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Leo A. Whitely - cooler than a polar bear sippin a milkshake in a snowstorm
Leo A. Whitely
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Date d'inscription : 20/10/2014
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Leo A. Whitely - cooler than a polar bear sippin a milkshake in a snowstorm EmptySam 1 Nov - 14:05
Leonard
Atticus
Whitely
Did you see the way I stopped the beanbag with my stomach? That's instinct. You can't teach that.
i.  identité
» Nom complet
Leonard Atticus Whitely
» Date de naissance
1er février 1984 (30 ans)
» Lieu d'origine
Venice, L.A., USA, mais j'ai aussi la nationalité italienne (par ma mère) et anglaise (par mon père)
» Profession
casacadeur et casse-cou professionnel, ancien champion international de surf, bassiste pour HPATD et propriétaire du Leo's grill, un foodtruck 100% bouffe mexicaine
» Orientation sexuelle
hétérosexuel
» Situation amoureuse
yolo
» Groupe : Californication » Avatar : Aaron Paul » Crédit : Eden Memories & Tumblr
ii.  personnage
Et t'as des habitudes, des manies ? Bonnes ou mauvaises, on veut tout savoir. Alors déballe ton sac.
Foutre du sable partout où je mets les pieds + Me casser ou me fouler un peu n’importe quel os/quelle partie du corps à un rythme régulier + Préférer toujours l’option très (trop) épicée lorsqu’on me demande au resto + Me lever à tous les jours vers 4h du mat’ pour aller surfer + Vivre toujours avec le minimum, autant côté vêtements que côté meubles, déco, et etc. même si mon compte en banque menace d’exploser aux vues de toutes les compétitions de surf auxquelles j’ai participé + Carburer à l’adrénaline, toujours, tout le temps + Écrire beaucoup et sur tout, des paroles de chansons à des textes pour des BDs + Rester potes avec toutes mes exs, qu’elles aient été sérieuses ou non… parce que les bonnes potes sexy, c’est le bien + Tuer le temps en jouant aux jeux vidéos, ou en empilant les pintes avec Deklan, Parker, Jackson, Ash &/ou Isla + Mettre la famille et les amis toujours de l’avant + Détester les bagnoles au profit d’un bonne vieille moto + Avoir un penchant pour la mari lorsque la situation s’y prête bien + Prendre la bagarre pour la solution à un peu n'importe quoi  
Un rêve ?
J’te dirais que mes rêves ont pas mal trouvés preneurs, pour pas faire dans le cliché. Mais quand même. Je voulais vivre une carrière comme surfeur pro, j’ai décroché des médailles, des trophées & des mentions à la tonne avec mon équipe, back in Hawaii. Je voulais ouvrir mon propre p’tit business, j’ai le Leo’s grill qui roule presque tout seul. Je souhaitais trouver un moyen de jouer avec le danger au quotidien, je me suis improvisé un boulot de cascadeur plutôt solide et populaire, vu mon agenda qui se remplit à vue d'oeil. Je rêvais du jour où Deklan et moi on pourrait vivre de la musique, HPATD commence à être sur la map… Alors vite comme ça? Y’a rien qui me vient à l’esprit. Ça doit être bon signe, j’crois.
Une phobie ?
Ahah. Aahahahah. AHAHA. Pour un gars qui a passé sa jeunesse à chercher les emmerdes, à se bagarrer comme un con dans la cours de récré dès qu’on le regardait de travers, qui a fait de l’océan et des vagues quatre fois ma hauteur ses BFFs, qui court vers le danger au quotidien pour les bons soins de la caméra, qui passe au moins une fois par semaine à l’hôpital et qui a des cicatrices éparpillées un peu partout sur tout le corps, le mot « phobie » n’a pas vraiment de sens. J’pourrais dire que je crains la routine. Que je crains l’engagement solide et sans faille, les chaînes, les responsabilités, dépendre de quelqu’un ou de quelque chose… mais malgré le fait que c’est pas très attrayant à mes yeux, je suis plutôt du genre à laisser couler lorsque je me sens moins à l’aise. Ou à ficher le camp et à faire comme si de rien n’était. Beaucoup plus marrant.
Hey, on est à Hollywood après tout, et puis, ça restera entre nous... C'est qui ton celebrity crush ? Kate Bosworth ou Cameron Diaz
iii.  IRL
» Pseudo et Prénom : Betty / Cath
» Age : 25 ans
» Localisation : entre une brune un peu trop agitée et une rousse tête en l'air
» Comment as-tu découvert STFU ? le karma
» Taux de présence : 7/7, j'aime faire dans l'abus. (bis)
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Leo A. Whitely
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Leo A. Whitely - cooler than a polar bear sippin a milkshake in a snowstorm EmptySam 1 Nov - 14:14
iv.  Histoire
I think I'm a little concussed.

