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Do you think it will taste like beer ? (parkeo)
Parker H. Bernstein
Parker H. Bernstein
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Do you think it will taste like beer ? (parkeo) EmptyMar 18 Nov - 22:19



leo & parker ✖ do you think it will taste like beer ?  

Fool Creek Peak, Utah, USA.

Tout avait commencé comme n'importe quel samedi soir. Los Feliz, des bières, des tacos, des potes, des gonzesses et Leo, Leo qui fanfaronnait, Leo qui frémissait sous ma main qui se posait sur sa hanche, Leo qui grognait en voyant sa paire de miches bientôt al dente qui s'éloignait sur ses talons hauts, Leo qui rejoignait ma table, vaincu dans son travail au corps-à-corps sur la blonde par le mien. Sur lui.  Ouais, un samedi soir banal, je vous dis. Et ça aurait pu le rester, ça aurait pu se finir par une odeur de piment qui s'échappait de tous les pores de nos peaux le lendemain matin à 17h45, un arrière-goût de Tequila qui macérait à l'arrière de nos langues et un, deux, cinq numéros de filles qu'on ne reverra jamais inscrits sur nos téléphones, ou main, avant-bras, abdominaux - elles se montraient créatives, vous savez, avec un litre de maguey espadin dans le nez. Mais voilà, Leo, ce con de Leo, il avait fini explosé de rire quand, en voulant décapsuler la bière de la jolie brune en pantalon de cuir beaucoup, beaucoup trop flatteur qui ne voulait pas s'adresser à Juan - le bedonnant, moustachu, former Mariachi tenancier de l'enseigne au petit goût d'au-delà de la frontière et à ses mains toujours aventureuses - bah, moi, j'avais simplement explosé le goulot de la bière. Et la table. Et le cool de Juan. Foutus dehors, Leo riait encore, et moi je saignais comme un con, à la main, un peu, mais à l'ego, aussi. Surtout à l'ego. Et sa dickhead qui suffoquait sous les soubresauts de son rire, figurez-vous que ce n'était pas le meilleur des baumes du monde. Bref, c'était parti comme ça. Je lui avais aboyé de se la fermer, il avait ri, je l'avais poussé, il s'était foutu de mes techniques de survie élémentaires, j'avais répliqué que j'avais grandi dans les Alpes, il avait évoqué ses potes les white sharks, et, voilà, au coin de la ruelle qui nous mènerait vers un autre bar dont on n'aurait pas encore été bannis pour un peu de bris de verre et beaucoup de houblon sur le parquet refait à neuf la semaine d'avant, éclairés par la seule lueur de son portable, les nez sur l'écran, l'équilibre incertain et teinté de tequila, on avait googlé, on avait trouvé, on avait lu, mal, vite, stage de survie, 4 jours, Utah. Et on s'était inscrits, avec nos doigts malhabiles, j'étais devenu pakistanais en changeant mon prénom pour Pakreh, il avait perdu dix ans en faisant défiler trop vite les années de naissance, mais on était inscrits. Et on n'était pas revenu en arrière, non, pas même le lendemain matin, à 18h30, vaguement moins saouls. Au moins, après, comme ça, on saurait lequel de nous était la pire tafiole des deux. Et puis, les 700 $ débités sur ma carte de crédit n'étaient pas remboursables, aussi. Fair enough.


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Diesel. Ew. Qui roule au diesel ? Hint, peut-être quelqu'un qui roule en Mini Cooper. Pire, en Mini Cooper rose. ROSE. Elle avait beau dire que c'était corail, nous balancer une explication en trois chapitres et dix-sept notes de bas de page, Isla ne m'avait pas fait gober ses conneries d'oestrogènée qui défend la carrosserie de sa foutue bagnole de gonzesse. Mais je n'avais rien dit, j'avais ravalé un élan de bile, j'avais refusé de toucher au volant jusqu'à que, quand je lui disais de prendre la prochaine sortie sur l'autoroute, je n'aie pour réponse de Leo que ses ronflements, mais non, je n'avais rien dit. Il nous fallait, sa caisse. Parce qu'il était hors de question qu'on touche à la mienne, surtout lui, et qu'on fasse Los Angeles, Salt Lake City en moto, aussi, ne nous avait pas enflammé. Pèlerinage viril, vous voyez, alors mes bras qui enserraient sa taille, ma tête contre son épaule et nos cheveux au vent en même temps que que notre liberté, well, ça ne collait pas vraiment...

