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(Charlie) ◈ The Snake's Venom
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Charlie B.-Taylor
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(Charlie) ◈ The Snake's Venom - Page 2 EmptyDim 3 Mai - 5:57

The Snake's Venom.
charlie & alan

Si je me suis précipité comme ça pour m'enfermer dans la salle de bain, c'est parce que je n'en peux tout simplement plus. Tous mes sens sont affectés par le choc, ce réveil trop brutal pour être même toléré. Puis cette conversation, qui n'en finit plus, dans laquelle je ne sais plus quoi dire du tout. Pour la première fois depuis que je le connais, Alan m'insupporte. Tout de lui m'est désagréable dans le moment à commencer par sa seule présence et sa confusion. Plus je pense à ce qui s'est passé plus tôt cette nuit, même si j'essaie d'y porter un regard neutre et rationnel, plus j'ai l'impression que je vais devenir complètement cinglé. J'ouvre le jet de la pomme de douche à une vitesse folle, me débarrassant tout aussi rapidement de mes vêtements. On aurait dit que le coeur me bat dans la tête, que ça m'aveugle carrément. Je me glisse sous l'eau, un peu trop chaude, et je change cela pour qu'elle soit plutôt froide. J'ai besoin qu'on me remette les idées en place. Je ferme les yeux, avec l'eau qui me tombe sur le visage, sur tout mon corps. Je suis vachement crevé, je ne m'en étais pas aperçu avant maintenant. Tellement épuisé que me tenir debout me semble un trop grand effort. Lentement, je me laisse glisser et m'assit dans la baignoire toujours sous le jet qui caresse inlassablement ma peau. Il fait de plus en plus froid, mais cette nouvelle température me fait du bien. Je crois que ça ralentit la colère qui me gagne à nouveau. J'en ai trop marre de me mettre en rogne, de jouer toujours la même page dans le fichu scénario de cette histoire. Bientôt, la voix d'Alan se fait entendre de l'autre côté de la porte. Pendant un moment, j'ai presque peur qu'il entre et je suis sur le point de me jeter vers la porte pour la verrouiller, ce que je n'ai pas fait, mais je vois bien qu'il ne le fait pas. Je reste donc sagement sous la douche à l'écouter me parler. J'ai envie de hurler à chacun des mots, de lui dire de se taire surtout. J'en ai plus qu'assez de toutes ces explications, de toutes les raisons qui font en sorte que c'est toujours compliqué peu importe ce que je peux bien vouloir faire. On me demande rarement mon avis à moi. Une fois de plus, Alan ne me le demande pas non plus. Je n'éprouve que bien peu de réconfort à l'entendre dire qu'il a été sincère même s'il ne s'en souvient pas. Je crois que je saisis ce qu'il essaie de faire, il veut me rassurer et se montrer digne de l'ami qu'il veut être, mais ce n'est pas suffisant. Cela ne pourra tout simplement plus jamais l'être après ce qui s'est passé. Cette pensée est la pire. J’en viens à apprécier d’avoir si froid, d’avoir le cerveau en train de s’engourdir.

Je reste ainsi longtemps et ce de longues minutes après qu’il ait fini de parler. Au fond de moi, je crois que j’espère qu’il se lasse de m’attendre pendant que je suis enfermé là et qu’il s’en aille. Je perds tout mon courage, je n’ai plus la moindre envie de discuter. J’ai toujours été ainsi spontané, incapable de me taire trop longtemps parce qu’il y a cette espèce de rage qui me prend au ventre chaque fois que je ressens quelque chose, que ce soit bon ou mauvais. Cette fois tout est complètement différent, je ne ressens rien un temps… un temps infini. Je ne peux pas expliquer ce qui se passe pour que j’en aie assez. Je mets tout de même fin à cet enfermement, sans doute parce que je suis gelé. Je prends toujours mon temps, sèche mes cheveux avec une serviette et soupire à nouveau en voyant ma tête dans le miroir au dessus de l’évier. Cette fois je m’en détourne rapidement, je ne me supporte pas moi-même. J’essaie de ne pas réfléchir davantage, de ne pas m’attarder à toutes les réflexions qui pourraient me faire désirer de rester seul enfermé ici dans ma salle de bain pour l’éternité et plus encore. J’attrape mes vêtements, les remets, et ouvre cette fichue porte. Il ne me faut qu’un coup d’œil pour remarquer Alan qui est toujours là, assis sur mon lit. Je reste immobile quelques instants. Je me sentirais presque mal de l’avoir fait attendre autant de temps sans daigner lui répondre si je n’avais pas moi-même des raisons d’être plutôt contrarié. Mais à le voir ainsi, à constater qu’il n’est pas parti malgré toutes les raisons qu’il aurait de le faire, je m’adoucis. Encore une fois. J’ignore comment, mais il arrive toujours à me calmer. L’angoisse que j’éprouve au fond du ventre et la déception ne s’en sont pas allées. Je suis toujours vraiment largué de tout ce qui s’est déjà passé ce matin et voudrais que cette journée n’ait en fait jamais débuter, mais je ne sais pas rester furieux contre lui. Je pense que je ne pourrais jamais le faire. Il y a toujours au fond de moi ce désir de l’aider, de trouver une façon d’arranger les choses. Je voudrais bien changer le monde si ça pouvait le rendre un peu plus heureux et l’éloigner de tous les fantômes qui continuent de le tourmenter quoi qu’il arrive. Je voudrais faire la différence pour Alan. Au lieu de ça, je cause plus de souci.

