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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb]
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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb] EmptyDim 7 Déc - 17:20



The White Sisters


On l'avait prévenue que ce serait chiant, de chercher une fille paumée à Los Angeles. Qu'il n'y avait que ça dans le coin. Des filles paumées. C'était ce qu'on lui avait dit. Mais Eden n'était pas du genre à se laisser dépasser par la difficulté des tâches qu'elle s'assignait. Déjà, elle ne voyait pas en quoi Déborah pouvait être qualifiée de fille paumée. Elle ne doutais pas que sa frangine ai été un peu perdue après avoir été mise à la porte par leur foldingue de mère, mais cela faisait dix ans, et elle devait avoir retrouvé son chemin, depuis le temps. A moins d'avoir un très mauvais sens de l'orientation. Mais même si elle était toujours paumée, elle n'était pas n'importe quelle fille paumée. Elle savait s'entourer. De Zeke, notamment. Celui-là, Eden n'en a que de vagues souvenirs, mais elle se souvient clairement qu'il était grand et beau. Sûrement parce que c'était un copain à sa sœur. Et que tout ce qui fréquentait la Déborah qu'elle connaissait, c'était des gens géniaux, dont tout le monde à Goodrich connaissait le nom. Des stars. Ça leur conférait un air impressionnant. Un genre d'aura. Mais ce qu'elle pensait de Zeke n'importait plus. Ce qui comptait, c'était que lui il n'avait pas totalement lâché sa famille. Lui, il les avait tenu au courant de ses déplacements. Lui, il leur avait donné une adresse. Ou presque. Un truc approximatif, un quartier. Eden avait donc fait l'effort d'appeler à la maison. C'était avec un soulagement à peine caché qu'elle avait entendu la voix du petit dernier au bout du fil. Petit dernier qui n'était plus si petit que ça. Petit dernier qui lui avait obéi bien sagement en lui trouvant le numéro de la famille du gus en question. Petit dernier qui avait mis du temps avant de réaliser qu'il fallait peut-être qu'il prévienne ses parents que la foldingue numéro deux était au téléphone. Dès qu'il avait abandonné le fixe pour aller les prévenir, elle avait raccroché avec un air un peu fourbe. Elle s'en serait presque voulu, mais elle n'était pas prête à supporter les remontrances de sa mère qui aurait encore une fois insisté pour qu'elle revienne à la maison jusqu'à ce qu'elle se trouve un "bon parti" parce que ses "années folles" à faire des "études inutiles" devaient bien finir un jour. Elle n'était pas prête pour ça. Elle avait aussitôt appelé le numéro de téléphone que son frère lui avait donné et s'était ensuite dirigée vers Los Angeles. Il n'avait pas été trop difficile de retrouver une Deborah White dans le quartier de Los Feliz, au milieu des patronymes hispaniques qui envahissaient le bottin. La seule Déborah White au monde. Eden en était sûre. Le nom était pourtant loin d'être original, le prénom pareil, mais sa soeur était trop unique pour que quiconque puisse s'appeler pareil. Elle était donc descendue dans Los Feliz, avait profité du quartier pendant une bonne heure, et s'était décidée. Décidée à trouver l'adresse, décidée à se trouver face à face avec cette grande sœur qui l'avait peut-être oubliée depuis le temps. Il paraît que les gens vous oublient vite. C'était ce qu'on lui avait dit quand elle avait affirmé qu'elle allait retrouver sa frangine. Frangine dont elle gardait des photos au mur depuis des années, à côté de son meilleur ami du lycée, à côté de ses potes de fac... Si les gens oubliaient vite, elle, elle ne les oublierait jamais. Elle avait de la place pour tout le monde dans son cerveau, et dans son cœur aussi.

Et elle se retrouve devant cette porte à trépigner comme une gosse. Elle a l'impression d'avoir six ans à nouveau. Elle a l'impression d'être la gamine qui adulait Deborah et qui va la retrouver après tant d'années. Elle ne sait pas trop ce qu'elle veut. Sa guitare sur le dos, sa valise à côté d'elle. Elle se prépare. Dans sa tête. Elle se prépare à faire son entrée dans la vie de sa sœur. Dans cette nouvelle vie, qu'elle mène depuis dix ans, qu'elle mène sans elle, sans les white, sans le moindre souvenir de Goodrich. Si ce n'est son coloc. Elle se prépare à ce que son cerveau idiot va bien pouvoir lui dire à ce moment là. En vouloir à Deb? On lui a dit que ce serait normal. Mais les gens disent beaucoup de choses, c'est ça d'être amis avec des étudiants en psycho, ils croient tout savoir, tout connaître, et surtout lire dans les pensées. Mais elle ne peut pas. Elle se fait une idée plutôt claire de ce qu'a vécu sa sœur. Elle sait que leur ville n'était pas l'idéal pour une fille comme elle, trop libre, trop forte. En vouloir à Deborah, sa Deborah, celle avec laquelle elle a rabattu les oreilles à tous les malchanceux qui ont croisé sa route ces derniers jours, comme ce pauvre conducteur qui avait accepté de la prendre en stop. Lui en vouloir, quelle idée. Elle sait très bien que, une fois qu'elle aura enfin osé appuyer sur cette sonnette, elle aura mille fois mieux à faire que de lui en vouloir. Déjà, la voir. Dix ans, il paraît que ça change une personne. Eden en doute un peu. Elle sait. Elle sait que sa sœur aura toujours ses boucles folles, sa colère à l'intérieur qui la fait brûler et vivre, son sourire en coin qui fait briller ses yeux. Elle sait que sa sœur ne peut être que sa sœur. Et cette pensée la rassure un peu. Elle sourit. Sa sœur sera toujours sa sœur. C'est tout ce qu'elle a besoin de savoir. Et elle ose enfin appuyer sur cette sonnette et frapper à cette porte. Les deux. Au cas où y en aurait un qui ne marcherait pas. Et elle attend sagement, les mains dans le dos sous sa guitare, son éternel sourire aux lèvre et son regard innocent. Parce que tout ne peut que bien aller. Si elles sont toutes les deux, tout ira bien.