... Notez quand même que, sur ce point, la saloperie de Mini Cooper décapotable rose de ma presque ex-femme n'aidait pas beaucoup non plus. « Tu veux une moumoute pour ton volant, chérie ? » Enfoiré. Coup d'oeil par dessus mon épaule, discret, haineux, précautionneux, brûlant. Grand, gros, grand, chauve, putain grand enfoiré de camionneur.. Je vrille mes pupilles vers le compteur et je fixe les chiffres qui s'enchainent à toute vitesse, mais jamais assez vite, l'oeil humide, de honte, de rage, de dégoût. De fatigue, aussi. Je n'étais au volant que depuis deux heures, à peu près, on venait à peine de passer Vegas, mais j'étais déjà éreinté. D'avoir à lutter contre l'appel du striptease à gogo et des tables de jeux ? Même pas - puis, n'oublions pas qu'il y avait au moins une psychopathe aux cheveux de feu qui traînait dans le coin, c'était avéré, alors non, la tentation n'avait pas été si forte que ça. Du tout. Non, si j'étais fatigué par quelque chose - c'était par les commentaires. Ceux du genre de l'ours qui s'éloigne en pouffant, ouais. Ceux du genre que deux mecs dans une fichue, foutue Mini Cooper décapotable rose qui roule au diesel font exploser de rire dans leurs propres Hummer et Monster Truck au feu rouge. Ceux du genre qui ralentissent, sifflent et proposent qu'on monte dans leur camion plein de gaillards huilés, colorés et oh damn gay quand, à défaut de suivre les panneaux qui mènent à Vegas, il a bien fallu s'arrêter pour aller pisser contre. Ceux du genre qui... « Hey poupée, joli parechoc ! » - ouais, ce genre-là. Excédé, j'oublie le réservoir à moitié vide (fuck it, l'optimisme), j'arrache le pistolet distributeur et je referme le clapet de la bagnole, décidé à trouver une autre station-service, plus loin, si besoin. Et là, c'est le drame. Parce que je n'ai pas fait les choses silencieusement, délicatement. J'ai juré, tout ce que je pouvais, j'ai fait claquer la taule, franchement. Et Leo s'est réveillé. Il a sursauté. Son genou a heurté le bouton de l'autoradio. L'autoradio, poussée au max, quand on était à l'entrée du désert du Nevada et que j'en avais marre de l'entendre roupiller, et que je m'étais dit qu'un coup de Selena Gomez, sur les ondes, bien à fond, ça lui ferait décoller ses paupières. Ça n'avait pas marché. Par contre, là, l'effet ne rate pas. YOUNG MAN, THERE IS NO NEED TO FEEL DOWN. Oh, Gott. I SAID YOUNG MAN, PICK YOURSELF OFF THE GROUND. L'ours se retourne, son collègue aussi. Toutes les badauts à la ronde, en fait, posent leurs yeux sur nous.I SAID YOUNG MAN, 'CAUSE YOU'RE IN A NEW TOWN, THERE IS NO NEED TO BE UN-HAA-PPYYYY. Leo gesticule, on entend rire, YMCA approche. Alors, je serre mes doigts sur le pistolet. Mes yeux brûlent. Je braque. Il devient livide, recule sur son siège. Mais c'est trop tard. Mes doigts se ferment déjà sur la gâchette de la pompe à diesel pour foutue Mini Cooper rose décapotable. Et pour Dickhead, aussi, du coup.


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Salt Lake City. On y était arrivés, finalement. Les cinq dernières heures de route avaient été plus cool. Moins de monde, plus de paysages, Leo qui ne s'endormait plus parce qu'il avait trop les jetons que je craque une allumette pour m'allumer une clope s'il le faisait et qu'un reste d'essence traîne encore quelque part sur ses fringues  malgré qu'il ait filé les passer à l'eau à l'arrêt suivant pendant que j'allais nous acheter un album du rock le plus sombre, dur, misogyne et morbide que je pouvais trouver dans les étalages de la station-service suivante. Là, on avait garé la Mini Cooper Ro... fuck it, on avait garé la bagnole d'Isla sur le parking de la gare routière et on avait grimpé, avec les autres participants, dans les trois tout-terrains qui nous avaient, ensuite, conduits... nulle part. Genre, vraiment nulle part. Tellement nulle part que, le pied à peine posé sur le terrain de notre stage de testostérone pure, on nous avait envoyés chercher de quoi faire un feu, sans les briquets, bidon d'huile et charbons de nos barbecues habituels. Je n'avais pas cillé, Leo non plus, j'avais vérifié. Lui aussi.  Et on s'était enfoncés dans les bois, chacun de notre côté, bien lancés à se prouver que l'autre est une mauviette.