« Oh little sister, don't she'd no tears. »
Elle avait besoin de se changer les idées. J’aurais pu le dire par le fait qu’elle n’avait pas prononcé un seul mot de tout le cours de maths, elle qui piaillait habituellement au fond de la classe avec Margot-à-l’appareil-dentaire dès que la prof avait le dos tourné. Ni la veille, au souper familial traditionnel du dimanche, où malgré les conneries que Daniel avait racontées, elle n'avait pas rigolé, ni même ajouté sa touche musicale, ou juste déjantée, à la conversation. Et aussi, surtout, parce que son père était mort deux jours avant. J’ai l’air sec, comme ça? C’est qu’on m’a appris à dire les choses comme elles sont. Douleur dans la poitrine, crise cardiaque, manque d’air… mort. Pas plus compliqué, surtout lorsqu’on vit avec deux parents hippies qui croient dur comme fer à la réincarnation. Au karma. Aux astres bien alignés. Si ça se trouve, puisque le vieux Hamilton avait prêté sa bagnole à mon père le jour où la sienne avait refusé de l'emmener au marché public, il se métamorphoserait en jolie orchidée au soleil avant même de rejoindre le ciel, hen. Tout est dans la métaphore, et dans les chakras, bref.

« T’es plus du genre Spider-Man, ou Superman? » que j’avais tenté, tout gamin que j’étais, en la rattrapant une fois que le bus nous avait déposé dans la cours d'école. La jolie pickup line. On avait genre 10 ou 12 ans, je lui avais déjà parlé plusieurs fois parce qu’elle habitait tout près de chez moi, parce que Rosa, sa nouvelle tante adoptive, était la mienne, une vraie, la soeur de mon père, que sa mère disparue était une amie de longue, très longue date de mes parents, jadis ma marraine qu’il paraissait, et qu’au final on était presque toujours dans les parages l’un de l’autre. Mais l’enfance pour moi, ça rimait pas avec apprendre à connaître la p'tite nouvelle dans la famille. C’était les BDs, rien que ça et tout ça à la fois. J’y allouais tout mon temps, plutôt que de bousiller les camions jouets des jumeaux, comme n’importe quel petit frère aurait fait pour attirer l’attention fuyante de la famille sur lui. J’en étais accro. Au point de recopier tout ce que je voyais, du moment que ça impliquait un superpouvoir ou un besoin de sauver le monde. Idéaliste à 12 ans, la classe, nah?

Je m’en rappelle vaguement, mais elle était restée longtemps avec moi, après les classes, au parc. On avait regardé toute ma collection, accumulée grâce à l’argent de poche que je faisant en allant nettoyer les tasses de porcelaine au coffee shop des parents. En silence, encore. Je me doutais qu’elle n’avait pas envie de rien d’autre, moi non plus d’ailleurs, et dans toute la maturité de p’tit garçon que je pouvais avoir je me contentais de défiler les pages sous ses yeux.