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Déborah H. White
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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb] EmptyMar 30 Déc - 20:02



The White Sisters


Chaque famille a ses traditions, ses petites habitudes qui rythme leur jour, leur semaine, leur vie. Des rituels dont elles ont oubliés les raisons mais qu'elles perpétuent malgré tout. Le poulet/frite du samedi midi, la soirée des parents tous les premier jeudi de chaque mois, le film du dimanche soir. Ou le joint de vingt-deux heure. Chacun son truc, chacun sa famille. Les White n'ont jamais fait exception à la règle. Des traditions, ils en ont même tellement qu'il devient étouffant de toutes les suivre. Et la plus sacro-sainte de toutes est sans aucun doute la messe du dimanche matin. Pendant les dix-huit années où Déborah s'est retrouvée coincée sous leur toit, pas une seule fois il ne lui a été permis d'éviter l'église le jour du seigneur. Gueule de bois, grippe, devoir en retard, aucune excuse n'a jamais été assez bonne, assez convaincante pour qu'on la laisse déroger à la règle. Elle a toujours eu bien trop de péché a expier pour pouvoir rajouter celui-ci à la liste dirait sa mère. La vérité c'est que péché ou non personne ni coupe, même le petit dernier de deux ans dont le plus gros péché à l'époque devait être d'avoir essayé de manger un lego, ou Hannah qui n'avait, à la connaissance de Déborah tout du moins, jamais fait le moindre écart se devaient d'être présentes. Et l'aînée des White a subit stoïquement la tradition, semaine après semaine, année après année, jusqu'au jour où on l'a foutu à la porte à l'aide de grand coup de pieds au cul. Remerciement pour son dévouement chrétien, sans aucun doute. Et malgré les emmerdes qui lui sont tombées sur le coin de la gueule suite au grand tournant de sa vie, malgré le manque de fric, les galères pour trouver un toit à mettre au dessus de sa tête, et tout le reste, il y a une chose que Déborah a savouré avec délectation dans sa nouvelle situation : envoyer chier proprement les traditions. Une fois le seuil de la porte franchis, fini pour la petite Déb' les prières d'avant repas, les prières d'avant couché, l'expiation des pêchés et par dessus tout la messe du dimanche matin. Le mouton noir de la famille a mis en place ses propres rituels. Elle aurait bien sûr aimé instaurer les vacances au Bahamas tous les étés et les tours en jet ski mais elle a du faire avec les moyen du bord.  La cuite du vendredi soir et la séance film d'horreur une fois par mois en compagnie de Zeke, c'est déjà un bon début selon elle. Et surtout, comme un doigt d'honneur monumentale à toute les matinées passé sur les banc en bois de l'église, la grasse matinée du dimanche. Dix-huit ans à perdre son temps, prétendant écouter un vieil homme parler du Tout puissant... elle pratique aujourd'hui le sommeil dominical comme une revanche personnelle envoyé à la gueule de tous les culs-bénis de la planète. Culs-bénis qui ignorent évidement complètement son geste de rébellion et qui même s'ils en avaient conscience sans battraient très certainement le coquillard comme lui fait régulièrement remarque Zeke, mais elle s'en fout. Certes, elle perd sûrement autant son temps que dans sa tendre jeunesse à passer la moitié de sa journée à dormir mais c'est sans importance. Elle aime se rouler dans ses draps, serrant son oreiller contre son opulente poitrine et savourer le fait de s'enfoncer semaine après semaine un peu plus dans le pêché de paresse. Après tout, on a tous nos petits plaisirs dans la vie.

