je pouvais ressentir était celui de ma femme, d’Olivia. Elle était la seule chose qui me manquait réellement dans ma vie. Plus rien d’autre n’avait d’importance. Les seules fois où je sortais dans les rues de Dublin pour aller faire quelques courses – parce que ma mère m’y forçait pour que je sorte et vois du monde – je ne faisais même pas attention au monde qui m’entourait. Aucune femme n’attirait mon attention comme ça aurait pu être le cas des années auparavant. Aucune femme n’arrivait à la cheville de celle que j’avais perdue. Alors jamais, en deux ans, je n’ai ressenti le besoin de m’envoyer en l’air. Comme si ma libido était en hibernation.

Mais le fait de la revoir, devant moi, en vrai, et non dans mes rêves, avait réveillé mes instincts de drogué. Fini le sevrage. La voir, la toucher, l’embrasser avaient suffit à faire renaitre cette petite flamme en moi. Je la voulais. Parce qu’elle m’avait manqué à un point inimaginable. Son corps m’avait manqué, sa chaleur m’avait manqué, son odeur, son parfum, ses soupirs… Tout. Mais je ne voulais pas tout précipiter. Je voulais prendre mon temps, faire monter le désir entre nous doucement, profiter de sa présence, ce genre de chose. Et surtout, je ne me sentais pas totalement à l’aise avec mon look de clodo. Parce qu’il faut dire ce qui est. Je ressemble beaucoup plus à un sans abri, qu’à l’éditeur que j’étais autrefois. Mes cheveux étaient tellement longs qu’en tirant dessus pour les tendre, mes mèches de devant arrivaient au niveau de mes yeux. Quant à ma barbe effroyable, n’en parlons même pas, on ne voit pas ma peau en dessous. Je ne peux absolument pas faire l’amour à ma femme dans cet état. Ce n’est pas digne de moi, même si j’en crève d’envie. Je me dois de résister, tout n’en sera que meilleur lorsque le moment sera venu.

Je lui avais demandé d’attendre ce soir. Que toute la nuit allait être mouvementée alors j’espérais vraiment qu’elle ne soit pas fatiguée par son voyage. Or, résister était encore plus difficile que je l’avais prévu. Rien que le fait de partager un pauvre cookie me rendait dingue. Comment je vais pouvoir attendre jusqu’à ce soir ? Comment est-ce que je peux résister à cette femme parfaite ? Il faut réellement que je prenne sur moi et que je ravale mes pulsions. Le fait de parler de ma famille m’avait quelque peu refroidi et fait redescendre sur terre. Mais comme toujours, elle avait les mots qu’il fallait pour rebooster à bloc. Elle me caressa la joue et je relevais la tête vers elle. Son sourire est tellement magnifique… Elle se moqua gentiment avant d’affirmer qu’elle savait à quel point j’étais sensible au fond. Elle s’excusa ensuite en précisant qu’elle n’aurait pas aimer que cela se passe différemment. Si je n’avais pas quitté ma famille, mon pays, je ne l’aurais jamais rencontrée et jamais on ne se serait mariés pour vivre tout ce qu’on a vécu. Elle ne regrettait pas d’avoir passé autant de temps avec moi pour tomber amoureuse de moi. Elle est tellement adorable. Je passais à mon tour une main sur sa joue si douce et lui offrait mon plus beau sourire réconfortant. « Je ne regrette rien non plus mon cœur. Et jamais je ne pourrais t’en vouloir pour quoi que ce soit. Bon, à part si tu vas voir ailleurs, certes, mais je doute que ce soit envisageable. » J’agrémentais mes paroles d’un léger baiser furtif sur ses lèvres.

S’en suivi ensuite un échange avec ma sœur Siobhan, qui voulait absolument coiffer Olivia et me couper les cheveux. Livia ne comprenait pas cette obsession qu’on avait tous pour ses cheveux. Fixation familiale ? Non. C’est juste Siobhan. « Moi obsédé par tes cheveux ? » J’eus un petit sourire sans équivoque. « Pas seulement par tes cheveux ma chérie… » Par elle toute entière. Elle salua ma sœur d’ailleurs par la suite et accepta sa demande, mais pour plus tard. Disons qu’elle était un peu occupée pour le moment. On venait de se retrouver et d’après ce que j’avais compris, elle n’avait pas de limite de temps pour repartir, alors qu’on nous laisse au moins quelques jours de tranquillité.

Mais on n’allait pas rester éternellement dans la cuisine, lieu fréquemment visité par tous les membres de ma famille, je préférais qu’on s’éclipse pour retrouver un peu d’intimité. Enfin, je voulais surtout aller me raser. Je voulais qu’elle reste près de moi pendant ce temps, mais je ne pouvais pas la forcer. Elle pouvait aller se faire coiffer en attendant si elle le voulait ou tout simplement rester dans ma chambre. Je lui avais posé la question mais elle ne répondit pas tout de suite, se levant tout d’abord. Elle prit un dernier cookie et me tendit la main pour que je me lève à mon tour. Je m’exécutais donc. Elle m’alluma clairement en mordant dedans, ce qui me fit réprimer une sorte de frisson. Sa réponse me fit sourire parce que c’est ce que j’avais espéré. « Parfait. »

Je la pris par la main pour sortir de la cuisine et retourner dans la salle de bain à l’étage. Je la laissais entrer dans la pièce, refermant la porte derrière nous. Elle s’installa à côté du lavabo alors que je récupérais la mousse à raser et le rasoir dans le placard. Avant tout chose, je préférais enlever mon t-shirt et le poser sur le panier à linge. Il est tout propre, inutile de le salir. « Bon, y’a du boulot. » Mon reflet dans le miroir était juste abominable. Je ressemblais à un naufragé. Un peu comme Tom Hanks dans le film Seul au monde. En un peu moins pire quand même. Je passais d’abord mon visage sous l’eau pour humidifier ma peau avec de l’eau chaude. Ceci fait, j’essuyais légèrement avec une serviette. « Si tu t’ennuies, tu me le dis. C’est pas la chose la plus passionnante à regarder. » J’attrapais ensuite la bombe de mousse à raser que je secouais avant d’ouvrir. J’en appliquais un peu sur mes doigts avant de l’étaler sur mon visage. Une fois ma barbe recouverte, je jetais malicieusement un œil à Livia et avec la mousse qu’il me restait sur les doigts je lui appliquais sur le nez en riant légèrement. Un vrai gamin. « J’aurais préféré que ce soit de la crème chantilly, mais on fait avec ce qu’on a. »

Mais trêve de plaisanterie, les choses sérieuses commencent. Je prenais mon rasoir et approchais un peu plus mon visage du miroir pour me raser, le rinçant régulièrement dans l’eau que j’avais laissé couler dans le lavabo. « Je l’ai revue, tu sais. Maddison. Une fois. » Pourquoi parler d’elle maintenant ? Aucune idée, mais je pense que ça lui ferait plaisir de savoir comment ça s’est terminé avec elle. Et puis, il faut bien qu’on parle de quelque chose pendant que je me rase, ça l'occupera. « Peu de temps après mon arrivée ici, elle s’est pointée comme une fleur. Pas de chance pour elle, la pression n’était pas retombée et je lui en voulais toujours à mort. Ma sœur l’avait laissée entrer et m’avait appelé. J’étais dans ma chambre évidemment. Je n’avais pas envie de sortir et je ne savais absolument pas qui voulait me rendre visite. Alors, je suis sorti de mon antre, et arrivé au milieu de l’escalier, je l’ai vue, le sourire aux lèvres. Mon sang n’a fit qu’un tour. Elle a voulu se jeter dans mes bras. Mais je l’ai violemment repoussée contre la porte, la tenant fermement par les épaules. J’étais tellement mauvais. Je crois que j’aurais réellement pu la frapper. Elle s’est mise à pleurer. Mais je ne me dégonflais pas pour autant, elle pouvait chialer autant qu’elle le voulait. Elle m’avait pris la chose la plus importante à mes yeux. Heureusement pour elle, Killian est arrivé et m’a retenu, me faisant lâcher prise. Mon père est arrivé également en même temps que mon frère et il l’a flanquée dehors. Je ne l’ai plus jamais revue par la suite. Et c’est très bien comme ça. » Qu’elle ne se pointe plus jamais devant moi si elle ne veut pas qu’il lui arrive des bricoles.

A force de parler, j’avais pu finir de me raser. Je rinçais alors mon visage sous l’eau une nouvelle fois avant de l’essuyer avec la même serviette que tout à l’heure. J’ouvrais de nouveau le placard pour y sortir le flacon d’après rasage pour en passer sur mon visage. Evidemment, je n’avais pas tout rasé, j’aime garder un minimum de pilosité pour donner un effet mal rasé. Le rasage total ne me va pas, ça me rajeunit trop. Je me tournais alors vers Livia, tout sourire. « Je me sens plus léger ! »


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyLun 18 Mai - 16:58



GAME OVER.

And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Le perdre des yeux, même une seule seconde, me glaçait d'effroi. Non. Je l'avais retrouvé après deux ans d'une lutte acharnée pour en avoir le droit. J'étais enfin libre de mes mouvements et tout ce que je voulais, s'était être enchaînée à lui... Du moins quelques temps. Le temps d'être certaine que je ne rêvais pas et que j'étais bien chez lui, avec lui et que personne n'allait nous séparer à nouveau. J'étais trop heureuse d'être à nouveau avec lui, de l'entendre me dire qu'il ne regrettait pas non plus d'avoir quitté sa famille dans les conditions qui avaient été les siennes si on partait du principe que c'était ce qui nous avait permis d'être réunis. J'étais heureuse de l'entendre à nouveaux jouer des mots pour me dire combien il me désirait, s'amusant du fait que j'avais parlé de son obsession pour mes cheveux pour renchérir sur le fait qu'il n'était pas uniquement obsédé par ma crinière blonde. J'étais heureuse d'être à nouveau soumise à ses caresses, vibrante sous ses doigts caressants, fiévreuse de le suivre partout où il me conduirait, d'être embrassé partout où il poserait ses lèvres. Je fis néanmoins un peu la moue quand il aborda le fait qu'il m'en voudrait uniquement si j'allais voir ailleurs. Mêmes'il en doutait, il l'avait pensé. Même en plaisantant.

Je le suivis jusqu'à la salle de bain, à l'étage et m'installait confortablement près du lavabo pour pouvoir l'observer dans son œuvre de débroussaillage, ne ratant pas une miette du spectacle alors qu'il retirait son T-shirt, mouillait sa barbe avant de la mousser et de commencer à se raser. Il me demanda de surtout lui dire si je m'ennuyais pendant la manœuvre et je lui souris, me mordant la lèvre en secouant la tête. Non, je ne m'ennuyais pas, bien au contraire. Le spectacle était des plus appréciables. J'aimais cette intimité là, ces petits rien d'une vie de couple normale. C'était tout ce qui m'avait manqué pendant ces deux années.

Malicieusement, taquin, il glissa un doigt plein de mousse sur mon visage, tartinant mon nez en se plaignant que cela ne soit pas de la crème chantilly. Je me mis à rire en frottant le bout de mon nez pour en enlever la mousse, tout en ne le quittant jamais des yeux, rougissant de le trouver si beau, même avec sa barbe pleine de mousse. J'avais juste envie de me fondre dans ses bras, de sentir la chaleur de son torse nu contre moi, la douceur de sa peau. J'avais juste envie de l'embrasser et de ne jamais quitter son étreinte.