Et, au bout de deux heures, il y avait un début de feu, au milieu du foyer de grosses pierres. Pas de méprise - je suis ressorti des bois dix minutes après y être entré, et quand j'ai vu que Leo était aussi de retour, on a décidé tacitement de ne pas s'en tenir rigueur et on est allés s'asseoir dans un coin en attendant que quelqu'un nous dise où les bières seraient mises au frais. En vain. Alors, tout de suite, ça nous avait foutu un coup. À moi, en tout cas. Donc, vous comprendrez bien que, maintenant que le mec, le survivor de la faune, de la nature, de l'enfer et des volcans, ouais, celui avec la dent de requin autour du coup et l'oreille de grizzli en bracelet, là, qui nous guidera pendant ces quatre jours, se met à nous conter quelles plantes sont comestibles ou non, tous assis autour du feu, bah, je m'en fous. Royalement. Et que si je mets un coup de coude dans les côtes de mon pote çà et là, ce n'est pas pour lui dire que je sais où en trouver ou que ça a un goût de noisette. Non, c'est plutôt pour lui désigner, d'un mouvement du menton, le plongeant décolleté de la participante qui s'est dévouée pour écraser nos noix - celles de notre ration de bouffe du soir, le reste, ça viendra peut-être plus tard - et qui ballotte, ballotte, ballotte, parce qu'elle y est allée all natural et que le wonderbra, c'est pas du Bear Grylls Material. « Mon instinct de survie me dit qu'il n'y a pas de silicone là-dedans. » J'ai lâché ça sur le même ton que notre Robin des Bois qui continue, encore et toujours, à causer de ses réflexes de ruminant de l'extrême et de la recherche des nous profonds, et qu'on n'écoute pas, avant de gratifier Leo du sourire grivois qui va de paire. Mais peut-être qu'on aurait du être un peu plus attentifs. Et ça, on s'en rendra compte rapidement. Mais, pour le moment, on fixe ces noix et ses melons, et ça nous fait nous ressentir nos racines profondes. Ouais.

Y'a pas de doute.




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Leo A. Whitely
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Do you think it will taste like beer ? (parkeo) EmptyMer 26 Nov - 15:20



leo & parker ✖ do you think it will taste like beer ?  

Fool Creek Peak, Utah, USA.

C’était le quotidien le plus moche que j’avais connu depuis longtemps. Le plus lourd, le plus ennuyant, le plus douloureux, le plus merdique. Avec raison hen. J’étais par-dessus la tête dans les rénovations de la maison miteuse qu’on avait achetée à trois pour y lancer notre école de surf. Je slalomais que quelques minutes à chaque fois entre Ashleigh, Isla, Deklan, Parker… et je recommençais encore. J’essayais vraiment en fait, de me distraire, de me changer les idées des murs à défoncer, des clous à trier, du food truck à gérer à travers tout ça, de l’employée du mois qui était rousse, bien souriante, bien moulée, mais aussi cruche que douée à préparer une bonne salsa et qui s’était vu attitré le rôle simplement parce que Keandra m’avait mis au défi. Le truc, c’était ça, que je manquais de défis. D’adrénaline, de danger, de risques, de conneries. C’était bien beau les bières et la pizza au milieu des débris ou les soirées avec les potes à fermer l’œil deux secondes pour l’ouvrir 30 minutes après, mais ça traînait là. J’avais à peine le temps de surfer, ou de rester plus longtemps aux répétitions avec HPATD comme avant, et en plus de pas pouvoir me défoncer sur ma planche ou sur ma basse, j’avais perdu mon pote de BD le jour où il était allé faire des galipettes avec une autre que Callie. Rae. Damn. Je m’emmerdais donc, à fixer le mur devant le canapé, à connaître par cœur toutes les missions de Grand Theft Auto 5, à tenter de donner tout mon argent à Foufou pour qu’elle lâche le strip et vienne vivre un vie de courses de voiture, de tueries, de drogues et d’enchantement avec moi, ma carabine, mes tatouages de flamme et ma Cadillac montée au son de vieux CDs de Goodie Mob. Ouais, c’était ça ma vie, à même la console. Mais au quotidien? Je me faisais chier. C’était surement pour ça que comme un con, j’avais envoyé des vidéos de compétitions de surf auxquelles j’avais participées back in the days à la compagnie de production cinématographique qui cherchait des casses-gueules selon leur annonce sur Craigslist. Le truc scammy à mort mais qui, s’il elle était vraie, me propulserait au rang de jackass au quotidien. Pas si mal pour ajouter un peu de piquant à mes habitudes de jeune trentenaire qui s’emmerdait lui-même. Et yo, je l’avais eu le boulot. Je l’avais même commencé la veille, à la dure, devant faire du parcours à la course à travers 5 toits de la ville. À demi entre le mec de Cranked et Spiderman, j’avais fait ça comme un chef la deuxième fois, profitant de la quatrième, de la cinquième et même de la finale de la sixième pour recommencer à me la jouant cocky, en prenant des risques, en tirant des « Ouuuuuh. » et des « YEAH! » à la foule de figurants au bas. Figurants, figurantes surtout, qui avaient pensé que l’idée d’aller prendre une bière, puis d’autres, célébreraient bien mon arrivée dans l’équipe. Des battements de cils, des déhanchements latins, des tacos, un regard enjôleur dans leur direction, un regard tout encore plus enjôleur dans la direction de Parker… Parker?