Et c'est donc exactement ce qu'elle fait en ce dimanche matin. Se rouler dans ses draps. Emmagasiner du sommeil pour toutes les heures qu'elle n'a pas pu dormir cette semaine et pour toute celle qu'elle devra zappé dans celle qui arrive. Elle a un sourire un peu con au lèvre. La joue fripée par les marques de son oreiller. Les cheveux en désordre qui contraste étrangement avec la blancheur de ses draps. Pas loin de l'image du bonheur selon elle. Image que la sonnette de la porte d'entrée fait vaciller quelque peu. Son sourire se fane légèrement pendant qu'elle laisse échapper un grognement entre ses lèvres. Sa main se referme sur sa couette. D'un geste brusque, elle la projette au dessus de sa tête. Espoir stupide que la blancheur ouatée de la couverture repousse les sons au loin et fasse revenir le sommeil. Espoir vain. Comme tous les putains d'espoir qu'elle n'a jamais eu. Les coups répétés contre le battant en bois arrachent les derniers lambeaux de torpeur s'attardant encore sur ses paupières. Elle grogne de nouveau. Ses jambe s'agitent. Elle s'enroule dans sa couette. Secoue la tête de droite à gauche.  Frappe le matelas de ses bras sous le coup de l'énervement. Ruiner ainsi son dimanche matin, les gens doivent vraiment aimer la faire chier. « Zeke putain !! Mais va ouvrir cette saloperie de porte et dis leur d'aller se faire foutre ! » Elle aime bien hurler comme une diva ou une putain impératrice parfois Déborah. Une impératrice vulgaire et peu présentable certes, mais une impératrice tout de même. Agir comme si tout lui était dû et comme si les gens allaient s'empresser d'obéir à ses demandes. C'est beau d'avoir des rêves. Dans les faits, les choses se passent rarement comme elle le désir. Si tel était le cas, Zeke serait effectivement allé ouvrir la porte, aurait dit au démarcheur/témoin de Jéhovah/voisin – rayer la mention inutile – de revenir à un moment opportun et Déborah aurait pu retourner à la douce tranquillité de sa nuit/matinée.  Mais personne ne bouge son cul dans ce putain d'appart' et les coups à la porte ne font que retentir de plus belle. Déborah lutte une dernière fois avec sa couette en signe de désespoir et fini par se faire une raison : Adieu grâce matinée, bonjour emmerdes de la journée. Ses yeux tombent sur le réveil qui indique à peine dix heures. Heure en soit raisonnable pour le commun des mortels mais pas pour la demoiselle que Zeke a depuis longtemps rebaptisé la belle au bois dormant. Ses pieds glissent sur le parquet et elle réprime difficilement un frison quand sa peau entre au contact de la température extérieur. Elle est même tentée un instant de retourner dans son lit et d'ignorer les coups à sa porte jusqu'à ce que le visiteur indésirable se résigne et foute le camp. Mais elle sait bien qu'elle ne se rendormira pas maintenant alors à quoi bon ? « Putain d'emmerdeur de mes deux, z'ont rien de mieux à foutre que de venir nous faire chier un dimanche matin ? Putain mais j'y crois pas. M'pétent les couilles ses connard.... » Et c'est en continuant sa litanie d'insulte que Déborah atteint l'entrée de l'appartement. Les cheveux en vrac, à peine couverte d'un t-shirt, le regard noir, elle laisse tomber sa main sur la poignée et ouvre la porte d'un geste brusque. « Quoi ?! » Pleine de douceur et d'amabilité comme toujours. Mais la personne qui lui fait face, bien droite sur son perron, ce n'est ni un voisin, ni un témoin de Jéhovah. « What the... » La fin de sa phrase reste bloquée dans sa gorge, elle arrive même pas à trouver les mots. Sûr elle a changé. Faut dire que la dernière fois qu'elles se sont retrouver dans la même pièce, la gamine avait tout juste quatorze ans. Pourtant Déborah n'a pas l'ombre d'un doute en la voyant. Elle la reconnaîtrait entre mille. Même après dix ans d'absence. Les mêmes boucles brunes, le même sourire plein de fossette, la même façon de se tenir et les même putain de yeux bleus dont Déborah lui avait prédit gamine qu'ils mettraient tous les garçons à ses pieds. Eden Avery White. La seule, l'unique, devant elle, sac et bagage à la main. « Eden ? » pas de doute possible, mais elle se sent tout de même obligé de poser la question. Parce que c'est trop improbable. Trop bizarre. Trop tout. Et malgré sa surprise, sa stupeur même, et son incompréhension, Déborah sent un sourire fleurir sur le coin de sa bouche. Elle en oublie même sa grâce matinée avortée. Sa folle dingue de frangine est là et l'aînée des White a beau n'avoir jamais rien fait pour reprendre contact, elle n'en est pas moins heureuse. Foutrement heureuse même. « Putain de bordel de merde, Eden ! Mais qu'est ce que tu fous là ?! » la surprise la rend vulgaire. Mensonge. Elle a toujours été vulgaire mais ça n'arrange pas son penchant naturel diront nous. Des mots sales dans la bouche mais tout de même un brillant sourire plaqué sur le visage. On voit toutes ses jolies dents blanches. Et puis son sourire vacille quelque peu quand une pensée horrible lui traverse soudainement l'esprit . « la matriarche est pas avec toi hein ?! » La matriarche... des années que Déborah ne l'appelle plus maman. Juste la matriarche. Le dénominatif du monstre sous son lit.


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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb] EmptyMer 4 Fév - 19:33



The White Sisters


Elle entend des bruits vagues derrière la porte. Rien de trop bonne augure. On dirait une fille qui râle à voix haute et qui maudit le monde d'exister déjà à une heure indue. On dirait ça quand on connaît Deborah, mais Eden ne se doute pas de grand chose. Sa main droite tient sa main gauche dans son dos et elle joue un peu machinalement avec ses doigts. Pas vraiment nerveusement. Parce qu'elle ne voit pas comment les choses pourraient possiblement mal se passer. Et même quand un épouvantail lui ouvre la porte avec un « Quoi ?! » un brin agressif, elle ne cille pas. Tout ne peut que bien se passer. On pourrait croire qu'elle tente bêtement de se persuader, mais ce n'est même pas ça. Elle ne voit vraiment pas ce qui pourrait aller de travers. Elle ne voit pas de raison à ce que Deborah lui ferme la porte au nez. Elle ne voit pas ce qui pourrait lui donner envie de fuir. Elle ne voit pas comment l'une d'elle pourrait ne pas être ravie de retrouver l'autre. Peut-être qu'elle surestime les sentiments envers elle de la grande soeur qui l'a quittée il y a une dizaine d'années. Peut-être. Après tout, quand on est gosse, on a tendance à toujours tout voir plus grand et magnifique que ça l'est réellement. On imagine pas que les autres puissent nous en vouloir à moins qu'ils nous le disent. On croit que tout va toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais au fond, on a pas forcément toujours tort, quand on est gosse. C'est pas parce que tout est édulcoré qu'il n'y a pas un fond de vérité. Et le regard noir de la brune qui se change en expression stupéfaite suffit à faire penser à Eden que décidément, elle se trompe rarement. « What the... » Le sourire d'Eden s'agrandit un peu alors qu'elle sent clairement qu'elle n'est pas attendue. Ça aurait été étrange, en même temps, après tant d'années. Mais elle est contente de son effet. Elle aime les surprises, surtout quand ce sont les autres qui restent stupéfaits. Si ça empêche même Deborah de finir sa phrase, si ça la coupe juste au moment où ça allait devenir vulgaire... Et bien on peut estimer que la mission est accomplie. Certes, elle n'est pas passée que pour couper le sifflet à sa grande sœur favorite, mais ça restait quand même un but. Une des intentions principales. Faut croire qu'elle est un peu fourbe. « Eden ? » Elle ne répond pas et se contente de sourire comme une idiote, son éternel sourire en coin trop étiré. Et c'en est contagieux, voilà que Déborah ne peut pas s'empêcher de sourire à son tour. La même Deborah qui avait pourtant ouvert la porte avec une telle mauvaise volonté... Plus ça avance, et plus elle ne regrette rien. Il est vrai qu'elle n'est pas du genre à regretter quoi que ce soit, mais elle est particulièrement contente de l'effet produit ici. Elle regretterait presque de pas pouvoir le refaire prochainement. Mais bon, dix ans d'absence, ça ne s'improvise pas comme ça, juste pour surprendre les gens en réapparaissant dans leur vie.