Il reprit son œuvre avec application et commença à parler de Maddison, du fait qu'il l'avait revu, une fois. J'eus envie de grogner de mécontentement, mais me contentais de l'écouter, me penchant pour embrasser son épaule alors qu'il poursuivait, expliquant comment elle était venu le voir. Je l'écoutais avec attention, ne prononçant pas le moindre mot, laissant mes lèvres frôler sa peau, dans la mesure du possible où je ne l'empêchais pas de se raser, alors que je sentais qu'il avait besoin de me raconter comment il l'avait accueilli, avec toute sa rage et son chagrin de m'avoir perdu par la faute de cette folle. Il m'expliqua combien il aurait pu être violent avec elle et comment son frère et son père avaient été obligés d'intervenir pour qu'il ne fasse pas une bêtise. Il acheva son récit en expliquant qu'il ne l'avait jamais revu après cela et je lui souris doucement, tendrement. « Elle m'a appelé », avouais-je à mon tour, me redressant pour le regarder une seconde, avant de baisser les yeux sur mes genoux pour poursuivre. « Je suppose que c'était peu après cette visite, elle a appelé à la maison et a demandé à me parler. Mes parents étaient si suspicieux concernant tous les appels que je pouvais recevoir qu'ils ont refusé de m'appeler, mais elle a insisté, elle a dit que c'était important, qu'elle devait me parler en personne. Ils ne m'ont jamais passé le téléphone et ne m'en ont jamais parlé. C'est June qui a fini par craquer il y a environ un an. Elle m'a avoué ce coup de téléphone, le fait qu'elle avait commencé à crier qu'elle devait me parler, que je devais te convaincre de lui laisser une chance, qu'après t'avoir volé à elle, je devais te rendre à elle... Mon père l'a traité de folle, a menacé de la poursuivre pour harcèlement et a raccroché. Elle n'a jamais tenté de nous recontacter après ça... » Cette fille était vraiment folle. Totalement inconsciente de combien elle l'était. Dans le fond, c'était assez triste. La pauvre avait dû manquer de bien des choses pour être si obsessionnelle.

Puis enfin, Owen eu terminé. Après avoir rincé la mousse qui traînait encore sur ses joues, il retrouva définitivement le visage de l'homme que j'aimais et je dus faire preuve de toute ma volonté d'esprit pour ne pas lui sauter dessus immédiatement et le supplier de me faire l'amour maintenant. Il voulait attendre ce soir, il voulait que tout soit absolument parfait, mais se rendait-il seulement compte que j'avais juste besoin de lui en moi et de ses bras autour de moi, pour que tout soit absolument parfait ? Non, sans doute pas et cela me faisait sourire, autant que son sourire me donnait envie de montrer ma joie. Toute guillerette, je l'attirais à moi, passant mes bras autour de son cou, glissant une jambe de chaque côté de ses hanches. « J'ai décidé de voir le bon côté des choses », décidais-je presque au moment même où je le disais, ne réalisant même pas que j'avais pu faire ce cheminement-là dans ma tête. « Je t'aime et grâce à elle, personne ne peut plus en douter. Pas quand après deux ans de liberté, la première chose que tu fais, c'est me demander en mariage », riais-je en lui donnant un baiser esquimau, frôlant son nez du mien avec tendresse. « Parce que pendant deux ans, je me suis battue pour que tu puisses le faire. » Je me reculais un peu, mes bras toujours autour de lui et mes cuisses contre ses hanches, souriant, amusée. « Tu sais que notre mariage ne te permettra pas d'obtenir à nouveau ton visa, n'est-ce pas ? » Je tentais d'être sérieuse, de me montrer réellement préoccupé par cela et par le fait qu'il ne puisse vouloir m'épouser que pour ça, mais je me mis vite à rire avant de fondre sur sa bouche pour l'embrasser tendrement.

N'y résistant pas plus qu'à sa bouche, je caressais tendrement sa joue, retrouvant la douce sensation qui fut mon plaisir pendant notre année de mariage. Je ne l'avais vu sans son éternelle barbe de trois jours qu'en photo et je savais qu'il n'aimait pas être rasé de près. Il avait l'impression de perdre une dizaine d'année et de perdre tout autant en crédibilité, alors qu'importe que ça fasse plus négligé, il travaillait son look avec soin dans ce sens, arguant le fait que cela lui donnait un aspect plus mature et donc plus professionnel. Moi, j'aimais le picotement de sa barbe rebelle sur ma peau, particulièrement quand il jouait de sa pilosité sur la peau sensible de mes cuisses. Seigneur, il pouvait m'embraser en une seconde avec. J'étais presque certaine qu'il en avait conscience, en plus. Poursuivant mon exploration, je glissais le bout de mes doigts le long de son torse et sur son ventre, suivant la ligne de sa pilosité virile jusqu'à son nombril, puis son pantalon, seul vêtement encore présent pour le protéger de mes caresses amoureuses. Comment voulait-il que je résiste jusqu'à ce soir ? Comment voulait-il que je cesse de le toucher ainsi... ou plus intimement ? « Je crois qu'il va falloir que tu m'attaches, mon amour », riais-je en cachant mon visage dans son cou, posant des petits bisous sur chaque centimètre de peau qui touchait mes lèvres. « Ou je vais être une très vilaine fille, jusqu'à ce soir... »


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyDim 24 Mai - 18:06
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Je ne voulais surtout pas qu’elle s’ennuie le temps que je me rase. Voir un homme se raser n’est franchement pas un spectacle divertissant. En plus, c’est réellement une corvée pour moi. Ce qui explique pourquoi j’en étais arrivé à ce stade de forte pilosité. L’idée qu’elle décide de faire autre chose en attendant plutôt que de perdre son temps m’avait effleuré l’esprit. Pourtant, j’espérais vraiment qu’elle allait m’accompagner parce que je ne voulais pas la perdre de vue une seule seconde. Je voulais m’assurer qu’elle était bel et bien là. Je voulais la sentir constamment à proximité de moi. Alors, une fois tous les deux dans la salle de bain, je voulais l’occuper. Pour ne pas qu’elle reste à ne rien faire. Pour ne pas qu’elle trouve le temps long. Alors j’avais décidé de lui parler de Maddison. Ce n‘était pas un sujet plaisant, pour aucun de nous deux. Pourtant je voulais qu’elle sache comment cette histoire s’était terminée. Qu’elle sache et qu’elle comprenne que j’avais mis un terme à tout ça et que Maddison n’avait plus jamais eu aucune chance avec moi. Je ne sais pas vraiment ce qu’elle a pu s’imaginer pendant deux ans, peut-être a-t-elle envisagé l’hypothèse que j’avais refait ma vie avec elle. Alors, je préférais mettre les choses au clair, juste au cas où.

Elle écouta mon récit en silence, embrassant mon épaule de temps en temps. Mais elle n’émit jamais aucun commentaire. La sentir si proche de moi, sentir son souffle sur ma peau était légèrement déstabilisant, mais je m’efforçais de continuer mon récit et de faire attention à ne pas me couper en même temps. Peut-être également qu’inconsciemment, j’avais besoin de le raconter ? De lui raconter à elle ? A cette femme que j’aime plus que tout au monde. Je ne sais pas trop mais j’avais ressenti la nécessité de lui dire. A la fin de mon récit, elle me sourit, doucement, je la voyais dans le miroir, avant de m’avouer qu’elle l’avait appelée. Suite à cette confidence, je laissais mon geste en suspens, et me tournais dans sa direction. J’étais surpris mais en même temps, je ne l’étais pas. Maddison a toujours eu du culot, mais de là à carrément appeler Livia… Je ne la quittais pas des yeux, presque bouche bée alors qu’elle baissait la tête. Elle a osé téléphoner à Olivia après ce qu’elle nous avait fait subir… Elle a osé composer son numéro de téléphone après avoir ruiné nos vies… C’était vraiment le genre de nouvelle qui m’agaçait. Je l’écoutais sans rien dire alors qu’elle me racontait qu’elle avait carrément appelé chez ses parents et avait cherché à joindre Olivia. Même si elle avait insisté après le refus catégorique de ses parents, jamais ils ne lui avaient donné cet appel. Ils ne lui avaient même jamais dit. Elle l’a appris grâce à sa sœur. Il semblerait que Maddison ait pété un câble encore une fois, guidée par sa propre folie… Je baissais la tête en soupirant fortement. Cette cinglée est tellement exaspérante. « Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne même pas ? » Certes, mais évitons de penser à elle dans un moment pareil, elle n’en vaut pas la peine. « Enfin bref, elle ne nous fera plus chier maintenant. » Et je devais finir de me raser.

Une fois terminé, je me sentais plus léger, plus moi. Une barbe aussi épaisse n’était pas du tout mon style et maintenant qu’Olivia était de retour dans ma vie, je me devais de redevenir le Owen O’Ceallaigh présentable. La barbe en moins, c’est un pas de plus vers l’ancien moi. Après lui avoir montré mon nouveau visage, Livia m’attira immédiatement contre elle et passa ses bras autour de mon cou. J’en profitais donc pour encercler sa taille de mes bras et la rapprocher encore plus de moi. Elle affirma voir le bon côté des choses à présent parce que grâce à Maddison plus personne ne pouvait douter de son amour pour moi. Et surtout pas en sachant qu’après deux ans d’éloignement l’un de l’autre, je la demande en mariage à peine l’ai-je retrouvée. Cette réflexion me fit sourire et tout comme elle, je frottais mon nez contre le sien. Elle ajouta qu’elle s’était battue pendant deux ans pour que je puisse reformuler cette proposition. Proposition qui n’avait rien de sincère la première fois. En se reculant, elle me demanda si j’étais au courant que si je me mariais de nouveau avec elle, ça ne m’aiderait pas à obtenir mon visa américain. Je n’eus pas le temps de répondre qu’elle se mit à rire avant de m’embrasser de nouveau. Baiser que je lui rendais bien évidemment avec plaisir. Mais je me devais tout de même de répondre. « Mon ange, je t’aime plus que tout. Cette demande était réellement sincère. Si je t’ai demandé d’être ma femme, c’est parce que je le veux vraiment. Parce que je te veux toi et rien que toi. Je te veux à mes côtés pour le restant de ma vie, où que ce soit. Mon visa, je m’en fiche éperdument. Qu’on vive ici ou n’importe où ailleurs m’importe peu, du moment que je suis avec toi. Rien d’autre ne compte. » Je ne me croyais pas capable de dire ce genre de chose un jour. Je me suis découvert un côté romantique dont je ne soupçonnais même pas l’existence depuis que je me suis rendu compte à quel point cette femme était merveilleuse. Comme quoi, l’amour peut changer un homme…

Elle caressa ma joue et je devais tellement lutter contre moi-même pour ne pas la déshabiller et lui faire l’amour dans cette salle de bain. Le fait qu’elle déplace sa main sur mon corps ne m’aidait absolument pas. J’avais un mal fou à me concentrer sur autre chose que sur ses doigts qui glissaient le long de ma peau. Je vais devoir attendre ce soir, et ce sera une véritable torture. Mais la voilà qui enfonçait bien ma détermination à tenir en me signalant que j’allais devoir l’attacher. Oh seigneur. Je l’avais déjà tellement envisagé ça. Le fait de lui attacher les mains m’avait déjà effleuré l’esprit quand on faisait l’amour. Mais je n’avais jamais mis mon idée à exécution. Et je sentis quelques secondes plus tard ses lèvres dans mon cou. Je me mordais déjà les lèvres en tentant de contrôler ma respiration qui commençait déjà à s’emballer. Sa dernière réplique m’acheva littéralement. Il est juste impossible pour moi de résister si elle me dit ce genre de chose. « Et puis merde. » Voilà, toute ma bonne volonté s’était envolée en fumée alors que je l’attrapais par la taille pour venir la plaquer contre la porter fermée de la salle de bain. J’avais trop attendu. Deux ans. Deux longues années. Je ne pouvais plus tenir une seule minute de plus, pas quand Olivia n’y montrait aucune bonne volonté non plus. J’attrapais son visage entre mes mains et je laissais toute ma frustration s’évacuer à travers un baiser passionné. Fini de jouer, fini d’attendre. Ce sera maintenant et puis c’est tout.