« C’est gentil de le dire… Mais on sait tous les deux que ce n’est pas ça. » je réponds alors, le ton distant malgré moi. Mais je fais l’effort de m’approcher et de m’asseoir à ses côtés sur mon lit. Ça, c’est-à-dire que tu ne m’aimes pas. C’est pour cela que ça ne peut pas avoir été sincère comme je l’aurais souhaité. Je n’arrive toujours plus à me souvenir comment j’ai pu y croire. J’ai encore froid. Une partie de moi ne souhaite que de me glisser sous les draps et d’y rester, de ne plus parler et rendre les choses plus compliquées… Mais je me dois de lui répondre, à ce qu’il a dit plus tôt quand j’étais sous ma douche glacée. « Je suis amoureux de toi depuis trop longtemps, Alan, et crois moi ça m’emmerde aussi. Ce qui s’est passé cette nuit n’aurait pas dû se passer. Je sais que tu veux de mon amitié seulement, et que je ne pourrai jamais changer quoi que ce soit à ces fantômes qui te suivent partout » Devrais-je dire CE fantôme. C'est curieux la facilité que j'ai à le dire en cet instant précis. Je ne veux pas me mêler de tout ça, j’évite d’en parler moi-même si Alan n’a pas pris l’initiative d’aborder le sujet. Je ne veux pas parler d’Alex parce que ça ne me regarde pas, que je ne peux pas me faire une idée claire sur ce passé qui appartient à Alan et à lui seul. Je ne connais pas sa tristesse. Je peux m’en faire une idée, mais je n’oserais jamais prétendre la comprendre. Or, il m’a dit de ne pas être trop gentil avec lui rien qu’à cause de la drogue et du reste. C’est pour ça que je me permets d’être franc et direct.  


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Alan R. Wzyciski
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(Charlie) ◈ The Snake's Venom - Page 2 EmptyVen 15 Mai - 15:30

The Snake's Venom.
charlie & alan

Suspendu au silence de Charlie, Alan restait immobile, presque serré contre la porte fermée, n’osant même pas vérifier qu’elle soit verrouillée ou non, il n’en avait rien à faire. Il n’irait ni forcer la sympathie ni l’antipathie du jeune homme et attendrait. Il attendrait tout du long, calmement, et sûr de lui. Parce qu’il était dorénavant sain et serein. Même si la situation n’était pas véritablement propice à ce genre de presque-bien-être ; Alan était relativement détendu. Stressé et inquiet par ce silence, mais aussi ravi et comme libéré d’un lourd poids d’avoir été capable de tout lui dire si promptement et si directement. Il en avait fini avec les idioties incertaines et vagues. La brûlante sensation qui culminait dans ses entrailles lui avait finalement donné envie de tout oublier et de tout dire sans pirouettes et sans détours. Il devait dire la vérité. Alors il l’avait fait, il avait essayé. Tout ce qu’il venait de déballer résonnait encore dans sa tête, comme des mimiques bruyantes et répétées qui au final perdaient leur sens dans ses pensées, mais il savait qu’elles étaient bien réelles, qu’elles étaient pures et sans les moindres mensonges. Il avait confiance en lui, mais surtout en Charlie. Parce qu’il savait qu’il finirait par le croire. Il essayait de s’en convaincre. Une main posée contre la surface glacée de la porte, comme pour essayer de maintenir un contact avec lui, Alan attendait. La tête baissée, comme pour éviter de croiser son regard au travers de la frontière qui les séparait, comme s’il était persuadé qu’il risquait de croiser ses yeux trop agréables, comme s’il n’osait même plus garder cette proximité avec lui. Il avait honte, il avait incroyablement honte. Et celle-ci continuait de traverser son corps comme de lancinants frissons que rien ne pouvait arrêter. La chaleur embarrassante et gênante de sa honte glacée lui brûlait les joues, teintant celles-là d’un rouge carmin. Presque tremblant d’immobilité, il mordait l’intérieur de sa lèvre par mécanisme et par automatisme de défense. Contre quoi pouvait-il se défendre à part lui-même et ses idioties ?