« Putain de bordel de merde, Eden ! Mais qu'est ce que tu fous là ?! » Et voilà, quand la brune retrouve l'usage normal de la parole, c'est pour retrouver sa vulgarité inimitable, son naturel époustoufflant. Le sourire qui éclaire si joliment son visage semble cependant hésiter un instant. « la matriarche est pas avec toi hein ?! » Un léger rire échappe à Eden. Ce surnom lui aurait presque manqué. « Pas à ce que je sache... » Elle bascule en arrière sur un pied quand même rapidement pour vérifier le couloir. « Et on dirait pas qu'elle m'ait traquée jusqu'ici. » Les yeux de la cadette pétillent d'une lueur un peu moqueuse, mais elle comprend un peu la hantise de sa sœur à l'idée de voir débarquer leur mère. Si elle n'a pas subit les même choses, elle n'a pas non plus envie de devoir subir sermons et remontrances. Ce sont les choses auxquelles on espère pouvoir échapper quand on a dépasser la majorité. Malheureusement, c'est pas toujours le cas. Vu que leur mère, la matriarche, ne manque pas de rappeler à Eden qu'il serait bon qu'elle revienne dans le village le plus perdu des États-Unis pour y trouver un bon parti, qu'elle a déjà perdu assez de temps avec ses études insensées. Mais Eden chasse bien vite l'idée que sa mère ai pu la suivre jusqu'ici, et elle fait deux pas en avant pour prendre sa sœur dans ses bras. Tactile, Eden l'a toujours été, certes. Mais là, c'est encore différent. C'est juste que si ces retrouvailles ne sont pas ponctuées d'un câlin digne de ce nom, alors quelque chose n'irait pas. Après avoir tenté d'étouffer sa sœur, elle finit par reculer. Pour un peu, elle aurait une larmichette au coin de l’œil. Émotive, oui, sûrement. Essayez, vous, de ne pas voir votre frangine préférée pendant dix ans, on verra si vos retrouvailles sont purement cordiales. « Mais sinon, ce que je viens faire ici, c'est m'installer à Los Angeles! » Elle lui offre son plus beau sourire, montrant bien toutes ses dents. Trente-deux. Précisément. Enfin, elle a jamais compté, mais il paraît que c'est le compte normal. « Je me suis dit que c'était l'occasion de venir retrouver ma sœur préférée! » Si ça, c'est pas de la déclaration d'amour... Faut dire que les autres frangines et frangins White sont loin de décrocher le prix de la personne la plus fréquentable du siècle. Ils sont trop... Trop goodrich. Trop pieux, trop sages, trop monotone. Pas assez drôle. Pas assez vivant. Deborah, c'était la seule qu'elle pouvait venir retrouver si elle voulait continuer de vivre encore un peu. Si elle voulait continuer d'être libre.

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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb] EmptyMar 31 Mar - 0:09