Je quittais ses lèvres pour venir l’embrasser dans le cou tout en lui murmurant. « Je suis désolé mademoiselle, mais le programme de ce soir a été déprogrammé pour être avancé à maintenant. » Ouais sauf qu’on ne va pas rester dans la salle de bain. Peut-être que quelqu’un aura besoin de prendre une douche dans les minutes – voire l’heure – à venir. Alors je m’écartais d’elle pour lui saisir la main. « On va juste changer de pièce et retourner à l’endroit prévu à cet effet. » J’ouvris rapidement la porte de la salle de bain, sa main toujours dans la mienne et je traversais le couloir jusqu’à atteindre ma chambre dont je refermais la porte vivement juste après qu’on y soit entré. « Je sais que j’ai dit que je voulais attendre ce soir, mais là franchement… » C’est au dessus de mes forces. Mes instincts avaient repris le dessus et je savais qu’à partir du moment où je l’embrasserais de nouveau, je ne serais plus maître de moi-même. Je m’avançais alors vivement vers elle et glissais mes mains dans son dos, avançant jusqu’à ce qu’elle atteigne mon lit pour que je puisse l’y faire basculer. Une fois allongée, je m’installais sur elle et recommençais à l’embrasser fougueusement. A son contact, j’avais l’impression que mon obsession pour le sexe était revenue, de façon décuplée. Je glissais une main sous son sweat – qui en fait était à moi à la base – pour pouvoir enfin reprendre contact avec cette peau si douce qui m’avait tant manqué. Je quittais ses lèvres pour déposer des bisous sur sa mâchoire, descendre le long de son cou et remonter jusqu’à son oreille que je commençais à mordiller. « Tu me rends dingue, tu le sais ça ? » Je suis fou. Fou d’elle.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 29 Mai - 23:15



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Il ne s'était jamais rendu compte de l'effet qu'il pouvait me procurer lorsque je l'observais dans les gestes du quotidien. C'était ces moments-là qui avaient fini par me séduire. Ces tout petits rien qui faisaient de lui un homme, un humain derrière le connard. C'était de le regarder se raser avec application, préparer le café distraitement, jouer avec un stylo sans le réaliser alors qu'il était concentré sur un dossier... C'était toutes ces choses-là qui avaient fini par trahir sa vraie nature, par en dire plus long sur lui que n'importe lequel des discours d'Ellen. J'étais tombée amoureuse de lui comme ça, sans m'en rendre compte, jour après jour, jusqu'au jour où il n'y avait plus eu aucune place pour la haine ou la colère et uniquement pour l'amour. J'avais été contrainte de l'accepter et j'avais accepté l'idée de cesser de me battre contre mes sentiments et d'accepter que je souffrirais de l'avoir laissé prendre tous ces petits bouts de moi jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien qui ne lui fut pas destiné. J'ignorais comment, mais à un moment donné, il avait fini par m'aimer aussi...

Maddison avait tout ruiné. De notre vie amoureuse à notre liberté d'être ensemble, à la maison et je la haïssais profondément pour cela. Mais, par ailleurs, c'était aussi son arrivée dans nos vies qui nous avaient poussé dans nos plus grands retranchements. C'était son obsession pour Owen qui nous avait contraint à marquer notre territoire, à faire entendre à tout le monde - et surtout à elle - que nous nous désirions mutuellement. C'était grâce à elle que notre jeu avait cessé. Que nous avions arrêté de chercher à nous rendre jaloux, convaincu d'un amour à sens unique que nous devions faire payer, pour réaliser qu'en fait, nous nous aimions l'un comme l'autre. Je la détestais, mais je ne pouvais pas la haïr totalement non plus, pas quand elle m'avait permis de vivre ma plus belle - même si douloureuse jusqu'à présent - histoire d'amour. Alors oui, je ne voulais pas parler d'elle. Elle n'était plus dans nos vies et je n'avais plus jamais l'intention de la laisser y entrer et s'y installer assez pour nous briser encore. Non. Owen O'Ceallaigh était à moi, autant que j'étais à lui et personne ne pourrait plus nous séparer.

Et puis tout d'un coup, je retrouvais l'amour de ma vie dans toute sa splendeur, avec sa barbe savamment travaillé et son air fier et aguicheur. Oui, un rasage vous changeait définitivement un homme et le retrouver ainsi m'émoustillait, bien plus que je ne l'avais pensé. C'est pourquoi je ne pouvais évidemment plus m'arrêter de le toucher, de le sentir contre moi et de sentir sa peau sous mes doigts. Malgré le fait que je blaguais clairement en lui rappelant qu'il serait coincé avec moi pour de vrai s'il m'épousait à nouveau, il se sentit obligé de préciser qu'il m'aimait vraiment, qu'il m'épousait en toute conscience de cause, parce qu'il me voulait véritablement dans sa vie, maintenant et pour toujours, à la maison ou n'importe où ailleurs. Je ne pouvais m'empêcher de lui sourire et de le toucher, de glisser mes mains sur tout son torse pour retrouver la douce sensation de sa peau contre la mienne. Et j'avais envie de lui. J'avais tellement envie de lui. Je ne pouvais pas résister à l'idée de le rendre fou jusqu'à ce qu'il me fasse l'amour.

Bon sang, il y a encore quelques mois, j'aurais eu trop honte. Nous étions chez ses parents, sous leur toit, à un étage seulement d'eux. Et pourtant, je m'en fichais. Il m'avait trop manqué. Tout en lui m'avait trop manqué et je voulais tout retrouver. J'avais trop soif de lui. Alors je poussais le bouchon jusqu'au bout, lui assurant qu'il allait falloir qu'il m'attache s'il ne voulait pas me voir jouer les vilaines filles jusqu'à ce qu'il me mette au lit... Et comme je m'en doutais, ce fut tout ce qu'il me fallut pour l'allumer enfin. Il poussa un juron, avant de m'attraper pour aller me plaquer contre la porte de la salle de bain. Je gémis malgré moi en enroulant mes jambes autour de sa taille, alors que son bassin me maintenait contre la porte et qu'il attrapait mon visage entre ses mains pour m'embrasser avec passion, me montrant clairement avec sa bouche combien je le poussais à bout. Je ris quand il quitta mes lèvres pour mon cou et je penchais ma tête sur le côté pour lui faciliter l'accès. Programme avancé à maintenant, hein ? Parfait !

Il s'écarta ensuite, m'obligeant à me remettre debout et m'attrapa la main, m'annonçant que nous allions quand même retourner dans sa chambre, comme prévu. Je le suivis sans broncher, souriant de plus belle quand il annonça, une fois de plus, qu'il voulait réellement attendre ce soir, mais que je l'avais poussé à bout. Il me poussa jusqu'au lit et je le laissais m'y allonger, répondant à son baiser avec plaisir, alors que mes jambes s'enroulaient à nouveau autour de sa taille, mes bras autour de son cou. « J'essaye vraiment », soufflais-je entre deux baisers, n'arrivant pas plus que tout à l'heure à contrôler ce besoin furieux de l'avoir contre moi, de l'embrasser et de le toucher. « J'essaye vraiment d'être patiente, mais... Tu m'as tellement manqué, mon amour. » J'avais l'impression de revivre dans ses bras. De retrouver goût à une vie que j'avais perdue le jour où je l'avais vu embarquer dans cet avion maudit.

Je haletais quand il glissa une main sous mon sweat et toucha ma peau. Une larme coula du coin de mon oeil, sans que je ne m'en rende compte avant que la trace salée ne chatouille ma peau. Il m'avait tellement manqué et j'étais si heureuse de le retrouver, de le sentir. Tout ce trop plein d'émotion mettait définitivement mes glandes lacrymales à rudes épreuves. Ça n'était rien. Juste une caresse de plume sur mon ventre, mais c'était déjà tellement plus que ce que j'avais connu en deux ans. Il était le premier à me toucher depuis... et bien depuis lui et je savais qu'il serait le seul, désormais. Doucement, il me souffla que je le rendais dingue, me demandant si j'en avais conscience et je m'accrochais un peu plus à ses épaules, embrassant sa joue. « C'est parce que tu me rends complètement folle, Owen. », assurais-je. « Je m'étais juré de ne plus donner mon amour à personne, de ne plus prendre ce risque... de ne plus jamais me retrouver en robe blanche à prier pour que l'homme de ma vie m'attende toujours au pied de l'autel quand la musique commencerait... » Et j'avais dit oui. Une question de sa part et j'avais dit oui, sans réflexion préalable, sans peur de me tromper. J'avais dit oui, avec tout mon cœur et j'étais certaine - ou presque - qu'il ne me ferait pas faux bond.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptySam 6 Juin - 2:17
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Sentir sa peau sous mes doigts, ses lèvres contre les miennes, sa chaleur contre mon corps étaient comme une résurrection. Je me sentais revivre, comme si j’avais hiberné depuis deux ans et que je me réveillais de ce cauchemar interminable. Comment résister à cette femme parfaite de toute manière ? Comment ne pas se sentir comblé en sa présence ? Le destin l’a mise sur ma route un jour, me l’envoyant comme nouvelle assistante. Elle avait toujours été à part. Différente de ses prédécesseurs. Dans son travail elle était exceptionnelle et se démarquait de tout le monde. Le coup du sort a décidé qu’après quatre ans de travail ensemble, le service de l’immigration me tombe dessus et c’est tout naturellement que j’ai trouvé la solution avec elle. Pour finalement, après plusieurs mois de mariage, je me rende véritablement compte à quel point elle est merveilleuse. Tout cela n’a pas été facile. Le chemin était parsemé d’embûches mais je réalise à présent qu’on était fait pour être ensemble. Même si le début était chaotique, le destin nous a réuni parce qu’on est fait l’un pour l’autre. Il n’y a plus de doute possible. Elle est la femme de ma vie, la seule dont je suis tombé amoureux. Une grande première pour moi. Comme quoi les miracles existent.

J’avais prévu de m’occuper d’elle dans la soirée, après manger, après une douche. Ça me semblait être un bon programme et ayant tenu pendant deux ans, j’avais cru pouvoir résister encore quelques heures. Mais c’était sans compter sur le comportement de ma chère et tendre. Pour ça, on s’est bien trouvé aussi. Moi l’accroc du sexe et elle l’allumeuse professionnelle. Autant dire que ça faisait des étincelles à la maison. Pendant un temps, on ne quittait plus nos lits, que ce soit le sien ou le mien, on alternait. Mais on passait nos journées tous les deux, à s’envoyer en l’air et à discuter tranquillement le temps de se reposer avant de remettre le couvert. Cette semaine, bien que géniale, avait été difficile physiquement. Une lune de miel décalée. Alors actuellement tenter de lui résister après deux longues années d’abstinence alors qu’elle m’allumait ouvertement relevait de l’exploit. C’était mission impossible. Et comme je suis faible, j’ai craqué. Ce qui m’a conduit à me retrouver allongé sur elle, sur mon lit, dans ma chambre à Dublin. Jamais je n’aurais cru cette situation réalisable, surtout pas pendant ces deux dernières années.

Je l’embrassais avec passion et ferveur tant elle m’avait manqué et elle passa ses jambes autour de ma taille et ses bras autour de mon cou. Elle avoua qu’elle essayait réellement d’être patiente mais que sa volonté était corrompue parce que je lui avais manqué. Je ressentais la même chose. Je m’étais fixé comme objectif d’attendre ce soir pour que tout soit parfait, mais je n’avais pas pu m’y résoudre. L’appel de son corps était bien plus fort. Je suis bien incapable de lui résister, et ce, depuis aussi longtemps que je me souvienne. Même si je ne voulais pas me l’avouer au début de notre mariage, même si je ne voulais pas le reconnaitre, Olivia m’a toujours plus attiré que les autres femmes. Si mes conquêtes lui ressemblaient de plus en plus physiquement au fil du temps, même si je savais pertinemment qu’elle ne supportait pas ça, ce n’était pas uniquement pour la rendre jalouse que je choisissais ce profil particulier. Même si sa jalousie m’amusait beaucoup. « La patience ne fait pas non plus partie de mes qualités mon cœur. » Alors je ne peux rien dire sur sa propre impatience.

