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Take me on a trip, I'd like to go some day ☆ (ft. Hecate)
A. Ariadna N-Sedzierska
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Take me on a trip, I'd like to go some day ☆ (ft. Hecate) EmptyLun 31 Aoû - 18:50

Ariadna & Hécate





De toutes les carrières possibles qu’une personne tout juste sortie de l’adolescence pouvait se vanter, le long et délicat chemin de l’excellence sportive était sûrement l’une des plus contraignantes et exigeantes. Devenir champion à peine après avoir atteint sa majorité laissait forcément ses marques et de nombreux impératifs pointaient le bout de leur nez sans vraiment se poser la moindre question. Bien évidemment, tout n’était le fruit que d’un long processus qui ne faisait que suivre tranquillement son chemin. Il y avait d’abord la découverte du sport et les premières tentatives pour se débrouiller aussi bien que les professionnels, les premiers regards admirateurs aux champions de leur catégorie, les premières compétitions qui s’accompagnaient aussi bien de victoires que de défaites, la volonté de progresser et de surpasser les autres. Et à partir du moment où le talent faisait également son apparition, le reste n’était qu’une logique imbécile inutile de ressasser. La dévotion ultime à son sport, l’amour du sport et le respect de sa discipline, qu’ajouter de plus ? Alors forcément, lorsque le talent et la dévotion prenaient toute la place dans le futur d’un jeune sportif, le choix de carrière paraissait tracer d’avance et les impératifs devaient réalités. Car peu pouvait importer les exploits ou les records établis en junior, dès qu’on passait professionnel, ce n’était plus la même affaire. La graine de champion s’entretenait et exigeait un régime de vie des plus autoritaires. Entraînements constants, mentalité d’acier pour se surpasser, compétitions aux quatre coins du monde, régime de vie exigeant… ce n’était pas de tout repos et il était parfois bien facile de se laisser avoir au désespoir.

Dans le cas de la jeune Ariadna, le désespoir sportif n’était pas de mise. La belle avait mis la main sur sa première raquette de tennis à quatre ans, et elle n’était pas prête de s’arrêter avant d’avoir les muscles qui lâchent. Non, sa dévotion pour le sport n’était pas à mettre en cause. Elle savait que pour devenir championne et espérer se mesurer aux carrières de Steffi Graf ou de Serena Williams, il fallait travailler et repousser ses limites. Et elle n’avait absolument aucun problème avec tout cela, non. Son seul et unique souci n’était peut-être que sa vie en dehors du tennis. Depuis la crise qui avait touché sa douce et chère Ukraine, la brune s’était plongée dans une spirale de vie infernale qu’elle seule comprenait. Elle s’était réfugiée à Los Angeles, avait quitté Persès, passait le clair de son temps dans les boîtes de nuit pour faire de la dégustation de tequila et campait dans le lit de ses conquêtes d’une nuit, sans oublier sa toute nouvelle passion de justicière. Sauf qu’Ariadna n’avait absolument rien des gadgets de Batman et qu’elle commençait à perdre pieds même si elle était encore bien loin de s’en rendre compte. Le miracle dans toute cette situation, c’était qu’elle n’avait pas encore trouvé le moyen de saboter sa carrière de tenniswoman et qu’elle prenait toujours un malin plaisir à défier son adversaire de toujours, qui était d’ailleurs bien la seule de sa génération que l’ukrainienne jugeait digne d’elle. Il s’agissait bien évidemment d’Hécate Vermeer, la néerlandaise à la crinière de feu qui était à l’origine de son départ pour Los Angeles. Et Ariadna pouvait la blâmer pour bien des choses, mais il fallait reconnaître qu’elle bien était la raison qui l’empêchait encore de sombrer. Que voulez-vous, la brune était une de ces filles que seule la compétition animait et maintenait en vie. Et c’est bien ce que faisait Hécate sans le savoir, elle maintenait Ariadna – et surtout sa carrière sportive – en vie et la rendait encore plus redoutable qu’elle ne l’avait jamais été. Car si Hécate jouait beaucoup, la rage accumulée depuis plus d’un an au plus profond de son être lui donnait une force presque destructrice à l’origine de son état de guerrière sur les courts.  

Et en cette période de l’année, il était temps pour Ariadna de laisser exploser la guerrière du tennis qui sommeillait en elle. Fin août, début septembre, New York City… Tout amateur de la balle jaune était prêt à accueillir à bras ouverts l’US Open, dernier tournoi du Grand Chelem de l'année. Et la belle ukrainienne était bien motivée à renouveler son palmarès junior en soulevant cette fois-ci la coupe des professionnelles que Graf et Williams avaient tant de fois remporté. Bien évidemment, elle avait parfaitement conscience que se hisser en finale ne serait qu’un rêve, mais son objectif était bien de faire son maximum. Après tout, elle avait bien atteint les quarts de finale à Wimbledon il y avait maintenant deux mois de ça alors pourquoi pas… Rien n’était jamais acquis en sport.

***
« Prêtes pour New York les filles ? » Le coach Enders avait posé sa question avec l’excitation digne de celle d’un enfant de cinq ans, c’était à se demander qui avait le plus hâte de se rendre au tournoi du coach des joueuses. « Bien sûr qu’elles sont prêtes papa, tu parles des deux futures reines du tennis. Puis t’oublies avec qui elles s’entraînent, elles ne peuvent que réussir ». Alix, qui n’était d’autre qu’Enders junior, était également du voyage dans le rôle de supportrice officielle. Et elle n’avait apparemment pas peur de voir ses meilleures amies se faire ratatiner dès le premier tour, autant de confiance en était presque mignon. En guise de réponse, Ariadna s’autorisa un regard en coin avec Hécate qui pour une fois devait penser la même chose qu’elle. « Ne parle pas trop vite fillette, tu vas nous porter la poisse. Puis on commence à peine nos carrières, je m’étonne encore de ma réussite jusqu’aux quarts à Wimbledon… Mais si ça peut répondre à la question, je suis toujours prête pour les tournois, coach. » La réponse de l’ukrainienne arracha un sourire de fierté à son coach qui ne dit rien de plus jusqu’à l’embarquement. « Au pire, si nos résultats sont déplorables, on pourra toujours se consoler en faisant du shopping. Rien de mieux que New York pour ça. », glissa-t-elle ensuite à Hécate une fois installées dans l’avion. Ben quoi, c’était une tentative comme une autre pour établir le contact avec elle, même s’il s’agissait de l’une de ses adversaires potentielles et que l’amitié n’avait jamais été au goût du jour entre les deux… Mais bon, au pire elles auraient Alix pour éviter de s’entre-tuer. Du moins, c’était ce qui faisait tenir Ariadna.
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Hecate A. Vermeer
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Ariadna & Hécate




Le tennis était pour Hécate, son plus grand amour -après les tartelettes au citron mais inutile de le redire-. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait tenu la raquette entre les mains et se donnait corps et âme pour toujours devenir meilleure. Là était son objectif. Qu'importe qu'elle y passe des heures voire même des journées entières à s'entrainer. Qu'importe si pour cela elle devait renier ses amis et même sa famille. Elle y arriverait et la rousse n'en démordrait pas avant d'y parvenir. De nombreuses fois elle avait refusé de voir ses amis pour pouvoir s'entrainer sous le regard admiratif de son coach et de sa fille, Alix. Mais depuis toujours, elle avait dû partager leur admiration avec Ariadna. Et même si Hécate ne l'avouerait probablement jamais, elle était tout aussi admirative devant la serbe que les autres. Mais si Hécate devait avouer une seule et unique chose concernant son adversaire, c'était qu'elle avait bien du mal à la battre. Jamais ô grand jamais elle n'y était parvenu et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. La jeune fille ne comprenait pas d'où le problème venait étant donné qu'elle s'entrainait autant que la jolie brune et avec autant de hargne. Parfois, il arrivait qu'Hécate veuille tout laisser tomber et abandonner sa carrière. Après tout, elle pouvait faire autre chose... Mais cela lui briserait le coeur d'arrêter en si bon chemin et surtout, elle ne voulait pas décevoir son père qui était si fière de sa fille. Oh bien sûr, il était tout aussi fier de sa fille ainée mais il s'y connaissait plus en tennis qu'en cinéma. C'était d'ailleurs lui qui avait transmis cette passion et le goût du sport. Et il avait dépensé des sommes vertigineuses afin qu'elle ait accès aux meilleurs entrainements qu'il soit. D'ailleurs, Hécate ne le remercierait jamais assez. Alors elle lui avait fait la promesse de s’élever autant que possible et se retrouver face aux plus grands sur le court de tennis un jour.

