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ISLO - If this is love, I’m never going home.
Isla L. Hamilton
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ISLO - If this is love, I’m never going home. EmptyJeu 10 Sep - 20:04

hugo & isla


If this is love, I’m never going home.


« Isla. »

L’écriture fine, si fine, trop fine m’avait arrêté dans ma course, lorsque j’avais fini par déchirer l’enveloppe, délicatement, du bout des doigts, la tête ailleurs. J’en tremblais, j’en tremblais et je le niais, prétextant une énième rencontre, un meeting avec Andrew à l’autre bout du monde, un appel avec un designer, un Skype de suivi avec les mannequins. J’en tremblais de l’intérieur, ça aidait à ne pas transparaître, et même si j’avais eu des années, des tonnes d’années, toute ma vie même pour oublier, je n’oubliais pas. Je ne l'oubliais pas. Elle. Je détourne le regard de mon nom, ces 4 lettres, mon identité, mes racines, les siennes, je détourne le regard et je perds le souffle. Le dernier signe de sa part remontait au bal de graduation, à la carte qu’elle m’avait envoyée, que j’avais trouvée planquée à travers les affaires de Lavender et Rosa, des félicitations, des souhaits de bonheur, ses lettres, ses mots, elle. J’en avais eu jadis pour une bonne semaine à me remettre de ses formules de politesse, mes tantes revenant à la charge en tentant tout pour me faire oublier à quel point l’abandon goûtait encore amer, même après tout ce temps. Prétextant qu’elle avait demandé des photos, parfois. Qu’elle tenait toujours à moi, malgré ses projets. Qu’elle reviendrait peut-être, un jour. Un espoir en papier, parti en flamme, un espoir de pacotille qu’elles m’avaient donné pour que je m’y accroche, que je la pardonne, que je tire un trait, la page, le chapitre, le livre au grand complet. Être orpheline par choix, être orpheline et n’avoir aucun manque, aucun ennui, aucun vide puisque tout le monde s’était forgé autour de moi, autour de ma vie. Que j’avais créé autre chose, un autre quotidien, des gens, des sourires, des visages, des alliés. Mais elle, elle qui revenait, elle qui piquait, elle qui, je l’avouais que trop peu, restait tout de même à flâner à travers mes pensées. Parfois par rage, parfois par incompréhension, parfois par amour. Ma mère. Sujet tabou, sujet douloureux, sujet d’avant, un coton enveloppant qui ressurgit lorsqu’il ne faut pas, lorsqu’il ne faudrait jamais.  « Isla. » que mes yeux rattrapent, alors que, prise sur le fait, je repense à elle, à mes souvenirs vagues, à ses cheveux qui volent, à son rire contagieux, à sa peau, douce, à saveur de lait. J’ai la gorge qui se serre et je me la refuse, elle ne mérite pas ces larmes-là. Ni celles d’avant, que d’autres ont essayé d’atténuer, que peu ont réussi. J’ai grandis maintenant, je n’ai pas besoin d’elle, je suis ailleurs, désillusionnée, peut-être mère un jour, mais pas maintenant, oh non, pas maintenant. Elle me raconte sa vie. Elle me parle d’elle, elle et encore elle. Je survole, prétextant l’exaspération, prétextant me ficher de ce qui suivra, des mots qui s’enchaînent, des images qui submergent ma tête, mon cœur, mon âme. Mais elle s’imprègne, elle se glisse, vipère, succube, elle prend toute la place et elle gobe ce qui me reste de déni.

Et elle veut me revoir.

La dernière phrase attrape mon souffle au vol, le retient, le dissipe, non sans un coup du revers, indicible, immanquable, brûlant de métal. Le déchire, lui et mes rétines, paupières qui se ferment d’avoir vu l’interdit, cœur qui se ferme d’avoir trop espéré.

Elle veut me revoir.

Je me suis fais violence, suite à cette demande. Je me suis fait violence et j’ai vagabondé entre le moment où je l’ai lue, noir sur blanc, ces quelques mots de plus, anodins, secrets, dispersés, envolés. Je ne me souviens plus trop lorsque j’ai décidé que je n’irais pas, tout autant que lorsque j’ai décidé que j’irais. Le temps était venu de fermer cette histoire, le temps était venu de voir ailleurs, d’avoir des réponses, de croire, un peu et probablement à tort, que c’était derrière moi, que je n’avais vraiment plus besoin d’elle, de rien. Les jours ont passé mais les yeux clos me renvoient toujours ses lettres, ce noir envoûtant, ses supplications voilées. D’où sort-elle, d’où vient-elle, d’où veut-elle. Et je me cache. De Jaime qui me propose de passer au bureau avec des gâteaux pour célébrer le dernier shooting, de Parker qui rigole de mon nouveau sac à main, cadeau de faveur d’une styliste implorant un boulot. Je me cache de moi-même surtout, de mon monde qui part en vrille depuis peu, de tous ceux qui en sont disparus, qui ont fui, de ma famille d’avant qui s’effrite, de celle d’ailleurs qui tente de revenir. J’ai l’impression de ne plus être moi-même, de ne plus me connaître, de ne plus me voir, d’avoir oublié ces promesses, faites à demi-mots, de ne jamais, jamais, jamais la revoir. De ne jamais lui laisser cette chance, de vivre mes larmes, qu’elle a laissées derrière. Mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Trop de départ, trop de gens arrachés pour que je laisse passer cette dernière chance de peut-être, avoir des réponses. Pourquoi sont-ils tous partis? Pourquoi est-ce que je suis celle qu’on laisse, loin, derrière, sans repère? Personne ne sait, ni même moi-même, pourquoi je me trouve installée sur la banquette de cuir, la peau trop petite, le cœur trop gros, les vêtements qui m’étouffent, les yeux qui tremblent, ici, à l’attendre. J’ai complètement oublié le reste, les jours d’attente, de délibération avec moi-même, de mine sombre, de teint pâle. Les années d'avant. Les années d'après. Les aiguilles qui défilent me confirment son retard et je me surprends à être encore là, toujours, à attendre.

Elle ne viendra pas.

Je le réalise comme une évidence. Et j’ai mal, tout comme je le savais. Je le savais. Elle s’est blasée, elle a vu, elle a tenté, elle a merdé. Comme toujours. Et la douleur commence à disparaître, tranquillement. La pression, l’angoisse, les doutes, les regrets. Elle ne viendra pas, elle ne viendra plus, et ça, au moins, je peux le gérer. Son absence, je m’y suis faite, toute ma vie. Une soirée de plus ou de moins, ce serait du pareil au même. La coupe de vin rouge à mes doigts terminée, je relègue cette histoire à d’autres, en me levant de mon siège. Il fallait que je vienne, que je vive pour m’en assurer.

Elle ne viendra pas.

(c) sweet.lips
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