Et après ça a découlé. J’ai comme senti le besoin de voir comment elle allait. Je l’attendais avant de prendre le bus scolaire, on s’asseyait et des fois on parlait. Des fois, on lisait aussi. D’autre fois, je m’étonnais à me dire qu’elle était devenue, juste comme ça, un après-midi comme un autre ma meilleure amie. Ma première amie. Ma p’tite sœur.

« Good friends we have had, good friends we've lost along the way. »
Personne aurait pu croire que la vieille basse que j’avais dégotée parmi les ordures aurait autant de coffre. Ni que j’arriverais à en tirer autre chose que des reprises de chansons des bands punks que j’écoutais en boucle avec les potes, après le foot. Surtout pas les jumeaux qui avaient passé une soirée entière à s'improviser musicien avec de vieux sacs de chips ou des conserves piquées dans la benne des voisins. Ça datait d’il y avait longtemps, la musique. J’avais commencé par tirer sur quelques cordes sur la guitare sèche de Daniel, qui voyait en moi un futur révolutionnaire façon Che qui scanderait des hymnes à la liberté dans les rues. Nope. À la place, j’me souvenais être parti fouiller dans les gros rebuts avec Isla à la recherche de quelque chose de potable pour transposer ce que j’écrivais. Des textes et des textes. J’aimais les mots, ça avait toujours été. Autant ceux des autres, que les miens. Surtout ceux que je prêtais à mon imagination, encore plus même. Charly me passa le joint, je lui fis signe d’attendre un peu, le temps que je trouve ce que je cherchais. Je bloquais, ça faisait chier, la drogue n’aiderait pas plus qu’elle n’avait été le point de départ. « Aaaah, ça, ça c’est mieux. » que j’avais soupiré, ravi.

Deklan était arrivé sur l’entrefaite, des bières dans les mains, les cheveux ébouriffés à son habitude. J’avais à peine bronché, les yeux rivés sur mes feuilles pêlemêles, le joint maintenant bien au bout des lèvres, relisant ce que j’avais fait. « Ça va faire changement des chansons que t’écrivais en hommage à tes jeux vidéos, hen? » que s’était moqué le gallois. Ouais. Le p’tit geek prenait de la graine, à force de laisser l’autre brunette me tirer dans tous les sens. D’abord, ses amis étaient devenus par la bande les miens. Ashleigh, Birdie... Puis y’avait eu Dek et son groupe de musique tricoté comme il l’avait pu, qui avait entendu par l’amie commune que j’avais un quelconque potentiel en musique. Et on en était là. « Me manque que la mélodie et je révolutionne Zelda mec. J’te jure. » Il avait sourit. Parce qu’on s’entendait bien, parce qu’on était deux passionnés comme personne par la musique, parce que les autres comprenaient que dalle ce qui se passait lorsque je lui filais mes mots et qu’il composait les notes à travers.

À bien y penser, j’avais eu de la chance. J’aurais clairement pu être le boulet de service. Celui qui passe le plus clair de son temps avec des jeux vidéos, des BDs, des jeux de rôles… mais j’y pouvais rien. Ça me fascinait. Con. Mais vrai. Le sport et la musique, comme vu plus haut, avaient sauvé le peu de réputation que j’aurais pu avoir. Pour une raison que j’ignore on m’avait repêché assez vite dans l’équipe de football du lycée. Apparemment que j’avais une facilité à courir et à semer les mastodontes. Ou juste à me faire plaquer et à plaquer en retour. Et côté musique, bah, j’avais besoin de vous rappeler que ça avait l’effet d’un aimant sur les filles? C’est bien c’que je pensais.

Le numéro sur mon gilet d’équipe et l'étui trashy de ma basse avaient donc suffit à rendre mon passage scolaire un peu plus léger. Ça, et le fait que mes parents prenaient plaisir à me laisser aller jouer dans leur réserve perso de mari avant que je quitte la maison pour rejoindre les fiestas lycéennes.