Passer ma main sous son sweat pouvait sembler être un geste anodin mais le contact de son corps m’avait horriblement manqué. Ma main remontait doucement sur son ventre jusqu’à atteindre son soutien-gorge tandis que ma bouche mordillait son oreille. Je lui avais murmuré qu’elle me rendait dingue et me répliqua la même chose pour toute réponse, resserrant son étreinte autour de mon cou et m’embrassant la joue. Elle continua sur sa lancée, mentionnant qu’elle s’était promis de ne plus tomber amoureuse après ce qu’il lui était arrivé et de ne surtout plus se marier au risque que son mari ne se tienne pas au pied de l’autel au moment venu. L’évocation de cette histoire, son histoire me fit un pincement au cœur et alors qu’elle parlait, je m’étais légèrement redressé pour poser mes coudes sur mon lit pour pouvoir la regarder. Je remarquais une légère trace humide sur sa joue que j’essuyais délicatement avec mon pouce alors que je la regardais tendrement. « Je le sais ma chérie. » Je me penchais sur elle pour déposer un baiser sur ses lèvres et je me redressais de nouveau. Je me laissais un peu tomber sur le côté pour qu’elle n’ait pas à subir tout mon poids, ainsi je pouvais poser mon coude sur le lit pour maintenir ma tête et la regarder. De ma main libre, je caressais sa joue. « Liv’, tu es la femme de ma vie et je n’ai aucun doute là-dessus. Je veux passer le restant de ma vie avec toi, quoiqu’il arrive. Tu seras le plus belle des mariées et je serais là quand tu t’avanceras vers l’autel. Je serais là à t’attendre pour que tu me dises oui devant tout le monde. Je serais même capable de camper au pied de l’autel plusieurs jours avant pour être sûr d’y être. Je ne manquerais ça pour rien au monde. Parce que je t’aime. Plus que tout. » Je glissais mes doigts sur son visage pour retirer les mèches de cheveux qui l’encombraient. Puis, doucement, je me penchais de nouveau sur elle pour revenir l’embrasser, passant une main sur sa jambe et remontant le long de sa cuisse.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptySam 13 Juin - 23:39



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


J'étais une femme de patience. Pour bien des choses, je l'étais, comme le travail ou l'évolution des mentalités dans ma famille, mais pas pour Owen. Avec lui, j'étais une impatiente chronique, je l'avais toujours été. Avant, je n'avais aucune patience quant à son comportement, aucune patience vis-à-vis de ses cris pour tout et n'importe quoi et je n'avais aucunement la patience d'attendre qu'il se calme pour lui dire ses quatre vérités. Et puis j'étais peu à peu tombée amoureuse et j'étais devenue impatiente de tout. Impatiente de me retrouver dans l'intimité d'une chambre avec lui, impatiente de goûter ses baisers, de sentir sa peau contre la mienne, de le sentir en moi. La patience avec lui, je n'en avais jamais eu et n'en aurait jamais aucune, alors me demander d'attendre jusqu'au soir pour pouvoir le retrouver... Oh non. Non, je n'en avais nullement la force. Je voulais juste l'aimer et être aimé par lui, encore et encore.

Il m'assura que lui non plus n'avait pas la patience comme qualité de toute manière et je me mis à rire, bien consciente que dans tous les domaines, il n'en avait jamais eu. Je me mordis la lèvre inférieure quand ses doigts passèrent sous mon... sous son sweat, caressant ma peau, jusqu'au tissu couvrant ma poitrine. Bien évidemment qu'il me rendait dingue. Complètement dingue. Mon corps ne répondait déjà plus qu'à ses gestes, sans prendre en compte l'avis de mon cerveau. Alors j'avais évoqué le fait que je ne voulais plus tomber amoureuse, que souffrir une fois si profondément m'avait convaincue de ne pas refaire cette erreur, mais que j'étais tombée éperdument amoureuse de lui et que ça me faisait peur.

Une larme coula sans que je ne puisse le contrôler et Owen l'essuya délicatement en m'assurant qu'il savait. Il me donna un tendre baiser et vint s'allonger à côté de moi, ne m'obligeant pas à supporter son poids alors qu'il caressait ma joue en m'assurant que j'étais la femme de sa vie. Il assura n'avoir aucun doute quant au fait qu'il voulait passer le reste de sa vie avec moi, peut importe les épreuves. Il me promit que je serais belle en ce jour censé être le plus beau de notre vie et qu'il serait là à m'attendre, qu'il camperait s'il le faut, qu'il n'avait aucune intention de rater ce moment parce qu'il m'aimait. De nouvelles larmes coulèrent sur mon visage, mais elles n'avaient rien de tristes cette fois, alors que je me tournais vers lui, passant une jambe par-dessus les siennes pour me coller à lui, posant mes lèvres sur les siennes pour l'embrasser avec passion. « Je t'aime », promis-je en caressant sa joue. « Je t'aime et j'ai confiance en toi. Je sais... », soufflais-je avant de rouler sur lui, poussant son bassin du mien pour me mettre à califourchon sur lui. « Je sais que tu ne me feras pas ça. Je sais que tu ne m'abandonneras pas. Je ne t'épouserais pas, autrement », assurais-je en l'embrassant tendrement. Je me redressais, saisissant le bord de mon – son – sweat et de mon débardeur, les faisant passer par-dessus ma tête pour me retrouver en soutien-gorge.

Je délaissais rapidement les vêtements par terre et me penchais de nouveau pour l'embrasser. « Et de toute façon, je te tuerais si tu me faisais faux bond », assurais-je en souriant. Dieu je n'en revenais pas de la facilité avec laquelle j'arrivais à plaisanter sur un tel sujet quand ça le concernait. J'aimais cet homme, si profondément, si inconditionnellement. Et je l'aimais autant pour une bonne raison : j'avais confiance en lui. Owen n'avait pas été mon grand amour au premier regard. Owen n'avait même pas été une attirance en premier lieu. Il m'avait fait horreur. J'avais appris à le détester avant d'apprendre à l'aimer et l'amour était venu progressivement, doucement, à mesure que la confiance s'était faite, que sa place dans ma vie avait grandi. Il avait été là, dans les bons moments, puis dans les mauvais, dans les difficultés et dans les projets. Il avait gagné mon cœur, autant que ma conscience qui refusait de retomber amoureuse. Il avait séduit la femme rêveuse et la femme réfléchie qui avait déjà trop donné. Alors, je ne doutais pas et j'étais heureuse de l'épouser. Heureuse de savoir qu'il serait dans ma vie, pour toujours.

Caressant son torse, embrassant toujours plus son visage et son cou, je me forçais à m'écarter un peu, avant de ne perdre totalement le contrôle. J'avais tant envie de lui, que je savais qu'à la seconde où je sentirais sa dureté contre ma cuisse, je perdrais tout instinct de réflexion. « Mon amour, tu... Dis-moi que tu as des préservatifs quelque-part », quémandais-je. Nous avions fini par arrêter, il y a deux ans, bien sûr. Quand les choses étaient devenues plus sérieuses entre nous, j'avais recommencé une contraception et nous avions pu faire l'amour sans aucune barrière en latex. Mais il avait disparu de ma vie à nouveau et j'avais de nouveau cessé toute contraception. A quoi bon. Sans lui, je n'avais aucune envie de sexe. Aucun homme autre que lui ne m'avait touché depuis notre première fois ensemble. Notre séparation n'avait rien changé. Je le voulais lui, pas un autre. Je ne l'avais plus eu, alors je n'avais ressenti aucun besoin. Mais les choses étaient différentes, maintenant. Je le voulais et je n'avais aucun moyen de ne pas tomber enceinte s'il n'avait pas de préservatif. Je n'avais toujours aucune confiance en la pilule du lendemain. Surtout pas quand le lendemain, avec Owen, arrivait très tardivement.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 19 Juin - 16:36
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Je connaissais son passé douloureux avec son ex, le fait qu’il lui ait fait faux bond le jour du mariage, qu’il n’y avait personne à l’attendre à l’autel ce fameux jour et que suite à sa fuite, elle ait dû se faire avorter. Je connaissais ce terrible passé qui l’avait fait souffrir, et qui continuait sans doute à la hanter encore aujourd’hui. Ce mec ne l’aimait pas, c’était une évidence. Jamais on n’abandonnerait la femme qu’on aime le jour le plus important de sa vie. Jamais on ne prendrait la fuite pour je ne sais quelle raison obscure. Moi, je serai là à l’attendre, rien ni personne ne m’empêchera d’être présent ce jour-là. Je l’aime plus que tout et je veux qu’elle devienne ma femme aux yeux de tous et devant tout le monde, officiellement et pour de vrai cette fois. J’ai peut-être plaisanté sur le fait que je pourrais camper devant l’autel plusieurs jours avant, mais je le pense vraiment. Il est hors de question que je sois en retard ce jour-là. Même pour tout l’or du monde. Je veux la voir s’avancer vers moi en souriant dans une robe de mariée qui la rendra divine – même si elle l’est déjà en temps normal. Je ne veux rater cette vision pour rien au monde.

De nouvelles larmes coulaient le long de ses joues et encore une fois, je les essuyais avec mon pouce en souriant tendrement. Allongé sur le côté, elle se tourna dans mon sens, passant une jambe par-dessus les miennes. Je soutenais ma tête avec l’une de mes mains et l’autre vint se poser sur sa hanche avant de descendre dans son dos pour la rapprocher de moi. Elle approcha son visage du mien pour m’embrasser encore une fois – je ne m’en lasserai jamais – avant de répéter qu’elle m’aimait. Je lui adressais un sourire et elle prononça ces mots une nouvelle fois avant de commencer une phrase et de me faire basculer sur le dos pour s’installer sur moi. Je posais mes deux mains sur ses cuisses et elle put terminer sa phrase affirmant qu’elle m’épousait parce qu’elle avait confiance en moi et qu’elle savait que je ne l’abandonnerais pas. « Aucun risque que je t’abandonne. » Certainement pas. La seule raison qui pourrait m’empêcher d’être présent le jour de mon mariage, c’est que je sois mort. Et ça, ce n’est pas prévu au programme.

Elle se redressa pour retirer son haut, à savoir mon sweat et elle se retrouva ainsi en sous-vêtement. C’est vrai qu’elle a maigri, mais elle est toujours aussi belle. Une fois débarrassée de tous ces tissus superflus, elle se repencha sur moi alors que je ne ratais pas une miette de tout ce qu’elle faisait. Elle plaisanta sur le fait qu’elle me tuerait si je lui posais un lapin le jour fatidique, ce qui me fit rire. « Mon dieu, je ne voudrais pas prendre ce risque, je tiens à ma vie. » Ce sujet avait été limite tabou et la voilà qui plaisantait elle-même dessus. Preuve qu’avec un peu de temps, toutes les blessures finissent par cicatriser. Sauf quelques unes apparemment. Parce qu’après m’avoir embrassé, elle s’écarta pour me demander si j’avais des préservatifs. Nous y voilà. La fameuse peur de tomber enceinte. Je ne pouvais pas la blâmer, son avortement l’a profondément perturbée et elle en garde encore quelques séquelles psychologiques.

