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JANE & DAWN - Bittersweet symphony
Dawn J. Baker
Dawn J. Baker
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love out loud : Won't you help me be on my way? So I can set me free.

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JANE & DAWN - Bittersweet symphony EmptySam 1 Aoû - 13:46
bittersweet symphony

Well I never pray, but tonight I'm on my knees. I need to hear some sounds that recognize the pain in me. I let the melody shine, let it cleanse my mind, I feel free now. But the airways are clean and there's nobody singing to me now.


Tout sonnait faux. Tout sonnait creux, tout sonnait vide, tout sonnait distant, ailleurs, embrumé, idéalisé, oublié. J’en étais à quelques semaines seulement de la date, la sienne, la nôtre, et l’anneau qui ornait mon annuaire en était un qui pressait, qui serrait, qui brillait trop, toujours trop. Aidan se doutait que quelque chose clochait, il savait que quelque chose clochait, mais il niait, de son grand sourire, de ses dents blanches, de ses bras forts, de son calme absolu. Il niait même depuis l’annonce de San Francisco, depuis que je lui avais glissé calmement que je devrais retourner dans mes anciens amours, avec mon ancien amour, que je devrais repasser sur chaque pas, chaque porte, chaque souvenir, chaque vie pour l’effacer du mieux que je pouvais, pour l’offrir à zéro, à d’autres, d’autres qui le vivraient mieux, qui le vivraient vraiment. C’était inutile de dire à quel point je savais qu’il savait tout lui-même, c’était inutile de dire que malgré mes maigres efforts, tout était tout autant perdu, tout était tout autant cassé, par ma faute, la mienne seulement, et qu’il ne faisait que repasser derrière et tout nettoyer de ses mains agiles, salvatrices. Alors je niais, comme je savais si bien le faire. Je jouais le rôle, je jouais le jeu, je jouais à la perfection tout en sachant très bien que plus le jour arrivait, plus mes nerfs me sciaient. Plus le jour arrivait et plus les baisers de Jack me hantaient, me comprimaient, me broyaient. Bien sûr, j’aurais pu tout dire, j’aurais pu tout arrêter, j’aurais pu fuir, même, j’y croyais. Avec le temps, j’avais construis cette carapace, cette force qui m’avait manquée, que je retrouvais maintenant. Que j’avais reconstruit, à grands coups d’erreurs et nuits blanches, à travers cette période où j’étais encore plus faible que toujours, qu’avant, mais d’où je renaissais, pas à pas, apprenant à être plus forte, plus solide, plus secrète, plus fatale. Ces moments que j’entretenais en cachette, cette autre vie en parallèle, Bates qui reprenait mon rythme alors que je dirigeais son tempo, ce n’était pas moi, mais ce l’était maintenant. La Dawn douce, gentille, effacée, oubliée avait laissé place à une Dawn brisée certes, mais une Dawn complète à travers ses cassures, une femme qui reprenait la cadence, qui ne dépendait de plus rien ni personne, si ce n’était d’alcool bien brûlant ou de mensonges acidulés.

Acidulés, comme la crème de citron vert qu’on déposa sous mes yeux, végétalienne, fraîche du jour. Mes esprits enfumés de la veille, du jour, d’avant et surtout de maintenant me reviennent et je souris à la dame qui finit de disposer les diverses assiettes, toutes choisies selon mes soins et surtout ceux de Jane, une variété de gâteaux crus des plus colorés. Aidan était parfait jusque dans les détails et me permettait de choisir le gâteau toute seule, sachant à la base que je portais une attention particulière à tout ce que mon corps consommait – si ce n’était l’amour pur et dur que je partageais avec un autre, plus nocif encore que tous les autres poisons. Jane me renvoi un sourire et ces quelques secondes simples, sans fioritures, sans vérités brouillées me font du bien, me réchauffent, me rassurent. « Ton bon goût m’épatera toujours! » que j’affirme, retrouvant un maigre appétit, enlaçant de mes doigts fins la cuillère disposée à mes côtés sur la table basse. Toute la journée déjà, j’avais eu à traîner d’un arrêt à l’autre, à finaliser les préparatifs d’une célébration qui me briserait le cœur pour de bon, je le sentais déjà. Les derniers essayages de la robe que j’avais choisie – celle qu’on avait dû recoudre en grandes parties suite à mon envolée au Roosevelt des semaines plus tôt – me brûlait encore la peau, de souvenirs, de contact, de chaleur, de regard. Le sien, perçant, tellement perçant, qui me revenait encore et encore. La chapelle que les Appleby avaient choisie avait elle aussi été sur la liste, horrible liste de tâches à finaliser avant la fin de la semaine, et j’avais dû la visiter une dernière fois, signer un dernier formulaire, marquer ma présence d’un coup d’encre, alors que ma tête, mon cœur, mon âme étaient ailleurs. Puis il y avait eu Cru, et les gâteaux, et Jane, et déjà tout semblait vouloir s’effriter, toutes les tromperies que j’avais empilées à coups de grands sourires, d’hochements de tête et de questions soufflées revenaient déjà vite, trop vite, si vite, me laissant avec mon miroir, avec des yeux qui voyaient tout, qui savaient tout, mais qui ne disaient rien. J’osai, penser à éviter les confidences, mais déjà mes mains s’agitaient et mes pensées fuyaient. Je pouvais lui faire confiance, à elle. C’était toujours mieux qu’à moi.

« Je dois aller à San Francisco le week-end prochain. Avec Jack. »

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