« As it was, log would burnin' through the nights. »
« Atticus! Si tu piques encore la vague, t’es out! » Piquer la vague, piquer la vague?! Merde, il en aurait même pas profité. Il restait là, depuis 10 minutes, à la fixer. À les compter, à laisser passer le remous, et à figer plutôt qu’à ramer. Je croyais qu’il voulait y mettre du sien, mais y’avait que lui qui glandait alors qu’on y allait tous à la queue leu-leu comme des bons garçons. « On est pas là pour parler Miccah. Soit tu surfes, soit tu vas rejoindre les beach babes. » J’avais pour habitude d’être gentil. Un mec bien, j’vous jure. Un type qui laisse la chance au coureur, qui ne juge pas, qui est très relaxe avec tout et tout le monde. Surtout avec la famille. Mais là, j’avais pas le goût d’entrer dans un débat d’à qui la prochaine vague était. Mon grand frère parlait trop et ça me soûlait de rester immobile. C’était suffisant pour m’excuser, dude?

Je l’entendais glapir à travers l'onde, alors que je nageais à plat ventre sur ma planche pour remonter le courant, avalant la tasse, sentant le soleil me brûler la peau. Le surf s’était comme imposé dans ma vie, plutôt que de suivre le chemin bien tracé par les potes qui filaient vers l’université. J’avais pris une sabbatique après le collège, parce que j’avais pas la moindre idée d’où je me voyais à part sur une scène avec Deklan, mais surtout qu’on annonçait un été et un automne de fou côté vagues sur le Pacifique. Pourquoi aller m’enfermer dans une salle de classe et financer l’économie scolaire alors que je pourrais multiplier les figures sur l’eau, mhm? Et puis après, ben, la normalité. J’avais pris plaisir à suivre le courant du lever au coucher du soleil. À retrouver du sable partout à l’appartement. À avoir l’horaire allégé ou non selon les conditions météorologiques. À être approché par des maisons de surf, intéressées à ce que je compétitionne pour elles, sous leurs bannières. Et j’étais devenu bon, damn que j’étais doué. Et j’disais pas ça pour me vanter, non vraiment. J’avais le surf dans le sang. Je me fichais la tête dans n’importe quelle vague, je glissais sur l’eau comme si j’y avais toujours marché, je sentais le flot me frapper les mollets une fois sur la terre ferme. & cette sensation. Celle de tenir en équilibre, de maîtriser tous et aucuns de mes gestes, de pouvoir me fracasser à la moindre erreur, mais de contrôler comme personne cette petite parcelle de nature qui se déchaînait sous mes pieds. Poétique? Arf, nah. Juste stoned.

J’apercevais les côtes de Venice par-dessus mon épaule, là où Isla était en train de multiplier les Pina Colada avec Daniel, pendant que Miccah était encore à tenter de ramer pour me rattraper. Et pour me dire quoi? De l’attendre, de laisser passer? Le surf avait un effet thérapeutique sur tous ceux qui en faisait, qu’ils y en fassent depuis 3 semaines ou 10 ans. Mais une fois en plein océan, je me fichais des mahalo. C’était l’adrénaline qui comptait, plus que rien d’autre.

« Regarde et apprend. » que je lui avais lancé, avant de sauter sur ma planche.  