The White Sisters


Eden à quatre ans, descendant tel un petit bolide les escaliers avant de venir percuter de plein fouet le coin du mur. Son front qui saigne, tâchant de rouge la moquette si précieuse de leur mère et pourtant son éternelle sourire sur le visage, celui qui révèle ses fossettes et fait briller ses yeux malgré la douleur. Eden à huit ans couverte de boue et ne comprenant pas pourquoi on ne veut pas la laisser entrer dans l'église. Mais qui prie malgré tout sur les marches de l'église en attendant ses frères et sœurs et qui leur sourit quand ils reviennent. Eden à dix ans dansant le rock avec Déborah au milieu du salon, tournant et tournant sur elle même comme une petite toupie qui ne saurait s'arrêter. Eden à quatorze ans, rentrant du collège de son étrange pas dansant donnant l'impression à sa sœur qui l'observe du coin de la rue qu'elle est montée sur ressort. Sa sœur qui se dit que tout ira bien, que la gamine un peu perchée s'en sortira comme une grande, que la vie sera plus douce avec elle, juste avant de se retourner et de partir sans un regard en arrière. Eden et toutes ses petites manies, Eden et sa candeur, Eden et sa folie, son adorable folie. Dix ans. Dix ans et pourtant Déborah n'a rien oublié de tout ça. Elle y pense parfois. Peut-être pas assez souvent pour être élue sœur de l'année mais parfois. Dans des accès étrange de nostalgie qu'elle tente de dissimuler au monde, elle ressasse les souvenirs et sourit en y pensant. Elle se prend même parfois à essayer de deviner ce que la gamine est devenue. Deviner. Comme un jeu. Comme quand on se raconte des histoires dans le noir qui n'ont rien à voir avec la réalité. Parce que la vérité est là justement, des souvenirs c'est tout ce qu'elle pensait avoir l'aînée White. Et Eden rentrant de l'école devait être, dans sa tête, le tout dernier d'entre eux. L'ultime image de sa sœur préférée. Il ne devait plus jamais y en avoir d'autre. Parce qu'elle avait pris la décision de la laisser derrière elle. De couper la branche sur laquelle elle se trouvait quitte à la perdre pour éviter d'avoir à faire tomber tout l'arbre. Elle avait sacrifié sa relation avec Eden pour pouvoir être libre. Et pourtant, elle est là. En cher et en os. Et quoi qui puisse se passer par la suite Déborah sait qu'Eden à quatorze ans ne sera plus jamais son ultime souvenir. Il vient d'être détrôné par un nouveau. Eden à vingt-quatre ans sur le pas de sa porte. Et ça lui demande un peu de temps pour digérer l'information. Pas qu'elle ne soit pas heureuse, comme le souligne son immense sourire, mais il faut qu'elle se rend compte, totalement compte, que oui, sa petite sœur est bien là et que rien ne viendra gâcher le moment. Rien et surtout par leur mère. Parce que d'aussi loin qu'elle se souvienne, tout les instants qu'elle a pu un jour partager avec Eden ont finit par être gâcher d'une façon ou d'une autre par l'un de leur géniteur. « la matriarche est pas avec toi hein ?! » Et elle rit la frangine à sa demande. Et déjà la petite boule au ventre qui commençait à se former dans l'estomac de l'aînée des White s'évapore lentement. « Pas à ce que je sache... » Eden jette un regard par dessus son épaule et Déborah ne peut pas s'empêcher de faire de même. Un reflex plus qu'autre chose, même si un coin de sa tête lui dit que c'est toujours comme ça que les choses se passent dans les films d'horreurs, tout le monde pense être en sécurité et soudain le monstre surgit. Et il y a une chose que Déborah sait : elle préférerait affronter une armé de zombi plutôt que de voir sa mère surgir dans le couloir. « Et on dirait pas qu'elle m'ait traquée jusqu'ici. » Sûrement parce que madame White n'a jamais été capable ne serait-ce que d'allumer un ordinateur. Dans le cas contraire, chaque enfants de la famille se serait sans l'ombre d'un doute retrouvé muni d'un charmant traqueur GPS sur le portable. Parce que l'intimité et le droit à la vie privé n'a jamais été ce qui passionnait le plus leur parent. Mais Eden a raison, personne ne surgit dans le couloir pour transformer la vie de Déborah en un enfer pire que celui qu'elle supporte au quotidien. A la place, c'est à une Eden se jetant dans ses bras qu'elle a le droit. Et après une seconde d'hésitation Déborah referme ses bras contre sa sœur pour la serrer contre son cœur. Elle n'a jamais été très tactile la jeune fille. Tout le contraire de sa sœur. Les câlins et les démonstrations d'affection ça n'a jamais vraiment été son truc. Mais Eden n'en a jamais rien eu à faire et Déborah avait fini par se faire une raison. Ça a disparut avec les années mais cela revient finalement plus vite que prévu et elle se surprend à apprécier l'étreinte. Parce qu'elle rend tout ça enfin bien réel. Elles finissent par se séparer et Déborah regarde sa sœur en réalisant qu'il y tellement de chose qu'elle voudrait savoir qu'elle ne sait même plus par où commencer. « Mais sinon, ce que je viens faire ici, c'est m'installer à Los Angeles! » Ses yeux s'agrandissent à cette remarque. Elle n'y était pas vraiment préparé. Elle n'y avait même jamais pensé pour être honnête. Bien sûr qu'Eden quitte un jour Goodrich, il  n'y avait rien de plus logique – la gamine avait toujours été trop exceptionnelle pour leur pathétique ville – mais qu'elle vient s'installer à L.A ? Déborah se revoit à dix-huit ans quand ils ont débarqué en ville avec Zeke. Elle se revoit des rêves plein la tête, les yeux brillant d'excitation à l'idée de découvrir enfin la grande ville, la vraie vie. Et plus que tout, elle se voit maintenant, après dix ans à galérer comme une malade pour réussir à ne serait-ce que trouver assez d'argent pour ne pas mourir de faim, vivant dans un taudis qu'elle tente de faire passer pour un logement décent, bossant dans un sex-shop à se faire reluquer jour et nuit par de gros dégueulasse qui semblent penser qu'elle fait autant partie des marchandises que les DVD sur les étagères. Elle revoit les nuits passées dans des squattes parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour se payer un loyer. Tous les autre jobs de merde qu'elle a du faire pour sortir la tête de l'eau. L'agression à main armé dont elle a été victime à peine trois moins plus tôt. Les connards dans la rue. La vie ici. La vie trop dure. Et Eden qui pour Déborah a toujours quatorze ans entrain de lui dire qu'elle compte venir vivre ici ? Ça lui fou comme un coup d'angoisse de nouveau. Et elle a pas l'habitude de ça la petite Déborah. Parce qu'après dix ans à ne se soucier que d'elle même et de Zeke – qui gère les choses beaucoup mieux qu'elle ne le fait – elle n'a plus vraiment l'habitude de s'inquiéter pour les autres. « Je me suis dit que c'était l'occasion de venir retrouver ma sœur préférée! » Eden et son sourire à fossette. Les yeux de Déborah tombe de nouveau sur la valise qui attend bien sagement à côté de sa sœur et elle réalise tout d'un coup que celle ci doit tout juste descendre du bus. Elle l'imagine entrain d'acheter son billet avec sa petite valise rouge. Un allé simple pour Los Angeles ! Et pas d'autre plan en tête que celui de la retrouver elle. Elle passe un main rapide dans ses cheveux avant de regarder de nouveau sa frangine droit dans les yeux et de lui offrir un énième sourire blanc éclatant. « La dernière fois que je t'ai vu tu portais encore des couettes, je crois que toi et moi on a pas mal de chose à rattraper. » Elle se dégage de l'entrée et d'un geste ample invite sa sœur dans son humble demeure. « Fais comme chez toi. » Elle entre à sa suite et laisse la porte se refermer derrière elles. « Mais avant il va me falloir un café. » Elle prend naturellement la direction de la cuisine. Eden la suivra. Ou non. Dans le fond ça n'a pas d'importance. L'appartement n'est pas exactement un palace et la nouvelle arrivante ne risque pas de se perdre dans les quatre pauvres pièces qui le compose. Si elle préfère prendre ses aises et faire le tour du propriétaire, Déborah ni voit pas d'inconvénient, tant qu'elle la laisse faire son café, elle n'a aucune objection à faire. En quelques gestes mécaniques qu'elle exécute sans vraiment y réfléchir, la jeune femme met en route la machine et sort deux tasses du placard qu'elle pose distraitement sur la table de la cuisine ainsi que le sucrier qui par miracle ne fait pas juste office de décoration mais est bien remplie. C'est le début du mois, ils peuvent encore donner l'illusion qu'ils ont de l'argent à dépenser pour ce genre de petit plaisir. Pendant qu'elle exécute sa routine matinale, Déborah laisse son cerveau réfléchir à la situation présente. Parce qu'il y a tellement à dire qu'elle ne sait même pas par où commencer. Dix ans a rattraper, ça fait beaucoup. « Comment tu m'as retrouvé en fait ? J'ai pas exactement laissé d'adresse en partant. » Peut-être que sa sœur est entré au FBI ou est devenue détective privé, ça ferait toujours un peu de départ pour commencer à se raconter leur vie.