Et il eut l’impression d’aggraver les choses, à rester là, et à attendre une réponse, presque collé contre cette porte. Ravalant sa fierté, il releva la tête un instant, et hésita. Pour finalement se décider à reculer, à se rasseoir et à attendre, les mains tremblantes de peur. Parce qu’il avait incroyablement peur, peur que Charlie lui en veuille. Peur qu’il ne le croit pas. Peur qu’il ne veuille plus jamais lui adresser la parole ensuite, peur de tout un tas de choses censées et probables. Peur de perdre son meilleur ami. Mais quand bien même ces craintes lui glaçaient le sang, il restait solide, presque serein. À patienter et à attendre. Il voulait faire quelque chose, il voulait prouver sa sincérité. Prouver qu’il ne disait pas tout cela juste pour le rassurer et le faire aller mieux. Mais il ne pouvait rien y faire. Il était enchainé à une prison abstraite. Enchainé dans une cage d’interdits et de limites. En lui, la sensation d’injustice chauffait et devenait si difficile à supporter, il avait l’impression d’être marqué au fer blanc par l’horrible impression d’être dans la mauvaise position. Comme s’il n’était pas fautif de ses propres conneries, comme s’il n’était pas responsable de ses erreurs ou des horreurs qu’il infligeait de force à tous ceux qui le suivaient. Tant de temps à attendre dans l’espoir d’une réponse, mais rien d’autre que le silence ne s’était présenté à lui. S’il s’était agi de quelqu’un d’autre que lui, Alan n’aurait pas supporté d’attendre ne serait-ce que quelques minutes. Mais l’amitié et l’amour qu’il portait à l’égard de Charlie étaient bien trop forts et précieux pour qu’il en soit incapable. Pour lui, Alan aurait même pu attendre des jours entiers. Il était rarement si passionné et Charlie était bien l’un des seuls feux en mesure de l’animer autant. Et quand bien même il s’était forcé à garder la tête baissée contre cette porte plus tôt ; il avait jeté son regard vers lui aussitôt que Charlie était réapparu.

Dans ses yeux bleus, des milliers de mots et des centaines d’excuses, d’infinis désirs de lui sauter dans les bras et de fondre en larmes contre lui, parce qu’il avait tant honte, parce qu’il était si désolé de son comportement, si désolé de ses actes… Mais il resta immobile, le regardant s’approcher avec compassion. Alan s’en voulait plus que tout au monde, et même si ça n’avait aucun sens, il s’en voulait d’avoir réagi de cette façon en se réveillant. C’était pourtant la réaction la plus humaine et la plus logique de toutes ; il avait été surpris. Mais même s’il savait que c’était normal, il s’en voulait. Il ne voulait pas croire qu’il avait pu oublier, c’était terrible. C’était même insultant, s’il avait été à la place de Charlie, sa furie aurait été grandiose ; son égo était fragile. Si fragile que la réaction du jeune homme l’avait agacé, parce qu’il aurait dû être en mesure de comprendre, mais malgré tout, Alan lui pardonnait. Il lui pardonnait tout, et le pardonnerait toujours. Puis vinrent ces mots brûlants et incisifs, rapides et vifs, d’une violence trop douce. Ils défilèrent, comme les images d’un film en accéléré. Trop rapidement, si rapidement qu’Alan n’eut pas le temps de les encaisser. D’abord immobile, sans trop comprendre ce qu’il venait de se passer ; il était resté silencieux et n’avait pas coupé Charlie un seul instant. Trop effacé dans ses propres pensées animées par le regret et la honte. Les joues rouges, il avait détaché son regard assez vite de Charlie, pour fixer ses propres mains, jointes dans une position presque solennelles par-dessus ses cuisses, remarquant pour la première fois les traces de ses imbécilités.