« Destroy the middle, it's a waste of time. From the perfect start to the finish line. »
On était partis. Ça servait à rien d’extrapoler, même si la veille j’avais glissé un mot à Ash et à Deklan au sujet de notre soudaine envie de voir le monde. Elle, Isla, elle était sombrée dans un mode de vie que j’avais maîtrisé depuis longtemps, mais voilà, la voir comme ça me faisait un pincement au cœur. Je savais qu’elle allait pas top, je savais qu’elle appréhendait le fait de pas connaître du tout où se trouvait sa place dans le merveilleux monde de l’emploi, et si les shooters et les Long Island pouvaient l’aider à voir plus clair, à souffler un peu, à avoir les épaules moins lourdes, j’étais prêt à me sacrifier pour pas la laisser là-dedans toute seule. Bon, en même temps, lever le coude 6 soirs par semaine – et cuver le 7ième… - c’était du déjà vu. On habitait avec mes frères aussi, Isla ayant vu Rosa lui pointer gentiment la porte la journée où elle avait abandonné les cours, et eux pareil contribuaient à la fiesta à temps plein. Elle voulait vivre sa vie comme elle l’entendait? Go pour l’indépendance, then. Bref, les jumeaux nous hébergeaient et nous suivaient dans nos conneries, et je gardais les Monaghan in the loop parce qu’ils étaient toujours mes meilleurs potes, et ceux d’Hamilton aussi même si elle avait une façon bien bête de le montrer. Et puis voilà quoi. Elle avait ouvert l’œil à 3h du mat’ après qu’on ait passé la journée à commater sur le canapé, elle avait ramassé son bikini, l’appareil-photo de Daniel et ma planche de surf et m’avait glissé un « T’es pas game de filer. » J’étais game. Fichtrement en plus.

La Thaïlande s’était imposée comme première destination sur le tableau de bord. Après avoir acheté deux billets on était clairement paûmés, et je l’avais remercié des tas de fois d’avoir eu la présence d’esprit d’attraper mon ukulele avant de claquer la porte pour payer un brin nos repas une fois là-bas, improvisant des chansons dans la rue les premières semaines. « J’en ai marre de Bob Marley! » qu’elle me lançait de plus en plus, le sourire illuminant son visage, son bronzage lui redonnant meilleure mine que lorsqu’elle foutait sa vie en l’air par plaisir dans notre Los Angeles d’origine. « Et moi j'en ai marre de ton folk d'hipster dépressif de merde. » Le grand air lui faisait du bien, me faisait du bien dans la limite où les thaïlandaises avaient ce p’tit truc complètement trop sexy pour être vraies, mais surtout parce que je pouvais surfer et bouffer épicé à longueur de journée. Puis y’avait eu les soirées à dormir à la belle étoile sur la plage, à se friend zoner comme des gamins et à se jurer, sous l’effet des herbes hanoï, qu’on se toucherait jamais… en se prenant par les bras, les mains, le visage. Ouais, ça c’était du marrant. De voir comment tout le monde comprenait, non inclus, qu’il y avait rien d’amoureux entre nos échanges. Rien de physique. Juste une complicité. Une fratrie. Elle était ma petite sœur et à ses yeux, au bout du monde, j’étais sa famille. Son port d’attache. Ou juste son fournisseur de mango lassi quand elle refusait de quitter la plage pour aller s’approvisionner.

Puis y’avait eu Ben. Le journaliste de voyage, le mec relax, le nomade comme nous, qui n’avait rien à foutre de mieux que de crasher une croisière dans des grottes au beau milieu de nul part un mercredi après-midi. Qui nous avait organisé un planning de fou une fois qu’on était sortit avec lui dans un des bars de la ville. On avait sillonné le reste du continent à trois, avant de filer vers l’Australie, puis l’Amérique du Sud, guidés par les rabais de billets d’avion. J’aurais pu me questionner sur ses intentions, lever le sourcil bien haut lorsque je voyais qu’Isla et lui connectaient un peu trop quand ils partaient en délire de démarrer un blogue commun, quand il arrêtait pas de la filmer au détour d’une plage ou d’une rue bondée, mais il était cool. Et même si rien ne se passait, ou alors j’étais aveugle et/ou trop bourré pour le réaliser, on formait un bon trio. Et il avait une facilité impeccable à repérer les meilleurs endroits pour que je me casse la gueule, ou simplement pour qu’on improvise des conneries à la Jackass. Ça, c’est pas négligeable. « J’ai mis une planche là. Tu roules dessus avec ton skate, tu sautes à la fin, et tu devrais être ok pour passer par-dessus la roche et après plonger. Non? » Qu’est-ce que je vous disais, ah.