Mon visage avait changé d’expression pour quelque chose de plus sérieux. Cette question m’avait tellement trotté dans la tête depuis deux ans que je m’étais limite déjà préparé à ce moment. Du moins, je l’avais longuement imaginé parce que je regrettais de ne lui avoir jamais dit. « Olivia. » Je posais mes mains sur ses épaules pour la redresser en même temps que moi pour qu’on se retrouve tous les deux en position assise, elle toujours à califourchon sur moi. Je ramenais ses mèches de cheveux derrière ses oreilles, cherchant mes mots avant de poursuivre. Je sais que je vais entrer en terrain miné. Je dois mesurer mes paroles. Je dégageais ensuite ses cheveux de devant sa poitrine pour les mettre derrière ses épaules. Oui, bon ça ne sert à rien mais tant pis. Puis je posais mes deux mains sur ses joues pour être sûr qu’elle me regarde dans les yeux. « Olivia mon cœur, tu sais que je t’aime. Je te l’ai dit et te le répète, je t’aime plus que tout au monde et si je suis bien sûr d’une chose, c’est que je veux faire ma vie avec toi, peu importe le reste. Tout ce qui compte pour moi à présent, c’est toi. » Petite entrée en matière pour lui faire comprendre la suite des choses. Je caressais sa peau avec mes pouces. « Je sais pourquoi tu me demandes ça. Je n’en ai pas, et même si j’en avais, je ne suis pas sûr que j’aurais accepté de les utiliser, et je vais t’expliquer pourquoi. Tu connais mes relations avec les enfants des autres. Je me suis toujours dit que les enfants ce n’était pas pour moi. Que je n’aurais jamais la patience ni l’envie d’en élever. Mais, tout ceci a changé depuis que je t’aime. Je t’ai observée avec tes nièces et tes neveux et te voir aussi maternelle m’a fait réfléchir. Ça m’a donné envie de voir comment tu te comporterais avec nos propres enfants. Tu es tellement adorable avec les gosses que ça m’a donné envie de t’en donner. Bon, je ne dis pas que je serais un père exceptionnel, mais je veux vraiment franchir ce pas avec toi. » Dans ma chambre, je n’ai pas de préservatif, en deux ans je n’en ai pas eu besoin. Après, je ne dis pas qu’il n’y en a pas dans cette maison, mais j’aimerais vraiment qu’elle me fasse confiance une fois de plus et qu’on prenne le risque d’avoir un enfant, pourquoi pas après tout ? Devenir père ne me dérange pas, au contraire avec elle, j’ai même envie de fonder une famille. Qui l’aurait cru ? Moi Owen, l’éternel coureur de jupons en père de famille. Et pourtant c’est ce que je veux. Comme quoi les gens changent. « Livia ma chérie, mon amour, laisse-moi te faire un bébé. Je veux un enfant avec toi. » Avant qu’il ne soit trop tard, parce que l’horloge biologique tourne malgré tout.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyDim 21 Juin - 12:55



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Je n'avais aucun doute sur lui. Pas après tout ce qu'on avait vécu et affronter. Je savais tout de sa sincérité, de sa franchise. Il ne m'aurait jamais laissé espérer s'il n'était pas absolument sûr, à cent pour cent, que j'étais celle qu'il voulait, maintenant et pour toujours. Alors non, je n'avais pas réellement peur de ne pas le voir au bout de l'allée, le jour J et oui, je savais que pour rien au monde il ne prendrait le risque de me faire faux bond. J'avais juste avoué que je le tuerais s'il le faisait pour plaisanter, ce à quoi il répondit avec amusement qu'il tenait trop à la vie pour prendre ce risque. Et maintenant, je voulais juste que nous fassions l'amour. Je voulais retrouver son étreinte, sa chaleur et sa passion. Je voulais retrouver tout ce qui m'avait manqué de lui pendant ces deux années loin l'un de l'autre... J'avais juste eu assez de présence d'esprit pour lui demander de quoi nous protéger avant de me laisser entièrement emporter par le tourbillon de désir qui me prenait toujours corps et âme quand j'étais dans ses bras.

Son visage changea soudainement d'expression, se fermant bizarrement. Doucement, il appela mon nom, avant de nous redresser pour nous mettre en position assise, moi toujours à califourchon sur lui. Lentement, prenant tout son temps, il dégagea mon visage, mon cou, puis mes épaules, des mèches blondes qui les parsemaient. Il m'obligea ensuite à plonger mon regard dans le sien et je sentis mon cœur s'affoler. Pourquoi ne disait-il pas juste « oui, j'en ai ! » ou « Tu sais bien que je suis toujours préparé ». C'était ce qu'il disait toujours. C'était tout ce qu'il disait toujours. Pourquoi pas aujourd'hui ?

Il commença par me dire qu'il m'aimait, plus que tout, que rien ne comptait plus au monde que moi, que nous. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas – ou refusant de comprendre – où il voulait en venir. Il ajouta qu'il savait pourquoi je lui demandais s'il avait des préservatifs, qu'il n'en avait pas et que de toute manière, il aurait sans doute refusé de les utiliser s'il en avait eu. Je reculais mon visage, mais il s'accrocha bien à mes joues, m'empêchant de fuir son regard et de fuir la réalité qu'il tentait de me faire comprendre. « Quoi ? », m'exclamais-je malgré tout, mon esprit restant obstinément clos à cette idée qu'il essayait lentement et avec précaution de laisser germer dans mon esprit. Alors il poursuivit, me rappelant combien je savais comment il était avec les enfants des autres, niant encore une fois qu'il était génial avec eux, préférant rester sur l'idée qu'il tentait toujours vainement de les repousser et échouait. J'en avais ri de plus en plus au fil du temps, essayant de lui faire réaliser que cela ne servait à rien de lutter, que les enfants l'adoraient et que de toute manière, il finirait par s'avouer vaincu et aller jouer le parfait tonton qu'il pouvait être. Qu'il y trouverait du plaisir, même. Il disait toujours que non, mais je savais que j'avais raison. Je le voyais dans ses yeux, dans son sourire. Il adorait passer du temps avec eux, finalement. Même s'il avait toujours peur de commettre une maladresse.


Il assura que malgré tout, sa conviction de ne jamais avoir de patience pour élever des enfants ou le désir qu'il pourrait avoir d'en avoir, avait radicalement été modifié depuis qu'il était tombé amoureux de moi. Une nouvelle fois, je sentis la boule nerveuse prendre naissance au creux de mon ventre et remonter dans ma gorge jusqu'à m'en faire pleurer. Je ne pouvais pas y croire. Je ne pouvais pas croire que les mots qu'il me disait nous conduisaient vers ça... Il ajouta qu'il m'avait vue avec mes neveux et nièces, qu'il avait noté combien j'étais maternelle avec eux, combien cela l'avait fait réfléchir et envisager l'idée de me voir agir avec nos propres enfants. « Voir comment tu te comporterais avec nos propres enfants. » Cette fois-ci les larmes coulèrent abondamment, parce que je réalisais, contrainte et forcée, que ce que mon esprit avait repoussé était exactement ce qu'il avait voulu dire. Il voulait me donner des enfants. Il voulait tenter d'être un père – bien que convaincu qu'il n'en serait pas un exceptionnel – avec moi. « Livia ma chérie, mon amour, laisse-moi te faire un bébé. Je veux un enfant avec toi. » Je me mordis la lèvre, baissant les yeux, incapable de retenir mes larmes, incapable de contrôler assez ma voix pour pouvoir lui répondre. J'enroulais mes bras autour de son cou, enfouissant mon visage dans le creux de son épaule, essayant de me calmer, de trouver la force de parler, de lui dire combien ses mots m'affectaient, autant en bien que douloureusement.

Il voulait un enfant. Il voulait un enfant avec moi. Owen O'Ceallaigh, l'éternelle homme incapable de se stabiliser voulait m'épouser et me faire un enfant, tout cela dans la même journée. Si le premier sujet était quelque-chose de difficile, ça avait été plutôt simple, parce que nous avions désacralisé l'institution du mariage en contractant notre premier. Avec ces nouvelles fiançailles, nous lui redonnions tout son sens, toute sa force. Mais un bébé... Faire un bébé était un acte de violence extrême pour moi. Quelque-chose de beau et de merveilleux, que j'avais pris plaisir à voir encore et encore chez mes sœurs et mes belle-sœurs, mais un bébé sortit de ma chère... Non, ça c'était trop dur, trop brutal... et pourtant... Pourtant, j'aimais l'image qu'il dépeignait. J'aimais l'idée d'un enfant qu'il m'aurait donné avec tout son amour et sa dévotion, dans l'unique but de pouvoir être un père aidé d'une mère et de pouvoir m'observer agir avec nos enfants. Il voulait un bébé. Un petit être vivant et mouvant issu de nous deux, un subtil mélange de ses traits irlandais et des miens californiens. Et il voulait voir grandir ce bébé et me voir être la mère de ce bébé. Il ne voulait pas m'abandonner avec ce bébé. Et si seulement je pouvais arrêter d'avoir peur. Si je pouvais calmer mon esprit traumatisé, je pouvais dire en toute honnêteté que je voulais cette image, je voulais cette vie. Je voulais un enfant de lui. Je le voulais depuis bien avant aujourd'hui. J'avais commencé à la vouloir à la seconde où c'était devenu si sérieux entre nous que le voir avec mes neveux et nièce avait remué mes tripes et activé toutes mes alarmes internes pour me prévenir que mes rêveries dépassaient le réalisable et l'entendable.

Je me détachais finalement de son cou, juste assez pour avoir accès à son visage, pour y lire la sincérité et l'espoir. Il espérait réellement que je dise oui. Pas juste pour pouvoir ''tirer son coup'', mais parce qu'il espérait réellement que je puisse tomber enceinte. Je l'embrassais doucement, presque timidement, tremblant comme une feuille, maintenant, alors que je savais que je n'allais pas savoir lui résister bien longtemps. « Ne m'abandonne pas... », le suppliais-je dans un souffle, en collant mon front au sien. « Si on le fait, il n'y a pas de retour en arrière... Owen... Si je dois... si je dois laisser un bébé se développer dans mon ventre, je... » Bon sang, c'était tellement dur. Mettre en ordre mes idées, former des phrases cohérentes... C'était d'une difficulté sans pareille. Il me demandait de renoncer à ma plus grande loi, à ma règle de survie ultime. Il me demandait de lui faire confiance, pas uniquement pour lui confier mon cœur, mais pour lui confier tout ce que j'étais. L'être humain, la femme, la procréatrice... Il me demandait de tout lui donner, sans restriction, ni retour en arrière... « Je ne pourrais pas... Si... S'il doit y avoir... », d'une main, je montrais mon ventre. « S'il doit y en avoir un et que tu prends peur après et que tu t'en vas... Je ne pourrais pas survivre... » J'en mourrais. Si je devais à nouveau me retrouver à choisir entre élever seule un enfant ou y mettre un terme... Si je devais revivre ça... Je serais incapable de le faire. Choisir d'élever cet enfant alors que j'aurais tué l'autre douze ans plus tôt ? Le tuer, une nouvelle fois et rester là, bien vivante, à vivre tous les jours avec deux bébés tués... Non. Si ce choix devait à nouveau se présenter à moi, si c'était à nouveau mes deux seules options, je refusais de le vivre. Si je me donnais ainsi à lui et qu'il partait, il était hors de question que je vive...


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyMar 7 Juil - 18:13
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Je connaissais son rapport avec les enfants. Elle aimait beaucoup s’occuper de ceux des autres, même si je me doutais qu’elle devait en souffrir au fond d’elle. Mais le fait d’en avoir à elle était une autre affaire. Je sais à quel point son avortement a été douloureux pour elle, je sais qu’elle en souffre encore. Cette cicatrice, plutôt psychologique que physique, ne s’estompera sans doute jamais. La preuve avec son tatouage. Même si au départ, je ne comprenais pas sa signification, je l’ai comprise par la suite. Elle a marqué sa souffrance et la vie qu’elle a stoppée de manière indélébile. Alors évidemment, je marchais sur des oeufs en évoquant ce sujet. J’y avais beaucoup pensé pendant ces deux ans, finissant par regretter de ne jamais avoir pu lui donner le plus cadeau qu’on puisse faire à la femme qu’on aime. Un bébé. Je ne sais pas si c’est le bon moment pour en parler mais je tente quand même. J’ai préféré abordé le sujet doucement, délicatement pour essayer de lui faire comprendre par elle-même. Mais elle ne semblait pas voir où je voulais en venir, ou elle ne voulait pas le voir tout simplement.

Elle semblait perturbée et tenta même de reculer son visage quand je lui disais ne pas avoir de préservatifs et que de toute manière, je ne voulais pas en utiliser. Mais j’avais tenu bon, je ne m’étais pas dégonflé. Evidemment qu’elle risque de mal réagir, mais c’est un risque que je veux prendre, pour son bien. Elle est faite pour être mère, ça crève les yeux. Il y a des choses qu’on ne peut pas acheter avec de l’argent et ces choses valent de l’or. Un enfant est le plus beau cadeau que je peux lui faire. Mais c’est bien beau de le vouloir, il faut surtout qu’elle accepte l’idée et ça risque d’être la partie la plus difficile.