Et plus elle s'améliorait, plus son but lui semblait proche. Bien qu'il soit encore très loin... Après tout, elle venait à peine de commencer une carrière professionnelle. L'US Open - à savoir le dernier tournoi du Grand Chelem - était donc une chance à saisir pour la néerlandaise. C'était l'occasion idéale de prouver au reste du monde qu'elle pouvait faire mordre la poussière à ses adversaires et potentiellement à Ariadna. Il fallait dire que depuis sa défaite à Wimbledon, Hécate n'avait que cela en tête et était prête à jouer jusqu'à la mort pour gagner. Ses muscles avaient l'interdiction de la lâcher et ses blessures n'avaient pas intérêt à se manifester lors des matchs. Mais Hécate était confiante. Tout était différent et l'époque de Wimbledon était bel et bien révolue et rien n'était là pour la déconcentrer. La jeune fille le savait, sa vie sentimentale ne devrait plus jamais empiéter sur sa carrière. Il était temps de faire la part des choses si elle voulait brandir la coupe que Williams et Graf avait remporté à de nombreuses reprises. Elle ne les connaissaient pas personnellement mais l'admiration qu'elle leur portait était sans limite.  Quoiqu'il en soit, un jour elle serait à leur place et pas Ariadna. Même si dans le fond, une partie d'Hécate lui souhaitait d'y parvenir et lui souhaitait le meilleur. Parce que la serbe le méritait autant qu'elle et Hécate serait extrêmement fière de la voir arriver à un tel niveau. Était-ce parce qu'Hécate était amoureuse qu'elle lui souhaitait cela ou simplement parce que c'était une joueuse de tennis hors pair ? Elle l'ignorait. Puis de toute façon, Ariadna était fiancée et jamais elle ne quitterait son petit confort pour vivre la parfaite idylle avec Hécate. Et la néerlandaise avait déjà eu l'occasion d'apercevoir l'homme. Il fallait dire qu'il était clairement canon. Il n'y avait pas d'autres termes. Pourtant, quelque chose clochait... La serbe ne semblait pas vivre le parfait amour avec ce type. Leur couple sonnait faux. Pas qu'Hécate avait la prétention que la brune serait plus heureuse avec elle mais presque. Mais inutile d'avoir de telles pensées puisque jamais elles ne seraient ensemble. Puis Ariadna n'était certainement pas de ce bord là...

Et c'est dans l'optique d'aller le plus loin possible lors de l'US Open qu'Hécate avait soigneusement préparé sa valise -qui était bientôt plus grosse qu'elle - tandis que Bonnie avait fait les cent pas, ayant l'air inquiète que sa soeur aille à New-York. Pourtant, Hécate lui avait répété que tout se passerait bien et qu'au pire des cas, elle assassinerait Ariadna qu'à la fin du séjour. Chose qui, visiblement, avait eu tout l'inverse de l'effet escompté. « Promis juré Bonnie, je ne vais pas lui sauter dessus ni la tuer. Enfin, pas avant d'être revenue je veux dire » lui avait-elle dit avant de l'embrasser sur la joue et de claquer la porte derrière elle. Quant à Bonnie, elle lui avait fait la promesse qu'elle viendrait la voir jouer. Sa soeur présente, Hécate ferait tout son possible pour lui montrer à quel point elle avait progresser.

(...)

« Prêtes pour New York les filles ? » Hécate avait l'impression de faire affaire avec un enfant la veille de Noël tant le père d'Alix était excité à l'idée de partir pour New York. D'ailleurs, elle n'avait même pas eu le temps de lui répondre qu'Enders junior le fit à sa place. « Bien sûr qu’elles sont prêtes papa, tu parles des deux futures reines du tennis. Puis t’oublies avec qui elles s’entraînent, elles ne peuvent que réussir ». Alix était adorable mais voir qu'elle avait autant confiance en elles inquiétait plus qu'autre chose Hécate. Elle ne voulait décevoir personne et encore moins sa meilleure amie. En guise de réponse, la néerlandaise leur fit un timide sourire tandis qu'Ariadna lui adressa un regard en coin. Pour une fois que les deux pensaient la même chose... « Ne parle pas trop vite fillette, tu vas nous porter la poisse. Puis on commence à peine nos carrières, je m’étonne encore de ma réussite jusqu’aux quarts à Wimbledon… Mais si ça peut répondre à la question, je suis toujours prête pour les tournois, coach. » Ariadna était rayonnante et voir autant de volonté dans son regard eut pour effet de faire taire Hécate. Que pouvait-elle ajouter d'autre à cela ? Elle s'étonnait tout autant d'être arrivée aux quarts à Wimbledon. Une fois dans l'avion, Hécate eut le malheur de comprendre qu'elle passerait tout le trajet à côté de la serbe. Bien, elle ferait en sorte qu'Ariadna ne remarque rien. « Au pire, si nos résultats sont déplorables, on pourra toujours se consoler en faisant du shopping. Rien de mieux que New York pour ça. » Voilà quelque chose d'intéressant. Hécate décolla alors le nez du hublot avant de se retourner vers la belle brune. Rien de tel que le shopping pour aller mieux.  « Ce sera avec plaisir mais compte sur moi pour te faire mordre la poussière. » rétorqua Hécate avant de frotter du bout des doigts le visage de la brune. « Tu avais quelque chose, juste... uhm.. sur la joue.  »
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A. Ariadna N-Sedzierska
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Take me on a trip, I'd like to go some day ☆ (ft. Hecate) EmptyMer 9 Sep - 2:08

Ariadna & Hécate




Si on en croyait les paroles de Nikolaï Sedzierska, sa fille était tombée dans le tennis lorsqu’elle était petite comme Obélix dans la potion magique au même âge. L’image n’était certes pas des plus glamours, mais on en comprenait l’idée principale, à savoir qu’Ariadna avait toujours eu un avenir tout tracé par rapport au tennis et qu’elle n’était pas prête d’en être rassasiée un jour. L’amour du sport, le fairplay, la culture de la gagne,… la jeune fille ne vivait que pour ça, et il n’avait jamais été question qu’il en soit autrement. A quoi bon tenter d’expliquer l’évidence, l’ukrainienne avait sa passion dans la peau, dans le sang, dans l’air qu’elle respirait. Et bien au-delà du tennis, cette passion s’étendait de manière générale à tous les autres sports. Cette sensation ressentie dans le creux du ventre lorsque notre athlète préféré remportait sa compétition, les frissons qui parcouraient tout notre corps lorsque l’équipe nationale relevait son pays à la plus haute marche du podium... Il n’y avait aucun doute possible pour la brune, c’était ce qui la faisait vivre, ce qui la faisait rêver. Alors à son tour elle rêvait d’apporter les mêmes sensations à ceux qui la regardaient, de se battre pour apporter un moment de gloire au pays qu’elle représentait et qu’elle chérissait. Alors bien sûr, elle se donnait tous les moyens pour y arriver, progresser, accomplir ce que les autres considéraient comme irréalisable. Et quand bien même elle aurait suffisamment de talent pour survoler toute compétition que ce soit dans son sport qu’elle aurait l’envie de toujours aller plus loin. Michael Jordan avait bien dit vouloir se battre avec l’histoire lorsqu’il avait déjà tout gagné avec son pays et son équipe. Et bien Ariadna avait cette même mentalité. Sauf que bien évidemment, avant de se prendre pour Jordan, il fallait faire ses preuves sur les courts. Alors elle s’adonnait corps et âme à son sport, essayant de se focaliser uniquement sur ses objectifs pour oublier tous les problèmes qui essayaient de briser son équilibre. Et aussi compliqué que cela pouvait sembler, l’ukrainienne y arrivait pourtant bien. Une battante toujours à plein de potion magique, voilà ce qu’elle était.  