« And if you're still breathing, then you're the lucky one. »
« Ta gueule! » Sloan avait trouvé important de me tirer à la tronche le premier truc qui se trouvait sous sa main – à savoir la belle fougère qu’Isla avait laissé en pension à l’appart avant de remettre les pieds à L.A. pour pas qu’on l’oublie. Le pot s’éclata sur le mur derrière moi, répandant de la terre et des feuilles un peu partout sur le parquet et le bruit fut vite caché sous mes éclats de rire. Parker cogna trois coups sur le mur parallèle à nous, signifiant que dans 10 minutes fallait qu’on bouge parce qu’il raccompagnait sa conquête à la porte et lui promettait une future rencontre – conneries devant lesquelles même avec la pratique on arrivait pas à rester stoïques – et je roulai des yeux en voyant sa cousine qui ouvrait la nouvelle bouteille de tequila. « Tu m’as vendue, moi, contre une cuillère de cannelle? » Ben lui piqua la bouteille avec l’air amusé avant de boire au goulot puis de me la tendre pour que je fasse pareil. 6 mois à vivre en colocation avec les 3 mêmes têtes, ça tissait des liens et ça éloignait tous doutes concernant la salubrité de leurs bouches respectives hen. Et puis l’alcool, ça tue les microbes. « Pas vendue, vendue. Mais tu passes la soirée avec Jules demain. Rien de bien glamour, faut juste que tu fasses acte de présence, y’a rien dit d’autre. » Sloan grogna, je rigolai de plus belle et Ben s’affala dans le canapé face à nous. « Jules c’est le DJ ou le barman? » « Le portier… » qu’elle siffla entre ses lèvres de féministe frustrée. « Ouh, ouais. Pas de chance, le blond il allait pas questionner sa victoire vu ses biceps. » « J’ai toujours préféré les muscles aux cons qui s’étouffent avec une épice à tarte aux pommes. »

Zing. Je crachais ma tequila, divisé entre l’envie de rire de plus belle, ou juste de lui rentrer un bâton de cannelle bien profond en travers de la gorge. Sloan avait ce don de me piquer encore et toujours, et même si on finissait souvent par enterrer la hache de guerre à travers mes draps ou les siens, n’en restait qu’elle avait le doigté parfait pour me faire chier dans toute son ampleur. Je préférai laisser passer et boire une nouvelle lampée, pendant qu’elle faisait défiler les photos de la veille sur l’écran de son portable. « En plus, t’as pris du bide depuis que tu bosses en cuisine à la Casa. » « On t’avait dit de garder ton boulot de lifeguard. T’aurais eu l’air de la bonne version de David Hasslehoff, pas la mauvaise. » Nouvelle gorgée, piquée au vif. J’y pouvais rien si la bouffe mexicaine était devenue ma nouvelle BFF faute d’avoir perdu celle avec qui j’avais grandit à défaut d’une connerie de high school reunion. Parker tourna la poignée de la porte de sa chambre et on fila vite fait se planquer derrière le rideau qui servait de séparation entre la cuisine et le salon. « J’te paie le dernier verre, demain. » J’avais murmuré à l’oreille de Sloan, sentant son corps se détendre au contact du mien, aussi enflé par la guacamole qu’il puisse l’être. « Honey, tu vas me payer plus que ça et tu l’sais. À partir de ce soir, même. » Elle tira son portefeuille au sol et se pressa un peu plus contre moi, l’air mauvais. « Cannelle, mhm? » Benjamin pointa Parker du menton avant de passer en cuisine chercher le pot de cannelle moulue, et des cuillères.