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« Dude, tu peux pas dire que t’es un vrai mâle quand tu partages le code génétique de princesse Sissi. » Je pris le temps de le détailler, m'appuyant au mur de brique derrière nous, après qu’il ait gerbé la dernière quesadilla verde qui lui avait donné l’élan nécessaire pour éclater une bouteille de bière et le précieux mobilier de nos mexicains favoris.  « Non mais j’veux dire no shade, no shade, mais c’est pas la veste de cuir et la clope qui vont faire de toi le nouveau Steven Seagal! » J’avais ri, il m’avait vomi sur le soulier, j’avais parlé d’Hawaii, des vagues, de Stairway to Heaven que j’avais grimpé comme un gamin à la gymnastique qui redécouvre les léotards et l’agilité dont il fait preuve dans tous ses mouvements et j’avais vomi à sa suite. De vraies âmes sœurs, on s’était trouvées. « J’aurais besoin d’adrénaline, là. » que je m’étais plaint alors qu’on quittait la ruelle bien odorante pour les lumières embrumées de la ville. Parker avait proposé d’uriner sur la bagnole de flic qui était stationnée juste là. On l’avait fait. J’avais pensé cogner le dude qui sortait du Frolic avec le torse bien velu à travers son v-neck. On l’avait cogné, il avait cogné back. On avait prétexté s’étouffer dans son parfum cheap avant de cogner encore. Ses potes avaient rappliqué, on avait cogné au hasard, eux aussi, et on avait fini en courant vers le bar voisin, hilares, quand Bernstein avait reconnu la copine d’un des types pour avoir couché avec elle la semaine dernière, et moi la semaine d’avant. Bros with them hoes. « On devrait faire une connerie. » que j’avais renchéri, et on avait ouvert mon portable, ignoré les 4 appels manqués d’Isla qui s'était tapé une fois de trop Chucky toute seule à l’appart – non sans lui envoyer un selfie retouché de nous deux avec le maquillage en clown ajouté à la va vite dans Lightroom – pour finir par commettre l’irréparable. Je sais pas si ce sont les mots « survie », « creak », « ours » ou même « Utah » qui nous ont convaincus, ou si c’est sous l’élan du refrain de Eye of the Tiger, mais on l’a fait. On a réservé.