Ainsi l’arrivée imminente du tournoi de l’US Open avait ranimé l’envie de la jeune fille de faire ses preuves, et de pourquoi pas commencer à écrire sa page dans l’histoire du tennis. Après tout, elle avait déjà remporté un nombre incalculable de compétitions et de tournois en junior, avait été élue meilleure espoir du tennis international, et était arrivée jusqu’aux quarts de finale de Wimbledon dès sa première participation en tant que professionnelle…il y avait de l’espoir ! Du moins la brune voulait y croire. Et encouragée par le coach Enders qui était lui-même un champion du tennis français qu’on ne présentait plus tant il avait tout gagné dans sa carrière, elle se sentait faire pousser des ailes et se fichait éperdument de la concurrence directe que pouvait lui fournir Hécate. Enfin disons simplement que la rouquine était la principale raison que permettait à la jeune fille de se concentrer autant sur sa carrière, de se surpasser et de ne jamais abandonner. Après que la rousse la batte ou pas – chose qui n’était pour le moment jamais arrivée – c’était loin d’être primordial puisque l’important restait ce qu’il se passerait sur la durée. C’était donc dans cette positive mentalité que tout le staff sportif, la famille Enders et les deux athlètes s’étaient rendues à l’aéroport de Los Angeles, direction New York City. Comme à leur habitude, le père et la fille Enders nageaient dans une excitation contagieuse et étaient montés dans l’avion avec la même hâte que des enfants de cinq ans, tandis qu’Ariadna et Hécate ne savaient plus vraiment quoi faire pour les calmer, si ce n’était tout bonnement les ignorer. Pourtant, il y avait des raisons d’être excitée par l’optique de se rendre à New York pour se confronter aux plus grands noms du tennis international. Mais non, Ariadna préférait rester lucide et se concentrer normalement sur ce qui l’attendrait. Arrivera ce qu’il arrivera après tout, elle laissait les grandes espérances à Alix et ses admirateurs – enfin principalement à Alix étant donné que c’était bien la seule de son entourage à être venue pour la supporter elle… et Hécate. Alors tant qu’à partager ses supporters qui n'étaient déjà pas bien nombreux, l’ukrainienne s’était dit qu'il serait temps de tenter de briser la glace avec elle. Puis qui sait, ça ferait plaisir à Alix, elle qui était tellement persuadée d’une possible amitié entre les deux rivales. Soit. La brune avait donc lancé un sujet de conversation des plus banals une fois dans les airs, mais qui restait néanmoins universel : le shopping. C'était sans compter la mauvaise volonté d'Hécate qui l’envoya gentiment valser.  « Ce sera avec plaisir mais compte sur moi pour te faire mordre la poussière. » Et dire qu’elle avait tenté d’être sympa avec elle, ça ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait déjà de la néerlandaise. Cette fille était une reine des dramas qui adorait se donner en spectacle. Et Dieu ce que ça pouvait être insupportable. Alors en guise de réponse, la brune arqua un sourcil et se retourna vers Alix qui assistait à la scène avec attention. « J’abandonne avec elle. » Merde, si elle ne voulait pas faire d’efforts et se limiter à des relations purement en rapport au tennis Ariadna ne prendrait pas la peine d’en faire non plus. « Vermeer, j’attends encore ta démonstration sur les courts. », se sentit-elle obligée de rajouter. Car merde si en plus elle tendait le bâton pour se faire battre… « Dommage qu’on ne soit pas sur la même partie du tableau, tu devras te venger sur les sœurs Williams plutôt que sur moi. Instruis-moi. » Ok, ça devenait carrément méchant mais c’était elle qui l’avait cherché après tout. Et sans crier gare, sans aucune transition, Hécate se mit à lui tripoter le visage. « Tu avais quelque chose, juste... uhm.. sur la joue. » Cette fille était décidément des plus complexes qui soient, elle allait finir par lui faire perdre la tête. « Ok… », commença-t-elle, sceptique. « Si tu fais également ça dans les chambres d’hôtel en sortant de la douche pour essayer de me déstabiliser, je vais me poser des questions ma jolie et ce sera plutôt toi qui le seras, déstabilisée. » Bon ça se voulait plus gentiment mais la brune n’avait pas de sautes d’humeur, elle. Sans compter qu’elle pensait vraiment ce qu'elle venait de lui balancer…car oui, elles partageraient la même chambre d’hôtel à New York. Elles étaient ensemble jusqu’à la fin.
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Ariadna & Hécate




Le séjour promettait d'être aussi long que pénible pour la néerladaise. Passer autant de temps en présence d'Ariadna n'allait pas être une partie de plaisir. D'autant plus que maintenant, elle ne ressentait plus uniquement l'envie de lui refaire le portrait. Non, tout était devenu plus complexe. A croire qu'Hécate était vouée à se mettre dans le pétrin encore et toujours avec ses histoires de cœur dépourvues de sens. Elle devrait faire abstraction de ses sentiments naissants envers sa rivale jusqu'à la fin de l'US Open et cela promettait d'être plus complexe que prévu. En effet, pour le peu qu'Ariadna lui adressait la parole ou même qu'elle posait son regard sur elle, la rousse sentait son visage s'empourprer ce qui lui donnait l'impression d'être complètement ridicule. Elle avait comme l'impression d'avoir de nouveau quinze ans. C'était absurde de réagir de la sorte et elle le savait très bien. Sauf qu'elle ne pouvait absolument rien contrôler quand cela concernait la serbe. Hécate était faible et détestait au plus haut point ce ressenti. Il fallait qu'elle apprenne à rester de marbre pour qu'Ariadna ne se doute de rien. Car si elle avait le malheur d'apprendre que la néerlandaise éprouvait quelque chose à son égard, les conséquences seraient catastrophiques. C'était certain. Hécate osait à peine imaginer sa réaction si tel était le cas. Et, parfois, quand elle avait l'audace de le faire, les pires scénarios lui traversaient l'esprit. La serbe aimait les hommes, Hécate n'avait aucune chance de la faire basculer de l'autre côté. Et même si le fait que la brune aimait les plaisirs de la chair n'était un secret pour personne, Hécate doutait qu'elle ne réponde à ses avances. Puis, de toute façon, Hécate n'était pas douée pour ça. Elle préférait attendre plutôt qu'agir et cela commençait à devenir un vrai problème. C'était comme attendre un miracle. Et au plus elle observait Ariadna, au plus cette situation l'agaçait. Il fallait qu'elle fasse quelque chose avant de définitivement perdre la tête. Ce qui ne saurait tarder...