The rest is history. « Merde, toi tu m’aurais perdue après même pas 5 secondes! » Sloan éclata, alors que Ben s’étouffait allègrement après avoir pris rien qu’une toute petite respiration. « Badass Leo is badass. » que je me défendis, avant de remarquer que Parker tenait encore bon, 4 minutes à l’horloge. « Badass Bernstein is badass. » elle répliqua, mettant l’accent sur leur nom de famille commun, applaudissant le photographe et terminant par la bande la tequila.

Comme on était cons.

« Setting fire to our insides for fun. »
Keandra était cool. Sexy, marrante, brillante, cool. Elle était apparue comme de rien un soir où Sloan et moi on dormait sur la plage d’Halei'wa et nous avait filé des tranches d’ananas grillé avant de nous souhaiter bonne nuit. Je l’avais revue le lendemain, puis le surlendemain, alors qu’elle prenait un malin plaisir à venir critiquer mes figures sur les vagues, ou à nous apporter d’autres lunchs pour nous éviter de crever de faim comme des idiots. Mais on lui avait pas dit qu’on avait qu’à se balader au bord des routes pour ramasser des mangues, des papayes et des noix de coco en fin de pm quand on crevait la dalle. Ses p’tits plats étaient trop bons pour les refuser, et vu sa gentillesse ç’aurait été impoli, non? À un moment, on avait décidé même de filer surfer en duo, laissant la Bernstein faire ce qu’elle faisait de mieux – des merdes – le temps qu’on avale quelques vagues. Puis d’autres, et d’autres. J’aurais facilement pu tomber dans ses filets, à K. Parce que dès que Sloan et moi on était débarqués à Hawaii, on avait décidé qu’on était que potes et puis c’est tout. On se trouvait papi de finir toujours dans les bras l’un de l’autre, trop sérieux, trop rattachés. Tandis que K. elle, elle aurait facilement pu être plus… jusqu’à elle.

Talan était grand, baraqué, menaçant, grognon. Mais damn qu’il faisait le meilleur partenaire du monde une fois sur l’océan. J’avais été repêché par son coach, pour faire partie de l'équipe de surf de compétition pour laquelle il bossait et on empilait depuis des mois les prix et les mentions, devenant le duo le plus prisé de toute la région. Lui, il dominait, moi je faisais le casse-cou à me tirer dans tous les sens, à oser, à m'éclater la gueule, à risquer gros, mais à obtenir les points manquants devant tant  de folie – connerie. Il était accessoirement le roi de la plage, vivant dans une grande baraque payée par les commanditaires, hébergeant tous ses potes, sa cousine, nos partenaires de compèts’ et Sloan même, qui s’était retrouvée dans ses bras aussi souvent qu’autrement, aussi souvent qu’ils se gueulaient dessus pour X raison. Ouais, Talan était nettement moins doux que moi avec le caractère bien trempé de Sloan, et même si ça me faisait royalement plaisir de la voir se faire remettre à sa place par le mastodonte, je la gardais tout de même à l’œil parce que bon, je savais que s’il lui arrivait quelque chose, j’aurais un autre Bernstein à gérer et ça, c’était moins relax que de prendre les mèches roses délavées sous mon aile quand nécessaire. Ou quand j’étais pas trop occupé avec… elle.

Rae. La cousine de Talan. La meilleure copine de K. Le nouveau coup de cœur de Sloan. La fille intouchable, à ne pas avoir, à ne même pas penser pouvoir atteindre, un jour. Je l’avais eue, trop brièvement. Je l’avais eue dans mes bras et toute la balance, j’avais pu la considérer comme telle, avant qu’on joue aux lâches, avant qu’on se dise que d’être ensemble, d’être étiquetés, ça nous ressemblait pas. Avant qu’on back off. Avant que je fasse une grosse gaffe que je réalisai même pas sur le coup. Parce qu’on couchait encore ensemble. Parce qu’elle me regardait encore avec ses grands yeux de biche, parce que malgré le fait qu’on n’avait plus de bannière je lâchais tout du moment où elle battait des cils. Lâcher Keandra pour qui j’avais succombé une fois de trop. Lâcher Sloan au profit du colosse. Lâcher Ashleigh, qui était venue me voir tout sourire, me rejoindre après que je lui ai fait miroiter des vacances au North Shore. Lâcher Birdie, même, Birdie la jumelle, la sympa, la too nice to be true parce qu’elle se foutait de tout du moment où elle rigolait, alors qu’elle venait de débarquer tout bonnement dans nos vies, à la recherche d’un asile ensoleillé. Rae. Je refusais de le voir parce que j’étais trop con au final, parce que je l’ignorais surement, mais je tenais quelque chose là. Aussi bête que je puisse l’être.

