Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

 :: The City of Los Angeles ... :: Downtown L.A. :: Résidences
JAIME & CHLOE - leeeeeeeroy jenkins
Chloe H. Cooper
Chloe H. Cooper
Messages : 186
Date d'inscription : 04/07/2015
Pseudo : betty
Célébrité : Kaya Scodelario
Crédit : Shiya & tumblr

JAIME & CHLOE - leeeeeeeroy jenkins Tumblr_n0apmg49E51rbekqyo4_250
Emploi : game designer
love out loud : Huh, nope.

JAIME & CHLOE - leeeeeeeroy jenkins Empty
JAIME & CHLOE - leeeeeeeroy jenkins EmptyMer 16 Sep - 4:42

jaime & chloe


leeeeeeeroy jenkins


J’aurais pu être de ceux qui dissociaient complètement leur boulot de leur vie privée. Qui fulminent dans leurs bagnoles, le matin, à même le trafic, additionnant les clopes et les insultes aux chauffards de derrière, aux lambins de devant. Qui regardaient les heures, les minutes s’écouler de reculons sur l’horloge murale au-dessus de leur bureau. Qui montaient des riots contre leurs collègues, qui piquaient le lait dans le frigo sans laisser la monnaie demandée, qui rêvaient de vendredis soirs et de week-ends, de vacances au soleil et de courriels sans réponses. Mais la vérité, c’était que j’aimais ce que je faisais, dans la vie. Limite, j’adorais. Ouais, j’adorais. Aussi simple que ça, aussi geek aussi, quand on savait qu’en réalité, mes journées, je les passais à imaginer des jeux vidéos, à les créer de ma tête au papier, à y jouer, à les vendre, à les dessiner, à la colorier, à les mettre en boîte et à les lancer à travers la planète. Mon boulot, c’était clairement de vivre dans mon monde, le seul qui me convenait, le seul dans lequel je me sentais enfin moi-même, apte à plus qu’une inhabileté sociale grandissante depuis mes tous premiers pas. Mon crayon, mon ordinateur, mes neurones, tous bossaient ensemble pour imaginer, à chaque jour, ce qui allait rouler sur les consoles des gamins à Noël, ce qui feraient gueuler les adultes à en rage quitter, hilares mais haineux, la commande lancée à l'autre bout de la pièce. J’étais de ceux qui imaginaient des univers magiques, lointains, différents, originaux, classiques. De ceux qui leur donnaient vie du bout des doigts, qui rendaient ces zombies encore plus affamés, ces fusils encore plus réalistes, ces planètes encore plus mystérieuses. J’étais une gamine avec une Nintendo, j’étais une adolescente avec une xbox, j’étais une adulte avec une Playstation. J’avais grandi à travers les mondes que d’autres avaient peuplés avant moi, avec la grande, l’immense ambition de donner tout autant, à leur suite. Et malgré les longues journées devant l’écran de mon ordinateur, à concevoir encore et toujours, lorsque le soir venait, lorsque je fermais le néon de mon cubicule, lorsque je parcourais les quelques mètres qui séparaient l’édifice où je bossais de celui où j’habitais, avec 4 collègues tout aussi étranges qu’attachants, je retournais à ces communautés fantasques-là, à ces multiples personnalités, à ce que je générais de toute pièce parce que ça me convenait, mieux. Allez savoir quel trouble de la personnalité, quelle blessure psychologique j’avais à cacher, à amoindrir, à oublier, mais voilà, c’était ma méthode, ma solution. Qui m’aime me suive.