Une fois les mots fatidiques prononcés, elle s’effondra en larmes en se pendant à mon cou. Je savais qu’elle n’allait pas sauter de joie comme toutes les autres femmes. Je savais qu’elle n’allait pas vraiment bien réagir à cette demande. Mais la voir aussi bouleversée me faisait de la peine. Son visage dans mon cou, je penchais la tête sur la sienne et je passais mes bras autour d’elle pour la serrer contre moi, pour lui montrer que j’étais là pour elle et qu’elle pouvait se lâcher autant qu’elle le voulait si elle le souhaitait. Je laissais l’une de mes mains glisser le long de son dos pour lui apporter un quelconque réconfort. C’était tout ce que je pouvais faire le temps qu’elle se calme pour pouvoir parler. Larmes de joie ou larmes de douleur ? Un peu des deux sans doute. Je venais malgré moi de rouvrir sa plus importante blessure, il est évident que ça fait mal. Mais j’attendrais le temps qu’il faudra.

Au bout d’un moment, elle desserra légèrement son étreinte, juste assez pour pouvoir me regarder. Tremblant comme une feuille, elle vint doucement déposer ses lèvres sur les miennes. J’aimerais vraiment qu’elle accepte mon idée mais si elle n’est pas prête, j’attendrais. Je ne veux pas non plus la forcer ou la brusquer. A quoi bon la rendre encore plus mal qu’elle ne l’est déjà ? Si elle est vraiment fermée à cette idée, je pourrais toujours aller chercher un préservatif chez l’un de mes frères, ce n’est pas un souci. Mais personnellement, je n’en ai pas dans ma chambre, j’ai cessé toute activité sexuelle depuis deux ans, à quoi bon en avoir ? Si elle le souhaite, je serais même prêt à sortir pour aller en acheter, c’est pour dire. Cependant, j’espérais sincèrement qu’elle accepte l’idée. Collant son front au mien, elle me pria de ne pas l’abandonner. Le ton de sa voix était limite suppliant. Elle m’expliqua également que si elle acceptait, il n’y avait pas de retour en arrière possible. J’imagine bien qu’un second avortement n’est pas envisageable. La voyant s’exprimer avec difficulté, je caressais doucement ses cheveux tout en dégageant les mèches de son visage collées à cause de ses larmes. Elle continua à balbutier mais je ne voulais pas la couper, je préférais la laisser aller à son rythme. Alors je me contentais de la regarder tendrement tout en passant ma main dans ses cheveux.

Elle désigna son ventre d’une main avant d’affirmer que si elle tombait enceinte et que je fuyais, elle ne pourrait pas s’en remettre. Elle ne voulait tout simplement pas revivre ce qu’elle avait déjà vécu et qui l’avait traumatisé. Ce qui est fortement compréhensible. Je la sentais vraiment au bord du gouffre, la pauvre. Une nouvelle fois, je pris son visage entre mes mains pour être sûr qu’elle entende ce que j'avais à lui dire. « Olivia, regarde-moi. Il est hors de question que je t’abandonne pour quelque raison que ce soit. Je te l’ai déjà dit, je veux passer le reste de ma vie avec toi. Pour le meilleur et pour le pire. Il faudrait que je sois complètement fou pour abandonner une femme aussi merveilleuse que toi. Mais ce n’est pas le cas. D’accord ? Si je t’ai demandée en mariage, c’est que je suis sûr de mon choix. Dans ma vie, je n’ai jamais été aussi sûr d’une chose, je t’aime. Et je pourrais te le répéter tous les jours à longueur de journée s’il le faut pour que tu comprennes à quel point je tiens à toi. » Je venais déposer mes lèvres sur les siennes brièvement avant de lui sourire.

Cependant, je finis par lâcher son visage pour déposer une main sur son ventre, l’autre sur sa cuisse. Je ne voulais pas non plus la presser, ça fait peut-être un peu trop de demandes d’un seul coup. Si elle veut encore attendre, ça ne me dérange pas, je serais prêt à tout pour elle. « Si tu ne te sens pas encore prête, ce n’est pas grave. Je ne te force en rien. Je veux juste que tu envisages cette possibilité et que tu saches que de mon côté c’est bon. Prends le temps qu’il te faudra pour y réfléchir. Je peux attendre. Si tu tiens absolument à ce que je me protège aujourd’hui, je peux toujours aller voir dans les chambres de mes frères pour des préservatifs ou je peux même aller en acheter si tu veux. Je ne veux surtout pas te brusquer. » Ma main sur sa cuisse remontait le long de son corps pour atteindre sa nuque et je revenais de nouveau l’embrasser tendrement, attendant que la pilule passe.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyJeu 9 Juil - 11:12



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


J'avais fini par lui en parler. Le sérieux de notre relation, la confiance que je lui accordais, avaient fait que j'avais fini par m'ouvrir, par lui révéler mes blessures et il m'avait révélé les siennes, plutôt contraint et forcé par l'arrivée de Maddison. Il avait fini par comprendre pourquoi j'étais aussi bizarre dans nos rapports intimes, pourquoi je faisais de véritables crises de panique si je n'avais aucun moyen de contraception fiable avant qu'il n'entre en moi. Il savait combien la maternité était un sujet difficile pour moi et j'étais sensible à toutes les précautions qu'il prenait pour exposer son point de vu. Je comprenais ce besoin, même si j'étais surprise qu'il soit prêt à devenir père. J'avais trente-cinq ans, lui trente-six. Nous avions fini par dépasser largement l'âge d'un premier enfant et vu nos états de services dans nos familles respectives, même si je n'étais pas certaine d'avoir le courage de ma mère pour porter, mettre au monde et élever autant d'enfants, je savais que je ne saurais me contenter d'un seul si je devais finir par laisser quelqu'un... Non, Owen... Si je devais finir par laisser Owen m'en donner. J'avais toujours eu un peu de pitié pour les enfants uniques. Oh certains adoraient ça, mais avoir au moins un frère ou une sœur pour se soutenir dans les moments difficiles... C'était tellement essentiel à mes yeux. Avoir un enfant signifiait au moins en avoir deux. J'espérais juste qu'Owen en avait conscience et qu'il avait conscience que tout ne se résoudrait pas avec une première grossesse. Qu'à chacune, les mêmes choses me traverseraient. Toute ma vie, les mêmes choses me traverseraient.

Pourtant j'aimais l'idée. Même si tout mon être luttait entre l'envie et la peur, j'aimais l'idée. J'adorais voir Owen avec mes neveux et nièces. J'adorais le voir dans ses joutes verbales avec Angel. J'avais envie de le voir en père. Et j'étais bien trop jalouse et possessive pour lui permettre de le devenir avec une autre que moi. Il disait qu'il ne serait probablement pas un bon père. J'étais persuadée depuis bien longtemps qu'il en ferait un excellent. Tout ce qui lui avait toujours manqué jusqu'à présent, c'était l'envie de l'être, mais qu'importe qu'il se batte avec Angel pour une télécommande ou qu'il se moque d'elle pour ses capacités intellectuelles limitées d'enfants. Il le faisait avec une tendresse et une sincérité qui ne pouvait que toucher un enfant. Qui prouvait qu'avec l'envie d'être un bon père, il le serait tout à fait naturellement. Angel et mes neveux et nièces ne l'aimaient-ils pas pour tout ça de toute manière ?

Tendrement, il prit mon visage entre ses mains après mon long monologue, m'assurant qu'il était hors de question qu'il m'abandonne, qu'il avait tout à fait conscience des choses qu'il me demandait et qu'il le faisait parce qu'il tenait à moi, puis doucement, il lâcha mon visage pour poser délicatement une main sur mon ventre, l'autre retrouvant naturellement le chemin de ma cuisse. Il m'assura que si je n'étais pas encore prête, il irait chercher de quoi nous protéger, dans la chambre d'un de ses frères ou même au magasin si cela pouvait me rassurer. Il m'assura qu'il ne voulait pas me brusquer, tout en caressant mon dos jusqu'à trouver le chemin de ma nuque pour m'approcher de lui et échanger un baiser tendre. Je posais mes deux mains sur la sienne toujours posée sur mon ventre, répondant à son baiser avec envie. J'avais envie d'être avec lui. J'avais véritablement envie de n'avoir aucune barrière entre nous pendant l'acte et il était prêt à prendre le risque de me faire un enfant par la même occasion et d'en assumer entièrement les conséquences. Pire, il espérait réellement que je tombe enceinte pour pouvoir être le père de mon enfant. Il était prêt à cela et il était prêt à me laisser le temps nécessaire pour que je me sente prête à le faire.

Je me détachais de lui doucement, plongeant mon regard dans le sien, m'imprégnant de cette confiance et de cette assurance qu'on y lisait sans difficulté. Il le voulait vraiment, tellement et si fort. Il était convaincu du fait que c'était la bonne chose à faire. Pour nous deux. Je serrais un peu plus sa main sur mon ventre entre mes doigts, me maudissant d'être aussi inquiète. Je savais qu'il ne me mentait pas, je savais que je n'avais rien à craindre avec lui et pourtant, j'étais tellement effrayée encore. J'inspirais un bon coup. Ce n'était qu'une possibilité parmi d'autres, après tout. Avec un inconnu, j'aurais même eu plus de chances d'attraper une MST qu'un enfant. Avec Owen, je savais n'avoir aucun risque pour les MST, mais pour l'enfant, les chances étaient exactement les mêmes. Vingt-cinq pourcent pour être exacte... sans doute un peu moins vu mon âge. Je pouvais prendre ce risque. Pour lui, pour nous. Je pouvais prendre ce risque ou cette chance et cela ne signifiait pas que je le serais forcément dès demain. Cela pouvait prendre des semaines, des mois même, pour que je tombe enceinte.

Alors doucement, je posais mon front contre celui de mon fiancé, fermant les yeux, appréciant le contact de l'homme qui m'avait tant manqué pendant deux ans. Je l'avais perdu pendant deux ans, merde. Son contact, sa chaleur, ses mots doux, ses promesses réfléchies... Tout ça m'avait tant manqué. Je pouvais bien prendre un risque infime qui se pouvait être une chance infime ô nom de nous, de notre amour hors normes, non ? « Owen », soufflais-je doucement, avec tout mon amour, avant de sourire. Et sans m'en défaire, je reculais à nouveau mon visage pour pouvoir le regarder dans les yeux, lui montrer que malgré l'inquiétude, c'était ma confiance en lui qui l'emportait et mon envie de construire une vie entière avec lui. « Fait-moi l'amour », soufflais-je en ne tenant plus sa main sur mon ventre qu'avec une, entremêlant nos doigts pour le tirer vers moi et entourer étroitement son bassin entre mes jambes. « Maintenant... »


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyMer 15 Juil - 15:32
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Mon but n’était pas de la brusquer ou de lui faire peur. Je voulais juste lui faire part de mon avis sur la question. Qu’elle comprenne mon point de vue et qu’elle le prenne en compte. Elle était faite pour être mère, je n’avais aucun doute là-dessus. Elle était parfaite avec des enfants, elle savait s’en occuper, les faire rire. Venant chacun d’une famille nombreuse, on avait l’habitude de vivre entourés d’enfants, qu’ils furent nos propres frères et sœurs ou des neveux ou des nièces. Je ne l’avais jamais réalisé jusqu’à ce qu’on se retrouve séparé et que je me plaise à imaginer une vie où j’aurais eu des enfants avec Olivia. Au fil des mois, j’aimais de plus en plus cette vision des choses, même si le plus douloureux était de savoir que cela n’arriverait jamais. Jusqu’à ce qu’elle réapparaisse dans ma vie en ce jour béni. L’idée même de devenir le père de ses enfants m’effleura de nouveau l’esprit alors qu’on était sur le point de faire l’amour.