Quelques cicatrices effacées et quelques minuscules ecchymoses lui tachaient la surface des mains ; et s’il avait été dans une position plus misérable que celle dans laquelle il se trainait la veille, en plus de celles-ci, de la crasse serait venue s’y ajouter. Parce qu’il était devenu comme ça. Parce qu’il était une loque. Blessé mais stoïque, il laissa son égo s’enrager à l’intérieur, tandis que son corps refusait de s’offusquer ; restant passif et silencieux quelques instants. Il n’avait pas le droit de s’énerver, puisqu’il avait lui-même demandé à Charlie de ne pas le ménager. C’est luttant contre ses propres mots et ses propres ressentis, qu’il décida finalement de hocher la tête, et d’oser reposer son regard sur lui. Il ne tremblait pas, pas plus qu’il n’était sur le point de pleurer, comme il l’avait si souvent fait. Prenant une grande inspiration, pour se donner du courage et organiser ses pensées avant d’oser ouvrir la bouche ; « Je sais… Et ça m’emmerde pas. Ça m’a jamais emmerdé. Et c’est peut-être parce que depuis Alex et tout ça que je suis un peu plus lent à la détente pour toutes ces histoires qu’il m’a fallu du temps. Mais crois-moi, ça devait arriver un jour. Ton amitié est parfaite, elle est géniale, elle me convient parfaitement ; ouais. Mais c’est pas pour autant que je ne t’aime pas. Vraiment. Je t’aime, autant que toi tu peux m’aimer. C’est comme ça… Même si je suis pas spécialement bien placé pour le faire, ni même capable de le montrer comme il faut. Je suis comme ça. Faut me laisser du temps pour me rendre compte des choses, et malheureusement c’est pas arrivé au bon moment. Mais même si j’avais pas commencé avec l’héro, y a pas d’doutes à avoir, on aurait bien fini par le faire de toute façon. Crois-moi. C’aurait été moi, ou toi, mais l’un de nous deux aurait fini par faire en sorte que ça arrive. Et je suis vraiment désolé de devoir t’infliger ça, tout ça, ce moi pathétique. J’aurai voulu te dire que je t’aime, j’aurai voulu te le dire d’une autre façon. Dans un état moins misérable sûrement, mais c’est comme ça… Fallait forcément que quelque chose vienne casser la perfection lisse et adorable de toi et moi. J’suis désolé d’être comme ça. » avait-il monologué, les sourcils très faiblement froncés dans une terrible espèce de mélancolie triste.



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(Charlie) ◈ The Snake's Venom - Page 2 EmptyMer 20 Mai - 3:47

The Snake's Venom.
charlie & alan

Vous savez, quand vous avez du mal à vous concentrer sur les mots de quelqu'un parce que vous avez la tête qui tourne, les deux yeux fatigués, une sorte de nausée insupportable... C'est exactement comme ça que je me sens et je devrais avoir honte parce qu'Alan fait de gros efforts pour se justifier et me faire plaisir... je suppose. J'essaie d'être attentif, mais c'est majoritairement un échec. Je suis vraiment épuisé. Je me rends surtout compte que je ne peux plus gérer tout ça, que c'est tout bonnement trop pour moi à la fois. À quelque part, je déteste les histoires de sentiments exactement pour ça, parce que c'est toujours énervant à un moment ou à un autre. Pire encore, je me déteste d'agir de la sorte et je revois dans ma tête les expressions déconfites (ou enragées) de mes ex petites amies dans ces moments semblables où j'ai dû leur annoncer que c'était fini. On dirait que je vis la même chose avec Alan. Je suis las... lâche et lamentable. Je ne veux plus ouvrir la bouche pour tenter de clarifier quoi que ce soit de ce qui s'est produit cette nuit ou n'importe quand avant. Je ne veux plus parler du tout, j'en ai assez. Je lève les yeux dans sa direction pour capter quelques mots. Je saisis l'ensemble de ce qu'il dit et c'est précisément pour ça que tout est si bizarre. Je devrais être heureux de l'entendre et je devrais être compréhensif de ses explications. Il n'y a strictement rien de négatif dans ce qu'il raconte, mais ça n'éveille aucun espoir chez moi. Il n'est pas en train de me jeter, merde. Mais je brûle, je me consume de ces sentiments qui me rongent depuis tellement longtemps que j'aurais plutôt espéré la même chose, la même ardeur, la même étincelle. Discuter du sens profond de tout ça ne m'intéresse, je n'espère pas même qu'il formule quoi que ce soit à voix haute, je ne veux pas de ces trucs officiels ou solennels, de grandes déclarations et tout ça. J'aurais seulement voulu qu'il partage le feu qui s'est allumé en moi cette nuit, qui n'était pas encore éteint quand nous nous sommes réveillés ce matin avant qu'il ne se mette dans tous ses états. Bien sûr, je peux comprendre sa réaction. Rien ne dit que je n'aurais pas eu exactement la même si les rôles avaient été inversés, d'ailleurs ! J'essaie de me mettre à sa place, de m'imaginer l'inverse et... c'est un échec comme le reste. Je suis trop paumé pour réfléchir convenablement à quoi que ce soit. S'il le pouvait, il se donnerait une claque pour se remettre les idées en place.