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« J’m’en fiche, y’a des sulfites? Ça vient pas dans le panier. » La truc, c’était que Parker était devenu une vraie fillette depuis Isla et Jaime. Le pain extra gluten ne pouvait même pas s’approcher de lui, et là il faisait limite une scène quand je proposais du jambon et que lui il préférait la dinde bio engraissé aux grains. « Tu vas me dire que j’ai pas le droit de proposer des beef jerky aussi, hen? » « Sauf si t’as envie de crever à 40 ans d’un cancer. Pendant que je me battrai à mains nues avec des grizzlis au Canada. » L’argument de poids quand même, qui me fit céder pour des vivres aussi connes que de la viande crue, des piments forts et de la bière. On s'était laissés inspirer par un top 10 des aliments les plus virils, on avait fait le calcul et là, si on survivait pas physiquement, au moins on aurait de quoi donner l’impression qu’on était de vrais survivors à quiconque regarderait dans nos sacs. Ouais bon dans l’ensemble on allait crever de faim ou de déshydratation, mais en même temps, ça ajoutait une touche de challenge à la chose. Pis quand tu te dis que Bear lui, il survivait à coups de larves colorées et de gobelets de pisse, on vivait le grand luxe là. Je perdis Parker au détour de l’allée des chocolats suisses, je bifurquai dans celle du café et on finit par se retrouver devant la classique bagnole d’Hamilton, classique dans le style clichée à mort. Rose – ou corail ou saumon ou orangine tout dépendant de la lueur du soleil qu’elle disait – et qui nous faisait de l’œil, mais pas autant qu’aux types qu’on croisaient depuis le début du voyage et qui se gênaient pas pour draguer Parker avec leurs manières aussi distinguées que leurs craques de cul qui augmentaient en longueur plus on se rapprochait de la destination finale.

« Ouais mais vraiment, tu me dis qu’on a pas de place? Organisation de merde. » « Faut pas charrier. On lui a pas laissé le temps de sortir ses quinze paires de souliers non plus avant de partir hen. » « Y’a pas que des souliers là. Y’a une garde-robe entière. » « Hey, penche-toi plus loin boo, tu manques le motif tout au fond là. » La voix bouillante d’un autre des fans de Parker nous ramena à l’ordre et je distinguai la silhouette virile mais tout de même délicate de l’autrichien, élancée, les jambes bien musclées, fortes, les bras étirés gracilement, le bassin épousant les courbes de la voiture à la perfection et une bouteille de bière bien au chaud entourée de ses doigts, prêts à lancer. « Woah, on se calme Rocky. » Il s’était pas calmé. Il avait lancé, on avait perdu une bière des 24, l’autre avait saigné un brin, on s’était pas excusé parce que yolo. On avait rit, il avait juré, on avait mis les sacs sur le siège arrière à la place, il avait quasi cogné, on avait démarré en trombe, le CD de Nathasha Bedingfield aussi, et on avait gardé le paquet de sulfites en extra que j’avais pris finalement pour le lui envoyer en pleine gueule à sa hauteur. « Pocketfull of sunshine, du con. »

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« Y’a Abby qui dit que dans 5 minutes, elle et Solange iraient marcher. » « Ouais, ta gueule, je veux savoir comment il en est venu à avoir la canine du coyote. » « Non, mais, dans la forêt. » Il s’immobilise, sert la mâchoire, mord l’intérieur de ses joues, inspire. L’autre est rendu au point où la lueur de la nuit éclairait et son visage et celui du prédateur, je repère Abby qui m’envoie un sourire au passage, je réplique. Parker se redresse. « Dans la forêt. » qu’il répète, son regard s’attardant sur les courbes de Solange qui, pauvre petite, arrive pas à trouver au fond de sa tente une couverture pour l’empêcher de geler cette nuit. « Ouais mais avant, faut se dire. » je lève la tête dans sa direction, intrigué. « C'est moi qui aime vraiment la nature. Pas toi. Tu l’as fait 3 fois déjà, et tu crains quand vient le temps de nommer des plantes. » J’étouffe un rire, l’autre me dit que ce genre de comportement m’aurait fait déchiqueter par un coyote dans le temps de le dire, je roule les yeux, il me dit de tester voir, je me lève. « Ouais, je vais aller prendre l’air un peu. » On rit, les filles nous suivent, Parker se rue vers la première fougère qu’il voit en lui disant que ça lui rappelle son pays d’enfance, l’autre awwww, Abby fixe la lune et me demande si je crois aux loup-garou parce que ça la terrifie et si on était pas maintenant aussi loins dans la forêt à se lécher intérieurement les lèvres et à se frotter les mains comme les prédateurs qu’on faisait j’aurais presque pu me réjouir de double teamer avec mon pote de toujours lorsque les mots horribles qui suivirent me glacent le sang. « J’ai tellement hâte de raconter ce week-end à Charles. Hen Solange? » « Charles et Alan vont être tellement jaloux de pas être venus! » Mon air intrigué arrive en renfort, et elle me confirme que ce sont leurs copains. Nice. « Je dois vraiment trouver un endroit pour pisser. » « Ouais moi aussi, trop. Merci encore les gars d’être venus avec nous pour surveiller. Tellement sympa! » «Et puis vous faites un couple si mignon!!  »



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