Je devais amener le sujet doucement, précautionneusement. Je ne pouvais pas lui dire de but en blanc que je voulais un enfant. Il fallait que j’argumente autour de ça, que je la rassure et lui promette de ne jamais l’abandonner quand la machine serait en marche. Evidemment, elle n’allait pas forcément tomber enceinte aujourd’hui, ça pouvait prendre un certain temps mais je voulais qu’elle se fasse à cette idée de pouvoir porter mon enfant un jour. Qu’elle apprenne à s’envoyer en l’air avec moi sans aucun moyen de contraception. Qu’elle prenne le risque – même si je considérais la chose comme une chance et non un risque – de tomber enceinte. J’étais prêt de mon côté depuis un bon moment, mais je ne l’avais évoqué avec elle qu’aujourd’hui alors il lui faudrait sans doute un peu de temps pour se faire à cette idée et l’accepter. A présent, on avait tout le temps devant nous, même si bien sûr, elle ne pouvait pas se décider dans une dizaine d’années. Son horloge biologique tourne. A son âge, ma mère avait déjà plusieurs enfants, la sienne aussi j’imagine.

Elle finit par se détacher de moi, me fixant en proie à une intense réflexion. Je n’ajoutais rien de plus, je voulais la laisser réfléchir par elle-même. Tout ce que je pouvais faire, c’était de lui sourire et lui caresser tendrement la joue, glisser mes doigts dans ses cheveux comme j’avais rapidement pris l’habitude de le faire. Elle serra entre ses doigts ma main que j’avais toujours sur son ventre, qui je l’espérais un jour, abriterait un petit mélange de nous deux. Elle finit par poser son front contre le mien et ferma les yeux avant de prononcer mon nom. Elle recula une nouvelle fois, tout sourire. Et elle me demanda de lui faire l’amour. Maintenant. Comment résister à une demande pareille ? Elle me tira légèrement vers elle en enroulant un peu plus ses jambes autour de ma taille. J’approchais mon visage du sien pour me retrouver à quelques millimètres de ses lèvres. « Avec grand plaisir mon cœur. » Aussitôt je me saisissais de ses lèvres pour l’embrasser avec passion. Maintenant que le quart d’heure émotion était passé, l’excitation et le désir allaient pouvoir remonter en flèche. De ma main libre, j’allais décrocher les attaches de son soutien-gorge. Oui, j’y arrive d’une seule main, je suis passé pro dans ce domaine. Une fois sa poitrine libérée, je laissais son sous-vêtement glisser le long de ses bras pour le jeter au hasard dans ma chambre. On se retrouve tous les deux avec le haut du corps nu, on est donc à égalité niveau couche de tissu qu’il reste sur chacun de nous.

Je finis par quitter ses lèvres pour dévier sur sa joue, sa mâchoire pour atteindre son oreille que je mordillais gentiment. « Tu m’as tellement manquée. » Affreusement manqué. Son absence était une douleur quotidienne. Mais maintenant qu’elle est de retour dans ma vie, je compte bien en profiter à chaque instant. Mes deux mains venaient se poser dans le bas de son dos et je la rapprochais au maximum de moi afin que nos corps soient l’un contre l’autre. Cette chaleur m’avait tellement manquée, son odeur, la douceur de sa peau… C’était un vrai bonheur de les retrouver. Doucement, contenant mon empressement à vouloir la posséder rapidement, mes lèvres glissaient le long de son cou pour venir y déposer des milliers de baisers, jouant de ma langue sur sa peau. Je devais calmer mes ardeurs parce que si je m’écoutais elle serait déjà allongée sur mon lit avec moi entre ses jambes. Deux ans avaient passé. Deux foutues longues années. C’était bien trop long pour un temps d’abstinence et je ressentais ce manque maintenant. Cet affreux et abominable manque. Mais je me contrôlais pour ne pas brusquer les choses, je voulais que tout soit parfait pour ces retrouvailles. Même si à la base, on devait attendre ce soir. Mes mains finirent par faire le tour de sa taille pour rejoindre le bouton de son pantalon que j‘ouvris aussitôt. Pour la première fois dans nos vies, on allait faire l’amour sans aucune protection d’aucune sorte, avec peut-être un bébé à la clé. Une nouvelle étape de franchie dans notre vie de couple hors du commun.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyMer 22 Juil - 18:05



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


La possibilité d'avoir un enfant m'avait longtemps terrorisée. Prendre ce que je considérais comme un risque était inadmissible pour moi. C'était comme prendre le risque de conduire complètement saoule ou de sauter du troisième étage. Pourquoi prendre un tel risque quand il y avait la possibilité d'arriver en vie chez soi grâce à un taxi ou de prendre les escaliers pour arriver en toute sécurité en bas ? Être enceinte m'avait terrorisé et nous protéger mon amant et moi avait toujours été plus pour éviter un tel risque que pour l'inquiétude même d'attraper une maladie. Et aujourd'hui, Owen me demandait de changer mon fusil d'épaule, de voir une éventuelle grossesse comme une chance et non comme un risque. Et cela ne serait probablement pas passé si ça n'était pas lui. Venant d'une toute autre personne, je serais sans doute devenue folle de rage. J'aurais probablement mis fin à toute chose, j'aurais quitté la chambre, même après un manque aussi fort que celui que j'avais de cet homme. Ou, comme il me l'avait proposé, j'aurais exigé qu'il aille trouver un préservatif quelque-part, assurant qu'il ne me toucherait pas avant d'avoir mis le bout de latex là où il faut. Mais c'était Owen. C'était mon Owen O'Ceallaigh. Je le connaissais par cœur et je savais qu'il ne demanderait pas cela à la légère.

Mon Owen n'était pas un homme de famille. Du moins pas homme à vouloir avoir des enfants comme ça, sur un coup de tête. Non. Mon Owen réfléchissait à ce genre de choses, aux implications, à l'impact que cela aurait sur sa vie. Mon Owen n'était jamais blessant par accident, jamais quémandeur d'une chose sans avoir pensé à toutes les façons de convaincre son auditoire avant. Et mon Owen savait combien ce qu'il me demandait là pouvait me briser. En une seconde, en une demande, il pouvait me transformer en épave. Il le savait. Il ne me l'aurait donc jamais demandé s'il n'y avait pas soigneusement réfléchit, songé, intégré. Il ne me l'aurait jamais demandé s'il n'était pas certain de le vouloir et certain qu'il pourrait l'assumer en me tenant la main et en ne la lâchant jamais plus par la suite.

Pouvais-je décemment le lui refuser tout net sans y réfléchir, dès lors ? Il ne me le demandait pas juste pour moi, comme certains hommes pourraient le faire pour continuer une relation qu'ils n'avaient pas envie d'arrêter, en prenant le risque de flipper au dernier moment et de s'enfuir. Non, s'il me le demandait, c'était qu'il le voulait. Qu'importe depuis combien de temps, qu'importe combien de temps cela lui avait pris d'y réfléchir. Owen O'Ceallaigh avait songé, peut-être même rêvé et désirait désormais que je porte son enfant, que je sois sienne au point de me lier à lui par la création d'un petit être qui aurait besoin de lui et de moi tous les jours de sa vie pendant des années et des années. Pouvais-je le lui refuser quand il me faisait là, une nouvelle fois, la plus grande des déclarations d'amour ? Non. Bien sûr que non. Alors même si j'avais peur et même si je priais de toutes mes forces pour que je ne tombe pas enceinte maintenant, je voulais lui montrer que sa réflexion, sa demande et toutes les implications qui en découlaient me touchaient en plein cœur et ne faisait que me prouver encore et encore combien je pouvais avoir confiance en lui. Combien j'avais eu tort toutes ses années où je n'avais eu aucune confiance en lui. Où je l'avais détesté.

Bien. Très bien. Je peux le faire... Je voulais qu'il me fasse l'amour. Je voulais qu'il me fasse l'amour maintenant et je voulais qu'il comprenne combien j'avais confiance en lui et combien je voulais tout de lui. Alors, je lui demandais de me faire l'amour, ce à quoi il répondit qu'il s'en ferait un plaisir.

La sensation de ses baisers était la chose la plus grisante qui soit. Sa bouche sur la mienne, sur ma peau, était tout ce que je désirais maintenant. Je frissonnais quand il susurra que je lui avais manqué. « Tu m'as manqué aussi... », soufflais-je sous ses caresses, enfouissant ma main dans ses cheveux, caressant son torse de l'autre et pressant le haut de mon corps, désormais nu, contre sa peau. Une larme silencieuse coula sur ma joue, le feu du désir brûlant en moi à m'en faire mal, la saveur de sa peau contre celle si sensible de ma poitrine faisant tourner ma tête. Ses baisers avaient le don magique de me faire oublier toutes mes craintes, tous mes doutes. N'existait plus que lui et moi et ce lit sur lequel nous nous trouvions. Une vraie bulle dans le temps. Notre bulle. Celle qui m'avait tant manqué pendant ces deux années sans lui.

Ses mains glissèrent contre ma taille, alors qu'il venait ouvrir mon pantalon, je roulais des hanches contre les siennes, réalisant qu'il était déjà prêt pour moi quand je sentis sa dureté à travers les tissus qui nous recouvraient encore. Je me mordis la lèvre, sentant le feu devenir brasier et le besoin devenir affamé. « Owen... », soufflais-je en embrassant sa mâchoire, attrapant le lobe de son oreille entre mes dents. Plaquant mes deux mains sur son torse, je repliais mes jambes contre ses cuisses pour pouvoir le pousser en arrière et l'allonger, venant à califourchon sur lui. « Deux ans, c'est très très long... », soufflais-je malicieuse, posant une myriade de baisers sur mon passage, sur sa gorge, son torse, son ventre,... Je glissais mes doigts entre ses vêtements et sa peau, guidant son pantalon et son sous-vêtement vers le bas, pour libérer l'objet tant désiré de son carcan de textile, ne pouvant me retenir de rougir en me mordant la lèvre quand je l'eus enfin sous les yeux. Oh oui, il m'avait bien trop manqué, lui tout entier.

Continuant à abaisser ses vêtements jusqu'à les lui retirer, je descendis du lit, lançant le tout au loin sans le quitter des yeux, m'amusant de la situation dans laquelle il se trouvait, ainsi devant moi. Dans toute sa gloire. Désirable et désiré.... Il n'en aurait pas besoin, ni maintenant, ni avant un moment. Puis je posait les mains sur les bords de mon propre pantalon, caressant ma propre peau, sans le quitter du regard. « Je sais que tu voulais attendre », assurais-je, glissant lentement mon pantalon le long de mes jambes, essayant d'être sensuelle, mais me sentant plus ridicule qu'autre chose. J'avais perdu l'habitude de chercher à plaire, de chercher à allumer qui que ce soit. Je n'étais pas certaine d'être aussi agile qu'il y a deux ans, quand je pouvais l'enflammer d'un simple mouvement de bassin lors d'une danse lascive. « Je sais qu'on devrait profiter l'un de l'autre, se taquiner, se chercher. » Tout en parlant, je fis un tour sur moi-même, caressant ma poitrine, mon ventre, l'intérieur de mes cuisses... J'avais tant envie de lui que ce simple contact si proche de mon centre du plaisir suffisait à animer le désir jusqu'à m'en vriller les reins. « Mais on aura mille occasions de le faire, non ? Mille chances de se taquiner jusqu'à en devenir fou, jusqu'à ce que ça soit trop douloureux pour être même tolérable. », assurais-je en retirant la dernière barrière à ma nudité totale, avant de remonter sur le lit et de venir sur lui, l'embrassant à pleine bouche. « Mais pour l'instant, j'ai juste besoin de te sentir, mon amour. J'ai juste besoin que tu sois en moi et que je sache que tu es vraiment là, que je te sens vraiment tout entier. Que tout ça est vraiment réel. » Je voulais qu'il me prenne, qu'il me prouve que rien de tout cela n'était un rêve et qu'il venait vraiment de me demander de l'épouser à nouveau et de faire un enfant...