Je le regarde dans les yeux. D'abord, il faut que je me force à sourire, mais à force de rester ainsi à le regarder, je m'aperçois que ça me fait du bien de le faire. Am I happy or in misery ? Et puis, ce n'est pas véritablement un mensonge, c'est seulement que j'essaie de provoquer autre chose que de la déprime de part et d'autre, et Alan m'a toujours évoqué principalement du bon. C'était ce genre de sourire que j'aurais voulu avoir ce matin en ouvrant les yeux et en l'ayant avec moi. J'ai passé une nuit incroyable en bien des aspects. Il fait beau, probablement chaud, je n'ai absolument pas l'intention de rester enfermé dans ma chambre à broyer du noir. D'ailleurs, à force d'essayer de remettre les deux pieds dans la réalité, je réalise que j'entends du bruit en dehors de ma chambre, signe que mon coloc est en train de faire je ne sais quoi, sans doute de préparer quelque chose à manger vu l'heure. Ça me fait un choc, non pas parce qu'Alan est ici, mais parce que le monde continue de tourner.

« Si tu t'excuses encore une fois, je te met une claque Alan, c'est une promesse. T'as tout intérêt à t'en souvenir. »

C'est ma façon de dire : moi aussi je m'excuse d'être con comme ça et de chialer comme un gamin incapable de comprendre les explications qu'on lui donne. Ton plus léger et toujours accompagné de ce sourire mi-vrai mi-faux qui a trouvé sa place sur mes lèvres. Je refuse donc de m'enliser dans un malheur pourtant séduisant, et je me penche vers lui. Je pose un baiser sur son front, geste qui se situe entre la normalité d'avant et la difficulté que j'ai et aurai longtemps encore à ignorer la nuit dernière à présent, avant de me lever et de m'éloigner plus loin dans la pièce récupérer mon téléphone portable laissé en plan avec toute la soirée. J'y jette un oeil, rien d'intéressant. J'ai cours dans une heure, rien pour me presser à ce point, mais une excuse tout de même pour nous laisser du temps respirer. Je lève la tête vers lui à nouveau. Je ne veux pas avoir l'air d'une girouette, je ne veux pas lui laisser croire que ça n'a plus d'importance ou que je joue à un jeu pour avoir l'air de m'en ficher, mais je veux surtout lui faire comprendre que je suis prêt à y croire. Sans mettre de la pression sur les épaules de qui que ce soit, sans crouler sous les attentes débiles. Je ne veux pas tout briser pour un malentendu, je veux nous laisser du temps comme il l'a dit lui-même. En attendant, il est toujours mon meilleur ami. « Y'a personne qui va casser notre perfection, au contraire, et on va commencer par manger un truc. Parait que ça aide la gueule de bois. », je finis sur un ton qui se veut moqueur. Il a l'air relativement en forme pour quelqu'un qui s'est tapé toutes les cochonneries de la veille, mais manger ne pourra que lui faire le plus grand bien. À moins que ce soit le petit drame du matin qui l'a éveillé de la sorte. Quoi qu'il en soit, il est temps de casser la croûte, reste maintenant à voir si c'est moi qui vais me coller à la cuisine ou si je vais piquer dans ce qu'est en train de faire mon coloc... C'est au choix. « Tu viens ? » Étrangement, entre les lignes, c'est comme si je le demandais plutôt : on laisse ça derrière nous ? Non pas la nuit qu'on a passé ensemble. Non pas les sentiments que je lui ai avoués. Juste la discussion lourde à ce sujet. Je veux bien faire l'effort de vivre encore pour voir. De laisser du temps, à lui ou à moi, à nous deux, que sais-je. Je mentirais si je disais que je n'ai pas foutrement peur de ce qui arrivera, mais je préfère encore cela à me disputer avec lui. Et puis au fond de tout, Alan va mal et a besoin d'aide. Je ne suis toujours pas convaincu d'être capable de lui venir en aide vraiment, mais je serai là pour lui. C'est pas marrant, je suis tellement obsédé par lui que j'en oublie que c'est vraiment la merde avec la drogue et tout le reste. Que c'est en fait vachement dangereux, sa façon de vivre sa peine et qu'il faut vraiment que ça cesse avant d'aller trop loin. Peut-être qu'après, quand tout cela sera réglé, nous pourrons voir pour la suite, pour nous.


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