Et maintenant qu'elles se retrouvaient toutes les deux dans le même avion, Hécate se sentait terriblement mal à l'aise et ne cessait de gesticuler dans tous les sens. Ses mains étaient moites et elle avait l'impression que sa cage thoracique allait céder tant son coeur était agité. Et au plus les minutes défilaient, au plus la sensation de nausée était présente. Il lui fallait quelque chose pour se calmer. Comment était-elle supposée réussir l'US Open si elle n'était même pas fichu de rester sereine face à la serbe ? Et au vu des regards que lui lançaient Alix, la jeune Enders se doutait que la rousse n'était pas dans son état normal. Hécate passait de la pire des garces, froide au possible, à une espèce de flan qui se ramollissait à la seule vue d'Ariadna. C'était à n'y rien comprendre. Et Alix avait beau la pousser à agir avec Ariadna, la néerlandaise ne voulait rien entendre. Pour se faire ridiculiser, non merci. Elle s'en passerait volontiers. Elles ne pouvaient êtres amies, elles ne pouvaient être ensemble. A croire qu'elles étaient destinées à se détester pour le restant de leurs jours. Bien. Hécate se ferait peut-être à l'idée. « Vermeer, j’attends encore ta démonstration sur les courts.  Dommage qu’on ne soit pas sur la même partie du tableau, tu devras te venger sur les sœurs Williams plutôt que sur moi. Instruis-moi. » finit-elle par répondre après que la rousse ait gentiment décliné sa proposition pour aller faire du shopping en cas de défaite. C'était tendre le bâton pour se faire battre mais Hécate ne s'imaginait absolument pas arpenter les rues de New York avec Ariadna. Quant au fait qu'elle devrait se venger sur les sœurs Williams, ce n'était même pas en option. Non, Hécate voulait se venger d'Ariadna et lui faire bouffer sa raquette s'il le fallait. Elle avait beau lui plaire, ce n'était pas une raison pour devenir douce sur le terrain. Elle ne l'avait jamais été, ce n'était pas aujourd'hui que cela allait commencer. Certes, se mesurer aux sœurs Williams lui permettrait de passer ses nerfs mais ça ne lui suffirait pas.  « Oh crois-moi que je vais t'instruire comme il se doit Sedzierska » avait rétorquer Hécate avec une pointe de sous-entendus dans la voix. Sous-entendus qu'Ariadna ne comprendrait sans doute pas. En entendant cela, Alix s'était retournée, foudroyant la néerlandaise de regard. « Su-bti-li-té » lui avait-elle murmuré. Subtili-quoi? Ce mot ne faisait clairement pas partie du vocabulaire de la jeune fille. Soit elle ne faisait rien, soit elle rentrait directement dans le tas. Il n'y avait pas de juste milieu avec elle. Puis, comme pour semer encore plus le doute dans l'esprit de sa rivale, Hécate lui avait délicatement frotté ce qu'elle avait sur la joue. « Ok… Si tu fais également ça dans les chambres d’hôtel en sortant de la douche pour me déstabiliser, je vais me poser des questions ma jolie et ce sera toi qui seras déstabilisée. » Hécate déglutit. Bon, peut-être qu'une autre méthode d'approche serait à envisager... Elle passa alors une main dans ses cheveux, tiraillée entre le fait de se jeter par le hublot ou de s'enfermer dans les toilettes jusqu'à leur arrivée. Qu'est-ce qu'elle faisait au juste ? La pauvre, elle déraillait. « J'en doute pas. » fit-elle plus pour elle-même que pour son interlocutrice. «Crois-moi que jouer à ce petit jeu serait une très mauvaise idée. » Était-ce une mise en garde pour elle ou pour Ariadna ? Elle n'en savait rien. Mais ce qu'elle n'ignorait pas, c'était bien qu'il ne fallait surtout pas entamer ce petit jeu qui consistait à vouloir déstabiliser l'autre. Elle allait perdre. A moins qu'elle n'ait déjà perdu avant même de commencer ? Probablement. Ariadna pouvait rester sans rien faire qu'Hécate était déstabilisée. Un simple regard suffisait. La serbe l'hypnotisait. Ses cheveux noir de jais, son teint parfait, ses lèvres rosées... La rousse perdait pieds. Alors, sans prévenir, elle se leva subitement et se dirigea jusqu'aux toilettes de l'avion histoire de se rafraichir un peu. Peinant à y parvenir, elle manqua de trébucher. Une fois seule, elle s'humidifia le visage avant d'observer son reflet dans le minuscule miroir. Elle arrangea ses cheveux comme elle le pouvait puis retourna s'asseoir mais c'était sans compter sur sa maladresse légendaire... Alors qu'elle arriva au niveau de la serbe, Hécate se prit les pieds et trébucha avec toute la grâce qu'il était possible d'avoir.  « Tout. va. bien. » fit-elle après s'être relevée. Elle fusilla du regard le gamin qui avait osé rire puis elle s'adressa à Ariadna. « Efface tout de suite ce sourire. J'en ai ma claque d'avoir deux pieds gauche. »
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Take me on a trip, I'd like to go some day ☆ (ft. Hecate) EmptyVen 11 Sep - 23:04

Ariadna & Hécate




Le combat, le mental mis à rude épreuve, être poussé dans ses retranchements. Il n’y avait pas à dire, l’ambiance particulière qui se formait à l’approche d’une compétition était en définitive celle dans laquelle Ariadna se sentait le mieux depuis toujours, pour la simple et bonne raison que l’ukrainienne n’évoluait que face à l’adversité. En même temps c’était plutôt logique, il n’y avait qu’en se mesurant aux plus grands, en perdant face à eux en donnant le meilleur de soi, qu’une marge de progrès pouvait voir le jour. Et sans progression, il n’y avait aucune avancée possible. C’était bien pour cela que la jeune fille faisait en sorte de ne jamais rater un seul rendez-vous qui lui permettrait de dévoiler son tennis à ses adversaires, ayant en tête de progresser encore et toujours, et ce à n’importe quel prix. Autant dire que la demoiselle avait la mentalité d’une grande championne qu’elle n’avait à envier à personne et Dieu merci ce n’était pas prêt de s’arrêter de sitôt. Et l’adversité restait un élément clé dans le fonctionnement d’Ariadna, quand bien même il ne s’agissait plus de tennis mais de la vie quotidienne. C’était d’ailleurs en partie pour cette raison qu’elle s’était reconvertie en justicière des rues, mais c’était une toute autre histoire.