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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb] EmptyJeu 14 Mai - 0:13



The White Sisters

« La dernière fois que je t'ai vu tu portais encore des couettes, je crois que toi et moi on a pas mal de chose à rattraper. » Et sa sœur se dégage de la porte pour l'inviter généreusement à entrer. Et le petit cœur d'Eden se réchauffe et repart de plus belle. Parce que même si elle fait la maline, inconsciemment, elle avait commencé à retenir son souffle. Elle avait commencé à s'inquiéter. Juste un tout petit peu. Peut-être que ce qu'elle se rappelait de sa grande sœur préférée, ce n'était que des rêves de gamines. Quand on adore quelqu'un parce qu'on ne se souvient que des bons moments. Ou quelque chose comme ça. Elle met rarement en doute ses souvenirs, et la petite voix dans sa tête lui répétait que tout se passerait bien. Mais c'est comme ça. Même quand on est tellement sûr de soi qu'on n'hésite pas une seconde, il reste ce petit diable sur votre épaule qui vous murmure à l’œil... Qui vous murmure que vos pires cauchemars sont réalité. Qu'elle vous a oubliée. Qu'elle vous en veut pour des raisons un peu trop tordues pour qu'un être humain sain d'esprit ne puisse y faire quoi que ce soit... Mais le petit diable, Déborah vient de lui tordre violemment le cou. Il ne peut plus rien dire. Et Eden rentre d'un pas décidé dans l'appartement en traînant sa valise à sa suite. Oh, le petit diable est bien vite de retour pour lui susurrer que ce n'est pas encore fini, mais il a déjà eu tort une fois, on ne peut définitivement pas lui faire confiance. En même temps, il faut être bien naïf pour faire confiance au diablotin sur son épaule. « Fais comme chez toi. » Faut déjà qu'elle repère les lieux. C'est petit, c'est cosy, c'est chouette. Ça aurait pu être le pire appartement du monde qu'Eden l'aurait quand même adoré. Elle est pas très exigeante la petite. Tant que c'est pas Goodrich, ça lui va. Tant que ya un canapé où manger des chips en discutant de la pluie et du beau temps. Tant qu'il y a un un petit coin où elle peut poser ses valises et prendre un peu de place, ça lui va. Tant qu'elle peut y exister, elle peut en faire son chez-elle. Même si elle n'a jamais vraiment prévu de faire de cet appartement son chez-elle. Elle n'a rien prévu, en fait. Juste de venir à Los Angeles et de devenir une star du rock. Juste de trouver cet appartement et trouver sa sœur. C'est déjà bien assez de projets comme ça, pour elle qui aime voir comment les choses se passent et improviser. « Mais avant il va me falloir un café. » Eden hoche la tête pour approuver l'idée du café. D'une part parce qu'elle en veut bien un, et d'autre part parce que, vu la tête de Déborah, il est de toute évidence impératif de passer par la case café. Et puis elles ont le temps. Tout le temps du monde. C'est dimanche et midi n'est pas encore passé. Et Eden n'a rien à faire de sa vie, maintenant. Devenir une star du rock, ça prend du temps, elle n'a rien d'urgent en vue. Alors elle laisse Deborah se diriger vers ce qu'elle suppose être la cuisine pendant qu'elle pose ses bagages près du canapé et tend son petit nez pour essayer de deviner ce qu'il y a dans les autres pièces. Sûrement la chambre de sa sœur qui est ouverte mais plongée dans le noir. Et sûrement celle de Zeke qui est encore fermé. Soit il est absent, soit il est du genre imperturbable dans son sommeil. Mais Eden s'en fiche un peu, de Zeke, pour le moment. Pour le moment, elle veut un moment rien qu'à elle avec sa sœur préférée qu'elle rejoint donc dans la cuisine. Elle aura bien le temps de fouiner plus tard.