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyVen 24 Juil - 17:25
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Le fait qu’elle me demande de lui faire l’amour maintenant après ce que je venais de lui demander me prouvait qu’elle avait réfléchi à la question et qu’elle l’acceptait. Du moins, elle pouvait envisager de tomber enceinte, elle acceptait de prendre ce risque. Elle acceptait l’idée, et ça, c’était déjà un grand pas en avant. Evidemment, rien ne présageait qu’elle allait forcément tomber enceinte ce soir, cette nuit ou même dans les jours à venir mais au moins elle avait intégré cette possibilité. Si ce n’était pas le cas, elle m’aurait demandé d’aller chercher un préservatif ou même d’aller en acheter un tant qu’à faire. Or, ce ne fut pas le cas. Non, elle me demanda de lui faire l’amour. Maintenant. Pas dans dix minutes. Pas ce soir après qu’elle ait bien réfléchi à la question. Non, maintenant. Elle le voulait maintenant, dans les secondes à venir. Je ne pouvais pas le lui refuser. Je ne pouvais pas alors que j’en avais envie à la seconde où je l’avais vue entrer dans ma chambre. Pas après deux ans d’abstinence.

Retrouver ce contact qui m’avait tant manqué me faisait un bien fou. Sentir sa chaleur, sa peau douce sous mes doigts, ses lèvres sur les miennes, son odeur, me faisaient un bien fou. Je croyais revivre, comme si j’avais hiberné pendant deux ans et que je me réveillais enfin de mon long sommeil pour retrouver ces sensations qui me rendaient dingue. Oh que oui elle m’avait manqué. Terriblement. Et maintenant que je l’ai dans les bras, je ne vais pas la lâcher de si tôt. Il en est hors de question. Elle affirma que je lui avais manqué également et je ne pus m’empêcher de sourire à ses paroles. Avec elle, j’avais l’impression que le temps s’arrêtait. Ou alors qu’on se trouvait dans un autre monde où plus rien de comptait à part nous deux. J’aimais cette sensation, ce sentiment de bonheur et de plénitude quand je me retrouvais seul avec elle, à embrasser sa peau, à caresser ses cheveux, à sentir son odeur enivrante… Je ne m’en lasserais jamais. Sa simple présence me rendait dingue, et pour elle je me sentais capable de tout.

Je ne voulais pas précipiter les choses, je voulais prendre mon temps, pourtant je me retrouvais déjà à ouvrir son pantalon et je n’avais qu’une envie qui m’obsédait de plus en plus, m’unir à elle, là maintenant. Mais je devais calmer mes ardeurs. Et dire que je voulais attendre ce soir… Pauvre fou que je suis. Alors que je mordillais son oreille, elle prononça mon nom. J’aimais tellement l’entendre franchir la barrière de ses lèvres. Mon prénom sonnait magnifiquement bien dans sa bouche. Encore plus dans ce genre de situation. Elle embrassa ma mâchoire, finissant par attraper mon oreille entre ses dents, m’arrachant des frissons au passage. L’instant d’après, je me retrouvais allongé sur mon lit, elle au dessus de moi. Je posais mes mains sur ses cuisses, les caressant doucement alors qu’elle affirma que deux ans c’était très long. Seigneur, à qui le dis-tu ? « Oh, ça je le sais. Crois-moi. » Ces deux longues années avaient paru durer une éternité… Elle déposa des dizaines de baisers le long de mon corps, partant de mon cou pour atteindre mon ventre. Au fur et à mesure qu’elle descendait, mes mains remontaient le long de son dos. Arrivée au niveau de mon pantalon, elle l’attrapa en même temps que mon boxer pour les faire glisser le long de mes jambes. Moi, je ne la quittais pas des yeux, admirant chacune de ses réactions. Elle se mit à rougir en se mordant la lèvre en posant les yeux sur mon membre déjà prêt à l’emploi. Je ne pus m’empêcher de rire légèrement. « Toujours cette même réaction après tant de temps. Tu m’étonneras toujours ma chérie. » Même après tout ce temps, elle ne pouvait s’empêcher de rougir à chaque fois qu’elle le voyait. Ça me faisait toujours rire.

Elle finit par me retirer mes derniers vêtements et je me surélevais par moment pour l’aider. Elle descendit du lit et je me redressais pour m’appuyer sur les coudes, pour mieux la voir. Je ne la quittais pas des yeux alors qu’elle glissait ses doigts sur le bord de son pantalon. Elle affirma qu’elle savait que je voulais attendre. Non, plus maintenant, je t'assure. Elle glissa son pantalon le long de ses jambes, dans une lenteur qui rendrait dingue les gens pressés. J’avais les yeux posés sur chacun de ses gestes, je n’en perdais pas une miette. Elle ajouta qu’elle avait pleinement conscience qu’il fallait qu’on profite l’un de l’autre, qu’on se taquine et qu’on se cherche comme on avait l’habitude de le faire. Elle fit un tour sur elle-même et commença à caresser sa poitrine, son ventre et l’intérieur de ses cuisses… Seigneur, elle venait définitivement de me perdre. J’étais focalisé sur ses mains glissant sur son corps. Ma respiration s’emballait toute seule et ma bouche s’entrouvrit pour permettre à ma langue de glisser sur ma lèvre inférieure. Je la dévorais littéralement des yeux à tel point que je n’écoutais même plus ce qu’elle disait, pire, je ne l’entendais plus. A l’intonation de sa voix, il me semblait qu’elle m’avait posé une question alors je répondis un peu au hasard et complètement dans le vague. « Ouais, ouais… » Et là, elle retira son ultime bout de tissu, celui qui cachait la salle de jeu, si je peux appeler ça ainsi. Elle m’avait définitivement perdu. Si on avait été dans un dessin animé, je crois que de la bave aurait coulé de ma bouche.

Lorsqu’elle revint sur moi pour m’embrasser à pleine bouche, je me rallongeais complètement et aussitôt je passais mes bras autour d’elle, glissant une main derrière sa nuque pour l’embrasser avec toute la hargne et le désir que je pouvais ressentir à ce moment là. Un baiser fiévreux, brûlant et tellement assoiffé. J’avais atteint le point de non retour. Impossible de se rétracter ou de faire marche arrière à présent. Cependant, elle rompit le baiser, me laissant le souffle court et mon regard enflammé plongé dans le sien. Je luttais pour me concentrer sur ses paroles tant une voix dans ma tête me poussait à lui sauter dessus et à la prendre sur le champ. Je me mordais même les lèvres pour résister à l’irrépressible envie de l’embrasser encore et encore. Elle voulait me sentir, elle en ressentait le besoin. Elle voulait me sentir en elle, sentir que j’étais vraiment là et que tout soit réel. « Tout ce que tu veux. » Répondis-je le souffle court. Glissant une main jusqu’à nos intimités, j’attrapais mon membre pour le positionner correctement à son entrée. « A toi l’honneur. » Elle n’avait qu’à baisser son bassin pour que je me retrouve en elle. Je pouvais aussi tout simplement donner un coup de rein pour entrer, mais je voulais qu’elle le fasse elle-même. Qu’elle franchisse toute seule ce grand pas en avant qu’est la possibilité de tomber enceinte. Qu’elle prenne la décision elle-même de commencer ce premier rapport sans protection.


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Game Over | Olivia - Page 2 EmptyMer 29 Juil - 0:42



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And I will stumble and fall. I’m still learning to love. Just starting to crawl. Anywhere, I would’ve followed you. And I am feeling so small. It was over my head. I know nothing at all. And I will swallow my pride. You’re the one that I love. And I’m saying goodbye.


Il avait toujours beaucoup ri de mes réactions lorsque nous faisions l'amour. Pas un rire moqueur, mais attendrit, parce que même après tout ce temps et même si j'étais passée maîtresse dans l'art de l'allumer, j'avais toujours quelques difficultés à ne pas montrer ma gêne ou mon trouble quand les choses devenaient vraiment trop chaudes entre nous. Son membre me faisait toujours vivement rougir et mon propre corps me mettait toujours un peu mal à l'aise. J'avais l'impression d'être une empotée tentant vainement de lui faire de l'effet et même si je ne le lui avouerais jamais, lui avait le rôle du parfait Don Juan, totalement à l'aise avec son corps et sa sexualité, qui avait dû connaître bien meilleure et bien plus sexy que moi. Je niais souvent cette évidence, lui promettant que je serais à jamais le meilleur coup de sa vie, mais soyons honnêtes. S'il n'était pas tombé amoureux de moi, il aurait fini par se rendre compte de la supercherie. Du fait que je n'étais qu'une parmi tant d'autre. Et certainement pas la plus douée.

J'aimais toutefois grandement l'effet que je lui faisais toujours, appréciant son rire amusé autant que le désir et l'impatience qui se lisait dans ses yeux, chaque fois que je me prenais à jouer. Il s'étonnait de mes inhibitions et de mes rougeurs, mais lui-même, après tout ce temps, s'en étonnait toujours. Il n'avait pas plus retenu la leçon que moi. Qu'importe. Cela donnait un petit cachet particulier à notre histoire que j'adorais. Lui le grand patron accroc au sexe et assumant tout et moi la petite assistante faussement timide qui apprenait dans ses bras à laisser tomber toutes ses inhibitions... Un vrai scénario digne d'un téléfilm à l'eau de rose. J'aimais jouer avec lui. Et ce jeu m'avait terriblement manqué ces deux dernières années. Alors, même si j'avais hâte, je me laissais un peu aller à jouer un peu de lenteur et de luxure, prenant le temps de me mettre à nue et de lui donner encore plus envie de moi. En un rien de temps, il serait totalement prêt pour moi, sans même que je n'ai eu à le toucher. Le fait qu'il n'écoute pas un traître mot de ce que je lui disais me le prouvait.

Je revins sur lui, l'embrassant à pleine bouche, le cœur battant, le désir de l'avoir à moi et en moi plus fort que jamais. Il y concéda volontiers, glissant même une main entre nous pour diriger les choses, mais me donna ensuite l'honneur de nous lier. Je posais un regard surpris sur lui, lui qui avait l'habitude de prendre les choses en main, de me conduire sur lui. Et je lue dans mal dans son regard pour moi. Il voulait que je le fasse. Il voulait que je sois celle qui impulse la connexion qui pourrait me conduire à une grossesse. Il voulait que je lui prouve que j'avais soigneusement réfléchi mon geste, autant qu'il voulait que je le prenne en main pour m'approprier le choix et ses conséquences. Capturant sa bouche en un nouveau baiser passionné, je me laissais glisser sur lui en nous redressant en position assise, gémissant contre ses lèvres mon plaisir de sentir enfin de nouveau cette connexion entre nous. J'aimais cet homme plus qu'aucun autre. Je voulais le retrouver pleinement, corps et âme, faire l'amour comme je ne l'avais plus fait depuis que je l'avais perdu... et je voulais cet enfant de lui. Peut-être que je n'étais pas vraiment prête encore. Peut-être que je priais toujours pour qu'une fois ne suffise pas. Mais je voulais cet enfant, cette vie de famille, ce bonheur-là. Je voulais trouver ma rédemption avec lui et me prouver que je pourrais être une mère et une bonne mère. Je voulais lui prouver à lui, aussi, qu'il serait un père parfait. Parce que ça, je n'en doutais absolument pas. Jamais je ne le pourrais. Je l'avais trop vu agir avec des enfants. Il serait parfait.

Je souris contre sa bouche, alors que j'encerclais son cou de mes bras, roulant des hanches pour sentir le plaisir augmenter. « Vas-tu participer ou seulement me laisser faire de toi tout ce que je veux ? », demandais-je finalement après un moment, souriant en me rappelant notre première fois, où il s'était lui-même plaint de mon inactivité et de mes plaintes quant à ses capacités de me prendre sauvagement comme un bandit. Il était clair qu'il était bien plus muet que moi, mais pouvait-il seulement me montrer combien je lui avais manqué, sans juste prendre ce que je voulais lui donner. Même si je ne doutais nullement qu'il viendrait prendre lui-même ce qu'il désirait, dès qu'il lui en prendrait l'envie.


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