Tout cela pour dire qu’il était donc peu étonnant de déceler autant d’excitation sur son visage à la simple mention du tournoi de l’US Open. Déjà, parce que c’était un des tournois majeurs du circuit qui permettait la réalisation d’un Grand Chelem avec l’Open d’Australie, Roland Garros et Wimbledon, – et en bonne compétitrice qu’elle était, Ariadna rêvait depuis son plus jeune âge d’en accomplir ne serait-ce qu’un seul dans sa carrière professionnelle. Et parce qu’ensuite, le tournoi avait lieu à New York. Et que dire de New York. Aux yeux de l’ukrainienne, c’était sûrement le plus bel endroit du monde. Non pas que des gratte-ciels soient particulièrement jolis et harmonieux, mais l’atmosphère newyorkaise et l’étendue des possibilités qui s’offrait à une seule personne dans une ville aussi cosmopolite que captivante la rendait particulièrement belle à ses yeux. Puis New York restait encore la capitale de l’American dream, et au fond d’elle la jeune fille n’attendait que l’accomplissement du sien. Alors la brune était impatiente de se rendre là-bas, d’arpenter les rues de la ville, de rentrer dans une énième compétition qui l’aiderait à progresser et à se dépasser. Elle embrassait les espérances qu’elle s’était créée sans se poser plus de question, et tentait de son mieux d’ignorer l’attitude négative d’une certaine rouquine qui se mettait en travers de son chemin depuis tant d’années désormais. Hécate était un mystère, une énigme qu’Ariadna n’avait jamais réussi à résoudre. La néerlandaise était un paradoxe à elle toute seule et au fil du temps, la brune avait abandonné l’idée de réussir à la comprendre un jour. Elle pouvait être aussi talentueuse et captivante qu’elle voulait, Ariadna l’avait définitivement rangé dans la case de simple adversaire, point. Et c’était amplement suffisant à ses yeux, même si la jeune Alix la poussait à faire des efforts, essayant de la convaincre des qualités de la rouquine. Mais à quoi bon faire des efforts si c’était pour se retrouver confronter à un mur ? La belle n’était pas vraiment d’avis de perdre son temps à brasser de l’air pour rien, non. Chaque minute était bien trop importante pour qu’elle soit gâchée à combattre une cause perdue d’avance. Mais soit, elle avait promis à la jeune Enders de faire des efforts le temps de leur séjour à New York, et ce à commencer le temps de vol. Après tout, quatre heures dans les airs assise entre Hécate et Alix, ce n’était pas la mer à boire. Du moins en théorie. Il ne leur avait pas fallu plus de dix minutes après le décollage pour commencer à s’envoyer des piques aussi bien personnelles qu’en rapport avec le tennis. «Oh crois-moi que je vais t'instruire comme il se doit Sedzierska » La remarque de la néerlandaise eut le mérite d’arracher un petit rire moqueur à la brune. C’était presque méchant à dire, mais Ariadna attendait encore une démonstration de sa part sur les courts. Certes Hécate était talentueuse, mais depuis le temps qu’elles se connaissaient, elle n’avait jamais réussi à la vaincre ne serait-ce qu’une seule fois. Quant au double sens potentiel de sa phrase, Ariadna n’était pas bien sûre de saisir tout son sérieux. Si Hécate voulait lui faire des révélations instructives, elle ne devait surtout pas s’en priver. « On parle encore de tennis rassure-moi ? » Non parce que clairement, ce n’était plus très clair dans l’esprit d’Ariadna. Pas quoi soit contre l’idée de changer de domaine, elle ne cachait plus son attirance pour les filles depuis longtemps. « Parce que je serais bien curieuse de voir ce que tu pourrais m’apprendre. En revanche je pourrais te donner pas mal de leçons, dans n’importe quel domaine que tu souhaites, chérie. » Ben quoi, autant continuer joyeusement sur le chemin des doubles sens, le tout agrémenté par un art maîtrisé de la provocation. A croire que ça avait été l’élément déclencheur pour qu’Hécate ne se révèle réellement en lui touchant la joue. What da fuck. Cette fille devait souffrir d’un trouble de la personnalité, il n’y avait pas d’autre solution. A moins que… Mais non, ce n’était pas possible. Hécate ne pouvait pas être attirée par elle, right ? Elle la détestait depuis toujours… « J'en doute pas. Crois-moi que jouer à ce petit jeu serait une très mauvaise idée. » Et merde, au final l’idée ne paraissait pas si absurde que ça… « Pour toi ? Parce que je le vivrais sans trop de problème. Et entreprendre des tentatives de déstabilisation ne me dérange pas du tout. » Ce n’était certainement pas Ariadna qui aurait des problèmes pour user de ses charmes, elle était complètement libérée sur le sujet et profitait du mieux qu’elle pouvait sans se poser trop de questions, même si le retour de Voltaire dans sa vie changeait quelque peu la donne. « J’imagine que l’issue du tournoi désignera la gagnante. » ajouta-t-elle sans attendre avec un clin d’œil furtif. Il fallait croire que c’en était trop d’un coup pour Hécate qui se dirigea rapidement vers les toilettes de l’avion pour se rafraîchir. Alors bien évidemment, l’ukrainienne se retourna vers Alix pour lui poser la question sur ce qui venait tout juste d’éclore dans son esprit. « Ne me dis surtout pas qu’Hécate en pince pour moi, s’il te plaît. » La brune planta son regard dans les yeux bleus de sa meilleure amie, lui faisant comprendre qu’elle attendait une sincère réponse de sa part. « Hm », commença alors son amie. « Tu connais Hécate, elle est imprévisible. » La slave arqua un sourcil, peu convaincue de la réponse d’Alix qui n’eut pas le temps de lui en apprendre plus. La rouquine avait refait son apparition, de manière remarquée, en s’étalant de tout son long. « Tout. va. bien. Efface tout de suite ce sourire. J'en ai ma claque d'avoir deux pieds gauche. » Mais elle ne souriait pas. Son comportement, les paroles d’Alix, sa chute et son changement de comportement dès qu’elle posait son regard sur elle… Pour Ariadna c’était la preuve irréfutable que la rousse avait un faible pour elle, et elle ne savait pas du tout comment le prendre. « Les turbulences. On n’en a pas fini avec. Tu ferais bien de mettre ta ceinture. » Une énième phrase à double sens qui ne faisait que refléter leur relation, tandis que l’avion commença à bouger dans tous les sens.
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Hecate A. Vermeer
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Ariadna & Hécate




Le vol semblait interminable. Hécate ne saurait même plus dire depuis combien de temps elle avait les fesses dans ce fichu avion. Mais si elle en jugeait par sa playlist, cela faisait déjà un bon moment. Oui, la néerlandaise comptait la durée des trajets en chansons, pas en heures ou en minutes comme n'importe quel autre individu normalement constitué. Et pour essayer de se rassurer, elle se disait qu'elle n'était certainement pas la seule à faire cela. Tout comme elle n'était pas la seule personne de plus de dix ans qui jouait encore à pokémon et qui s'amusait. Comme Alix par exemple, avec qui Hécate pouvait jouer des heures durant pour lui faire mordre la poussière lors de match pokémon. A défaut de mettre une raclée à Ariadna sur les courts de tennis à coups de raquette, elle en mettait une à la fille du coach Enders à coups d'attaques spéciales et elle n'était pas peu fière de son équipe, c'était le moins qu'on puisse dire. Et plus elle jouait, plus elle se disait que dans le monde des pokémon, la slave assise à côté d'elle ne remporterait pas aussi facilement la victoire. Mais tout cela n'était que pur produit de son imagination, que jamais elle n'aurait l'occasion de combattre au côté de son fidèle Dracaufeu et qu'elle devrait se contenter de sa carrière de tenniswoman. Bien évidemment, elle n'avait pas à se plaindre non plus et ne donnerait sa place pour rien au monde. Le tennis lui permettait de voyager lors des compétitions, de rencontrer des personnes et des joueurs exceptionnels et lui avait surtout permis de rencontrer Alix et Ariadna. Avec Alix, tout avait toujours été très simple. Elles s'étaient de suite entendues et avaient lié une amitié sans pareille. Les deux jeunes filles partageaient absolument tout et la brune était une des rares à savoir qu'Hécate aimait Ariadna. En revanche, avec la slave, tout était beaucoup plus complexe. Elle l'avait d'abord détestée pour ensuite l'aimer aussi fort qu'elle le pouvait.  Ce qu'elle ressentait pour la jolie serbe était sans doute un mélange des deux. C'était inexplicable et Hécate qui avait habituellement toujours réponse à tout se trouvait idiote de ne pas trouver une explication rationnelle à ce phénomène.  