« Comment tu m'as retrouvé en fait ? J'ai pas exactement laissé d'adresse en partant. » « J'suis trop douée. » Le petit sourire sur ses lèvres s'entend dans sa voix. Elle pose ses fesses contre la table de la cuisine et laisse son regard se perdre. La pièce n'est pourtant pas immense, mais Eden trouve toujours qu'il y a plein de choses à voir, à noter, même dans les endroits les plus restreints. « J'ai passé un coup de téléphone à la maison pour avoir le numéro des Blackburn. » Elle se dit que Debbie doit bien savoir que son colocataire n'a pas coupé tous les ponts avec sa famille contrairement à elle. « J'ai eu la chance du siècle, j'suis tombé sur le plus idiot de la fratrie. Et il m'a donné le numéro avant de songer à prévenir les parents que j'étais au bout du fil. J'ai pu raccrocher avant d'avoir à leur parler. » Eden n'a pas vraiment l'aversion folle pour ses parents qu'a Deborah, mais il y a quelque chose de très dérangeant pour elle à l'idée de devoir supporter leurs sermons pendant une heure au téléphone. Déjà, parce que rester longtemps au téléphone chauffe l'oreille et entraîne des risques encore sous-estimés de cancer du cerveau, mais surtout qu'elle a supporté assez de sermons pour toute une vie. Et même si Deborah est partie depuis longtemps, elle se rappelle sûrement de l'angoisse de subir ces sermons interminables. C'est pas pour rien qu'elle a vérifié d'elle-même que leur mère ne pointait pas son nez au bout du couloir à la suite de sa cadette. Quand on quitte le foyer familial, on veut simplement quitter le nid, et ça signifie avoir la paix. « En tout cas, c'est cosy chez toi! » Son sourire s'illumine de ses fossettes les plus satisfaites qu'il soit. Il n'y a nulle part où elle préfèrerait être à cet instant précis. Et si on lui proposait de se retrouver sur la scène du plus grand festival de rock du siècle, elle hésiterait probablement avant de dire oui. Il y a certaines opportunités qu'on ne peut pas refuser quand même. « Ça a l'air chouette Los Angeles, je pense que je vais m'y plaire moi! » Parce qu'elle a tout de même l'intention de s'installer. C'est pas comme si elle avait vu beaucoup de la ville, mais elle voit mal comment ça ne pourrait pas être la bonne ville pour poser ses affaires, abandonner tout ce qu'elle a fait jusque là et commencer sa vie d'artiste. Pas sûre que la sœur soit du même avis sur cette ville où elle trime pour avoir une vie acceptable.

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Tu l'ignores encore, mais je suis juste ce qui te manquait [ft Deb] EmptyMar 16 Juin - 21:41