« Ça va Cendrillon? Tu surfes ou tu fais que baver sur Rae? » Talan me fit gracieusement prendre le bouillon du siècle en me chavirant de ma planche, d’où je fixais les filles qui relaxaient sur la plage depuis trop longtemps. Pervers.

« Non, c’est pas de la salive. C’est des larmes. Quand je pense à tout ce qu’on a vécu ensemble, toi et moi, ça m’émeut. T’es tellement tout pour moi Talan. » que je rigolai, en m’agrippant à son bassin pour remonter sur son surfboard et pas le mien. « On part vers le soleil et on revient jamais, ok? Ok? » Imiter la voix désespérément amoureuse devenait de plus en plus facile, avec lui.


« One day we'll reveal the truth, that one will die before he gets there. »
Los Angeles, le retour, les sources, toutes ces conneries. J’avais été arraché à Hawaii trop vite, pour avoir fait le con. Pour avoir pousser ma chance une fois de trop, pour avoir excédé le coach. Il m’avait viré allègrement de l’équipe, prétextant des tas de raisons alors qu’on savait tous les deux qu’il en pouvait juste plus de me gueuler dessus, de recevoir mes réponses en travers la tronche, de devoir gérer mes frasques, mon attitude de danger publique. Et plutôt que de rester à me tourner les pouces à Hawaii, à le voir me toiser du regard alors qu’il savait très bien que je bouillonnais à l’intérieur, j’avais mis les voiles. J’étais partit pour retrouver ma famille, mes potes, pour recommencer à zéro, pour chasser les remarques de con du coach bien loin dans ma tête, pour ne pas me fâcher avec le surf pour la vie. Ouais, bon ça avait pas été du cool et y’avait fallu que je fasse mes adieux, quoique brefs aux Iver, à K., à tout le monde, mais tant qu’à rester là à voir l’autre gonflé me mettre sur le nez que je venais de brûler toutes mes chances de surfer en mode pro de nouveau, j’avais fichu le camp. Il gagnerait pas, il avait jamais gagné et ça arriverait pas de sitôt. Voilà, quoi.

« Je veux juste dormir. » qu’elle m’avait dit, Rae, une fois que j’étais allé les chercher à l’aéroport. J’avais dû attendre trois mois avant qu’ils me fassent signe de vie, avant que la Iver m’envoie un texto tout simple me demandant de venir les chercher dès que je recevais le message. J’étais passé, j’avais embarqué les valises, j’avais écouté Talan me parler de leurs idées d’école de surf, filant des regards dans le rétro pour la voir. Elle. Mais j'avais pas pu avoir autre chose. Silence. Puis on était là. Le cousin ailleurs pour la nuit. Elle dans mes bras, les yeux encore bien ouverts, le souffle court. On avait rien fait d’autre que parler ce soir-là, et manger trop de bouffe indienne pour nos petits corps. Ça avait dérivé, moi parlant d’Hawaii, elle me disant qu’elle s’ennuyait de notre vie là-bas, moi, utilisant la perche pour en savoir plus. Rien, niet, nada. Une excuse bidon, un malaise, une barrière. Et elle s’était blottie. Et on avait dormi.

Un jour je saurais. Mais pas maintenant.

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