Mais la rousse devait avant tout se concentrer sur l'US Open. C'était un événement important et elle se devait de donner son maximum pour se faire remarquer par son jeu. Et elle devait montrer à son coach qu'elle n'avait plus rien de la gamine qu'il avait connu, que désormais c'était une très bonne joueuse et qu'elle menait la raquette comme peu de gens de son âge parvenait à le faire. Elle devait faire ses preuves et remporter ne serait-ce qu'une victoire face à Ariadna. C'était son objectif et elle se savait soutenue par sa soeur malgré les nombreux kilomètres qui les séparaient. Mais Hécate savait que ce n'était que pour un court laps de temps et qu'elle retrouverait Bonnie très vite. Plus jamais elle ne la quitterait. Elle avait vécu cela une fois et elle ne voulait revivre cette expérience sous aucun prétexte. Durant l'absence de sa soeur, elle avait réalisé qu'elle avait besoin d'elle au quotidien. Et maintenant qu'elles s'étaient retrouvées, Hécate avait l'impression de revivre. La vie était tellement plus simple aux côtés de la blonde et Hécate la voyait comme un véritable rayon de soleil. Et Hécate s'était fait la promesse que si quiconque osait causer du tort à la seule personne sur Terre qui la rendait aussi heureuse, elle se ferait un plaisir de faire de sa vie un enfer. Et dieu sait à quel point elle était douée pour cela. Après tout, dans la mythologie Hécate  présentait deux aspects opposés. D'un côté, déesse des morts et honorée comme la déesse des carrefours parce qu'elle relierait les enfers, la terre et le ciel et qui suscitait les cauchemars et les terreurs nocturnes ainsi que les spectres et les fantôme. De l'autre, déesse protectrice, accordant richesse matérielle et spirituelle, honneurs et sagesse. Alors la néerlandaise portait bien son nom. Elle pouvait être aussi douce et bienveillante qu'elle pouvait être un véritable cauchemars ambulant. Et à ce moment même, la jolie rousse penchait plus vers le côté le moins agréable de sa personnalité. D'une part parce que l'US Open la rendait nerveuse et de l'autre, parce qu'elle se sentait piégée dans un tourbillon d'émotions contradictoires. Aimait elle détester Ariadna ou la détestait-elle pour l'aimer à ce point ? Absorbée par le match qu'elle était en train de livrer sur sa console, elle portait tout de même une certaine attention à ce que lui disait la slave. Se lancer des piques à longueur de journée, voilà à quoi se résumait leur relation actuelle. Mais Hécate voulait tellement plus que cela. « On parle encore de tennis rassure-moi ? » Non, ce n'était définitivement plus de tennis dont la néerlandaise parlait et Ariadna venait de le comprendre. Et Hécate commençait vraiment à regretter ses sous-entendus pas du tout subtiles. « Parce que je serais bien curieuse de voir ce que tu pourrais m’apprendre. En revanche je pourrais te donner pas mal de leçons, dans n’importe quel domaine que tu souhaites, chérie. » continua la serbe. Quel était son objectif ? La déstabiliser ? Well done, c'était l'effet que ça produisait. La jeune fille ne savait même pas quoi rétorquer mais l'idée que la jolie brune lui donne des leçons ne lui déplaisait pas le moins du monde. Mais Hécate se passerait bien le lui avouer. Elle en avait déjà bien assez dit et même si à en juger par le regard d'Alix, elle l'encourageait mentalement à continuer sur sa lancée, Hécate préféra se taire.  « Pour toi ? Parce que je le vivrais sans trop de problème. Et entreprendre des tentatives de déstabilisation ne me dérange pas du tout. J’imagine que l’issue du tournoi désignera la gagnante. » S'en était trop, Hécate allait littéralement décéder sur place si Ariadna continuait ses phrases à double-sens. Qu'est-ce qu'elle entendait en disant que ça ne la dérangerait pas d'essayer de la déstabiliser ? Trouvait-elle ça amusant ? Avait-elle ne serait qu'une petite idée de l'effet qu'elle avait sur Hécate ? Trop de questions sans réponses. Hécate avait besoin de se remettre les idées en place et surtout de se rafraichir. La température dans l'avion était devenue subitement insoutenable. Puis elle était revenue s'asseoir après une entrée remarquable, priant pour qu'Ariadna fasse abstraction de sa maladresse légendaire. « Les turbulences. On n’en a pas fini avec. Tu ferais bien de mettre ta ceinture. » Chose que la rousse fit sans se faire prier. Se ridiculiser une fois lui avait suffit.

(...)

L'aéroport New-yorkais se dessinait à l'horizon et enfin elle pourrait sentir l'air sur son visage empourpré. L’atterrissage lui fit rater un battement et c'est avec les jambes en coton qu'Hécate se dirigea vers les portes d'embarquements suivie de près par le reste du groupe. Faisant bien attention à l'endroit où elle mettait les pieds, elle trainait sa valise avec difficulté et envoya balader un type d'une vingtaine d'année qui voulait l'aider. « Je ne suis pas en sucre. » lui avait-elle dit avant de se retourner vers Ariadna et Alix, leur coach étant encore plus à la traine. Elle s'arrêta alors, attendant que les deux autres filles arrivent à son hauteur. « Pas de négociations possibles, je prends une douche en première une fois à l'hôtel. » dit-elle à Alix, ignorant royalement Ariadna. C'était préférable après leur conversation dans l'avion.
Une fois à l'extérieur de l'aéroport, ils se dirigèrent vers le taxi, mirent les bagages dans le coffre non sans difficultés. Il fallait dire que la valise d'Hécate prenait énormément de place, en laissant très peu pour les autres. Voyant que la slave était agacée, Hécate tenta de se justifier comme elle pouvait.  « Faut pas m'en vouloir. C'est ma soeur qui voulait absolument que je prenne des vêtements chauds alors forcément ça prend plus de place. » fit-elle, un sourire timide sur les lèvres. Et elle eu le droit à un regard noir en guise de réponse. Il fallait vraiment qu'elle apprenne à se taire. Alors, durant tout le trajet, Hécate resta silencieuse. Ce qui était une tâche ardue étant donné qu'elle parlait absolument tout le temps. Fort heureusement, l'hôtel n'était pas bien loin de l’aéroport et ce fut à une vitesse hallucinante que la rousse attrapa sa valise, récupéra les clés de sa chambre pour s'y précipiter. Une fois dans l'immense chambre, Hécate remarqua un lit deux places et un autre petit lit. Visiblement, les deux brunes devraient dormir ensemble parce qu'il était hors de question qu'elle dorme dans le même lit qu'Ariadna.
Elle eut à peine le temps de poser ses affaires qu'Alix entra en trombe dans pièce avant de se jeter sur le lit individuel. Oh Hécate la voyait venir.  « Je prends ce lit là, j'te laisse dormir avec Aria. » lui adressa la jeune Enders, le tout accompagné d'un clin d'oeil. La rousse rentrerait à Los Angeles les pieds devant, elle n'allait pas survivre. « Mais t'es complètement folle. Et puis elle voudra jamais dormir dans le même lit que moi après ce qu'il s'est passé dans l'avion. Elle le sait Alix, et je peux te dire que si c'est vraiment le cas, je suis sacrément dans le pétrin. » Et c'est à ce moment là que la jolie brune entra à son tour dans la pièce. Super, manquerait plus qu'elle ait tout entendu.
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A. Ariadna N-Sedzierska
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Ariadna & Hécate