« Les Red Bull sont au frigo, t’as les chips? » Mitch tout frêle est fier de sa récolte, le réfrigérateur qui déborde de boissons énergisantes, son cœur qui bat déjà la chamade. L’appartement gronde d’action lorsque je glisse ma clé dans la serrure, sac par-dessus l’épaule, sachant très bien ce qui m’attend derrière la porte. Aucune salutation, aucun temps à perdre, je lui lance à la gueule les sacs de croustilles, amusée par ses réflexes tout aussi absents que mal coordonnés. Il arrive à entrer en colision avec le mur et avec Billy en tentant d’attraper mon offrande, sans grand succès of course. Je fais la distance entre nous et ramasse le dû au sol, le déposant avec toute la douceur dont on me connaît bruyamment sur la table de la cuisine. « Perfect housewife is perfect. » que je le catégorise maintenant, battant des cils, profitant de la recharge de café qui coule pour emplir ma tasse, préférant le liquide ambrée classique aux autres stimulants accumulés partout dans notre demeure. « Qui est arrivé? On commence à quelle heure? » J’ai passé l’âge de la politesse avec eux, j’ai passé le stade surtout. À vivre avec 4 mecs, à bosser avec eux, 4 nerds en puissance, on développe une certaine intimité toute aussi louche que rassurante. Je connais exactement toutes leurs petites manies, leurs phobies, leurs passions, leurs rêves, et leurs fantasmes en 3D – pour ça, c’est facile, j’ai qu’à regarder par-dessus leur épaule quand ils sont sur Reddit – et mon absence de douceur quotidienne ne les froisse pas, ni mes grognements lorsque je réalise qu’ils m’ont encore laissés tous les fils à démêler, dans l’attente de finaliser les branchements. « Arff, la dernière fois j’avais tout bien rangé. Les rouges d'un côté, les verts avec… vous êtes daltoniens ou j’explique comme une merde? » Ils prétextent à chaque fois, comme maintenant, qu’il n’y a rien comme mes doigts de fées pour démêler les nœuds à travers lesquels les câbles se sont entortillés, et mon trop grand cœur m’aura toujours lorsque je capitule, soupirant bruyamment, m’installant au sol pour m’activer à la tâche question qu’on puisse bien faire fonctionner tous les ordinateurs avec que la soirée, que dis-je le week-end débute.

C’est qu’ici, le dernier vendredi du mois, on transforme l’appartement en véritable lan party. Depuis des semaines, des mois, on a refait complètement nos équipes sur un jeu en ligne qu’on affectionne particulièrement, et j’ai bien évidemment nommé World of Warcraft. Au programme, pour ceux qui se demandent, on passe le week-end à se nourrir de pizzas, de boissons gazeuses diverses et autre nourriture à l’opposé de saine, de la plus salée à la plus sucrée et rien entre les deux, à se crier dessus, à multiplier la magie et les divers coups d’épées, question de passer pulsions, rage et trip de pouvoir sur la gueule des premiers elfes qui nous tombent dessus. C’est tradition et encore plus aujourd’hui, au vue d’une grosse expansion, d'un ajout plutôt immense au jeu en ligne qui promet beaucoup aux dires de ceux qui l’ont déjà tenté. Mais pas nous, oh non pas nous. On voulait se garder la surprise quoi, gamins comme ça. La sonnerie à l’entrée se déclanche, il ne manque que deux autres têtes au compteur, et l’aventure peut débuter dans le confort de la salle de jeu – j’ai l’air de vous préparer à une entrée de 50 shades of Grey si? Seigneur. « Ton épouse est là Chloe! » Barry et Kyle chantent en chœur alors que je daigne lever mon attention ailleurs que sur le dernier nœud, le putain de dernier nœud qui ne m’aura pas à l’usure et que je continue de le marteler de l’index, alors que le dit personnage se glisse dans mon champ de vision. Jaime, alias Gnorma Bates, celui qui a épousé mon très cher titan dans une cérémonie pleine d’émotion et arrosée d’une bonne dose d'electro dance des années 80 une soirée où on n’avait rien de mieux à faire. Mine de rien, je ne l’imaginais pas comme ça, en vrai, et je suis agréablement surprise. Oh et si vous vous demandez, j’ai buté le nœud sans même regarder. That’s how cool I am.

« Salut! » je suis officielle, pour une fois, le rejoignant d’un pas vif, voyant qu’il a entre ses mains un digne cadeau d’hôte... une figurine bien polie de Lady Di.  


(c) sweet.lips
Revenir en haut Aller en bas
 :: The City of Los Angeles ... :: Downtown L.A. :: Résidences
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» (M) Wayne Jenkins - en développement
» The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA
» Atterrissage forcé || ft. Jaime & Isla & Ashleigh
» Chloe » endure & survive
» CHRONOLOGIE - Chloe H. Cooper