The White Sisters


« J'suis trop douée. » Elle a la voix qui chante Eden, avec des sourires à l'intérieur et Déborah ne peut s'empêcher de l'imagine assise devant une boule de cristal. Inspectant le fond d'une tasse de thé. Ou affichant de petits post-its sur un grand tableau de liège, reliant chacun d'eux par des fils de couleur jusqu'à ce qu'enfin la réponse apparaisse. Jusqu'à ce qu'enfin, d'une manière ou d'une autre elle découvre où été allé se cacher sa grande sœur pendant tout ce temps. C'est qu'elle a toujours été tenace la gamine. Et un peu mystique aussi par moment. Alors après tout pourquoi pas. Déborah ne doute pas des capacités de sa cadette. Mais elle sourit tout de même, un peu moqueuse, la bouche en coin et le sourcil levé. Avec sa tête qui semble dire Realy ? Un peu de modestie ma fille. Pas si impressionnée que ça finalement par le talent de sa frangine. « J'ai passé un coup de téléphone à la maison pour avoir le numéro des Blackburn. » Déborah hoche la tête. C'est moins surprenant que les sciences occultes, mais il faut reconnaître qu'elle a de la suite dans les idées. Elle même, elle l'oublie souvent Déborah. Que Zeke a été moins radicale qu'elle n'a pu l'être. Qu'il avait plus à perdre dans leur fuite en avant. Oh pas beaucoup plus, juste un peu. Suffisamment pour maintenir le minimum syndicale une fois par an. Un coup de fils pour prendre des nouvelles, se raconter un peu, la vie, le temps qui passe, les choses sans réelles importances mais qui maintiennent l'illusion. Il n'a pas tout plaqué derrière lui sans un regard, sans un regret. Pas comme elle. Faut dire que lui n'a pas été foutu à la porte, il a juste pris la tangente. Dans son sillage. Sans poser la moindre question... Non elle n'y pense pas souvent à ça. Ils n'en parlent jamais d'ailleurs tous les deux. Un sorte de tabou pas vraiment établie mais qui pourtant est bien présent. On ne mentionne pas Goodrich ici. Pas depuis dix ans. On ne repense pas à ce qu'on a laissé derrière ou alors une fois qu'on est bien seul, en silence, dans un coin de sa tête, mais pas devant l'autre. Jamais devant l'autre. C'est comme ça. Peut-être que dans le fond, Déborah, elle a peur que, s'ils se mettaient à ressasser le passé et à faire le point sur leur futur, Zeke en vienne à lui dire qu'il regret parfois. Que si ce n'était pour elle, il aurait choisi une autre vie. Il y a des choses qu'on préfère ignorer que voulez-vous. Alors oui elle hoche juste la tête et elle se retourne pour vérifier que le café est bien entrain de passer. Laissant le champs libre à Eden de continuer. « J'ai eu la chance du siècle, j'suis tombé sur le plus idiot de la fratrie. Et il m'a donné le numéro avant de songer à prévenir les parents que j'étais au bout du fil. J'ai pu raccrocher avant d'avoir à leur parler. » Le plus idiot de la fratrie ? Jacob ? Ou peut-être Isaac. Elle ne voit pas très bien auquel Eden fait référence. Elle se dit même que, peut-être, ce n'est aucun des deux. Peut-être qu'en dix ans, ils ont eu le temps d'en pondre d'autre des bouches à nourrir. Faire de nouveau bébé bien joufflue pour venir remplir les bancs de l'église. Des gosses qui ne sauront même pas qu'ils ont quelque part, perdu à Los Angeles, une grande sœur tellement formidable qu'elle vaut la peine qu'on affronte le risque de parler à leur mère pour la retrouver. Quelle tristesse. Cela étant même Jacob et Isaac ne doivent pas en savoir grand chose de leur formidable grande sœur. Deux et six ans qu'ils avaient quand elle a disparut, ils ne doivent même pas avoir des bribes de souvenir pour se rappeler d'elle. Peut-être juste les gaffes d'Eden quand elle devait être la seule à oser mentionner son nom les jours de fêtes. Déborah viendra pour Noël ? Est-ce que le lapin de pâque apporte aussi du chocolat pour Déborah ? Est-ce que.... Eden et ses questions qui font tâches. Oui elle a sûrement été réduite à ça. Un prénom lâché dans le vide qui entraînait des regards en coin et des anges traversant la pièce. C'est fou comme on peut vite être réduit à si peu de chose. Mais dans le fond ça ne l'atteint pas vraiment Déborah. Ça fait longtemps qu'elle a fait le deuil de cette famille dont elle ne fait plus partie. Dont elle n'a jamais vraiment fait partie. De cette famille vide de sens. « En tout cas, c'est cosy chez toi! » « Cosy ? » Son regard se perd à son tour sur la pièce qui les entoure. Des meubles récupérés on ne sait où et à qui on a eu l'idée folle d'accorder une seconde vie. Une gazinière dont la moitié des feux ne marchent plus. La vaisselle dépareillée, posée en équilibre instable sur une étagère bancale. Des placards à moitié vides. La tapisserie qui se décolle du mur. Des tâches d'humidités au plafond. Non vraiment elle ne voit pas. Il n'y a que ses dessins accrochés avec quelques bouts de scotch qui sauvent l'ensemble. Mais à part ça... Rien de vraiment cosy par ici. Elle, elle a fini par s'y habituer à leur taudis. Elle y vie depuis un bout de temps maintenant. Le seul endroit qu'ils ont eu les moyens de louer quand ils ont commencé à gagner un peu d'argent. Et depuis ils n'ont jamais pris la peine de bouger. Ils se sont fait à l'idée de vivre entre ses quatre murs insalubres. Parce que ça faisait toujours un peu d'argent d'économisé sur le loyer sûrement. Ou simplement parce qu'après tout c'était tout de même leur chez-eux, celui qu'ils avaient choisi. Elle n'en sait rien, elle n'y a jamais réfléchit pour être honnête. Elle sait juste qu'elle n'y fait plus vraiment attention à tous ses défauts. Mais Eden est un regard neuf, elle, elle ne devrait voir que ça. Alors une nouvelle fois Déborah lui offre sa tête un peu surprise, celle avec le sourcil qui se lève. Comment une invitation à y regarder de plus prêt. Mais la cadette se contente de sourire de toutes ses fossettes, pas plus traumatisée que ça. Et Déborah n'insiste pas. Elle hausse les épaule. Se désintéresse du décors. Se reconcentre sur le reste. « Ça a l'air chouette Los Angeles, je pense que je vais m'y plaire moi! » Elle trouve l'appartement cosy. Alors oui. Sûrement. Eden semble être le genre de fille à ne pas s'embarrasser de détails. Elle pourrait se plaire n'importe où n'est-ce pas ? C'est du moins l'impression qu'elle donne. Déborah se contente de ricaner à sa remarque. « Ouais, t'as raison. Entre les putes au bout de la rue et les mégalos sur la colline, on fait pas mieux qu'L.A. » Cynique. Toujours. Comme un reflex. Un truc qu'elle ne maîtrise pas vraiment. C'est sortie plus vite qu'elle ne l'a pensé. Parce que c'est un peu ça, sa vision de Los Angeles. La ville où se côtoient aussi bien les anges que ceux qui s'y sont déjà cramés les ailes. C'est qu'elle en a bouffé de la misère, Déborah. Suffisamment pour ne plus avoir les yeux qui brillent et l'espoir dans la poitrine. Eden n'en est pas encore là. Et en y repensant ce n'est peut-être pas à elle de lui briser ses rêves et ses illusions. « Pardon, oublie. » Ne pas aborder tout de suite les sujets qui fâchent. « T'es arrivée quand ? » Dans son dos le bruit de la cafetière s'amplifie. Déborah, l'éteint rapidement avant de verser le liquide noir dans les deux tasses et de laisser tomber un sucre dans la sienne. « Tu débarques pas tout droit de Goodrich, si ? » Juste pour être sûr. La question mérite d'être posée. Déborah veut savoir que sa sœur n'est pas entrain de faire son grand plongeon, qu'elle a expérimenter d'autre ville avant d'arriver ici, au pieds de la colline d'Hollywood. Parce qu'elle, elle la vécu le grand écart. Le changement de dimension entre leur petite bourgade perdue et la grande ville. Et elle y a perdue des plumes et un peu d'innocence. Il y a des choses qui méritent de se faire par étape et quitter leur village archaïque en fait partie. Il vaut mieux avoir expérimenter la vie un peu ailleurs avant d'entrer dans le grand bain. « T'étais où avant ? » Suivront sûrement les question, pourquoi, comment, qui, quand, quoi. Plus tard. Après. Il faut y aller en douceur. Elle attend la réponse. Avale une gorgée de café brûlante. Grimace à peine. Ne la lâche pas du regard.


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