Contrairement à la plupart du commun des mortels, la jeune Ariadna trouvait les voyages en avion tout ce qu’il avait de plus relaxant. Le décollage, l’atterrissage, les turbulences, l’ukrainienne les avait apprivoisés tour à tour au point de se contenter d’un simple mouvement de sourcils dès qu’ils manifestaient leur présence durant le voyage. Et là où le reste des passagers se crispait dès que l’avion se mettait à bouger un peu trop à leur goût, la brune n’y trouvait qu’une source de réconfort et de stabilité. Et ce n’était certainement pas les dernières catastrophes aériennes qui allaient l’inquiéter. Des avions disparus au beau milieu de la mer, des boîtes noires retrouvées dans des états pitoyables, ou bien encore des changements de trajectoires, les médias s’amusaient à en faire des tonnes alors qu’être dans les airs ne pouvait de toute façon pas être pire que de se retrouver sur la terre ferme à devoir combattre le reste des monstruosités humaines. Non, il n’y avait pas de doute, l’avion restait encore de loin le moyen de transport le plus sécurisé du monde, dès lors qu’on omettait de parler du 11 septembre et de tout autre détournement d’avions ayant conduit à des catastrophes traumatisantes pour l’ensemble de la communauté mondiale humaine. Mais ce genre d’événements-là étaient relativement rares et tant qu’Ariadna ne se retrouvait pas dans un avion pris dans les mains de terroristes ou de pilotes dépressifs et dangereux psychologiquement, elle restait toujours aussi sereine une fois posée dans l’engin, à regarder défiler les paysages par-dessus le hublot. Sans oublier que l’avion représentait une accessibilité à un monde luxueux rempli de rêves, un moyen de permettre de découvrir autre chose que son confort, de parcourir des milliers de kilomètres en seulement quelques heures. Et la brune qui n’avait connu que la pauvreté dans son enfance avait toujours envié ces personnes qui montaient dans un avion pour se rendre à l’autre bout du monde en classe affaire. Et cette fascination d’enfant n’avait jamais cessé, se contentant de se transformer en cette sérénité qui ne la quittait pas dès qu’elle se retrouvait dans les airs. Il était donc peu étonnant de dire que la demoiselle se serait volontiers tournée vers une carrière dans l’aéronautique, rien que pour bénéficier des avantages qui découlaient d’une appartenance à une compagnie aérienne – à savoir avoir le privilège de payer un prix dérisoire et de monter dans le cockpit avec les pilotes, blottie sur son jumpseat – si le tennis n’avait pas croisé son chemin. Seulement ce n’était pas le cas, et la jeune fille était de toute façon bien trop satisfaite de sa carrière de tenniswoman pour pleurer sur une profession de pilote ou de chef de cabine qu’elle n’aurait jamais l’occasion d’entamer, sauf reconversion forcée.

Tout cela pour dire qu’Ariadna était tout à fait à l’aise à l’idée de retrouver la côte Est des Etats-Unis par un Boeing 777, même si cela signifiait qu’elle devait se retrouver coincée à côté d’Hécate pour l’occasion. Non, le voyage n’était rien par rapport à ce qui l’inquiétait vraiment, à savoir la façon dont elle arborerait le tournoi de l’US Open. Après tout, son objectif principal était de prouver au reste du monde qu’elle avait un talent impressionnant pour une fille de bientôt dix-neuf ans et qu’elle était ainsi promis à une longue carrière couronnée de succès. Et cet objectif était tout à son honneur et dans ses cordes. Car oui, l’ukrainienne n’était pas la seule à penser qu’elle était douée et si Hécate était là pour lui mettre des bâtons dans les roues, elle l’aidait surtout à se maintenir au niveau constamment, sans possibilité de se reposer ne serait-ce qu’une seule journée. Mais si Hécate avait cet effet positif sur elle, c’était avant tout une énigme aux yeux de la brune, qui se confrontait à un mur à chaque fois qu’elle tentait de faire preuve de civilités. La rouquine lui répondait avec défi en la toisant du regard, pour ensuite lui toucher la joue et lui sortir des phrases sibyllines remplies de double sens par la suite. C’était à n’y rien comprendre. Du moins l’ukrainienne n’y avait rien compris, lui répondant avec toute l’animosité dont elle était capable pour contrer les attaques de la néerlandaise, avant de finalement mettre le doigt sur le problème de son ennemie. Et par tous les saints, elle aurait préféré ne jamais venir à cette conclusion-là. Hécate, amoureuse. C’était probablement la plus grosse blague du siècle. Après être sortie avec Persès, après l’avoir battu des millions de fois sur les courts, comment pouvait-elle être tombée sous son charme ? Rien n’avait de sens pour Ariadna qui se rattachait au seul regard de sa meilleure amie pour être sûre de la sincérité de la révélation qui venait de la frapper de plein fouet. Autant dire qu’elle avait été prise au dépourvu et qu’elle n’était plus trop sûre de la façon dont elle devait se comporter avec la rousse. Alix plutôt intérêt à se tenir à sa disposition, c’était tout ce à quoi elle pensa sur l’instant, restant silencieuse jusqu’à leur arrivée à New York.

(…)

En omettant la parenthèse néerlandaise du voyage, l’ensemble du trajet s’était déroulé sans encombre et le pilote avait même eu l’opportunité de les faire atterrir plus tôt que l’heure prévue, que demander de plus. Les passagers étaient sortis rapidement avec leurs affaires, à l’image d’Hécate, Ariadna, Alix et du reste du staff qui avaient eu l’avantage d’être en classe affaire et donc de retrouver leurs bagages en priorité. Le chemin vers la sortie ne se fit pas aussi rapidement, le reste du groupe n’était visiblement pas aussi à l’aise qu’Ariadna dans les aéroports. Sans parler d’Hécate qui était à la limite de courir devant avec sa valise pour Dieu savait quelle raison. Sûrement pour ne pas se retrouver en tête à tête avec Ariadna, allez savoir. Ce fut au moins l’occasion pour l’ukrainienne pour glisser quelques mots à son amie qui était à ses côtés. « T’aurais pu me le dire qu’elle fantasmait sur moi, je ne sais pas ce que je suis censée en faire de cette situation moi maintenant, c’est malin. », pesta-t-elle, sincèrement énervée, plus envers elle-même qu’envers la française. Alix se contenta d’hausser les épaules avant de finalement lui dire de ne pas se prendre la tête et de laisser couler. C’était facile à dire pour elle, en attendant c’était elle qui se retrouvait dans la merde. Elle n’avait pas envie de penser à ce que pourrait penser Hécate sur chacune de ses phrases ou de ses sous-entendus qu’elle adorait lâchés dans ses discours. SU-PER. Oh bien sûr, la jeune fille avait déjà eu des prétendants intéressés sans que ce soit réciproque de son côté, mais avec Hécate c’était une toute autre paire de manches. Mais soit, elle tenterait de le supporter, à sa manière. «Pas de négociations possibles, je prends une douche en première une fois à l'hôtel. », avait annoncé Hécate à Alix en ignorant totalement la brune alors que les deux jeunes filles venaient d’avoir rejoint la rouquine. « C’est vrai que t’aurais bien besoin d’une douche, ça fatigue de trébucher et de jouer à la console pendant six heures. » Une démonstration de la manière de gérer d’Ariadna, elle n’arrivait pas à cacher sa mauvaise humeur par rapport aux sentiments de la rousse.

Le petit groupe finit par réussir à sortir du John F. Kennedy Airport après une bonne demi-heure après avoir atterri, et retrouva le taxi qui leur avait été promis sans trop de difficulté. «Faut pas m'en vouloir. C'est ma soeur qui voulait absolument que je prenne des vêtements chauds alors forcément ça prend plus de place. », s’était excusée la néerlandaise après avoir placé sa valise dans le coffre de la voiture, laissant ainsi une infime place pour les affaires des autres. Ariadna leva les yeux au ciel en guise de répondre, s’empêchant de balancer une énième pique à la demoiselle en rapport à son égoïsme légendaire. « T’as bien de la chance d’avoir une sœur qui pense à toi, quand bien même les pulls ne soient pas vraiment de mise sur un court de tennis. », répondit-elle simplement entre ses dents, restreignant grandement l’étendue de ses pensées sur le sujet. Seulement la demoiselle avait besoin de défouler ses nerfs d’une quelque manière que ce soit pour ne pas devenir folle. « Je vais te tuer, je vais te tuer, je vais te tuer.  », trouva-t-elle ainsi à dire à l’oreille d’Alix sur tout le chemin jusqu’à l’hôtel. Heureusement pour la petite française que leur hôtel n’était pas très loin, sinon Ariadna n’aurait jamais cessé de ruminer.

« Bon séjour à New York mesdemoiselles, je vous souhaite un bon tournoi ! », leur souhaita le chauffeur au pied de l’hôtel, après avoir desservi le coffre non sans difficulté. « C’est tout un déménagement dites donc », plaisanta-t-il avant de repartir. « Forcément, lorsqu’on ramène tout son dressing pour deux semaines… », laissa échapper Ariadna en monologue alors que les filles étaient déjà montées voir la chambre pour s’installer. «Je prends ce lit là, j'te laisse dormir avec Aria. », entendit-elle Alix annoncer à son amie. Elle allait vraiment finir par commettre un homicide au cours du tournoi, fallait que miss Enders arrête. «Mais t'es complètement folle. Et puis elle voudra jamais dormir dans le même lit que moi après ce qu'il s'est passé dans l'avion. Elle le sait Alix, et je peux te dire que si c'est vraiment le cas, je suis sacrément dans le pétrin. » Ah bah ça, Hécate n’avait pas perdu toute sa tête. « Ne te fâche pas chérie, si je ne réponds pas à tes avances c’est seulement parce que je suis promise à un autre. », balança-t-elle en entrant dans la chambre sans se faire attendre d'avantage. L'art de faire une entrée dans les règles. « M’enfin si t’y tiens vraiment, ça peut toujours s’arranger au cours de nos froides nuits à passer ensemble. » Crédibilité dans la bouche d’Ariadna, zéro. Mais si elle pouvait encore déstabiliser la rousse et la mettre aussi mal à l’aise qu’Ariadna pouvait être énervée, ce serait un sacré prix de consolation pour le moment.
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Ariadna & Hécate




S'il y a bien une chose que la jeune fille désirait par dessus tout en ce moment, c'était bien se trouver très loin de cette maudite chambre d'hôtel. Clairement, elle n'allait pas survivre à ce séjour, aussi important pouvait-il être pour sa carrière. Mais plus elle y songeait, plus elle se disait qu'elle n'était peut-être pas faite pour être une grande joueuse de tennis. Après tout, elle n'était pas si douée que ça. Tout du moins, c'est ce qu'elle pensait. Plus les années passaient, plus Hécate se trouvait médiocre. Cependant, elle clamait haut et fort qu'elle était la meilleure tenniswoman de sa génération et que son jeu était bien mieux que celui d'Ariadna.  'Cause I feel like I'm the worst, so I always act like I'm the best comme elle aimait bien penser. Sauf qu'à force d'agir comme si elle était supérieure à tout le monde, la plupart des gens finissait par ne plus pouvoir la supporter. Même Alix avait parfois bien du mal et la brune se tuait à lui répéter de ne plus faire semblant. Mais Hécate avait toujours agit de la sorte. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait toujours fait semblant. Soit pour faire plaisir à son père, soit pour faire plaisir à sa mère. Elle en était même arrivée à la triste conclusion qu'elle faisait peut-être semblant d'aimer le tennis et qu'à force d'en persuader tout le monde, elle s'en était persuadée aussi. Alors voilà où elle en était. Elle avait passé des années à s'entrainer sans vraiment être certaine d'aimer le tennis. Elle ne savait même plus ce qu'elle aimait réellement. Oh bien sûr il lui restait toujours les tartelettes au citron qui étaient et resteraient une valeur sure. Jamais elle ne douterait de son amour pour elles. Mais Hécate n'avait jamais fait semblant de les aimer juste pour faire plaisir à sa mère qui passait des après-midi pour leur en préparer, à Bonnie et à elle. En pensant à Bonnie, Hécate attrapa son portable afin de vérifier si sa soeur lui avait envoyé un message. Et ce fut déçue que la jolie rousse le rangea dans la poche arrière de son jean, pas le moindre foutu sms en vue. Bonnie avait sans doute des choses plus importantes à faire. Après tout, sa vie était tellement remplie que la pauvre semblait ne plus savoir où donner de la tête. Puis cette histoire avec son réalisateur n'arrangeait rien. Hécate était persuadée que sa soeur en pincait pour le brun mais il fallait qu'il soit fiancé. A croire que le destin s'acharnait vraiment sur les soeurs Vermeer. Sauf que Bonnie semblait mieux s'en tirer. Hécate ne l'avait jamais vu se morfondre pour un pauvre type alors qu'elle passait sa vie à le faire pour Ariadna. Ou Persès si on remontait encore plus loin dans sa vie sentimentale chaotique digne des romans à l'eau de rose des plus niais. Elle se sentait aussi pathétique que Bella Swan avec son vampire torturé qui brillait au soleil au lieu de cramer. Sauf qu'Ariadna était définitivement plus canon qu'Edward Cullen. C'était un fait indéniable.

C'était donc à se morfondre que la rousse passait le plus clair de son temps libre, profitant à peine d'être à New-York pour faire du shopping. A chaque fois qu'Alix lui proposait, Hécate trouvait une excuse pour se défiler. Soit elle prétextait être fatiguée, soit elle disait qu'elle devait absolument regarder le nouvel épisode de The Walking Dead avant de se faire spoiler. Mais jamais elle ne disait la vérité. Elle n'avait simplement pas envie de passer encore plus de temps avec Ariadna. Déjà qu'elle devait passer ses nuits avec et c'était déjà bien assez. D'ailleurs, elle avait à peine dormi depuis son arrivée, complétement captivée par la serbe qui semblait si innocente lorsqu'elle dormait. Bon, dit comme ça, Hécate passait pour une psychopathe... Et les paroles de la brune lors de leur arrivée résonnait encore dans sa tête. « Ne te fâche pas chérie, si je ne réponds pas à tes avances c’est seulement parce que je suis promise à un autre. M’enfin si t’y tiens vraiment, ça peut toujours s’arranger au cours de nos froides nuits à passer ensemble. » Si le but avait été de la déstabiliser, ça avait bien fonctionné. Tellement qu'Hécate y pensait encore. Bien sûr elle savait que cela était juste une simple plaisanterie de mauvais goût et non pas une proposition cachée. Et la néerlandaise tournait encore et encore dans le lit, cherchant le sommeil depuis déjà plus de deux heures. Ariadna allait l'assassiner si elle continuait. « Alix... tu dors ? » Question très pertinente. « Aliiiiix » murmura-t'-elle une seconde fois complètement désespérée. Mais bien évidemment Enders junior dormait à poings fermés. Puis, comme pour la pousser à bout, la serbe qui dormait à côté d'elle tira vers elle le peu de couverture qu'Hécate avait sur elle. « T'as de la chance Sedzierska, si c'était une autre personne elle serait déjà tombée du lit. » Et après avoir jeté un coup d'oeil à l'heure qu'il était, Hécate décréta que c'était le moment de se lever. A quoi bon s'obstiner à vouloir dormir alors qu'elle n'y arriverait pas ?
Toutefois, après avoir attendu près de cinq heures toute seule, Hécate commençait à regretter son choix. « Tu pourrais facilement avoir un rôle de figurant dans le prochain film de ta soeur si c'est un film avec des zombies. » déclara Alix, fraiche comme une fleur, après l'avoir rejoint au rez-de-chaussé- de l'hotel pour le petit déjeuner. Hécate n'avait pas eu la foi d'attendre qu'Ariadna se réveille pour appeler le room service. L'appel de la faim avait été plus fort que la flemme de se bouger, comme toujours. «Tu crois qu'elle est levée ? » avait-elle demandé à Alix après quelques minutes. « Elle est dans la salle de bain mais tu peux toujours la rejoindre... » avait répondu la brune accompagné d'un clin d'oeil qui en disait long sur ses arrières pensées. En guise de réponse, Hécate la fusilla du regard et regagna la chambre située au dernier étage. C'était décidé, elle cracherait le morceau. La situation devenait trop pénible à supporter. La main sur la poignée de la porte de la salle de bain, Hécate pria pour qu'Ariadna soit habillée. « Sedzierska faut qu'on... » Son visage se décomposa et vira au rouge lorsqu'elle découvrit la serbe encore dans son bain. « discute. »
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